[2017] Un top départ raté

Quelle journée dis donc. Je dois dire que je ne savais pas que d'organiser la mise en place d'un club était aussi coûteux en terme d'énergie et de temps. Je m'étais levée assez tôt ce matin avant de me doucher et de me vêtir d'un débardeur blanc ainsi que d'un mini-short turquoise puis je m'étais attelée à la tâche. Il me fallait trouver une solution pour une salle, démarcher les professeurs pour obtenir un ou une référente, puis il me fallait demander à la Directrice pour utiliser la photocopieuse de l'un des bureaux pour ensuite rependre les affiches aux quatre coins des deux écoles. Je dois avouer que cela faisait beaucoup pour moi : j'avais plutôt pris l'habitude de flâner toute la journée dans mon lit ou dans le canapé de la salle commune, dérivant de pensées en rêve et de plaintes en espérances. J'avais donc passé la journée à courir, ne trouvant aucune salle dédiée, ni aucun professeur sensible à mon projet. Un échec cuisant qui n'avait pour autant pas entamer mon enthousiasme. Fait assez étonnant pour ceux qui ne connaissaient que la Melody mélancholique, morose et blasée. Fait qui ne surprendrait personne me connaissant un peu mieux que ce que le destin avait fait de moi. En effet, l'arrivée de deux membres au club, et ce avant même qu'il n'ouvre officiellement ses portes, avait galvanisé mes forces ainsi que permis l'émergence de l'ancienne moi, profondément cachée et endormie derrière une montagne de tristesse et de peurs profondes. Je n'avais donc pas cédée et je m'étais remise au travail, me procurant la clef de l'un des bureaux avant de faire imprimer une cinquantaines d'affiches. Peut-être que c'était excessif. Surtout que... Je regardais avec dépit la pile de feuilles en ne pensant plus qu'à une seule chose : comment les distribuer et surtout les transporter. J'étais seule, aussi je ne pouvais compter sur personne. Bon ben...

-"Quand il faut y aller..."

C'est ainsi que je m'aventurais dans les couloirs, portant une pile de papiers qui brinquebaler à chaque pas et qui m'obstruait la vue. La suite vous la connaissez. Je m'aventurais dans les escaliers quand quelque chose débarqua en un éclair et me percuta, faisant s'envoler la plupart de mes affiches qui retombèrent doucement au sol alors que je me trouvais écrasée sous une masse que je ne pouvais identifier. Bon il s'agissait clairement d'un ou d'une élève. Une élève vu le poids plume dont il s'agissait mais pourquoi diable ne bougeait-elle pas? C'était ... inconfortable comme position si vous voyez ce que je veux dire..

- "J’ai tuée quelqu’un !"

Bon c'était certain désormais à la voix qui venait de s'exprimer : c'était une jeune femme. Jeune femme qui se dégagea assez rapidement, me laissant de nouveau jouir de mes mouvements. Enfin. La jeune femme n'était pas lourde mais je m'étais quand même fait mal, et avec ma grosse perte de poids il y'a deux mois, je dois admettre que même si elle ne pesait guère une tonne, j'avais eu de la misère à respirer convenablement.

-"Je vais bien.." la rassurais-je aussitôt tout en me demandant pour quel raison la jeune femme courrait ainsi dans les escaliers.

C'est à ce moment que je vis que le fruit de mes efforts de la journée était éparpillée sur le sol, je me baissais de suite pour ramasser les papiers épars sans prêter trop attention à mon "agresseuse" pendant quelques secondes. Je finis cependant par me tourner vers la jeune femme, assez jolie, aux longs cheveux roux et aux yeux émeraudes. Elle devait avoir mon âge, quelque chose comme ça, quoi qu'elle devait être un peu plus jeune que moi. Cela expliquerait aussi son attitude imprudente.

-"Excuse moi, tu peux me donner un coup de main pour ramasser et porter tout ça s'il te plaît?"

Oui, certains m'auraient jugés un peu autoritaire mais au vu de l'air gênée de la demoiselle, elle le ferait avec joie pour se faire pardonner, d'autant plus qu'elle était un peu responsable de ce capharnaüm. Je lui souriais cependant doucement avant de me remettre à réunir les affiches éparpillées.