Une simple soirée loin du bureau [Pv. Alexei]

C'était un jour où, juste après le travail, elle avait envoyé un sms à son petit-ami, un peu à l'improviste. Une envie de s'échapper du présent. Et puis elle voulait de discuter un peu de sa volonté de...Prendre une nouvelle route dans son avenir professionnel. Elle ne savait pas s'il avait pu s'en rendre compte mais le soir, elle avait bien du mal à garder le sourire. Emilie n'était bien évidement déprimée mais nostalgique, mélancolique, soupirant de temps à autre. Et si on lui demandait ce qu'il se passait, elle répondait d'un "dure journée". Mais tout n'était qu'une blague dans sa tête. Son métier...Ce n'était que pour fuir sa mère,voir pour la comprendre. Ou pire, ne pas vouloir être comme elle, avec son état mental. En tant que psychologue, c'était facile de se dire saine. Maintenant que tout ça est derrière... Ben, est-ce qu'elle avait une raison de continuer ? Elle ne s'attachait que très peu aux élèves et leur malheur lui montait à la tête au point qu'elle aille parfois boire le soir dans les bars, prévenant qu'elle passerait une soirée seule. Ce n'était pas souvent mais ça lui faisait du bien de se noyer un peu le tout dans l'éthanol. La demoiselle ne savait pas si elle allait démissionner. Pour faire quoi d'ailleurs ? Avait-elle seulement une passion la miss ?

La rouquine soupira. Elle avait envoyé un simple: "Soirée à Camben Lock Market, rejoins-moi à 19h ou je pleurais seule dans mon coin avec un biberon sans mon combo parfait". Ce surnom était resté, elle l'aimait beaucoup. La psychologue se posa alors sur un banc quand elle arriva bien trente minutes à l'avance histoire de prendre des repères visuels. Puis elle finit par lire une bande dessinée, les jambes en tailleur. Il faisait plus beau, on sentait un début de printemps malgré le soleil couchant. Ce drôle de soleil qui commençait à tomber doucement prenait la couleur sa chevelure, faisant de jolis reflets. Elle releva la tête et sourit doucement en regardant ce mélange impressionniste. Elle avait une meilleur mine que ses dernière jours. Peut-être l'idée de sortir ce soir avec son homme ? Emilie ne pensait pas être autant amoureuse un jour de quelqu'un...Elle avait abandonné ça depuis son arrivé en Angleterre pour certaines raisons mais elle avouait se laisser porter par ses sentiments qu'elle ne ressentait même pas incertains.

Quand elle le vit s'approcher (elle restera là le temps qu'il faudrait ), elle se leva, rangea son livre et sourit.

-Salut ! J'ai même pas eu l'occasion d'acheter mon biberon tient...

Elle lui fit un léger baiser sur ses lèvres.

La jeune femme savait qu'elle avait certains efforts à faire et elle savait qu'elle n'y arriverait pas tant que les histoires tristes lui tortureront l'esprit . Ce n'était pas facile comme choix et surtout, il lui appartenait. Peut-être qu'elle était seulement paranoïaque mais le fait qu'elle soit psychologue à Indare et que sa soeur soit dans le même établissement...Et si Alexei aurait l'impression qu'elle en a marre de "ce genre de personne" ? Ce n'était pas son but et d'un côté, elle le savait compréhensible mais elle avait bien peur d'une dispute. Car elle l'aimait. Mais elle se forçait de son mieux à lui faire confiance et tout cacher... Ne serait que pire. C'était par expérience qu'elle disait ça. C'était leur expérience.

Il lui attrapa alors les hanches pour approcher son visage du sien, l'observant. Elle le regarda aussi, souriant doucement et après un moment, elle se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser dans une plus grande passion, s'accrochant au dos de son cuir comme elle le faisait quand les émotions l'emportaient. C'etait rassurant de s'accrocher à quelqu'un. Au bout d'un moment, la jeune rousse se recula.

-Comme d'habitude et toi ?

Le comme d'habitude était plutôt lourd de sens vu comment elle semblait se fatiguée de son travail. Mais aujourd'hui, elle comptait bien parler de ses problèmes et par elle-même cette fois-ci. Elle avait remarqué qu'il rentrait plus tard qu'avant et elle avouait se demander si c'était à cause de son état. Qu'il en avait marre de la voir comme ça. Il fallait qu'elle arrange les choses avant de ne plus le voir du tout. Elle le regarda alors et sourit.

-Ce soir je t'invite à boire et manger et pas de refus possible !


Il l'avait déjà invité plusieurs fois et l'équité était important pour elle. Peut-être pour garder une certaine indépendance...elle ne savait pas. La demoiselle vit le sachet dans sa poche et eu un air curieux en voyant une sorte de sucette dépasser. Elle attrapa le tout sans pour autant être brusque mais totalement attirée par les sucreries.

-Oooh. Dis-moi que c'est pour moi.

Ce pouvait être également pour sa soeur, comment pouvait-elle savoir ? Qu'importe sa réponse, la jeune rousse lui prit la main pour l'inviter à marcher. Le soleil avait presque finit de se coucher et les lampadaires éclairaient les touristes marchant au bord de l'eau calme. Il y avait quelques familles, des couples, des poussettes. C'était un lieu prisé par les touristes mais elle savait que du coup, les boutiques fermeraient beaucoup plus tard puisque que le soir compte autant.

-Quand tu auras trouvé le lieu de tes rêves pour manger, je te parlerais d'un truc.

Elle lui sourit pour montrer qu'il n'y avait rien de grave. Qu'elle allait pas dire "j'ai le cancer" ou "la capote à craquée". Enfin, ce genre de chose quoi. Mais elle préférait en parler au calme, posée.

Il lui affirme que le paquet de bonbons était bien pour elle. La demoiselle lui sourit alors en réponse, il avait pensé à elle et ça lui faisait plaisir. Surtout quand il s'agissait de nourriture. Elle croqua alors une des sucreries et la glissa le reste dans sa poche. Le jeune homme, alors qu'il allumait une cigarette pour ensuite l'attirer par la taille, lui proposa d'aller à un restaurant qu'elle ne connaissait pas vraiment. De toute façon, elle ne connaissait pas vraiment cette zone en général mais elle avait économisé un peu dernièrement pour se permettre de lui payer un repas un jour et elle comptait utiliser cet argent aujourd'hui. Et apparemment le chef le connaissait bien, ce qu'il lui fit sourire. Sous ces airs mystérieux qu'il se donnait, c'était quelqu'un d'assez sociable finalement.

Le couple fut alors installé sur une banquette, dans un endroit un peu isolé. La jeune femme s'installa et posa sa veste sur un coin de libre en voyant les deux bières arriver. La rouquine sourit lorsque celui-ci partit, bu une gorgé. Attendre ne la dérangeait pas vraiment de toute façon.

-Alors...

Elle fit un rapide ordre dans sa tête pour bien savoir ce qu'elle allait dire et ne pas se mélanger les pinceaux comme quand elle cherchait à parler sous le poids de l'émotion.

-Tu sais, quand je suis arrivée ici, j'ai suis devenue psychologue pour fuir ma mère...D'un côté pour la comprendre et aussi... Et aussi...Comment dire, disons qu'être psychologue était une manière de m'assurer que j'étais pas comme elle. Je sais pas si tu comprends.

La demoiselle souriait doucement et lui prit la main d'un air doux et finalement assez tendre.

-Et tu vois...Maintenant que tout ça c'est passé. Disons, que j'vois plus pourquoi je fais ça. J'ai plus l’intérêt et je me rends compte que mon choix de vie était seulement basé sur ça. Même pas sur une envie ou une passion. Juste pour elle.

Ah, elle commençait à s'emmeler les pinceaux encore. Elle prit un temps pour réfléchir et continuer.

-Je pense pas être forte mentalement pour ça. Tu me vois bien le soir. Et je veux pas que ça se répercute sur nous. J'ai l'impression que tu rentres plus tard et je me demande si c'est parce que tu en as marre de mon comportement.

Le sourire de la rouquine devint un peu gênée par sa propre pensé. Elle ne voulait surtout pas l'agacer et elle espérait au fond qu'il remarque l'effort qu'elle faisait pour parler alors que ce n'était pas du tout naturel pour elle à la base.

- Et puis je veux pas attendre d'être totalement détruite par ça. Du coup je pensais démissionner. Le choix m'appartient bien sûr. Mais je voulais savoir ce que tu en pensais toi et que tu comprennes aussi. Je ne pourrais certainement pas refaire des études, j'ai une dette sur le dos mais je sais pas...Trouver un job moins prise de tête...Plus joyeux.

Elle avait parlé jusqu'au bout sans être coupée. Elle était satisfaite de l'avoir dit. Au fond, ça la stressait toujours un peu de rompre un sorte d'engagement. Bien qu'il n'y avait aucun engagement sur papier, il était mental. S'engager auprès des élèves suivis...de l'administration qui va devoir les redistribuer, elle était totalement consciente de cela mais parfois il fallait peut être choisir entre son bonheur personnel et celui des autres. Emilie avait déjà beaucoup trop souffert à cause d'une autre personne. Elle ne voulait plus que cela arrive encore une fois. C'était dommage au fond, cinq ans d'études pour rien. Une dette sur le dos pour rien également. Mais ça, c'était avant. C'était une partie de sa vie pleine d'erreur. Là, elle devait regarder en face et s'aider des autres pour ne plus aller dans de faux chemins. Elle était entourée maintenant et c'était le principal.

À la fin de sa tirade, le jeune homme passa son bras autour de ses épaules, l'attira contre lui pour embrasser sa tempe. La rouquine rougit assez doucement, tenant toujours sa main. Il le prenait bien et mieux encore, il était d'accord avec sa pensée et que cela ne lui poserait aucun problème financier. C'était un bon point mais elle ne pourra pas trop tarder non plus avec sa dette. Ça c'était à elle de la payer. Mais elle était confiante, elle trouverait. Elle était souvent appréciée des autres et était volontaire.

-Merci...Ça me rassure un peu.

Alors que sa tête était proche de la sienne, il commença à parler de cet éloignement. Donc "au début" (peu importe ce que ce terme signifiait ), c'était parce qu'il pensait que son humeur était en partit dû à l'emménagement. Que c'était trop tôt et qu'il voulait donc lui laisser de l'espace. Heureusement au fond que la rouquine avait une grande confiance en lui. Imaginez ce qu'une personne possessive et jalouse aurait pensé des retards fréquents sans qu'il n'en parle. En tout cas, la rousse le regarda dans les yeux, de suite persuadée que c'était la vérité. Et en tout cas, même si c'était maladroit (et sur ça elle ne pouvait pas vraiment juger), il y avait une bonne volonté derrière.

La jeune Emilie lui sourit alors tendrement.

-C'est pas grave...

Elle ajouta presque de suite alors dans un petit rire.

-Preuve que c'est vraiment important de parler.

La jeune femme alla alors s'approcher de son visage pour déposer un long baiser sur ses lèvres, prenant appui en s'appuyant sur la cuisse de son ami. Ça allait déjà mieux pour elle, elle se sentait calme, presque sereine avec l'impression que les portes se débrouillaient petit à petit. Et ils allaient pouvoir passer un moment en amoureux tous les deux pour reprendre un peu tout du bon pied.

La demoiselle se recula alors et sourit proche de ses lèvres avant d'aller chercher son regard. Un baiser aussi long dans un restaurant avait fait retourné quelques regards qui la fit doucement rougir, ignorant de son mieux le monde, formant une bulle.

-Je t'aime vraiment...

Après un temps, la demoiselle prit une gorgée de bière. Elle allait pouvoir arrêter de trainer dans les bars le soir car elle en n'aurait plus besoin, tout simplement.

-Et je suis très heureuse de vivre chez toi.

Elle appréciait tout particulièrement ce moment qui semble réinstaller doucement le calme et la joie comme cela devrait normalement l'être. Elle se plaisait et se perdait toujours autant contre les lèvres de son amant alors que celles-ci remontaient sur son front, lui disant une phrase qui la fit doucement sourire. La rouquine se sentait rassurée, calme et retirée de ses petites craintes. Ce n'était pas anodin de penser à abandonner son travail après cinq ans d'études dont elle s'était damnée pour les payer en partie. Que ce soit pour elle, ou son entourage, elle préférait donc qu'on aille dans son sens sinon elle aurait bien du mal à le faire soit-même.

Le serveur la fit presque sursauter tant qu'elle avait commencé à former cette bulle entre eux-deux qui venait d'éclater d'un coup. Elle détourna le regard vers son interlocuteur. A la réponse de son ami, elle se contenta d'un simple: "Je prendrais pareil". Si c'était la spécialité de la maison, pourquoi donc s'en priver ? Elle le regarda alors sortir un sorte de stylet et un calepin.

-C'est avec ça que tu signes tes autographes ?, dit-elle sur un petit ton d'humour.

Il lui dit alors que faire un point ensemble sur ce qu'elle aime ou non. Sur le coup, elle eu un grand sourire, se rendant compte une fois de plus qu'elle n'était pas seule. Dans son esprit formaté par son expérience, elle allait se démener et l'idée de se faire aider n'avait même pas traversé son esprit. C'était très agréable de se sentir soutenue et aidée. La demoiselle se colla alors à lui pour regarder le bout de papier et réfléchir quelques secondes en reprenant une gorgée de bierre.

-Voyons...Commençons par ce que je n'aime pas...C'est plus simple.

Elle se mordit la phalange pour réfléchir puis reprit la parole.

-Pas dans le ménage ou la cuisine. Et...Pas dans le social, ou alors un truc joyeux. Hm... A part mon master en psychologie, j'ai mon BAC. Disons que niveau compétence c'est pas énorme. Ah oui ! Pas un truc à la chaîne. J'ai besoins de bouger un minimum.

La demoiselle rigola doucement. Il était vrai que rester dans un siège toute la journée n'était pas un chose très excitante et même finalement plutôt monotone. Ce qu'elle détestait le plus était en fait que son métier la transformait en une sorte de blasée des problèmes d'autrui et elle ne le voulait pas.

-Sinon, je veux bien être au contact des autres et heu... Ben donc bouger un peu... Pourquoi pas rendre les autres heureux ?...Enfin, c'est peut-être un peu naïf.... Mais voilà où je verrais les gens sourire...Ce serait chouette.

La jeune femme regardait à chaque phrase et à chaque mot qu'elle disait ce que son copain marquait dans ce carnet. Cela lui évitait de réfléchir, c'était plus tôt pas mal finalement. Et puis, disons qu'elle devait lui montrer qu'elle avait confiance en lui, qu'elle faisait des effort, pour elle mais également pour le bon équilibre de ce couple auquel elle tenait tout de même beaucoup après ces quelques mois d'intimité et d'amour. Alors elle était bien attentive à ce qu'il lui proposa comme métier: vendeuse, animatrice dans les centres de loisirs ou quelque part où il faut s'occuper des animaux. La demoiselle marqua un silence pour réfléchir aux suggestions qui étaient loin d'être bêtes. Il lui développa un peu sa pensée et elle fit le point. Vendeuse ne la tentait pas spécialement, car pour elle, c'était un peu comme les caissiers et puis il y avait une part de manipulation dans le commerce. Être gentil pour que les autres aient une bonne image de la marque, qu'ils reviennent pour créer petit à petit une fidélité. Son métier de psychologue lui avait déjà fait faire cela avec les sourires bienveillants, les douces paroles pour mettre en confiance. Au début, ils étaient des plus sincères mais petit à petit cela est devenu une sorte de formalité à avoir, un conventionnalité alors que esprit interne était seulement blasé et fatigué. Une hypocrisie qu'elle n'avait pas vraiment envie de revivre. Les animaux pouvaient être également une bonne idée mais Emilie se savait peureuse. Si elle devait avoir à faire à un chien, un chat de mauvaise humeur, elle n'était pas sûr de pouvoir résister à la l'envie fulgurante de s'enfuir. Après ce n'était peut-être qu'un manque de confiance en soit. Mais finalement, travailler avec les enfants était peut-être mieux pour elle. Revoir l'innocence qu'elle n'était pas autorisée à avoir...Cela lui ferait certainement du bien.

-Vendeuse je pense pas, c'est un peu une manipulation...Le commerce tout ça... Et je suis pas sûr d'arriver à calmer un animal enragé,
dit-elle en regardant le plafond.

Elle sentit les lèvres de son copain s'approcher vers son cou, se déplaçant un peu le long de celui-ci. La demoiselle se mordit la lèvre entre le fait que ça la chatouillait un peu et que certains frissons se firent ressentir... Cela se retranscrit par quelques rougeurs sur ses joues.

-Peut-être qu'avec les enfants c'est une bonne idée oui...

Emilie tourna alors son visage vers son copain pour le retrouver en face du sien et bouger doucement son nez contre le sien, leurs lèvres se frôlant doucement. Elle n'avait pas vraiment de soucis avec les gosses, la rouquine avait un certain sens maternel depuis bien longtemps par ce besoins de protection d'un peu tout le monde. Au final, quand elle était jeune, c'était sa mère l'enfant dont elle devait s'occuper.

-Merci de m'aider...Chuchota la demoiselle contre sa peau en souriant doucement.

Ces lèvres dans son cou lui faisaient de l'effet qu'elle essayait de minimiser au maximal  par la faute des regards extérieurs. La seule chose qui pouvait la trahir était évidement ces belles rougeurs sur ses joues. La jeune homme alla alors supprimer les deux mots qu'elle avait refusé il y a quelques secondes sur son carnet. La jeune femme avala encore une gorgée de bière, appréciant le côté pétillant et frais glisser le long de sa gorge, faisant refroidir son visage doucement. Après un petit moment, il lui dit alors que si cela lui allait, ès lors qu'elle démissionnera, il lui payerait sa formation. La jeune rousse eu cette envie de refuser sur le coup, cela lui semblait si cher, ça la gênait beaucoup qu'il dépense de l'argent comme ça pour elle. Et si elle échouait ? Et si elle n'aimait pas au final ? Eh oui, Emilie avait beau faire déjà pas mal d'efforts, il était difficile de se laisser totalement porter par quelqu'un et cela même si elle l'aimait énormément. Peut-être au fond, c'était une peur de rentrer dans un rapport où elle devrait quelque chose à quelqu'un, elle ne savait pas vraiment. C'était des sentiments contradictoire car d'un côté, cela lui faisait plaisir qu'il ai confiance en elle s'il était capable "d'investir" ainsi.

-Oui, sourit-elle alors doucement d'un air calme

Alexei la regarda un moment puis son corps bascula doucement alors que sa main avait glissé dans sa nuque. Il finit par l'embrasser, faisant partir en quelques secondes toute sa tirade mentale précédente. La demoiselle ferma les yeux, sentant cette vague de chaleur l'immerger doucement alors qu'elle s'accrocha cette fois si à son bras, donnant cette petite intensité qu'elle aimait. C'était vraiment quelque chose qu'elle appréciait, ce genre de baiser et elle s'en régalait toujours autant. Mais voilà que la voix du serveur fit éclater cette bulle qu'elle avait recommencé à doucement former. Elle en sursauta presque et regarda les assiettes se poser sur la table. Et huma l'odeur et regarda ce qui pour elle ressemblait à un met tant elle n'était pas difficile en nourriture. Emilie aimait presque tout tant que ce n'était pas trop épicé. A sa phrase, la demoiselle le regarda du coin de l'oeil et lança un discret en souriant:

-J'en suis sûre.

La jeune femme coupa alors un bout et commença la fameuse dégustation et bien sûr, pour elle, tout était bon et elle sourit en enchaînant quelques bouchées, visiblement heureusement de manger cela. Et puis, pour l'instant, la soirée était visiblement parfaite. Ils se reconnectaient un peu après des temps plus difficiles, elle prenait de bonnes résolutions, elle cherchait des solutions et cette fois si, pas seule. Et pour finir, elle mangeait ce plat plutôt délicieux.

-Ch'est chuper bon, dit-elle la bouche pleine en continuant de manger.

Lorsque la rouquine eu mangé un peu moins de la moitié de son assiette, presque sans un mot, elle pensa à quelque chose qui la fit rigoler intérieurement. Une connerie qui la fit regarder un moment son copain. La demoiselle  sourit et dit d'une voix très basse:

-Mais malgré ce plat si bon, j'crois que t'es le seul à pouvoir me faire "rouler", comme tu dis,

La jeune femme ricana un peu comme si elle ne savait pas si elle devait assumer ou non sa blague quelque peu salace et un un peu maladroite. Ce n'était pas son genre d'humour mais elle y avait pensé et elle avait eu envie de le sortir pour ne pas rester totalement seule dans sa tête. Donc, ses rougeurs n'étaient pas dû à une imagination de la scène mais simplement par ce fait qu'elle restait gênée quand il fallait faire des boutades sur ses situations. Elle prit une autre gorgée de bière, la descendant d'ailleurs plutôt vite, comme si l'alcool allait lui donner un peu plus confiance.

-En tout cas, je passe une très bonne soirée.

La jeune femme s'était encore noyée dans ses propres paroles. Preuve que les blagues salaces, ce n'était pas sa tasse de thé. Et pour preuve, cela provoqua une réaction presque amusante de la part de son copain qui faillit plonger le nez dans son verre de bière. Il la regarda un moment d'un air presque choqué mais gardant néanmoins son sourire. Et voilà que la rouquine rougissait encore plus, regrettant d'avoir tenté ça. Il allait certainement rire d'elle. Cependant, malgré cette tentative désespérée pour retrouver sur une conversation plus "saine", Alexei s'approcha de son oreille pour lui murmurer une phrase dans le même genre que la connerie qu'elle avait sortit. Il finit par lui faire un clin d'oeil et la jeune femme devint presque écarlate, souriant toujours, partagée d'un coup entre pleins de sentiments différents passant de l'excitation interne à l'embarras. Mais c'était une preuve supplémentaire au fond qu'il ne se moquait pas d'elle. Pas qu'elle pensait ou croyait le contraire mais c'était toujours bon d'avoir des petits indices supplémentaires.

Lorsqu'il s'était penché, son collier avait glissé de son vêtement. Il l'avait prit et l'avait regardé un moment. Il était vrai que depuis le début, il portait ce pendentif. Et pour être tout à fait honnête, elle ne s'était jamais posée la question du pourquoi. Dans sa tête, c'était plutôt simple: il aimait ce collier et point barre. Emilie n'avait pas l'habitude de donner des significations dans les objets et elle était loin d'être matérialiste. Tout ce que son ex copine avait pu lui donner était dans un vieux carton au fond d'un placard et la seule raison qu'il soit encore là était cette procrastination qui l'avait poussé à le laisser prendre la poussière. Son copain lui dit alors l'histoire et la raison de pourquoi il le portait. Ce fait que depuis sa dernière déception amoureuse, il avait acheté cela comme une sorte de symbole sur les relations amoureuses de type sérieuse. Et que si cela devait revenir un jour, il l'ouvrirait. Il enchaîna alors que pour lui elle était belle et bien dans cette catégorie, si la rouquine était d'accord.

Au fond, la rouquine pouvait comprendre les raisons de son collier bien que ce n'était pas son genre et cela lui fit plaisir qu'avec elle, si se sent capable en gros d'aller de l'avant (et oui, son côté psychologue, analysant un comportement était toujours présent). Elle serra sa main dans la sienne et planta son regard dans le sien de son léger sourire.

-Cela fait un moment que je considère cette relation comme sérieuse,

Et c'était la vérité. Mais le fait qu'elle s'était confié d'elle-même devait certainement avoir une valeur symbolique. Peut-être que ça prouvait une certaine confiance, qu'à présent ils allaient être vraiment comme un couple vu de l’extérieur. Sa main quitta la sienne pour la passer contre la joue de son copain, glissant ses doigts jusqu'à son lobe d'oreille, avec un regard véritablement amoureux qui se plantait dans le sien.

-T'sais... T'es une des plus belle chose qui me soit arrivé. T'as... Changé ma vie Alex.

Ses paroles étaient sincères et elle ne l'avait jamais autant pensé. Petit à petit, elle détruisait ce mur qu'elle avait construit contre le monde pendant cinq ans. Elle s'était au départ forcée car il est dur de se séparer d'une telle protection mais pour lui, elle l'avait fait. Et malgré le fait que ce soit en premier Jagger qui l'avait en partit reconnecté avec le plaisir de la chair (mais il était hors de question de le dire, ce serait certainement pas une bonne idée), c'était son copain qui lui avait permit de plus s'ouvrir aux autres, de réapprendre à aimer et à comprendre tout ce que cela impliquait.