“ À mille lieues de la ville, tu pleures des étoiles ” • [RP Solo]

Holly Grant

Ancien membre

Holly s'affale sur le lit. Il pu le renfermé. Elle se retourne et s'observe un moment. Des picotements se baladent sous le pied puis les jambes. La jeune fille ferme les yeux, perlant de sueur et haletante.

Sa chambre est lugubre. Quelques faibles rayons du soleil se faufilent sous les volets, laissant apparaître des filets de poussière. La pièce est bordélique : lugubre, sale et étouffant. Voilà comment se sent Holly chez elle. L'atmosphère est pesante par la chaleur ambiante. Pourtant, la chambre est plus fraîche que toutes les autres pièces.

La brunette zieute sa sacoche et sa casquette jetée par terre. Elle ne s'est pas attendue à un tel rythme de travail.

La demoiselle se relève, retirant ses sandales collantes et dures. L'odeur de renfermée et d'huile donne des nausées à la jeune fille qui aurait préféré travailler à un petit café plutôt qu'à un bar street food tenu par un pakistanais.

Holly expire bruyamment. Elle se sent étrangement en forme. Demain, elle travaille à 14h, ce qui veut dire que la nuit est à elle.

Alors, la brunette saisit son téléphone portable, un peu douteuse. Becky est dans son répertoire. La jeune fille hésite à lui proposer une sortie. Un sentiment d'épuisement envahie Holly. Cette dernière veut consacrer un peu de temps pour elle. Le boulot la déprime et sa famille est insupportable.

« Holly ? » souffle assurément un jeune homme derrière la porte.

La concernée se retourne et autorise la personne à rentrer. C'est son grand frère, un homme mâte, long et fin, la tignasse brune. Un fin sourire tendre apparaît sur son visage.

« Bien rentrée à ce que je vois, Petit Troue. »

Ses vêtements à moitié ouverts n'ont pas laissé Peter indifférent. La jeune fille se lève et marmonne en remettant sa chemise.

« Je suis fatiguée alors ne me cherche pas.

- Qui te dis que je te cherchais ? » questionne-t-il en s'approchant lentement d'elle.

« Tu m'appelle Petit Troue, tu sais très bien que je déteste ça ! »

À quelques centimètres de Holly, son grand frère ricane doucement avant de caresser le crâne de la petite.

« Allons allons, t'as pas à t'énerver Petit Troue ! Parle moi de ta journée plutôt.

- Je n'ai pas envie de te parler de ma journée, surtout pas avec toi ! -ah! »

Peter se colle à la brunette et effleure son oreille des lèvres.

« Très bien alors. »

Le jeune homme renverse l'adolescente sur le matelas. Au dessus d'elle, il la regarde un instant de ses pupilles prédateurs. La petite Holly, les cheveux en bataille et les habits flottants, joint ses mains sur sa poitrine. Une légère ligne pourpre se colorie sur ses pommettes. Il a encore envie d'elle.



Peter ricane alors qu'il s'affale sur le lit. Il taquine encore un peu Holly qui ne lui prête aucune attention. Elle n'a envie que d'une seule chose : partir loin d'ici, loin de tout.

Elle saisit les clés d'un anti-vol, une bouteille d'eau vide, une lampe, son portable et un snack. Elle réunit le tout dans un sac à dos qu'elle enfile au dessus d'un sweat. Alors qu'elle se rhabille, Peter vient vers elle pour l'éteindre. Holly s'arrête, nette.

« Tu vas où ma petite sœur chérie ?

- J'me casse. »

Peter l'empêche d'enfiler son leggings, profitant pour peloter sa poitrine. Holly grommelle de désir et d'agacement avant de se dégager du beau-frère. Elle franchit la porte.

« Attends Holly, tu vas où ?

- J'me casse de cette baraque de consanguins dégénérés. J'ai besoin de prendre l'air et de prendre soin de moi. »

Holly se retourne pour de bon, sévère.

« Salut. »

Et claque la porte.

Holly Grant

Ancien membre

Holly enfile son pull à l'arrache, décoiffant sa chevelure. Sortant de l'appartement, elle emprunte ces escaliers sales avant de détacher son vélo et de partir. Elle remet sa sacoche sur le dos avant de partir sauvagement dans les petites rues de Londres.

La jeune fille pédale et pédale jusqu'à s'arrêter. Le vélo poursuit sa route, légèrement en pente, il s'enfonce dans les rues de Londres. Holly lâche ses mains et regarde les alentours. Les poubelles et les putes sont sortis, tout comme les junkys et les punks se cachant dans les ruelles. Les lumières éclairent à peine les rues, ne facilitant pas la route. Holly évite d'écraser les chats de gouttières puis plonge dans ses pensées.

La jeune fille se demande ce qu'il y a de beau dans ce monde. Ayant peu voyagée, sa vie s'est essentiellement construite dans ces quartiers. Les gens sales, les sans domiciles fixes, les prostituées et les droguées ne sont pas si étrangers pour elle. Il faut quand même dire qu'il n'y a pas que cela ici. Il y a d'honnêtes travailleurs et familles qui tentent de survivre dans cette jungle urbaine. La demoiselle regarde un instant le ciel. Aucune étoile ne se présente, le ciel trop pollué par la ville. Holly se remet à conduire, les yeux fixés sur la route.

Foutues voitures, elles rasent constamment la jeune fille qui perd son équilibre. Holly tente d'aller à un endroit plus calme, remontant finalement les rues. Soudain, la demoiselle a une pulsion :  et si elle s'éloignait de la ville ? Dommage que la métropole soit sur une surface plate, elle ne pourra l'observer mais Holly aimerait entendre le silence et voir disparaître toute cette populace crasseuse.

Alors, la jeune fille décide de partir à l'Est, espérant quitter le quartier pour rejoindre le périphérique. Elle se met à pédaler, trouvant ainsi un rythme lui maintenant une bonne respiration. La demoiselle se calme de plus en plus, jurant une dernière fois son demi-frère avant de penser à Will.

Ce garçon est si différent. Il contredit tout l'archétype masculin d'Holly, lui donnant espoir quelque part. Il ne semble pas aussi obsédé et malsain que les garçons ; du moins, ce qui ont fréquenté Holly : il est plus doux et plus attentif à elle. Il ne pense pas qu'avec son organe reproducteur. Ceci dit, les traumatismes du passé refont surface lorsqu'elle songe à un quelconque engagement : il faut se méfier des hommes. Pourtant, Will a été si sincère avec elle. Cette dernière songe à la dernière fois qu'elle l'a vu. La jeune fille espère qu'il n'est pas en colère contre elle. Une petite moue s'affiche sur son visage, alors qu'elle grille un feu. Une voiture plus loin aurait pu la renverser mais l'accident est évité. Holly souffle, le cœur tambourinant et tente de se réfugier sur des routes plus calmes. En y pensant, elle se sent en sécurité avec la bicyclette. Personne ne peut la poursuivre. Elle est libre de toute contrainte.

Holly continue à fuir, pensant soudainement à ses boucles d'oreilles. Cadeau de sa mère qui travaille si dur, ils lui ont été offertes pour la rentrée à Indarë et pour fêter sa nouvelle vie. Et si Will se fiche complètement du challenge de Holly ? Se moque-t-il d'elle ? Maltraite-t-il ses petits bébés ? Holly pousse de plus en plus vite sur ses jambes.

La petite lampe et la led de son vélo éclairent les chemins goudronnés. La nuit est froide, un peu lugubre mais tranquille. Holly finit par s'arrêter à une petite aire de jeu. Elle ne sait pas où elle est. La jeune fille pose son vélo à côté d'un banc puis de se dirige sur la piste d'escalade avant de frapper le bois. Un fracas et un grognement brisent le silence nocturne.

« Bande d'enfoirés ! »

Finalement, elle se retrouve toute seule dans un coin paumé la nuit tombée. Personne n'est là pour l'accompagner, ni même la rassurer, ni même lui envoyer de message pour lui dire qu'on lui manque, rien. La brunette est juste seule, vouée à elle-même. Personne n'est là pour s'occuper d'elle. Même pas sa mère, ni son père. Elle est assez grande pour cela, apparemment. Comment peut-on délaisser son enfant malgré son indépendance infantile ?

La demoiselle frappe de nouveau sur la planche. Les larmes lui montent aux yeux. Elle en a assez. Elle se fait suffisamment traitée comme une chienne au boulot, à être sous payée et à réclamer les heures sup avec un patron qui lui mate le cul. Tous des pervers, tous des monstres.

« Je prendrais soins des enfants.

- Pardon ... »

Essoufflée et le visage rouge, Holly se recroqueville sur le sable. Elle se sent nulle de fuir, sans même affronter les situations. Holly a été incapable de prendre une décision claire et nette, contrariant sans aucun doute Will qui s'est dévoilé à elle. Cette dernière se mord les lèvres amenant son pouce à sa bouche. Elle se ronge l'ongle, songeant à la rentrée qui risque d'être mouvementée. Au delà de tout cela : que va-t-il se passer avec Becky ? Il faut qu'elle lui parle pour ainsi, prendre une meilleure décision. Mais vu son comportement au bal, la blonde semble avoir compris ce qui se trame dans son dos : Holly a peur d'elle. La brunette redoute les représailles.

L'esprit embrumé, la demoiselle gémit. Soudain, un craquement de branche se fait entendre. Holly bondit, jappant de frayeur.

« Hic ! »

Qui cela peut-il bien être ? La demoiselle regarde autour d'elle. La jeune fille regarde autour d'elle un instant, sans bruit. Son cœur bat la chamade et son souffle s'accélère. L'adolescente saisit son portable et regarde ses contacts. Son index tombe finalement sur le numéro de Bimal. Holly fixe son écran un instant, les yeux embrumés par les larmes. C'est fini, ce n'est pas lui qui viendra la chercher. Analysant une nouvelle fois son environnement, la demoiselle éclate en sanglot, s'étant assurée que personne ne serait là.

Fatiguée par son spleen estivale, ses soucis de cœur et la fatigue, la demoiselle ne peut retenir ses larmes. Elle s'est jurée de ne pas pleurer cet été. Mais étant dans un lieu désert, elle se le permet pour cette fois-ci. Holly libère toutes ses pensées négatives en versant des gouttes salés.

Un peu plus tard, la jeune fille se détend. Les yeux gonflés, le nez coulant, elle se relève en s'époussetant un peu. Ces émotions vives l'ont épuisés. Il faut qu'elle rentre chez elle.

La demoiselle part en direction vers son vélo, avançant péniblement dans le sable. La jeune fille rêve que cette période se termine afin qu'elle puisse gérer ses problèmes relationnels qui troublent son cœur. Après cela, elle pourra de nouveau se concentrer sur son objectif qui devrait être son unique objectif. Mais l'amour pimente la vie, chose inavouable pour Holly qui déteste son quotidien morne.