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Soyons colocs [Melody]

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Rp terminé (tout public)
Mar 26 Sep - 23:15
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Naomi Lawford
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3 Septembre
2017
Soyons colocs

Melody Williams

Commençons par la base : j'ai beaucoup hésité avant de proposer ça à Melody. Dans ma tête, m'installer en coloc avec ma meilleure amie, c'était quasiment une suite logique au lycée, étant donné que je n'avais pas l'intention d'aller à l'université. Evidemment, avec Melo, ça complique un peu les choses. Entre sa déclaration au début de l'été et ce qui s'est passé entre nous à Ottawa... Disons que c'était une décision qui avait son lot de risques. J'ai eu peur de sa réaction. Est-ce qu'elle allait s'imaginer des choses, surtout avec la façon dont j'avais involontairement entretenu ses sentiments et agrandit la distance entre nous ? Est-ce qu'elle allait mal le prendre, au contraire ? Et au final, après trois insomnies à ressasser toutes les façons dont la conversation pouvait se passer, j'ai trouvé la solution simple : ça serait mal de ne pas lui poser la question, et la décision, en soit, lui revenait. Si je commence à la traiter différemment pour ménager ses sentiments, au mieux elle m'en voudra, au pire elle culpabilisera.

Ça ne m'a pas empêchée de ne pas expliquer directement pourquoi je l'avais invitée en ville à deux jours de la rentrée. J'étais retournée m'installer chez ma mère pour les quelques jours entre la fin des cours d'été et la rentrée, mais je n'ai aucune intention de rester à des kilomètres de mes amis et de mon copain. Et puis soyons réaliste : si je veux trouver du boulot en Angleterre, c'est à Londres que je dois être, pas à Dartford. Du coup c'est comme ça que j'ai présenté les choses, pour l'instant : venir visiter des appartement avec moi pour m'aider à trouver un endroit pas trop loin d'Indarë où vivre. Bon sauf que j'ai que des apparts avec deux chambres dans ma liste de visites, donc je sais pas combien de temps ça fera illusion.

Enfin dans tous les cas on est là, devant le premier appart de ma longue liste (bon, pas si longue que ça), à attendre le propriétaire. Il ne devrait pas tarder, ça doit être la première fois de ma vie que je suis en avance. Et je suis désolée pour tous les gens qui arrivent à l'heure, mais je préfère largement être en retard : c'est moins long, et moins chiant. L'angoisse que l'autre soit parti est nettement moins désagréable à vivre que l'ennui de l'attente. Et mon cerveau continue à me répéter en boucle que je suis en train de jouer un jeu dangereux et que je vais lui faire du mal.
Sans doute, oui. Mais si je lui dis que j'ai renoncé à cette idée et préféré vivre seule parce qu'elle est amoureuse de moi, je lui en ferai bien plus.

Ses cours reprennent demain. De ce qu'elle m'a dit, elle part en programme Exchange - enfin Gifted - à la rentrée. Comme quoi leur programme de soin marche vraiment. Ou alors c'est moi, mais je vois mal comment j'aurais pu la sortir de sa dépression alors que j'ai l'impression de lui apporter plus de problèmes que de solutions.
Enfin bon, ça serait bien qu'il se bouge, le proprio, parce qu'on a d'autres rendez-vous pour des visites après celui-là et il flotte en plus.
Ah, bah je deviens comme les gens impatients qui me crient dessus quand j'arrive à la bourre, tiens.

- On était à ce point en avance ou il a juste oublié sa montre ?

Oui je sais, me plaindre des gens qui arrivent en retard c'est l'hôpital qui se fout de la charité, mais bon.
:copyright: Naomi
paroles en #006600
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Rp terminé (tout public)
Sam 21 Oct - 23:01
Invité
Melody Williams
Ancien membre
Soyons colocs
Une Melody qui change
Aujourd'hui est une journée spéciale. En quoi l'est-elle me diriez-vous? Et bien aujourd'hui j'ai l'impression que les choses s'arrangent avec Naomi, de prendre de l'importance. Pas que nous soyons en froid mais depuis l'été, les choses sont légèrement différentes. Sûrement de part ce qu'il est advenu. La plus belle soirée de ma vie. Je dois avouer que je ne pensais pas spécialement que les choses évoluent mais je devais me tromper vu la tournure des événements. En effet, je me voyais convier à la rejoindre pour visiter des appartements. Il semblerait que mon avis lui importe. Je dois avouer que lorsque j'avais reçu son appel, je n'avais pu m'empêcher de trépigner de joie à l'idée de partager un tel moment avec elle. Certes, je savais que je ne devais pas me fourvoyer : nous n'allions pas habiter ensemble ou entamer une folle histoire d'amour comme je pouvais le rêver parfois, comme si mes rêves constituaient un portail vers un autre monde où j'avais su être plus courageuse, où Naomi était auprès de moi pour me dire chaque jour, pour me montrer chaque jour ma raison d'être d'un regard ; je n'étais là que pour l'accompagner, pour la soutenir, l'aider mais ça me suffisait. Ça suffisait à mon bonheur. Je savais me contenter de peu : l'important c'était son bonheur, pouvoir la voir sourire, et parfois me retrouver dans ses bras comme cette fameuse nuit.. Et puis sur un autre plan, je jubilais en sachant que c'était moi et non ce blondinet écervelé qui l'accompagnait. On trouve de la joie en chaque petite chose vous savez.

J'étais donc venu assez tôt - quarante-cinq minutes en avance à vrai dire - dans la tenue que je devais porté au bal, préparée, maquillée -contrairement à mon habitude-, non pas pour la séduire mais lui faire passer un message sincère. Grâce à elle, je resplendissais un peu plus chaque jour. Une sorte de remerciement tacite pour notre nuit ensemble. Même si je sais qu'elle aurait préféré m'en priver , non pas par cruauté mais pour me protéger. C'est ainsi qu'est Naomi. Un être tendre et protecteur, même si elle l'ignore parfois elle même. Je vois en elle et elle voit en moi, elle ne le sait juste pas encore.

La jeune demoiselle finit par arriver - en avance contrairement à son habitude sempiternelle, peut-être avait-elle hâte de me revoir en son for intérieur? Après quelques échanges , nous nous mîmes à attendre l'agent.

- On était à ce point en avance ou il a juste oublié sa montre ?

Je passais une main dans mes cheveux avec un sourire avant de me permettre une petite plaisanterie à Naomi tout en lui offrant un jolie sourire.

-"Tu dis ça? Dois-je te rappeler combien de fois j'ai dû poireauter en t'attendant? Je ne suis pas certaine que tu sois la mieux placée pour dire ça! Sois patiente un peu petite enfant"

Je ponctuais ma petite boutade avec un clin d’œil et en tirant la langue légèrement. Une pensée fusa à cet instant dans mon esprit : je me trouvais bien plus naturelle, belle, heureuse et joueuse depuis que nous nous étions liées véritablement, aussi bien en tant qu'amie, qu'en tant qu'amante d'une nuit. Parfois un événement change tout.




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Rp terminé (tout public)
Dim 22 Oct - 12:43
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Naomi Lawford
Ancien membre

3 Septembre
2017
Soyons colocs

Melody Williams

- Tu dis ça ? Dois-je te rappeler combien de fois j'ai dû poireauter en t'attendant ? Je ne suis pas certaine que tu sois la mieux placée pour dire ça ! Sois patiente un peu petite enfant.

Voilà, je disais : l'hôpital qui se fout de la charité. Je déteste être en avance, je déteste attendre, je suis tout sauf patiente et je crois que je vais recommencer à être en retard régulièrement : plus simple, et je préfère me faire engueuler que d'avoir envie d'engueuler les autres. Mais ceci mis à part...

- Enfant ? Je dois te rappeler que tu es plus jeune que moi, fillette ?

Autant rester dans le même ton, et comme ça fait vraiment, vraiment plaisir de la voir de bonne humeur, j'en profite pour lui ébouriffer les cheveux comme si c'était vraiment une enfant insolente.
Melody est rarement souriante, rarement d'humeur à faire ce genre de blague, rarement du genre à tirer la langue et à faire des clins d’œil en se moquant des autres. Ça fait bizarre, en fait. Bon, c'est sûr, quand on se connaissait depuis quelques mois et que je suis allée avec elle en Ecosse, elle m'avait dit qu'avant, elle était comme ça, mais c'est autre chose de le voir en vrai. D'un côté, tant mieux. C'est agréable, une Melo qui sourit, ça donne envie de faire pareil, et ça m'évite de me poser un milliards de questions.

Je pensais qu'elle serait distante, ou perdue dans ses pensées et des considérations par rapport à tout ce qu'on a vécu cet été. Qu'elle aurait du mal à aligner trois mots, tête baissée à ne pas oser me regarder dans les yeux, mais faut croire que je la connais moins bien que je le pensais. Faut croire que ce n'était peut-être pas si négatif que ça, que je lui ait fait plus de bien que de mal, que...
Je sais pas. Je ne sais pas comment réagir face à une Melody qui me fait des blagues et me sourit comme si d'un coup tout allait bien. Si je ne suis plus là pour la réconforter, à quoi je sers ? Ou est-ce que c'est moi qui la réconforte, sans même m'en rendre compte.
Vous voyez, c'est pour ça que j'aime pas être en avance et attendre : mon cerveau finit par se barrer pour s'inventer des débats avec lui-même.

L'arrivée (enfin, il a pris son temps !) de l'agent immobilier censé nous faire visiter l'appart met fin à mon bordel cérébral - ou plutôt, le passe en arrière-plan, vu qu'il ne s'arrête jamais vraiment. Il nous salue, nous fait les formalités d'usage - bonjour, désolée du retard, il fait pas très beau hein, les conditions de l'agence, bla bla bla - avant de finalement ouvrir les portes de l'immeuble et de nous conduire dans l'ascenseur pour aller voir l'appart. En vrai je sais même plus lequel c'est, j'ai pris quasiment tout ce que j'ai trouvé pour l'ajouter à ma liste et j'ai mis des rendez-vous à toutes les heures disponibles donc je suis un peu embrouillée et je sens que je vais encore galérer à choisir - d'où l'intérêt d'avoir une future coloc avec moi, tiens.

Je l'écoute à peine raconter ses détails. Le prix, la taille, les conditions pour l'avoir, l'isolation, les taxes, peu importe. Je veux juste voir à quoi ça ressemble et le rappeler demain pour lui dire si je le prends ou s'il va devoir trouver quelqu'un d'autre pour vivre dedans. De toute façon tout ça sera écrit sur le contrat, si on le signe.
Il glisse la clef dans la serrure et s'efface pour nous laisser entrer dedans.

L'appart est plus grand que ce à quoi je m'attendais. Il nous montre la cuisine à peine équipée - le minimum légal, évier et un meuble en gros, puis le salon, la salle de bain, les chambres. Je ne dis rien quand il nous fait quitter la première des deux pour nous montrer la deuxième, jetant à peine un regard en coin à Melo.
Voir si elle va comprendre, faire un commentaire, réagir, je sais pas. Ca m'angoisse sûrement pour rien.
:copyright: Naomi
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Dim 22 Oct - 14:39
Invité
Melody Williams
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Soyons colocs
Sweet sweet Melody


- Enfant ? Je dois te rappeler que tu es plus jeune que moi, fillette ?

Moi une fillette? Elle a beau tenter de me vaincre en m'ébouriffant les cheveux, je ne laisserais pas ma dulcinée s'en sortir ainsi sans me venger.

-"Dixit une petite blondinette qui ne sait pas aller prendre un appartement toute seule... allez allez je sais que tu veux que je te tienne par la main pour tout.. après on te conduira voir la maîtresse.."

Je ne pus m'empêcher de sourire à ma propre blague. Il était évident que Naomi savait se débrouiller seule et je ne me voyais pas mécontente de l'accompagner mais je ne pouvais décemment pas laisser  un tel affront impunie. J'en profitais au passage pour la surprendre en passant mes bras autour de son cou et poser ma tête sur son épaule avant de rire de bon cœur. Je me sentais véritablement différente depuis ce jour, je ne m'étais jamais sentie aussi proche d'elle mais aussi proche de celle que j'avais été. Les millions de pensées qui parcouraient le ciel de mon esprit tel des nuages grisonnants c'était effacé pour laisser place au soleil complet de Naomi. C'était comme si le fait de lui être enfin apparu tel que j'étais au plus profond de moi avait permis à la vraie moi de saisir sa main tendue. De vivre pleinement mon amour pour elle. Je pouvais être un coup d'un soir, l'amour de sa vie tant qu'elle m'aimait, ne serait-ce qu'un instant, je resplendirais à jamais. Même mes employeurs l'avaient remarqués. En effet, depuis lors j'avais dû participer à une publicité pour le lancement d'une nouvelle console portable afin qu'elle profite de mon image de marque - et que les jeunes hommes fantasment sur le fait que je puisse "jouer " avec eux, ne nous faisons pas d'idées - et les photographes n'avaient presque fait que me complimenter. Apparemment, le bonheur me va bien au teint.

C'est après quelques minutes d'attente que j'interrompis mon étreinte à l'arrivée de l'agent. Je n'écoutais son discours que d'une oreille, lassée de ses fausses politesses et pressée de pouvoir voir l'intérieur de l'appartement en question. Je n'eus guère à attendre bien longtemps avant que nous ne puissions jouir de ce privilège. Je me concentrais alors sur la visite, occultant la voix monotone de l'agent immobilier insipide, sans prononcer un mot. La surface semble convenable - à peu près aussi grande que mon studio à Tokyo - ; le salon est parfait, lumineux, un grand espace et un grand canapé, la cuisine, bien que petite, fait son office cependant la salle de bain est à mon goût le vrai point négatif de la visite : absence de baignoire. C'est pour moi impensable. En effet, l'un de mes plus grands plaisirs est de me baigner en laissant mes pensées emportaient les minutes et les heures. Plaisir dont je me prive depuis mon arrivée à Indare. Ah...! Qu'est-ce que j'aimerais prendre un bain... Limite, si dans l'une de nos visites, je vois une baignoire, je m'enferme dans la salle de bains et je me baigne. Personne ne m'en empêchera.. Bon Melody redescends sur terre..

Tiens.. Je percute finalement la présence d'une seconde chambre. Étrange. Peut-être une chambre d'amie pour mes visites ou bien d'autres amis du Canada. Peut-être est-ce pour Jack? Je ne peux m'empêcher de rire dans mon coin en imaginant la scène et son air de chien battu mais je préfère passer très vite à autre chose afin de ne pas entamer ma bonne humeur. En effet, même si je ne suis que bonheur depuis peu, il m'arrive d'avoir des accès de tristesse ou de rage concernant cet individu et je ne veux pas que Naomi en souffre. Après tout, cette visite n'appartient qu'à elle et moi. Des précieux instants avec elle que rien ni personne ne pourra m'enlever depuis que je suis vraiment apparue au grand jour dans sa vie; moi et pas la pâle copie que je fus.



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Dim 22 Oct - 16:27
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Naomi Lawford
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3 Septembre
2017
Soyons colocs

Melody Williams

- Dixit une petite blondinette qui ne sait pas aller prendre un appartement toute seule... allez allez je sais que tu veux que je te tienne par la main pour tout.. après on te conduira voir la maîtresse..

Je ne dirais rien... Enfin je ne dirais rien pour ne pas gâcher la surprise, mais c'est très tentant. J'ai envie de lui expliquer qu'effectivement je les visite pas tout seule parce que je veux pas le prendre toute seule non plus, cet appart. Mais je préfère attendre. J'aimerais qu'elle comprenne toute seule, qu'elle réalise ce que je lui propose sans que j'ai besoin de le dire. Déjà juste pour voir si elle peut être encore plus heureuse que ça, tiens.
Du coup changer de sujet avant que je lui balance ça juste pour gagner et lui faire avaler sa réplique de travers.

- C'est pas parce que tu t'habilles comme une grande avec une tenue osée que tu vas me convaincre que tu n'es plus une petite fille.

Bon, ok, j'ai pas pu m'empêcher de continuer le jeu de qui est la plus gamine - ce qui me qualifie sûrement pour la victoire en fait - du coup je lui donne une légère chiquenaude sur le front pour ponctuer ma phrase, avec un petit sourire triomphant. Discret mais triomphant. Bref, allons visiter cet appart.

Bon, je dois admettre que je suis un peu déçue qu'elle n'ait pas réalisé tout de suite pour la deuxième chambre. Forcément dans ma tête c'est clair, mais après tout ce n'est qu'une pièce vide. Prévue pour être une chambre mais elle s'imagine sans doute que je vais y mettre autre chose, ou au pire une autre personne. Genre Jack ? Je sais que je suis plutôt froide et distante comme nana mais de là à mettre mon copain dans la chambre d'à côté au lieu de partager la mienne... Mais bon, en soi si c'est ce qu'elle pense, ça doit lui faire plaisir, alors ça reste positif même si je sais pas trop l'image que ça donne de moi.
Je préférerais qu'elle pense la vérité, cela dit. Je pense que ça lui ferait plus plaisir.

J'attends que le gars finisse de nous exposer tous les détails sur les contrats et tout le blabla commercial habituel pour lui dire qu'on le rappellera avant la fin de la semaine. Je dis pas clairement "pour voir si on le prend", déjà pour éviter de griller ma surprise à Melo, et parce que je sais qu'il le comprend de toute façon. Pour faire bien, je lui donne une date, histoire que personne le pique si je décide de le prendre, mais je suis pas dupe : si quelqu'un décide de le prendre le jour même de sa visite, ma date il s'en foutra complètement. Premier décidé, premier servi.
Il nous accompagne en bas de l'immeuble dans un silence qui montre clairement qu'il faisait la conversation tout à l'heure pour donner une bonne image à de potentiels clients. Puis il s'en va, et je soupire. Heureusement que je fais pas ça toute seule, ça m'ennuie déjà.

- Tu l'as trouvé comment ?

Mine de rien, si je l'ai invitée c'est aussi pour avoir son avis, sinon j'en aurais pris un que j'aime et je lui aurait filé les clefs en cadeau d'anniversaire. Bon un cadeau d'anniversaire en avance, je vais pas attendre un mois pour lui donner non plus.

- Le prochain est un peu plus loin. On devrait être à l'heure même en y allant à pieds.

Enfin le plus important, ça reste qu'on arrive pas en avance, j'ai officiellement décidé que je détestais ça. Je mets les mains dans les poches de ma veste en marchant vers l'adresse suivante. C'est des appart' vachement proches les uns des autres que j'ai sélectionnés, parce que mon but de base était de pas être trop loin de l'école et que c'est pas le quartier le plus résidentiel du monde.
L'avantage c'est que comme c'est à côté d'une maison de redressement, c'est légèrement moins cher dans le coin.
:copyright: Naomi
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Dim 22 Oct - 17:17
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Melody Williams
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Soyons colocs
Feel the new Melody


La visite continue sans que je n'y retrouve rien à redire en soit : tout est déjà dit. L'appartement est sûrement géniale pour un couple mais si Naomi me demande mon avis c'est qu'elle veut savoir si je m'y sentirais y vire et la réponse est non pour diverses raisons malgré tout les avantages qu'il comporte. Premièrement, la baignoire - je sais je suis capricieuse mais en s'en fiche - et dans un second temps l'agencement et l'acoustique que je trouve assez déplorable. Certes, Naomi pourrait y faire des travaux mais je doute, la connaissant, qu'elle compte s'y établir ad vitam eternam, aussi des travaux me semble hors propos.

Quelques minutes plus tard, la visite s'achève dans un silence sacrale et l'agent immobilier prend congé alors que je rive mon regard sur la façade du bâtiment. Je l'inspecte attentivement, en essayant de repérer le niveau de l'appartement et de lui trouver un attrait de l'extérieur mais sans succès, aussi lorsque Naomi s'adresse à moi, je n'ai pas à réfléchir à ma réponse.

- "Franchement..."

Je réunis mes arguments afin de les concilier et ne pas balancer un bloc de franchise qui pourrait la blesser si elle a eu un coup de cœur sur l'appartement et je délivre mon opinion sans trop de concessions.

-"Je n'aime pas, il manque l'essentiel de la salle de bains, l'acoustique est horrible, les pas résonnent comme pas possible et la façade est morne. Surtout que la chambre d'ami a une porte concomitante entre les chambres donc pas l'idéal si tu invite un couple d'ami...en plus avec l'acoustique... tout ce que tu pourras dire arriverait à leurs oreilles et inversement.."

Dis comme ça, je pouvais paraître réfractaire à l'idée même de la voir dans cet appartement mais ce n'était pas la première fois que je me devais de choisir un studio ou tout autre lieu de vie et depuis j'avais l’œil à certains détails qui s'avéraient primordiaux avec du recul. Même si la plupart du temps, l'avis final dépendait principalement de mes employeurs ou de mon agence.

- Le prochain est un peu plus loin. On devrait être à l'heure même en y allant à pieds.

Je hoche de la tête avec un sourire. Il semblerait que mon avis ne l'ait pas offusqué outre-mesure. Je marche donc à ses côtés dans les rues en direction de notre prochaine visite. Je joue avec mes cheveux tout en avançant, repensant à sa remarque sur ma tenue. Elle a donc trouvé ma tenue sexy si je ne me trompe pas. Un léger sourire se forme sur mes lèvres. Et si je me permettais de lui faire une remarque? Après tout, je veux bien perdre mais pas sans panache. Je me rapproche d'elle en continuant ma marche, le regard porté sur sa tenue, en oubliant toute notion de discrétion. J'attends de croiser son regard avant de lui dire d'une voix douce et joueuse à la fois.

-"Tu es magnifique aujourd'hui, d'ailleurs je suis contente que tu es vu ma tenue, je l'aime bien aussi.. d'ailleurs.."

Je suis pliée de rire intérieurement avant d'asséner mon assaut humoristique.

"Pour répondre à ta question, je ne suis plus une petite fille, tu l'as vu de tes propres yeux l'autre soir... toi non plus d'ailleurs..."

J'éclate de rire enfin avant de déposer un bisou sur son front et de tirer la langue. J'esquivais dès lors sa riposte en montrant du doigt l'agent immobilier qui nous attendait déjà. Au moins, elle n'aurait pas à se plaindre de l'attente cette fois.

-"Regarde, il est déjà là!" dis-je en lui saisissant la main et en forçant l'allure.

Je vivais désormais dans un petit paradis avec ma meilleure amie. Rien ni personne ne pourrait briser ça.



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Lun 23 Oct - 14:38
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Naomi Lawford
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3 Septembre
2017
Soyons colocs

Melody Williams

Je rigole légèrement, même si j'ai un peu tilté à chambre d'amis - vous savez, le genre de regard qui veut en substance dire "euh... quoi ?". Bon, elle n'aime pas, je pourrais limite envoyer un sms tout de suite à l'agent immobilier pour lui dire de trouver quelqu'un d'autre pour son appart. Je ne dirais rien pour la porte entre les chambres, c'était plus ou moins fait exprès, mais je le raye de ma liste mentale bien trop bordélique pour avoir une quelconque utilité.
Direction l'appartement suivant, du coup. J'espère quand même qu'il y en aura un dans tout mes choix qu'elle aimera bien.

- Tu es magnifique aujourd'hui, d'ailleurs je suis contente que tu es vu ma tenue, je l'aime bien aussi.. d'ailleurs.. Pour répondre à ta question, je ne suis plus une petite fille, tu l'as vu de tes propres yeux l'autre soir... toi non plus d'ailleurs...

Euh... hein ? Qu'est-ce qu'elle... Quoi ?
Mon cerveau a planté. Complètement. Est-ce qu'elle vient juste de ...?
Ne parle pas. De toute façon tu pourras rien sortir d'intelligible en réponse à ça. A part "bvfzbvz", et c'est pas vraiment ce qu'on appelle intelligible.
C'est ça rigole. Melo qui fait des blagues comme ça c'est... c'est euh... je sais pas, c'est bizarre.
Je détourne un peu la tête sans rien trouver à répondre. J'ai pas l'habitude. Déjà de ce genre de sujet de manière générale, dans la bouche de Melo encore moins. Et y a mieux comme thème pour m'empêcher d'être mal à l'aise.

- Regarde, il est déjà là!

Parfait. J'espère qu'il parle beaucoup, parce qu'il me faudra au moins un mec ultra bavard pour détourner mes pensées de tout ça. Encore que détourner est un grand mot, parce que pour mettre fin à mes pensées en parlant il faut s'accrocher sévère, surtout si c'est du blabla administratif. J'accélère l'allure en même temps qu'elle. Vivre en coloc risque d'être plus éprouvant que prévu si elle commence à faire ce genre de commentaires dès qu'elle en a l'occasion. Alors certes c'est moi qui ait lancé ça en parlant de sa tenue tout à l'heure, mais quand même... c'était violent comme répartie.

Contrairement à l'autre, cet agent immobilier-là est 1) à l'heure et 2) rapide, c'est à dire qu'il nous fait le discours de formalités/politesse en marchant, et qu'on arrive du coup plus vite jusqu'à l'immeuble puis l'appartement. Il est plus petit que ce que j'avais cru en voyant les photos, même s'il reste un peu plus grand que celui de ma mère, mais il reste pas mal d'espace et vu que je sais même pas quand est-ce que je vais recommencer à gagner de l'argent et que c'est le moins cher, ça peut être pas mal pour l'instant. De toute façon, j'ai pas eu d gros coup de coeur spécialement, même si je me rappelle qu'un ou deux me plaisait pas mal, et je me fierai aussi beaucoup à l'avis de Melo sur ce point. Je suis pas difficile en matière d'espace - tant que je peux choisir marcher - et mon critère principal pour vivre quelque part ça reste les meubles. Comme il n'y en a pas encore dans les apparts et que je peux les acheter moi-même, ça devient à la fois plus simple et plus compliqué de choisir.

Cet agent-là est un peu moins silencieux et fermé. En fait on en arrive même à discuter un peu sans que les formalités reviennent à chaque phrase, au point que je connais des morceaux de sa vie qui me serviront jamais à rien mais bon, c'est toujours mieux que la visite dans le silence absolu.
Comme pour le premier, on finit par ressort, donner une date limite pour confirmation ou non-confirmation, et j'attends l'avis de Melody sur cette visite-là.
Elle a raison, en fait, j'aurais probablement été incapable de choisir toute seule, coloc ou pas.
:copyright: Naomi
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Lun 23 Oct - 20:53
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Melody Williams
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Soyons colocs
Melody enquête sur la seconde chambre

Je dois avouer que je ne me serais pas attendue il y'a encore quelques temps à disposer d'une telle répartie. Surtout sur ce sujet qui me paraissait tabou, qui m'avait toujours parue lointain, avec lequel je ne parvenais pas à être à l'aise. Les choses avaient changées. J'avais changé et le fait que j'eusse partagé ce moment si important à mes yeux avec la femme que j'aime faisait beaucoup. Enfin trève de pensées inutiles : je me contentais de savourer ma victoire pleine et totale tout en arrivant jusqu'à l'agent de sécurité qui ne semblait pas le moins du monde surpris de voir deux filles courir en sa direction - enfin plutôt une fille courir vers lui en traînant sa comparse derrière elle sans lui demander son consentement.

Les présentations furent concises - ce qui était appréciable après le discours assommant de son précédent confrère - et je laissais dès lors ma comparse avec l'agent pour entreprendre une visite en indépendante. Toujours deux chambres.. L'idée commença à germer que ça ne pouvait être une coïncidence. J'arpentais la chambre doté d'une salle de bain (avec baignoire - un grand bonus) tout en réfléchissant aux divers indices et applications possibles de ces dernier. En effet, je commençais à entrevoir une possibilité; j'avais peut-être été conviée à cette recherche avec elle pour potentiellement vivre avec elle quoi que ça implique. Je gardais cette possibilité dans un coin de mon esprit avant de reprendre mon inspection.

Les visites se succédèrent les unes après les autres, alternant points positifs et points négatifs jusqu'à ce que nous ayons terminés. Le constat était plutôt positif dans l'ensemble : le deuxième appartement , le moins cher, me semblait très bien même si je déplorais l'absence d'une bonne luminosité. Le troisième, quant à lui , avait aussi de multiples qualités, mais la taille de la baignoire, l'acoustique et l'éloignement des deux parties de la maison étaient éliminatoires à mon sens; le quatrième et le cinquième présentaient les mêmes problèmes; le sixième, par contre, avait tout de la perfection pour moi. Au point même que j'avais fait la dernière visite sans prêter réellement attention à l'appartement. Mon opinion était arrêté. C'est donc après cette septième visite que nous échangeâmes sur nos préférences.

J'attendais d'être débarrassé de l'agent immobilier pour proposer à ma meilleure amie de prendre un café en ville avant de l'interroger sur son appréciation de chaque appartement : après tout, c'était elle qui s'y installerait - si mon hypothèse sur la présence d'une seconde chambre dans chaque appartement se voyait invalidé.

-"Alors tu as une préférence?" dis-je en souriant.

Nous n'avions pas forcément pris le temps de débriefer entre chaque visite de part le court laps de temps entre chaque visite, aussi, j'écoutais Naomi avec attention, tout en jouant avec mes cheveux et en admirant l'air épanouie de ma compagne.

-"Personnellement j'ai un coup de cœur pour la sixième visite.. cette maison est parfaite, je t'envie presque... d'ailleurs.."

L'occasion était trop belle. Je n'en aurais jamais d'aussi belle pour poser la question qui me taraudait depuis ma prise de conscience de la seconde visite.

-"D'ailleurs, tu pourrais m'expliquer pourquoi il y'avait deux chambres dans chaque appartement que nous avons visités?"

J'espérais que l'évidence que je croyais entrevoir serait la réponse à ma question


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Dim 5 Nov - 1:13
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Naomi Lawford
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3 Septembre
2017
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Melody Williams

La deuxième visite a été plus agréable que la première. Silence pesant mis à part, j'étais dans de meilleures disposition étant donné que personne n'était arrivé en retard (même pas moi, c'est pour dire). Et puis Melo a eu la bonne grâce de visiter un peu de son côté, ce qui m'a permis de remettre un peu ma gêne à sa place – c'est à dire enterrée loin des mes considérations actuelles.
On a enchaîné avec cinq autres visites dans des ambiances à peu près similaires. Honnêtement, ils me plaisent tous, sauf peut-être le dernier. Trop longiline, j'avais l'impression d'être trop serrée et puis la cuisine était minuscule. Je n'ai même pas pris la peine de lui donner une date pour confirmation : j'étais certaine de ne pas le prendre, quoiqu'en dise Melody.

Mais elle-même ne semblait pas très intéressée par celui-là, de toute façon : elle a passé la visite entière à flâner en regardant à peine autour d'elle, donc ça ne sera pas une grosse perte. L'agent avait l'air déçu – tu m'étonnes, c'est son fric qui se barre à chaque refus – mais j'ai été assez polie et "diplomate" pour ne pas avoir l'air de lui balancer son appart à la figure.
On a fini par se poser dans un café le temps de mettre tout ça au clair. Sept appartements, le premier et le dernier hors course – un par Melo, un par moi.

- Alors tu as une préférence ?
- J'en sais trop rien. Et oui tu peux te moquer et dire que je suis pas capable de choisir toute seule.

Je hausse les épaules pour bien signifier que je ne prendrai pas ça spécialement mal. En soi, c'est vrai. Ils sont tous sympa et tant que j'ai une douche et de l'espace, à peu près tout me va.

- Personnellement j'ai un coup de cœur pour la sixième visite.. cette maison est parfaite, je t'envie presque... d'ailleurs..

Ah bon, elle m'envie presque ? On va dire que ça tombe bien. Je mobilise ma mémoire pour me rappeler du sixième – l'avant-dernier, ça explique son air distrait sur la dernière visite. Si je me souviens bien, c'était deux chambres avec placard et salle de bain (une avec baignoire, une avec douche) indépendante et assez d'espace pour que je puisse respirer. Et danser, 'entraîner à me battre ou tout ce que je fais pour me libérer l'esprit et épuiser mon énergie trop phénoménale.

- D'ailleurs, tu pourrais m'expliquer pourquoi il y'avait deux chambres dans chaque appartement que nous avons visités ?

Ah ! Elle a au moins remarqué. Vu qu'elle n'a fait de commentaire pendant ou après aucune des visites, je pensais vraiment qu'elle n'y avait pas fait spécialement attention ou que l'idée de la chambre d'amis lui était restée. Avec un léger sourire, je porte mon verre de limonade à mes lèvres pour un boire une gorgée, ne l'écartant que peu de mon visage pour répondre.

- Pourquoi, tu penses ?

Oui, je n'ai pas envie de lui dire directement. D'abord parce que je suis nulle en formulation de pensées, ensuite parce que c'est quand même plus amusant de voir la compréhension qui s'allume dans un regard et se transforme en joie. Et si elle ne comprend pas entre mon sourire (pas assez évocateur pour qu'elle s'imagine plus qu'une coloc, non plus) et ce qu'elle pense probablement déjà, je serais effectivement forcée de lui exposer ça directement.
Mais bon, ça serait moins intéressant.
:copyright: Naomi
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Mar 7 Nov - 15:00
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Melody Williams
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Melody's Destiny


- Pourquoi, tu penses ?

Le mystère restait toujours aussi impénétrable. Enfin en apparence. Son sourire et le tumulte incessant de pensées qui envahissaient mon esprit suffisaient à me faire une idée de la chose. J'essayais dans un premier temps de ne pas céder à la facilité en lui exposant mon hypothèse, bien trop belle pour être vrai, et siroter en silence mon Coca-Cola pour paraître pensive.

Étais-je vraiment en train de paraître pensive ou l'étais-je réellement? Je crois que la seconde option est plus proche de la vérité. En effet, j'essayais d'écarter la joie et la hype qui commençait à envahir mon cœur. Je ne voulais pas m'abandonner aux chants des sirènes. Les choses avaient beaucoup évolués en peu de temps entre Naomi et moi : nous étions toujours amies, plus proches même peut-être, mais j'avais de plus en plus de place pour l'espoir. Que demandez de plus? Ne pas noyer dans ce dernier comme je me noie déjà dans ses yeux en ce moment même : j'ai beau n'être plus que joie et espoir, c'est comme l'eau j'en suis principalement constitué comme mes semblables mais des Hommes se noient chaque jour.

J'hésitais un instant avant de poser mon verre et de laisser parler mon cœur, mon naturel, celui que j'ai retrouvé auprès d'elle.

-"Dois-je en conclure que tu la réserve à ton amante?" dis-je en lui adressant un clin d’œil complice et en abaissant le ton de ma voix, comme si je dissimulais un secret que nul ne devait savoir.

Je n'avais pu m'empêcher de la taquiner finalement. Peut-être parce que je craignais que mon hypothèse ne soit erroné et que cela me fasse souffrir. J'étais clairement guérie de ma dépression : plus d'insomnie, plus d'envie persistante de fuir Londres pour ne jamais me retourner, même ma jalousie pour Jack avait disparu - même si elle restait cachée au fond de moi et que je savais qu'elle finirait par poindre à nouveau-. J'avais compris que le lien que j'entretenais avec la détentrice de ce magnifique visage angélique cerné de longs cheveux blonds était d'une autre sorte. Je valais bien plus que lui. Elle m'aimait bien plus qu'elle ne voulait l'admettre. Bien plus qu'elle ne pouvait le supporter. J'étais son Ying, elle était mon Yang. Elle était le Soleil, j'étais la Lune.J'en avais toujours été consciente sans jamais en saisir aucune preuve mais désormais c'était différent. Le destin voulait que nous soyons unies, peut-être brièvement comme deux étoiles jumelles qui parcouraient le ciel noir en un éclair, ensemble, fulgurance dans le noir absolu, mais un jour je serais la personne la plus importante à ses yeux. Un jour, je partagerais sa vie, je le savais au plus profond de moi depuis que mon regard avait croisé le sien dans la pénombre d'une chambre d'hôtel, ce regard embrumé par l'alcool mais étonnamment clair. Honnête. Ce regard ne pouvait mentir. Ce regard m'avait fait comprendre qu'elle était celle qui allait me sauver de ma nuit éternelle, celle qui mettrait fin à ce sentiment persistent d'échec, d'abandon mais surtout à cette solitude. C'est ce qui m'avait changé. Je me mettais dans le fond de ma chaise en silence, sirotant toujours d'un air rêveur mon verre sans même prendre conscience qu'il était vide désormais.

Finalement après quelques instants de cette introspection, mon regard se figea dans le sien et je repris un peu mon sérieux pour lui assurer que j'étais consciente que ce n'était pas une "demande en mariage" voilée.

-"Si c'est le cas, sache que je suis consciente que je ne dois pas m'emballer.. de toute manière tu sais aussi bien que moi la suite de notre histoire.."

Elle l’interpréterait comme elle le voudrait. Elle ne comprendrait peut-être pas dans l'immédiat, du moins n'admettrait pas mais au plus profond d'elle : elle saurait. Mon ton était neutre. Je ne voulais pas qu'elle prenne ça comme un signe de tristesse. Je savais où me conduisait chaque pas, je savais ce que je ressentais, je me savais heureuse. Rien de plus que cette destinée ne pouvait m'enchanter plus que ça.




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Mar 7 Nov - 16:07
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Naomi Lawford
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3 Septembre
2017
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Melody Williams

Je ne dirais pas que je m'attendais à ce qu'elle réponde immédiatement, mais l'espèce de silence qui s'est installé après ma question me fait pendant quelques secondes regretter de ne pas juste lui avoir répondu sans détour. Jusqu'à ce que je vois, derrière son air pensif, l'étincelle d'espoir dans son regard. Bien sûr, qu'elle a compris, elle n'ose juste pas y croire. C'est si évident que je peux retrouver mon sourire, qui avait légèrement pâli devant son hésitation.

- Dois-je en conclure que tu la réserve à ton amante?
- Ne te dévalorise pas comme ça, enfin, tu sais que tu es bien plus que ça.

Répondre du tac au tac, c'est une stratégie comme une autre contre la gêne. L'allusion est moins directe que celle de tout à l'heure, mais c'est suffisamment évocateur pour risquer de me faire rougir, alors autant renvoyer la balle avant qu'elle ne m'atterrisse en plein visage. Et puis dans un sens, ça permet aussi de répondre à sa question sans aucun doute possible. Je sais bien qu'elle parlait d'elle-même, mais je préfère qu'elle n'ait pas trop de temps pour penser s'être trompée. Entre nous, j'ai toujours peur que le doute finisse par être une faille infranchissable. J'ai trop tendance à détruire ce qui m'entoure pour vouloir prendre ce risque, pas après toute la souffrance que je lui ait fait endurer, pas maintenant qu'elle a retrouvé le sourire. Je ne veux pas qu'elle le perde à nouveau, surtout pas à cause de moi.

Il faut croire que la révélation a eu l'effet que j'attendais : cela fait bien deux minutes qu'elle sirote un verre vide, perdue dans des pensées qui me sont inaccessibles. Cela fait un moment que j'ai renoncé à essayer de les comprendre - c'est en comprenant les sentiments et les réflexions des autres que je finis par les pousser dans des précipices. Parce qu'ils deviennent des armes quand ma colère prend le contrôle. Je refuse d'avoir des armes contre elle parce que peu importe ce qui nous lit, je sais que cette rage qui m'emporte parfois, quand je perds le contrôle, n'y prêtera pas attention. Ou l'utilisera pour nous blesser autant l'une que l'autre.

- Si c'est le cas, sache que je suis consciente que je ne dois pas m'emballer.. de toute manière tu sais aussi bien que moi la suite de notre histoire..

Vraiment ? La suite de notre histoire... Je ne sais pas. Je sais les espoirs qu'elle doit avoir et je me doute qu'elle doit se ramener à la réalité de temps en temps - sinon elle en souffrirait sûrement plus - mais je ne sais pas à quoi m'attendre. De ma part du moins. Je n'ai pas souvenir d'une seule amitié qui ait duré dans le temps. Mes amis d'Ottawa c'est un peu... différent, j'étais obligée de les côtoyer donc j'ai fini par m'attacher à eux, et je ne les ai pas vus pendant un moment, ça m'a donné moins d'occasion de dire des choses qui auraient tout fichu par terre. Enfin je ne me fais pas d'illusion non plus, un jour je dirais le mot de trop et tout s'arrêtera. Comme d'habitude.
Donc non, je ne sais pas la suite de l'histoire. Je ne sais pas si je serai encore là dans cinq ans ou si j'aurais dépassé les bornes à un point inimaginable. Je soupire intérieurement. Ce n'est pas le moment de penser à ça - ça ne changera rien de toute manière.

- Le sixième te plaît, alors ? Tu veux qu'on confirme maintenant ?

Il faut que je sorte mon cerveau de ce tourbillon avant qu'il n'ait trop d'emprise sur mon état émotionnel. Et puis si on confirme, on pourra signer les papiers, prendre l'appart' et commencer à prévoir des choses, même s'il y a beaucoup de chances que les meubles bougent et changent en permanence - j'ai du mal avec les espaces qui restent trop identiques.
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Mar 7 Nov - 17:32
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Melody Williams
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Melody heureuse tout simplement


Cette fois, il semblerait que ce soit moi qui est plongée ma camarade dans ses pensées. Suffisamment du moins pour que je le remarque, suffisamment pour que je m'en rende compte. Je ne saurais même pas dire si je l'avais déjà vu dans cet état d'absence que j'arborais presque à toute heure fut un temps. Je pris le parti de ne pas la perturber et je me resservais un verre de soda avant de jouer avec la paille, mon regard plus attiré par le minois qui me faisait face que par les bulles que je chassais de mon ustensile.

A vrai dire, je m'interrogeais sur les pensées qui semblaient l'encombrer. Pensait-elle à moi? Après tout, j'avais bien entendu son allégation selon laquelle je comptais bien plus qu'une vulgaire aventure. Cette pensée me réchauffa un peu plus le coeur, si tant est que ce soit possible après l'annonce de ma future vie commune avec Naomi - en tout bien tout honneur - et me fit sourire. Si la Melody d'il y'a 1 an avait su cela en croisant pour la première fois sa colocataire de l'époque, sa première amie, celle qui produisait en elle une sensation indescriptible, qu'aurait-elle fait de plus? Certes elle était déjà ma colocataire à cette époque mais désormais elle l'avait choisi, désiré et ça changeait tant de choses. Tant de choses. Je pris cependant la décision de terrer cet élan nostalgique dans un coin de mon esprit pour le laisser y mourir. Je ne voulais pas ressasser ce passé alors que ,désormais, tout indiquait que le futur serait radieux. Y'avait-il d'autres possibilités pour justifier son silence? Avais-je dis une bêtise? J'en doutais. Peut-être que...

- Le sixième te plaît, alors ? Tu veux qu'on confirme maintenant ?

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarquée le retour à la normale de ma complice. Je m'étais encore inquiétée pour rien. On ne se refait pas.

Je pris un instant de réflexion pour peser le pour et le contre : dans les points négatifs, je n'en voyais que deux : le fait que j'allais devoir demander à mon agence et ma manageuse de vendre mon appartement à Tokyo - il était inutile que je le garde car je ne comptais guère y remettre les pieds si Naomi s'établissait à Londres, d'autant plus si c'était avec moi - et le risque accru, que dis-je , certain de croiser l'autre idiot mais l'un comme l'autre de ces inconvénients, ne pouvait gâcher mon bonheur. Les avantages étaient bien trop nombreux pour en ériger une liste, et cela même en omettant la présence de mon grand amour à mes côtés. Cet appartement était divin et je ne comptais clairement pas passer à côté de cette occasion. Je ne confirmais donc rien à Naomi et cherchait dans mon sac, jusqu'à en extirper mon téléphone que j'agitais dès lors sous son nez en lui adressant un clin d’œil complice et en tirant la langue.

-"Tu t'en charges ou je m'en charge?"

Je le posais sur la table pour qu'elle puisse le faire au besoin avant de décider de la taquiner à nouveau - mon nouveau jeu favori, j'en conviens - avec notre expérience nocturne de l'été.

-"Du coup si tu n'héberge pas ta maîtresse dans le lit d'à côté, je suppose que tu m'héberge dans le tien? Cool.. c'est vrai que ta peau tient chaud la nuit et que ta poitrine est confortable..." prononçais-je sur un ton que je voulais envoûtant et sexy, mon regard figé dans le sien, deux quartz roses se rivant à ses émeraudes.

Je me penchais par dessus la table pour déposer un baiser sur son front avant d'éclater de rire devant sa réaction. Les mois à venir ensemble promettaient d'être remplis de rires et de resserrer les liens entre elle et moi. Je pouvais dire adieu aux larmes et aux nuits d'insomnie à contempler les heures s’égrenaient sur ma montre. D'ailleurs en parlant de montre...

-"Après le coup de fil, on peut aller en ville j'ai besoin d'une montre pour un festival dans quelques mois?"




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Mar 7 Nov - 22:42
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Naomi Lawford
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3 Septembre
2017
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Melody Williams

Je la laisse réfléchir un moment. Elle a dit qu'il lui avait tapé dans l’œil, mais ça reste une certaine réflexion de choisir un appartement : une fois qu'on s'est décidé, on ne fait pas marche arrière si facilement. Et puis en dehors du choix de l'appartement, il y a décider ou non de vivre au même endroit que moi. Même si elle a l'air heureuse à cette idée, reste que ça veut dire me côtoyer tous les jours, limite plus qu'avant, mais que je reste hors de sa portée. Ça veut aussi dire qu'elle finira par tomber sur Jack à un moment ou un autre, vu que je ne peux pas aller à Indarë. Lui s'en fiche probablement vu qu'il n'a pas fait tant de commentaires que ça quand je lui ai parlé de ce qui s'était passé à Ottawa - en tout cas il n'a pas eu l'air de lui en vouloir, et il se méfiait déjà d'elle avant de toute manière. Mais elle... je ne sais pas, c'est un sujet que j'évite en sa présence mais ça va bien finir par tomber à un moment ou un autre. Un jour il passera me voir et ils finiront par se retrouver dans la même pièce...

- Tu t'en charges ou je m'en charge ?

Je relève la tête, tirée de mes pensées à nouveau. Il faut que j'arrête de me prendre la tête pour rien. Visiblement elle a fait son choix. Le bon, enfin celui qui me fait le plus plaisir. Je ne sais pas comment j'aurais vécu le fait qu'elle refuse, pour être honnête. Mais ce n'est pas la peine d'y penser : elle a accepté, l'autre option est donc nulle et non avenue.
Reste à décider de qui s'en charge. J'ai jamais été fan du téléphone, parler à des gens comme ça, ça m'angoisse : j'ai toujours peur de les déranger, d'abord, et puis je sais jamais comment gérer une conversation au téléphone, j'ai besoin de voir la personne pour discuter avec, à moins de parler par écrit.

- T'as qu'à le faire, ça te permettra de te rendre compte que c'est réel.

Je ponctue ma remarque d'un clin d’œil avant de reboire un peu de limonade. Heureusement pour la table, j'avais fini ma gorgée quand elle a décidé de remettre une couche avec sa nouvelle blague du moment - faut vraiment qu'elle arrête avec ça, cinq seconde plus tôt et elle me tuait.

- Du coup si tu n'héberge pas ta maîtresse dans le lit d'à côté, je suppose que tu m'héberge dans le tien? Cool.. c'est vrai que ta peau tient chaud la nuit et que ta poitrine est confortable...

Ça et son bisou sur le front, bah voyons.

- C'est mort, la tienne prend trop de place, je dors où moi après ?

Quitte à se taquiner là-dessus, autant aller jusqu'au bout. Je ris en lui tirant la langue, puis je termine mon verre, prête à esquiver une éventuelle riposte. On sait jamais.
Je ne sais pas si elle avait l'intention de relancer la blague ou pas, mais elle finit par changer radicalement de sujet. C'est vrai qu'on a passé la moitié de la journée dehors pour visiter des apparts, autant passer l'autre moitié à faire du shopping. Je me demande bien quelle genre de montre elle veut acheter pour en avoir besoin dans un festival. A moins que ce soit un festival sur les montres mais franchement, qui y irait ?

- Ouais, allons-y. On en profitera pour regarder un peu les meubles, ça te va ?
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Mar 7 Nov - 23:46
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Melody Williams
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Melody la Chipie


Je n'avais certes pas répondu à la pique qu'avait émise ma comparse mais je me gardais le privilège d'y répondre par la suite. Surtout que cette allégation n'était pas vraie. Certes, la nature m'avait avantagée mais pas au point que ce soit disgracieux ou problématique. Je me serais presque sentie vexée si je n'avais pas le bon souvenir que cette dernière ne lui avait vraisemblablement plu le mois dernier et même si elle invoquerait l'amnésie, le doute n'était clairement pas permis dans mes souvenirs.

Je ne fis cependant pas de remarque à ce propos - la vengeance est un plat qui se mange froid - et entrepris de répondre comme si de rien était à la demoiselle.

-"Comme si j'avais besoin de ça pour m'en rendre compte..." dis-je avec un petit sourire.

Ma vengeance se ferait en plusieurs étapes : deux ou trois. La première allait donc passer par ce coup de fil ; c'est pourquoi j'arborais un sourire satisfait tout en composant le numéro de l'agent. J'amenais alors le téléphone à mon oreille tout en murmurant à Naomi quelques mots annonciateurs.

-"Tu n'aurais pas dû critiquer ma poitrine..."

Je profitais de faire une tête de plus qu'elle pour échapper à toute tentative de me subtiliser le téléphone en prévention puis lorsque les trois premiers bips eurent retentis, la voix familière de l'agent de tout à l'heure résonna dans mes oreilles. Désolée Naomi.

-"Bonjour c'est Melody Williams, j'étais tout à l'heure avec ma PETITE-AMIE à la visite de l'appartement, vous savez Miss Lawford?"

J'avais bien entendu fait exprès d'insister sur le fameux mot pour faire buguer ma camarade. L'agent ne sembla pas du tout choqué par mes déclarations et m'annonça de suite qu'il me remettait tout à fait : si j'ai bien compris ce qu'il m'a dit sa fille a des photos d'un de mes shootings ou quelque chose du genre. Je dois avouer que je n'ai pas spécialement prêté attention à ce qu'il disait tant mon regard était captivé par la réaction de Naomi. Je ponctuais cette dernière en tirant la langue, histoire de montrer encore plus ostensiblement ma vengeance avant de reprendre la conversation là où je l'avais laissé.

-"C'est au sujet de l'appartement, on a pris une décision toutes les deux...on le prend! Vous auriez une heure de libre pour venir signer les papiers? 18 heures à l'agence? Je pense que ça ira, je vous remercie!"

Tout au long de la conversation, je jubilais de mon méfait. Non seulement, elle se voyait punie d'avoir critiqué la taille de ma poitrine mais j'étais déjà hilare quant à la réaction du blondinet s'il venait à croiser l'agent immobilier à l'occasion en compagnie de Naomi. One stone two birds comme on dit ici. Je rangeais mon téléphone dans mon sac avant de me tourner vers ma complice, un large sourire aux lèvres.

-"Tu vois que je sais être fourbe... en plus c'est pas juste..."

Je suspendais mes paroles, suscitant ainsi l'attente chez elle avant de tourner autour d'elle et de venir l'enlacer par derrière pour lui murmurer à l'oreille quelques mots. Le coup de grâce.

-"Tout ça parce que tu as la chance que ta poitrine soit douce, agréable, ferme, parfaitement formée et de la taille exacte de mes mains..."

Je reculais vivement afin d'échapper à une éventuelle vengeance tout en laissant s'échapper un petit rire joueur. Touché coulé. Je pris ensuite le parti de faire comme si de rien était, produisant quelques petites enjambées pour prendre de l'avance et m'adressant à elle.

-"Bon on va voir ces meubles?"



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Mer 8 Nov - 0:21
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Naomi Lawford
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3 Septembre
2017
Soyons colocs

Melody Williams

Comment ça, je n'aurais pas dû ? Qu'est-ce qu'elle compte faire, exactement, avec ce téléphone ? Alors que je m'apprête à lui prendre des mains, elle s'est déjà arrangée pour se mettre hors de ma portée. Pourtant avec dix centimètres de différence je devrai pouvoir le choper sans problème, ce portable, mais elle a trop de réflexes pour que j'arrive à la surprendre et à lui arracher des mains.

- Bonjour c'est Melody Williams, j'étais tout à l'heure avec ma PETITE-AMIE à la visite de l'appartement, vous savez Miss Lawford ?
- T'es sérieuse ?

Je n'ai pas parlé assez fort pour qu'on m'entende à l'autre bout du fil mais je sais que Melody a perçu ma phrase et le soupir désabusé qui allait avec. Bon en soi c'est que l'agent immobilier donc son avis m'importe peu, mais j'ai du mal à concilier Melody avec la témérité qui faut pour dire un truc de ce genre - faux en plus - au téléphone. Je lève les yeux au ciel en secouant la tête.

- Ouais bah la prochaine fois je téléphone...

Malaise ou pas, au moi quand je téléphone je peux contrôler ce qui se dit. Bon même si elle aurait sûrement trouvé une autre manière de se venger derrière, vu qu'elle a l'air décidée à me lancer des piques et des blagues toutes les deux minutes aujourd'hui. Enfin elle a au moins la gentillesse de répéter la conversation avec l'agent immobilier pour que je note l'horaire dans ma tête. Je sais pas ce qui lui arrive en ce moment, mais à tous les coups elle aurait été capable de me réclamer quelque chose en échange de l'information. Et vu ces derniers sujets de conversation...

- Tu vois que je sais être fourbe... en plus c'est pas juste...

Fourbe, ça ? Non, surprenant éventuellement. Elle m'a eue par surprise tout à l'heure mais une fois cet effet passé, ça va. Je m'attendais à pire, surtout que je n'avais pas vu le numéro qu'elle composait. Elle aurait pu appeler littéralement n'importe qui juste pour me narguer, l'agent immobilier c'est... rien.
Tiens et dans le genre surprise...

- Tout ça parce que tu as la chance que ta poitrine soit douce, agréable, ferme, parfaitement formée et de la taille exacte de mes mains...
- Ah non ça suffit !

Mon ton est loin d'être aussi agressif que les mots pourraient le faire penser, c'est plus une protestation amusée qu'autre chose, et elle m'a lâchée trop vite pour que je m'écarte de moi-même, mais je me tourne quand même pour lui faire face avec les bras croisés, en la toisant avec un air faussement agacé.

- Ça c'est une phrase que je serai du genre à sortir. Alors dis-moi qui tu es et ce que tu as fait de Melody.

Si elle ne s'était pas éloignée aussi vite, je l'aurais sûrement attrapée pour la chatouiller à mort - après tout je sais comment bien retenir quelqu'un, merci les cours de self-defence - mais elle est trop loin pour que j'envisage une quelconque vengeance. Soupir. Elle va devenir épuisante, mais rien qu'une bonne bataille d'oreillers ne peut pas régler. Quand je suis sobre et en forme, je suis plus forte qu'elle.
Et il y a des oreillers dans les magasins de meubles, figurez-vous. Alors je m'élance à sa suite après un autre soupir, même si un sourire en coin essaye de reprendre sa place.
:copyright: Naomi
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