À droite, l'école et ses élèves normaux, comme tout le monde.À gauche, le centre de redressement pour jeunes dangereux.Maintenant réunis, pour le pire.
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Lieu de naissance : Londres Nationalité : Anglaise Orientation sexuelle : Ouverte d’esprit pourvu que le scénario soit bon.
Classe à la rentrée 2018 : Quatrième année Groupe pour l'été : Holidays Ville pour les vacances : Londres
Suivez-vous le programme Gifted ? Oui Si oui, dans quel domaine ? Musique Date d'entrée à l'ISS : Septembre 2015
Ce que tu es
Physique
Serait-ce une once d’hostilité ? Ou sont-ce plutôt de noires idées ? Qui accablent les yeux bleu-gris, qui susurrent « misanthropie » ? Se plaisant à se dissimuler, derrière la chevelure noir de jais. Scrutatrices et captivantes pupilles qui jouent à faire douter les inconnus quant à savoir si elles vous ont vu…
Surmenage et stress trahissent sous l’œil quelques cernes qui rendent mature son visage de poupée. Clair-obscur naturel mais fortuit, il est alors parfois nécessaire d’obombrer le faciès de quelques artifices pour en cacher ses failles. Un maquillage smokey-eye, un lipstick aux couleurs soutenues pour contraster et mettre en valeur la carnation blême. Harmonisée jusqu’au bout des doigts, l’image poétisée d’une dissidente qui arbore sur ses ongles vernis, des symboles anarchistes ou sataniques écrits au dotting tool.
Des vêtements aussi déchirés que sa psyché s’emploient occasionnellement à encourager les jugements hâtifs à son égard. Au même titre que cette bague armure ou ce corset rouge empruntés et jamais rendus. D’autres jours, ses goûts lui dicteront de prendre la forme d’un hommage aux mouvements gothique ou baroque. Sempiternellement constellée d’alliage d’acier, de l’hélix au lobule, des phalanges aux poignets, en passant par son cou. L’écho des rangers montantes ou des talons concluent alors dans un métronome hâté le passage de la singularité nommée Ada.
La morphologie sur lesquelles ces excentricités viennent se greffer ne faisant plus alors office que de détail en dépit de son unicité. Une stature qui lui octroie le privilège de hisser son regard au même niveau que la plupart de ses congénères masculins. La dissonance dans ce tout naît conséquemment du caractère globalement frêle de l’adolescente. Une discrète inharmonie qui n’est pas sans conférer quelques traits arachnéens à ses membres dénudés. Chétif, le temple somatique qui ne justifie pas toujours l’emploi d’une pièce de lingerie destinée à soutenir la poitrine aux yeux de la protagoniste, car elle le concède contrariée, son utilisation implique d’avoir quelque chose à soutenir…
À quand remonte le dernier tribut payé à l’asarcie ? Quand les doigts de fée ont délibérément convoité, leurrant l’œsophage, la délivrance éphémère d’un fardeau qu’une culpabilité irrationnelle rendait inapte à tolérer plus longtemps au sein des viscères ? Le temps d’un spasme, la si lascive voix souffre que mourir ne s’apprend pas. Pécheresse d’avoir miré le délétère acte émétique péricliter dans le gouffre sans fond à l’appétit insatiable, celui qui une fois rassasié, n’a que plus faim encore qu’avant. Moins qu’un sporadisme, incohérence isolée qui prit place seulement avant une apparition publique ou une photo pour un magazine. Prends garde cependant, vulnerant omnes, ultima necat. Et si ton paradis se prononce Gifted, ta géhenne personnelle se nomme Potion…
Caractère
Où vont-elles, toutes ces âmes ? Sourires sans visages dont pas un seul ne lui est destiné. Ignorent, ostracisent, celle qui saigne d’être abandonnée.
Violée trop jeune, la candeur d’une enfant brutalisée par le nihilisme perpétuel d’une réalité où les rêveurs sont obsolètes. À blâmer sont le reniement d’un père et le narcissisme d’une mère. Cette dernière délaissant parfois le foyer plusieurs jours avec en guise de seule recommandation à sa progéniture, un peu d’argent liquide posé sur la table du salon pour s’assumer jusqu’au retour de la matriarche. La fatalement indépendante jeune fille, goûte ainsi chaque jour un peu plus la toxicité de la famille décomposée qu’ont souhaitée ses géniteurs pour elle.
La volonté d’émancipation mua peu à peu en un dégoût viscéral à l’idée de leur devoir quoi que ce soit. Le dégoût, en une phobie à l’idée de contracter une quelconque dette auprès de qui que ce soit. Elle referme un peu plus sur elle-même la porte qui mène vers la foi en l’humanité, et se préfère l’incubation nocive des doutes et blessures intérieures à la confession de s’admettre désespérément mourante de solitude.
Irrationnelle parfois, la nymphe violemment mature, à qui le jeune âge ne permet pas toujours de raisonner avec le cerveau plutôt qu’avec le cœur. Ne sachant que trop bien l’épée de Damoclès qui la contraint à la réussite ou au néant, trouve en l’alcool et la nicotine ses plus viables confidentes. Muselle derrière de la désinvolture et un comportement peu protocolaire, une compassion et une sensibilité candide.
Brûlante de vie, l’ode truculente aux sentiments rouges qui s’efforce de parler avec un accent américain plutôt que britannique pour faire meilleure impression à l’international. Extravaganza devenue vénale d’avoir été privée de tout, alors qu’elle s’eût été délectée d’un rien. Le liquide lacrymal qui court le long de ses joues ne ment pas, à l’instar des notes de musique toujours plus réfléchies que ses mots émanant de sa guitare. Désarmante mélancolie qui sait froidement les lemniscates là où d’autres veulent croire en l’infini, s’endort seule et trop consciente que demain, il pleuvra…
Et ton histoire
Famille
Petra Reinhardt, Mère : Vit seule avec Ada. Elle s’occupe de sa fille aussi peu que cela lui est possible. Petra préfère dilapider son argent dans les fêtes, l’alcool, la cigarette et les jeux d’argent. Quelque temps après le départ du père de Ada, elle s’éprendra d’un autre homme qui lui sert en quelque sorte d’agent.
Trevor Owen, Père : Il s’est empressé de fuir avant la naissance de Ada, même s’il ne put échapper au versement d’une pension. Bien que travaillant dans un garage à environ une heure de Londres, il ne rend pas visite à sa fille et ne ressent pas le moindre besoin de prendre de ses nouvelles.
« Mon nom ? Ouais, c’est allemand à l’origine. En fait je crois que je suis issue de la troisième ou quatrième génération d’une famille allemande qui s’est barrée à Londres pendant la montée du nazisme en Allemagne. Et NON, on était pas une famille de feujs pour autant, en tout cas de ce que j’ai cru comprendre. Pour être honnête avec toi, j’men tape complet. »
Ce furent les premières paroles que Petra destina à Trevor lorsqu’ils se rencontrèrent. Durant un showroom où elle faisait la promotion des films dans lesquels elle tourne. Trevor était simplement venu en fan. Ils eurent l’occasion d’échanger quelques mots, d’apprendre qu’ils étaient tous deux originaires de Londres, de se communiquer leurs numéros respectifs pour se revoir à l’occasion… Évidemment, ce jour-là, Petra était resplendissante. Enfin, autant qu’il était possible de se faire belle compte tenu du fait qu’elle était à moitié nue… Car Petra est une actrice de film pour adultes.
Les deux se revirent rapidement, et finirent par sortir ensemble. Petra concevait cette relation comme quelque chose de stable, qu’elle voyait évoluer sur le long terme, ce n’était pas le cas de son amant. En conséquence de leurs rapports non protégés, Petra finit par tomber enceinte. Elle voulut garder l’enfant, ce qui fit instantanément fuir Trevor, qui argumenta qu’il avait toujours voulu sortir avec Petra simplement « pour le fantasme de le faire avec une actrice de films X ». Ce dernier ne souhaitant pas reconnaître sa fille, Petra eut recours à la justice pour le forcer à effectuer un test de paternité, puis à lui faire verser une pension pour l’enfant.
C’est dans ce contexte que naquit Ada. Avec le temps, elle finit par se faire une raison quant à sa situation. Elle est maintenant résignée au fait que ses parents ne souhaitent se voir qu’en dernier recours quand il s’agit de prendre une décision la concernant et que toute réconciliation est impossible. Son père vit sa vie en changeant régulièrement de compagne, ne prenant pratiquement aucune nouvelle de sa fille, quand bien même il travaille en tant que garagiste dans un atelier de réparation situé à environ une heure de trajet seulement de Londres.
Car c’est à Londres que Ada vit seule avec sa mère. Elle grandit dans le quartier de Stratford, qui n’est vraiment qu’un taudis peuplé de cas sociaux aux yeux de Ada, qui n’a connu rien d’autre que cet endroit tout au long de sa vie. Des voisins d’en face qui semblent ne s’adresser la parole qu’en hurlant pendant que leur enfant pleure pour les accompagner. Un voisin d’à côté qui fait souvent la fête et dont la chambre ayant une paroi commune avec celle de Ada permet à cette dernière d’apprécier l’acoustique prodiguée par la mauvaise isolation de l’immeuble, d’autant plus chaque fois que le voisin est en couple. Et la prostituée transsexuelle du dessus, adorant porter des talons, et dont le roquet jappe après tout et surtout n’importe quoi à la moindre occasion. C’est le quotidien de la jeune fille, car Petra ne se force pas trop pour dénicher du travail, et préfère dilapider son argent en frivolités comme les fêtes ou autres jeux d’argent plutôt que d’économiser pour le bien-être de sa progéniture quand l’argent rentre. Un reproche qui lui sera fait souvent, comme quand par exemple, sur un ton moralisateur, sa fille la sermonne en la voyant rentrer d’une énième soirée, très alcoolisée, et en ayant au passage flambé une somme d’argent considérable.
***
C’est aux alentours de ses neuf ans que ce qui deviendrait son échappatoire fit son apparition dans le quartier. Alors qu’elle rentrait de l’école, Ada remarqua pour la première fois qu’un magasin de guitares avait ouvert dans sa rue. Elle décidait de s’y rendre. Elle zyeutait avec envie toutes ces guitares magnifiquement mises en valeur malgré l’espace assez restreint de la boutique, suspendues pour certaines au plafond par des fils transparents. La petite fille s’arrêtait toutefois plus sur les articles qu’elle trouvait jolis que sur leurs caractéristiques. Chaque modèle coûtait cependant trop cher pour elle, se mettant à bouder en plein milieu du magasin, elle finit par attirer l’attention du vendeur :
« Quelque chose te tracasse ? Faut pas faire cette tête, c’est plutôt cool les guitares, non ? »
« Bin ça, j’en sais rien ! Vu qu’elles coûtent toutes super cher. Partout où je vais, quoi que je fasse, il faut toujours de l’argent. Alors c’est sûrement cool, mais moi j’en sais rien. »
Amusé de voir autant de répondant dans un si petit être, le propriétaire réfléchit un moment avant de reprendre :
« Tu es bien la petite que je vois passer chaque jour devant mon commerce et qui habite dans les HLM à côté de mon magasin ? Si ça te dit et si tes parents sont d’accord, tu pourrais venir squatter un peu et jouer sur les modèles que je mets à disposition des clients. »
Ada écarquilla les yeux comme si Dieu en personne venait de la bénir. Se jetant dans les bras de son bienfaiteur, elle exulta :
« Merci ! Merci ! Merci ! Je viendrai tous les jours ! »
« Euh… Oui enfin, on verra, quoi… »
***
C’est ainsi que se développa sa passion pour la guitare. De retour de l’école, elle ne rentrait plus chez elle mais au magasin de Joshua pour apprendre à jouer sur les guitares ¾ que lui prêtait ce dernier. « Josh » admettait que la présence de la gamine avait au moins le mérite d’animer un peu le magasin, les journées étaient moins longues en sa compagnie. Les années passaient, et avec les conseils et exercices prodigués par Josh, Ada devenait vraiment douée, jouant d’un peu tous les styles. À termes, elle donnait même un coup de main en boutique pour conseiller les clients, accorder les guitares et s’occuper de quelques réparations.
Animée d’une volonté inébranlable, elle prenait la résolution de se consacrer corps et âme à la maîtrise de la guitare. Elle était désormais convaincue qu’il s’agissait de ce qu’elle voulait faire dans la vie, et que cela constituerait pour elle l’échappatoire rêvée à ses problèmes quotidiens. Alors âgée de douze ans, elle créa des comptes sur quelques plateformes spécialement dédiées aux musiciens sur internet, et commençait lentement mais sûrement à rassembler une petite communauté autour d’elle, une fillette reprenant du Metal Progressif ne passant jamais inaperçue. Un an plus tard, cette même communauté lui suggérait ardemment, puisqu’elle vivait à Londres, de postuler spontanément pour rejoindre le programme Gifted à l’Indarë Secondary School pour sa première année.
Quand Ada fit part de son souhait à sa mère, des étoiles dans les yeux, cette dernière se moqua allègrement de sa fille, arguant qu’elle faisait perdre son temps à tout le monde avec sa musique, et qu’elle ferait mieux de s’impliquer un peu plus dans ses études au lieu de se raccrocher à des rêves de gamines. Sans trop d’espoir, et plutôt afin de n’avoir aucun regret, Ada prit tout de même l’initiative d’envoyer en secret une demande de bourse à l’État avec tous les renseignements et justificatifs nécessaires sur sa situation familiale ainsi qu’une clé USB contenant une sélection de ses projets musicaux les plus aboutis pour justifier sa candidature en bonne et due forme. Les semaines passèrent, jusqu’au jour où une lettre adressée à Ada Reinhardt annonçait à cette dernière que sa candidature avait été retenue pour devenir bénéficiaire d’une bourse sous condition d’inscription à l’Institution Indarë. Si Petra la réprimanda sévèrement pour avoir agi dans son dos dans un premier temps, le montant de la somme que l’État était près à verser à sa fille lui fit sérieusement reconsidérer la question. Plutôt par constat de la rentabilité de l’opération pour elle que par considération des souhaits de Ada, Petra consentit à entamer la procédure d’inscription de sa fille à Indarë…
***
Quatorze ans, gagnant petit à petit en indépendance, Ada commençait à s’affirmer. Elle se mit à traîner avec un groupe de punks qu’elle avait rencontré à plusieurs occasions, en concert ou dans la boutique de Josh. Tous anarchistes convaincus, Ada concluait qu’il valait mieux pour elle cacher son appartenance au programme Gifted d’Indarë à ses nouvelles fréquentations, au moins dans un premier temps. De toute façon, eux aussi tournaient à la dérision ses rêves de guitaristes célèbres à la première occasion. Ce sont eux qui l’initièrent au tabac et à l’alcool. Elle se trouva un faible pour les cigarettes Black Devil Special et Pink. Mais comme ces cigarettes lui revenaient un peu trop chères, elle se mit à fumer du tabac à rouler RAW Black la plupart du temps. On ne peut pas vraiment dire que sa mère lui fit la morale quand elle se rendit compte de cela, étant donné le milieu dans lequel cette dernière élevait sa fille, cela relevait sans doute plus à ses yeux de la question de temps…
Ada tomba éperdument amoureuse de Toru, le « leader » de son groupe d’amis punks, de trois ans son aîné. Mais elle a toujours connu celui-ci en couple avec Ivy, une autre punkette. Aussi, pour ne pas semer la zizanie parmi ses fréquentations, elle ne confessa jamais ses sentiments pour Toru à qui que ce soit. Elle eut un sursaut d’espoir quand un jour, ce dernier lui offrit un collier à clous avec une chaînette. Elle apprit plus tard qu’il s’agissait en fait de l’ancienne laisse de son chien qui était mort il y a peu, et que ses amis et lui avaient décidé de se moquer d’elle en lui offrant le collier. La désillusion fut aussi grande que l’espoir qu’elle avait juste avant cette révélation. Elle pleura pendant plusieurs jours, même n’être que la chienne de Toru aurait amplement suffi à faire son bonheur. Elle ne put d’ailleurs pas se résoudre à jeter la laisse et le collier, qui sont les seules choses que Toru aient jamais offertes à Ada.
Ceci ne l’empêcha pas de continuer à fréquenter ces mêmes connaissances. Il faut dire qu’elle n’avait personne d’autre. Cela ne la dérangea pas de les suivre pour aller casser les emblèmes sur le capot des voitures de luxe dans les quartiers chics pour en faire des décorations. De fumer quelques joints avec eux en s’envoyant des bières à l’occasion. Un soir, en revenant de l’Institution, elle vit que le magasin de Josh était vide. Toutes les guitares avaient disparu, il n’y avait plus que des cartons dans la boutique. Tapant trop fort aux carreaux de la devanture à cause de l’inquiétude, Ada vit Josh accourir jusqu’à la porte pour lui ouvrir. Il lui expliqua que malgré la bonne pub et le coup de main que lui prodiguait Ada avec le magasin, son business tournait mal. Il repartait vivre à Liverpool, sa ville d’origine, pour s’installer avec sa copine et prendre une place d’employé dans un magasin de musique. Une partie du monde de la désormais adolescente s’écroulait :
* Sa copine ? Mais…* « Et moi ? » * Et « nous » ? *
Alors qu’elle s’était finalement résignée à l’idée de ne jamais s’attirer les faveurs de Toru, Ada avait caressé plus ou moins consciemment l’ambition de construire quelque chose de sincère avec Joshua, maintenant qu’elle n’était plus une gamine… Voyant la peine que son départ causait à sa protégée, Josh s’empressa :
« Fais pas cette tête, t’as plus besoin de moi depuis un bon moment maintenant, tu joues de la gratte comme une pro. Et puis, c’est pas la fin de tout, regarde ce qu’il y a sur le comptoir. »
Reprenant un peu ses esprits, Ada pivotait sa tête en direction du comptoir où elle avait elle-même encaissé quelques achats il n’y a pas si longtemps. Une guitare trônait fièrement dans son étui rembourré. Pas n’importe quelle guitare en fait, écarquillant les yeux, prenant une profonde inspiration, Ada identifiait sans aucun doute possible :
« SCHECTER HELLRAISER HYBRID C-8 !!! Le modèle Trans Black Burst ! Putain j’ose même pas expirer dans sa direction ! Mais pourquoi tu rentres un article pareil alors que tu fermes la boutique ? »
« T’as quand même pas cru que j’allais partir sans te donner une compensation ? T’as tellement bossé pour moi sans rien demander en échange que même cette guitare ne suffirait pas à te rendre tout ce que tu as fait pour mon biz’. Aujourd’hui, et puisque je m’en vais, je veux qu’on soit quitte. Sans ça, je pourrai plus me regarder dans un miroir. Donc tu repars avec la Schecter, tu gardes la Cort Earth acoustique que je te prêtais jusque-là pour jouer chez toi, et comme t’iras pas bien loin sans matos, je t’offre aussi deux boîtes à effets, un 20W, et quelques accessoires indispensables pour entretenir le tout comme il se doit. »
Silencieusement, Ada regarda Josh. Elle commença par redresser ses sourcils vers leur extrémité interne et afficher une petite moue attendrissante du bout des lèvres. Tout ceci afin d’essayer en vain de retenir le flot de larmes qui coulait déjà abondamment sur ses joues. C’était le geste le plus affectueux, le plus important que personne n’avait jamais fait pour elle.
« Ah non, fais pas cette tête ! Maintenant je sais plus si je t’ai frappé ou si je t’ai fait plaisir ! »
Se jetant dans les bras de Josh comme le jour de leur rencontre, elle essayait d’articuler entre deux sanglots :
* sniffffffff * « Merci Josh ! »
…
…
…
« À lampes, le 20w ? »
« Mais oui, stresse pas… »
***
Quelque temps plus tard, un jour où il venait chercher Petra pour sortir avec, Logan ne put s’empêcher de remarquer le nouveau matériel dont disposait Ada. Logan ? C’était en quelque sorte l’agent touche-à-tout et bon à rien dont Petra s’était amourachée plusieurs années après sa séparation avec Trevor. Petra ne tarissait pas d’éloges sur le bellâtre quadragénaire, elle l’encensait même un peu trop pour que sa fille le prenne au sérieux. Toujours est-il qu’il parvenait à trouver quelques contrats pour Petra via ses relations, sans oublier de prendre sa petite commission au passage. En grande majorité des rôles dans des films pour adultes, mais parfois aussi des offres mineures pour figurer dans des sitcoms que personne ne regarde. Pour l’avoir croisé quelques fois, Ada eut l’impression qu’il s’agissait plus d’une grande gueule qui avait ajouté sa mère à son harem histoire de joindre l’utile à l’agréable. Apprenant alors la passion que portait Ada à la musique, il jugea utile de faire partager son avis sur le sujet :
« De la guitare ? Tu veux pas plutôt faire du X comme ta mère ? Avec ton profil, tu ferais un malheur, tu sais ? »
« Je suis mineure ! »
« Haha ! Je sais, je te taquine ! Enfin, juste pour info, ça arrive qu’on fasse gagner un an ou deux aux jeunettes que ça intéressent, hein. Bon, puisque vous roulez pas sur l’or, je te laisse quand même ma carte, on sait jamais. Et puis, de ce que j’ai pu en juger avec ta mère, si c’est de famille, ça reviendrait à te rendre service. » Dit-il avant de claquer la porte du logement, son bras autour de celui de Petra, le couple s’en allant en gloussant.
***
Plus tard au cours de cette même année, Trevor vint rendre une visite inattendue à Petra et Ada, pour leur plus grand étonnement. Il leur demanda de les rejoindre en bas de leur immeuble, un cadeau y attendait Ada.
« C’est pas grand-chose, en fait c’est un truc que j’ai récupéré dans une casse et je l’ai un peu retapé avec des pièces qu’on avait sur les bras dans l’atelier. »
* Ah voilà, ça ne t’as rien coûté, il fallait commencer par ça… *
Soulevant la bâche de son pick-up, il présenta une moto à sa fille.
« Une bécane ? »
« Ouais. Je t’ai retapé une Rieju RS3 pour tes seize ans, puisque t’adores la moto. Bon anniversaire. »
Petra et sa fille échangèrent un regard dans l’incompréhension la plus totale pendant quelques secondes, avant que Petra ne manque de s’étouffer de rire avec sa cigarette. Trevor avait parfaitement réussi à taper complètement à côté de la plaque. Ce n’était pas l’anniversaire de sa fille. Sa passion n’était pas la moto. Et surtout, n’ayant pas encore seize ans, elle ne pourrait même pas la conduire légalement. S’en suivi une dispute entre les deux adultes qui se couvrirent mutuellement de reproches et dont tout le quartier pu profiter. Toujours est-il que puisque le cadeau convenait tout à fait à Ada, elle insista pour le garder. Elle s’intéressait déjà modestement à la mécanique de part ses fréquentations pratiquant la moto. Aussi, elle apprit au fil du temps à reconnaître et dépanner quelques pannes récurrentes, et se mit à faire des virées dans son quartier avec son nouveau moyen de locomotion, quand bien même elle n’en avait pas encore le droit légalement. Elle valida toutefois son permis 50cc durant l’année de ses seize ans. D’ailleurs, elle a maintenant l’espoir d’avoir un jour suffisamment d’argent pour pouvoir se payer la moto de ses rêves.
***
2017 marqua véritablement pour Ada le commencement de sa carrière professionnelle dans la musique. Plusieurs évènements d’une importance considérable exigeant qu’elle agisse avec maturité et discernement survinrent. Elle donna sa première interview à Guitar Techniques Magazine, où la pertinence de ses réponses et le sérieux qui transparaissait dans son entretien avec le journaliste contribuèrent grandement à asseoir sa crédibilité en tant que musicienne. Il lui fut également possible de participer à plusieurs master class dispensées par certains des guitaristes les plus mondialement reconnus. Ce qui lui valu un appel téléphonique de son père, mais pas pour des félicitations… Ce dernier, vaguement au courant de la situation de sa fille grâce ou plutôt à cause de Petra, tira la conclusion hâtive que cette dernière devait sans doute brasser une quantité d’argent non négligeable, puisqu’elle avait réalisé une interview « comme les star ». Il suggérait donc à Ada qu’il pourrait arrêter de lui verser une pension, et que cette dernière pourrait peut-être même lui rembourser sa moto, voire lui apporter une aide financière. Excédée par les propos de Trevor, Ada démentit son hypothèse, et ne manqua pas de lui faire remarquer que son premier appel depuis des lustres avait pour seul but de soutirer de l’argent qu’elle n’avait pas à sa fille dont il s’efforce d’oublier l’existence le reste du temps. Le ton monta graduellement jusqu’au point où ils ne s’envoyèrent plus que des insultes avant de se raccrocher au nez.
L’année scolaire arrivait à son terme, et Ada reçut une invitation de Guitar World pour venir dans leurs locaux à New York. On lui proposait de venir participer au numéro spécial de ce mois-ci consacré aux étoiles montantes parmi les guitaristes féminines. Folle de joie, l’euphorie retomba aussitôt que Petra interdit formellement à Ada de quitter le pays. Sans qu’aucun motif valable ne lui soit communiqué sinon le constat flagrant de l’étroitesse d’esprit et la méchanceté gratuite de sa mère. Ne pouvant se résigner à accepter une telle injustice, Ada fugua afin de pouvoir prendre son avion et participer à l’événement. Elle prit soin de raconter cette anecdote qui plut énormément aux lecteurs lors de son interview avec Guitar World. Également, la vidéo de sa cover de plusieurs solos de guitare mythiques postée sur le site web du magazine lui permit de conquérir le cœur et le respect d’une quantité considérable de nouveaux fans. Même si une fois de retour à Londres, sa relation avec Petra devint plus invivable que jamais à cause de sa dernière insubordination.
Afin de se faire un peu oublier de Petra, et puisque les évènements récents avaient fatalement porté préjudice à sa vie sociale, Ada reprit des nouvelles et vint rendre visite chez Toru à son groupe d’amis punks. Alors qu’elle passait la porte du studio de Toru et Ivy, l’accueil glacial que le groupe lui réserva lui fit instantanément comprendre que quelque chose n’allait pas. On jeta à ses pieds un exemplaire du Guitar World dont elle se partageait la couverture avec les autres guitaristes rencontrées à l’occasion de l’événement. Elle aurait dû se douter que cela arriverait. Le mensuel balançait tout dans son entretien avec Ada : son appartenance au programme Gifted à Indarë, le listing du matériel onéreux avec lequel elle jouait, etc. Complètement désemparée, elle attendait le verdict qui ne tarda pas à tomber :
« Tu t’es bien foutu de notre gueule pendant tout ce temps ! Alors qu’en fait, depuis le début, t’as toujours été tout ce qu’on déteste ! Une putain de bourgeoise capitaliste ! »
« C’est… Je… J’avais peur de votre réaction… Je voulais pas- »
« Tu voulais pas quoi ?! Une guitare à plus de mille balles ?! Un traitement de faveur dans ta scolarité ?! Ferme ta gueule, putain ! Je te jure, tout le monde ici à envie de te tabasser ! »
« S’il vous plaît… Si je pouvais juste m’expliquer… »
Personne ne voulait entendre ce qu’elle avait à dire plus longtemps. Toru se leva brusquement de sa chaise, imité par d’autres, qui vinrent saisir Ada par les cheveux et les vêtements, pour la traîner de force hors du studio. Ces derniers la jetèrent avec véhémence en bas des escaliers du hall d’entrée de l’immeuble. Recroquevillée en position fœtale en bas des marches, Ada prit encore une canette de bière à moitié pleine dans la tête, suivie d’un ou deux crachats, avant qu’Ivy ne conclut en remontant chez elle :
« Et si on te croise à nouveau, on te défonce, salope ! »
Face contre le sol, elle ne parvenait pas à contenir les tremblements convulsifs qui l’assaillaient suite à la violence de l’agression qu’elle venait de subir. Pleurnichant nerveusement, elle haletait, accablée par des émotions fortes et négatives qui lui donnaient l’impression que l’on comprimait sa cage thoracique. C’en était trop pour elle… Elle aurait simplement souhaité pouvoir se laisser aller dans les bras de quelqu’un qui ne lui serait pas hostile, mais qui ? Elles se détestaient mutuellement avec Petra. Josh était si loin. Et elle n’avait plus d’amis. Finalement, se relever tout de suite n’était pas moins vide de sens que de rester allongée ici… Se relever pour aller où ? Voir qui ? L’âme en miette, elle laissait gésir son corps sur le sol froid du hall d’entrée encore quelque temps…
Prénom/Pseudo : Ada Age : Alors ? Le quart de siè-LA FERME ! Tu nous viens d'où ? : top-site Un commentaire ? : Merci à vous d’avoir parcouru ma fiche, j’espère qu’elle vous a plu !
Famille : Trois enfants : Zack et Scarlett (05/17) et Aydan (09/20)
Situation amoureuse : Mariée à Erik Vint Svent
Personnage sur l'avatar : C.C. de Code Geass
Doubles comptes : Alix, Roxanna, Jesse, Nick/Ellia, Chelsea
Dim 15 Juil - 12:35
Martel Vint Svent
Bienvenue dans le programme pour jeunes talentueux Gifted, Vous intégrez à la rentrée 2018 la section Musique, et pourrez choisir entre suivre les cours spécialisés dans l'enceinte de l'école (Gifted-In) ou dans une école précises en ville (Gifted-Out). Sachez que dans tous les cas, vos cours d'une heure seront dispensés à l'ISS.
Pour l'instant, en tant que future élève de troisième année, vous intégrerez la classe Bêta pendant les cours d'été. Ceux-ci commencent le premier juillet.
Nous espérons que vous vous plairez dans vos études et que notre école saura correspondre à vos attentes, Martel Ed'Ruecus, directrice de l'ISS
PS : ça n'entrave pas ta validation mais j'aimerai que tu modifies le passage sur son inscription à Indarë : on ne peut pas s'inscrire dans une école sans accord parental, donc il faut soit qu'elle ait trouvé le moyen de faire signer ça à sa mère sans la prévenir, soit qu'elle ait falsifié des documents, ou n'importe quoi d'autre qui implique une signature de sa mère. D'autant plus qu'il faut payer (bon, Indarë n'est pas cher pour une école privée), donc il faut le compte en banque et tout ce qui va avec ^^ Comme c'est un détail de ton histoire je te valide quand même, mais je préfère que tu fasses cette modification vant de commencer à rp =)