[2017] Venez nombreux!

Nous approchions de la fin de l'année scolaire et pour fêter ça, les élèves d' Exchange spécialisé en musique (dont je fais partie) décidèrent d'organiser un concert pour partager un peu de ce que Indare leur avaient apporté tout au long de l'année.
Puisque nous pensions que ce concert se devait d’être ouvert aussi à L'IRS, il fallait trouver une plage horaire ainsi qu'un emplacement adapté. L'emplacement fut le plus long à trouvé car il faut aussi que celui ci soit agréable pour jouer de la musique, de plus il fallait que l'on puisse y accueillir beaucoup de monde.
Le terrains de sport furent le plus adéquat, bien qu'en extérieur c'était toujours mieux que le gymnase et ses résonances naturelles bien trop difficile à dompter. Nous avions fixé 20h30, c'était parfait puisque tout le monde avait eu le temps de manger et la fraîcheur s'installait.

Nous avions collé des affichettes un peu partout dans les deux parties du lycée, nous insistions sur le fait qu'il fallait "venir nombreux".

Et nous y voici, le jour J! Nous nous étions tous préparé pour ce jour. La scène était montée, les balances calibrées, les effets de lumière ajustés, tout cela sous la tutelle de notre professeur; pour finir, le temps était au beau fixe. Tous les musiciens stressaient plus ou moins sous le nombre d'élève grandissant devant cette scène.
Malgré le nombre de concerts que je faisais régulièrement dans les bars, je me sentais tout de même nerveux, c'était très différents.

Il était maintenant 20h40 (comme tous les concerts, il y a toujours un peu de retard, sinon, ce n'est pas rigolo, non?) c’est alors qu'on nous annonçait l'ouverture du concert! Je soufflais un bon coup avant de rentrer sur scène d'un pas assuré.

Ébloui par toute cette lumière, j'essayais de distinguer quelques visages dans la foule tout en accordant une dernière fois ma guitare en "Drop D"; le chanteur quant a lui, essayait de motiver un peu le public en présentant notre groupe, nous entendions quelque cri motivé sur le devant et quelques applaudissements encore timides. Nous y voila!



J'attendais le signal du batteur et nous commencions tous les deux, en chœur, un effet d'explosions qui fonctionnait merveille, c’est alors que le deuxième guitariste continuait l'introduction pour finir sur la partie rythmique, je reprenais le "lead" sur ce passage "soliste". Notre professeur, qui gérait alors le son, passait parfaitement les transitions d'effets. Cette musique était plutôt compliqué rythmiquement est très progressiste dans les faits, si l'un de nous ratais une transition rythmique, cela s'entendrait immédiatement.

Le chanteur prenait son couplet et je l'accompagnais pour appuyer à certaines parties, pour plus d'impact. Le premier couplet était passé et maintenant le refrain aussi, ou j'accompagnais le chanteur tout du long, en chœur.

La première chanson touchait à sa fin, tout c'était déroulé comme prévu. les applaudissements s’enchaînaient, elle avait du plaire, cette musique! c'était très motivant. tout les musiciens se regardaient avec un sourire satisfait.

Le chanteur pris l'initiative de faire participer le public, après les avoir remercié de la pars de tout le monde, et demanda de couper quelques secondes la lumière pour que l'on puisse apercevoir les visages en face de nous. Il y en avait un en particulier qui attirait mon attention, celui d'une fille, cheveux blanc ou gris (difficile de discerner quand des lumières vous ont flashé pendant 5 minutes...) avec un nœud noir. Cependant, je n'arrivais pas à savoir ce qu'exprimait ce visage, était-ce de l'amusement ou de l'ennuie?

Je vis ses lèvres bouger, comme si elle me parlait, impossible cependant d'entendre ce que cela signifiait et puis je n'ai jamais su lire sur les lèvres... Avant même de pouvoir lui faire un signe pour la remercier ou même lui faire comprendre que j'avais remarqué qu'elle s'était adressé à moi, le concert repris.
La playlist définit déroulait au rythme de chaque musique, quelque coquille sur des passages techniques, mais rien de dramatique. Les musiciens tournaient et je savais que c'était ma dernière musique de ce concert, mais cette fois ci, je devenais chanteur. Je pensais tout le long de ce concert à cette charmante demoiselle que j'avais aperçu mais les projecteurs m’empêchaient de croiser encore une fois son regard. Le public, quant à lui, maintenait la cadence de l’ambiance, je pensais pas qu'un lycée pouvais être un aussi bon public, ça me changeait des mecs bourrés qui remarque à peine que tu joue à quelques mètres d'eux.

Une fois ma chanson finit, je remerciais le public et sortais de la scène, laissant la place à d'autre musiciens. Je récupérais ma guitare et rassemblais mes affaires pour aller prendre une douche dans les vestiaires du complexe sportif, rapidement, pour pouvoir à mon tour, faire partie du public avant la fin du concert.

Je m'habillais et sortais, les cheveux encore mouillés, rangeant mes affaires dans un casier, rejoignant le public. Je repensais encore à cette jeune femme et me dirigeais à peu près à l'endroit ou elle se trouvait, nous pourrions peut être faire connaissance!
Je me faufilais dans la foule en poussant doucement les gens et en m'excusant (il y avait pas mal de monde, je me demande même s'il y avait que de gens du lycée, il y avait beaucoup de tètes inconnue et peut être même un peu trop âgée pour être lycéen..). C'est alors, que je vis au loin un nœud noir, je m'en approchais à grands pas...

Elle m'avait remarqué et même sourit! Sourire que je lui rendais automatiquement. Elle me faisait comprendre, à sa façon, qu'il fallait qu'on s’éloigne, surement pour faire connaissance, je suppose... je continuais à bousculer les gens sans vraiment m'excuser, maintenant; je ne voulait pas perdre la demoiselle de vue.

Je trouvais ça drôle de devoir suivre cette inconnue, je me demandais ce qui pouvait ce passer par la suite.

C'est alors que je la vit tomber, elle s'était fait mal à la cheville à cause de ce nid de poule. J'accourue alors pour voire si tout allait bien, une fois arriver vers elle, je me mettais à sa hauteur:

"Ca va?! Tu ne t'es pas fait mal?"

Sans vraiment réfléchir je posais mes mains autour de ta cheville et appuyais doucement pour voir où la douleur se faisait ressentir.

"Si j’appuie ici? Et la?"

Elle semblait fragile je faisait gaffe de ne pas lui faire plus mal.
Il était évident que je ne pouvais te laisser ici toute seul... Mes joues devenaient écarlate lorsque je me rendis enfin compte que j'étais déjà très proche, physiquement de la demoiselle. Je laissais ta cheville et reculais brusquement, gêné.

Je détournais l'attention en lançant un autre sujet de conversation, c'était peut être le moment de faire connaissance.

"En...Enchanté, je m'appelle Red..." avec un peu d’hésitation, il est vrai qu'il n'était peut être pas vraiment le moment de faire connaissance, ou peut être pas de cette façon la...

"Lo...Louise..."

Ta voix était si mignonne... Aussi douce était elle, elle semblait tremblante, peut-être que j'eus été trop brusque...
Lorsque ton regard se déposait sur ta cheville et que tu essayais de te relever, j'aperçus brièvement, un bracelet de sécurité glisser de ton mollet à ta cheville avant que celui-ci soit de nouveau recouvert par le pantalon qui cachait maintenant ta cheville. Tu étais donc une IRS, et s'il y a bracelet, il y a, je suppose, de grande chance pour que tu sois une Forge... Tu n'avais pourtant pas l'air d’être dangereuse ou de vouloir atteindre à ma vie. Même en sachant ça, je ne pouvais m’inquiéter, quelque chose entre nous me donnais une confiance aveugle en toi.

Je te vis boiter et presque tomber, ni une ni deux, je me dépêchais réduire le pauvre mètre qui nous séparait pour te rattraper par les hanches et donc éviter que tu ne t'effondre, que tu ne te fasses pas encore mal. Tu étais dans mes bras et mes joues se coloriaient instantanément.

"A quoi tu pensais quand tu me regardais depuis la scène? Pourquoi tu me cherchais?" Voilà une question qui me déstabilisait. Je venais de jouer avec aisance devant un public, sur une scène, mais toi, tu arrivais à me rendre nerveux...  

Je cherchais mes mots pour construire une réponse logique ou au moins sensé, et la seule réponse qui me vint fût:

"ah? euh oui... Ben ...Je suppose que c'est le destin, mon regard a juste été attiré..."

Cet air timide était des moins discrets et je trahissais mes propres sentiments. Comme d'habitude, je camouflais ça avec une touche d'humour:

"Peut être que c'est toi qui m'as ensorcelé..."

Je souriais et n'arrivais pas à effacer ce rouge de mes joues... Tu étais encore dans mes bras

"Je n'arrive pas beaucoup à marcher avec ma cheville qui me fait mal..."

Je voyais bien que tu grimaçais quand tu posais le pied à terre et je ne pouvais pas te laisser là; la nuit était tombée... Quand bien même, je ne voulais pas... Il fallait prendre une décision, et celle que j'ai pris me fit encore plus rougir!

"Accroche toi à mon cou!" disais-je en m’efforçant de donner un air sûr de moi.

Je glissais mon bras gauche sous tes deux jambes et mon bras droit derrière ton dos pour te porter. Tu étais vraiment légère, je faisais attention, maladroit comme je suis, de ne pas te faire plus mal...
Je voyais, entre les arbres, la lumière qui indiquait l'entrée du gymnase ou se trouvait le vestiaire, et donc, une trousse de premier secours où l'on trouverait du bandage, de la crème etc...  Je me dirigeais alors dans cette direction...

Sur le chemin, le silence était pesant, je ne pouvais m'empêcher de parler pour briser cela.
"Je ne te fais pas mal au moins?"

Une fois arrivé je t'aidais pour t'asseoir sur un banc et te demandais de m'attendre un petit moment le temps de trouver cette trousse. Je revenais vers toi quelques minutes plus tard, je me plaçais accroupie devant toi et posais ta jambe sur mon genou.

"Fais moi confiance..."

Après tout nous ne nous connaissions pas... Je faisais comme un ourlet sur la jambe du pantalon où tu avais mal pour laisser apparaître ta cheville qui, depuis tout a l'heure, avait déjà commencé à enfler. Le bracelet était apparent et me gênait, je le remontais et te regarder dans les yeux, comme pour te dire que je ne dirais rien à personne. j'appliquais la crème sur ta cheville en prenant soin de ne pas trop appuyer pour ne pas te faire mal et recouvrais cette dernière avec une bandelette.

"Et voila, ne t’appuie pas trop dessus, d'accord?"
J'affichais mon plus beau sourire suite à cette phrase.

Je me retrouvais à embrasser une inconnue; étonné, je n'eus même pas le temps de fermer les yeux.
Tes lèvres... elles étaient si douces. Je ressentais une sorte de chaleur dans le ventre, mon cœur s'était mis à battre tellement fort d'un coup, je pouvais presque l'entendre, et si rapidement...

Ton sourire... Je comprenais pourquoi mes yeux s'étaient posé sur toi pendant le concert, nous étions liés par quelque chose, c'était sûr.

"Pardon, mais... Je suis tomber amoureuse."

C'était si instantané et si franc, je n'avais jamais connu cela. Je m'approchais doucement, posait timidement mes mains sur tes hanches et mes lèvres venaient tendrement pincer les tiennes. C'était la seule réponse que je pouvais te donner et je pense qu'elle valait plus que mille mots.

Je ne savais pas quelle heure il était et si quelqu'un me cherchait pour le concert, je ne savais pas non plus si tu avais le droit d’être là ou si quelqu'un te cherchait pour nous séparer mais peut importe, je m'en fichais éperdument! Nous étions ici, maintenant, tous les deux, seuls ...  

Après ce baiser, je venais m'installer à côté de toi, sur ce banc. Nerveusement, je me mordillais la lèvre supérieur. Je ne pouvais m’empêcher de le dire, je crois que j'en avais même besoin.

"J-Je t'aime..."

je te souriais, toujours aussi timidement et attrapais ta main, elle paraissait toute petite dans la mienne. Je supposais qu'avec ce bracelet, tu ne pouvais aller ou tu le souhaitais... J'essayais d'en savoir plus.

"Tu n'as pas le droit d’être là n'est-ce pas?"

Je me foutais de savoir ce que tu avais bien pu faire dans le passé et je préférais, pour le moment, l'ignorer.
J’espérais surtout ne te poser aucun souci.

J'avais tellement envie de goutter encore une fois à tes lèvres, c'était comme une sucrerie, non, comme une drogue et je devenais déjà dépendant.