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Plug N' die clickFreja & Meyer Noël « Fröhliche Weihnachten » Bon au moins notre repas avait été un franc succès pour tous les quatre. Nous avions fait de notre mieux et c’était parfait pour un repas qui se devait d’être chaleureux. J’entendis Janna demander à son père s'il pouvait finir son dessert parce qu’elle n’y arrivait pas et il ne se priva pas. C’est vrai qu’en terme de quantité on avait peut être, voir carrément, eu les yeux plus gros que le ventre, m’enfin on mangera ça plus tard je suppose? Enfin bref, Janna partie dans sa chambre pour jouer avec ces nouveaux jouets et Meyer décida de sortir sa mallette de poker. Quelle erreur pour eux. Je sentais le regard d’Ellen sur moi et je fis un sourire en coin avec un clin d’œil. Le jeu commença et après une vingtaine de minutes les garçons étaient quasiment à sec. Il se trouvait qu’avec mon regard, impossible de savoir si je bluffais ou non et dans certains jeux, je savais très bien paraître neutre. Ça m’amusait clairement surtout lorsque Owen parla de strip poker. Je posais mes cartes sur la table et les levais en l’air.
«Alors le strip poker c’est niet! Si je peux pas voir, personne d’autre a voir quelque chose!»
Je dois avouer qu’à cet instant la partie était clairement en train de partir en cacahuète, heureusement que Janna n’était plus dans le salon. C’est alors que Owen s’exclama qu’il avait oublié un dernier cadeau pour Meyer. Je regardai son ombre bouger puis disparaître. Il revint quelques secondes plus tard dans ma ligne de vue et s’exclama que le “papi” avait retrouvé sa sexualité. Je rougis instantanément en me cachant la tête derrière Ellen qui riait à gorge déployée. Aucune pitié… Meyer eut tout de même du répondant en lui en renvoyant une pour “le dépuceler”. Je me remettais à ma place et recommençais à rire un peu plus détendu. Je vis Meyer se lever puis revenir, sûrement pour mettre les préservatif dans la chambre. Nous recommençâmes ensuite la partie alors que je les plumais toujours jusqu’à ce que les garçons arrêtent car “ils n’étaient plus en forme pour jouer”, ce qui me fit assez rire. Je touchais ma montre il commençait à se faire tard nous avions plutôt bien eu le temps de digérer nous nous attaquions au repas du soir. Une tarte salée aux courgettes, des toasts et des panna cotta. Les hommes s’occupèrent des toasts avec Janna qui avait tenu à les aider et Ellen et moi faisions la tarte et les panna cotta.
Nous commençâmes une énième partie durant laquelle Freja nous mit encore la misère. Je ne la savais pas si douée. Il fallait dire que son regard impénétrable lui donnait un sacré avantage pour garder la « poker face ». La nuit finit par tomber et nous dûmes éclairer la pièce pour poursuivre cette journée de Noël. J’allumai la guirlande lumineuse dans le sapin, au plus grand bonheur de Janna qui le contempla longuement, assise sagement devant avec sa dinette et les nouvelles poupées offertes par sa grand-mère. Owen et moi préparâmes les toasts et les légumes croquant avec leur sauce, bientôt rejoints par ma fille qui voulut participer, tandis que Freja et Ellen s’occupaient de la tarte aux courgettes et des verrines. Pour le dessert, il y aurait des panna cotta. Nous débutâmes l’apéritif dinatoire assez tard étant donné que nous n’avions pas très faim. J’envoyai Janna à la douche dès qu’elle eut fini de manger. Une fois lavée et vêtue de son pyjama, elle vint dire bonne nuit à tout le monde et m’entraîna dans sa chambre.
- Ça va ? Tu as passé un bon Noël ?demandai-je en fermant les volets roulants. - Oui, c’était chouette,répondit-elle en grimpant dans son lit.
Elle attrapa ses doudous et remonta la couette jusque sous son menton. Je m’assis au bord du matelas.
- J’aurais préféré que Maman soit avec nous…
Je m’en doutais mais ne pensais pas qu’elle le dirait à voix haute. Je lui caressai la tête, dégageant quelques mèches de cheveux de devant son visage.
- Elle était avec nous, tu as mis son petit ange dans le sapin,suggérai-je dans l’espoir que ça la rassure un peu.
Elle me sourit et se tourna sur le flanc pour se rapprocher de moi.
- On ira la voir demain si tu veux,proposai-je en me penchant.
Je l’embrassai sur la tempe. Je ne savais pas si je trouverais un fleuriste ouvert le lendemain de Noël mais ça ne nous empêchait pas de passer quand même au cimetière.
- Tu lui raconteras tout ce que tu as eu comme cadeaux,renchéris-je.
Elle hocha la tête et se redressa, tendant ses bras dans ma direction. Je la serrai contre moi et nous restâmes ainsi un moment, comme si chacun avait besoin de cet instant câlin prolongé pour échanger les dernières tendresses silencieuses de la journée. Au bout d’un long silence seulement brisé par l’agitation de mes invités dans la pièce à vivre, je souhaitai bonne nuit à Janna et sortis de la chambre en refermant la porte derrière moi. Owen s’était chargé de la vaisselle restante et les filles avaient rangé ce qu’il y avait sur la table.
End of me clickFreja & Meyer Noël « Fröhliche Weihnachten » Lorsque la fin de notre partie de poker fut finie , Meyer alluma la lumière puis celle de la guirlande que Jana vint contempler un long moment avant de dire qu’elle était volontaire pour aider les deux hommes à faire les toasts. Ellen et moi recommençâmes à préparer à manger. Une fois tout cela prêt nous avions fait un repas dînatoire. Il n’y avait pas à faire plus que ça, nous avions assez voir trop manger toute la journée. Janna finissait en premier pour qu’elle aille à la douche et que Meyer la couche. elle allait sûrement dormir tard le lendemain. Et nous tous je pense. Pendant que Meyer bordait sa fille et lui disait bonne nuit nous en profitions pour ranger et faire la vaisselle. Il fallait bien s’organiser après tout. Une fois tout cela fait et Meyer rentré nous sortions tous sur le balcon vêtus chaudement, comme tout à l’heure pour fumer une cigarette. Personnellement j’en avais grand besoin après cette journée. Nous papotions donc pendant à peu près cinq minutes nous rentrions tous tremblant de froid. C’est pour cela que Meyer proposa des tisanes à chacun de nous, ce que nous acceptions avec grand plaisir. Les tisanes faites nous allâmes dans le salon pour se mettre sur les fauteuils tous les quatre, chaque couple ensemble, Ellen parlant à Owen de leur côté et Meyer et moi de notre côté.
Lorsque les tisanes furent finies, j’enlaçais Meyer et l’embrassai tendrement et lui dis que j’allais fumer une dernière cigarette avant d’aller au lit. Je me levais donc et Ellen me suivit pour “être solidaire”, ce qui me fit assez rire. Nous sortîmes donc sur le balcon et engageâmes la conversation.
-Maintenant qu’il ne va plus mentir à Owen et moi ça va arranger beaucoup de choses.
Je hoche la tête de haut en bas et tire une latte.
«Il est vraiment bien.. Je t’assure c’est juste… Sa seconde personnalité qui pose problème. Je pense qu’il lui faut du temps?»
Elle me regarda.
-J’espère qu’elle va se dépêcher de t’accepter.. J'ai pas envie de te revoir maltraitée comme ça et puis… On a un concert bientôt tu le sais…
Je soupire en soufflant la fumée par le nez.
«Je sais Ellen…. Je ferai tout pour que ça ne se reproduise pas.»
-Ok.. On rentre? La journée a été longue.
«Oui!»
Nous rentrâmes donc et allâmes chacune prendre les tasses vides pour les mettre dans le lavabo puis retournâmes en direction de Owen et Meyer.
Nous fîmes une autre pause cigarette sur le balcon. La température avait pas mal chuté avec la tombée de la nuit. Nous ne restâmes donc pas longtemps dehors. Pour nous réchauffer, je leur proposai une tisane. En plus, ça aidait aussi à digérer après un gros repas. Ils acceptèrent volontiers et je m’occupai de faire chauffer l’eau pendant que chacun choisissait son sachet dans la boîte qui se trouvait au milieu de la table. Nos tasses respectives en main, Owen et Ellen se serrèrent l’un contre l’autre sur le canapé. Freja s’assit à côté et je tirai l’énorme pouf de Janna pour m’installer près d’elle. Je me mis en travers pour poser mon avant-bras sur ses cuisses, et pour qu’elle laisse reposer ses jambes sur le pouf, par-dessus les miennes. Ainsi, je sentais la chaleur de son corps me traverser, me réchauffer plus vite que la tisane. Et, pendant que nous discutions, parfois tous ensemble, parfois en couple, je laissais ma main s’aventurer le long de ses jambes, sous sa robe, n’allant pas plus loin que ses genoux pour ne pas la gêner, et paraître impoli envers nos amis. Quand elle eut vidé sa tasse, j’échangeai un tendre baiser avec la violoniste qui repartit fumer sur le balcon, accompagnée d’Ellen. Pour ma part, j’avais eu ma dose de tabac pour ce soir. J’allai laver ma tasse et celle d’Owen qui, transi de fatigue, ne quittait plus le canapé.
- Bordel…fit-il après un long bâillement.Je commence déjà à fatiguer.
Je ramassai quelques papiers cadeaux qui traînaient encore par terre et les jetai à la poubelle.
- Ҫa va toi ?s’enquit-il en me suivant du regard alors que j’allais remettre le sapin d’aplomb.
Je regardai le petit ange en terre cuite près de l’étoile.
- C’est un peu… bizarre de passer Noël sans Mary,répondis-je.
Je me redressai et me détournai pour lui sourire.
- Mais je vais bien.
Il me sourit en retour.
- Ҫa fait plaisir de te voir comme ça. Tu remontes la pente, c’est cool.
Je restais surpris par sa sincère amitié, n’ayant jamais pu être vraiment proche de quelqu’un, à part de ma défunte épouse. Cependant, c’était aussi plaisant de l’entendre dire ce genre de chose. Si Owen l’affirmait rien qu’en me regardant, cela voulait dire que je parvenais effectivement à faire mon deuil. C’était à la fois triste et réjouissant, un peu difficile à supporter pour mon cœur scindé en deux à cause de Ihn. Peut-être que le positif prendrait le dessus sur sa haine contre Freja. Je l’espérais. Tant que je n’arrivais pas à le convaincre, nous ne pouvions pas être heureux ensemble. Tant que nous n’étions pas en accord sur nos sentiments, je demeurais un potentiel danger pour la vie de la jeune violoniste. Cela restait un propos assez violent mais c’était la réalité. Inh avait déjà failli lui casser le bras, qu’oserait-il faire encore ? Je frissonnais d’angoisse rien que d’y penser. Je m’installai à côté d’Owen qui me montra son téléphone et me décrivit quelques applications pratiques pour le sport ou pour trouver un bon restaurant, ou encore des jeux auxquels il jouait quand il arrivait à s’accorder une pause au travail. Freja et Ellen nous rejoignirent bientôt et déposèrent leur tasse dans l’évier. Je fermai le volet roulant de la baie vitrée. Comme tout le monde semblait fatigué, nous décidâmes qu’il était temps de nous coucher. Owen m’aida à déplier le canapé pour qu’il puisse s’y installer avec Ellen. J’allai chercher un drap et une couverture à leur donner. Cette fois, la nuit ici était prévue, donc tout le monde avait de quoi se vêtir pour dormir. Les filles allèrent se démaquiller et se changer dans la salle de bain. J’invitai Owen dans ma chambre pour enfiler nos pyjamas.
- Je suis jaloux,dit-il en me dévisageant alors que j’étais torse nu.J’fais pitié à côté de toi… - Fais gaffe, tu vas tomber amoureux,raillai-je en enfilant un tee-shirt.
Il rit et s’habilla.
- J’avoue que j’ai un peu laissé tomber le sport ces derniers temps, il faut que je m’y remette,déclara-t-il en ouvrant la porte.Ouow ! - Quoi ?fis-je en le voyant devenir rouge comme une tomate.
Il regardait devant lui mais je ne voyais rien car je ne me trouvais pas en face de la porte. J’entendis les filles pouffer de rire dans le couloir.
- J’crois que je suis mort et au paradis là.
J’avançai, attrapai le montant du panneau de bois et l’ouvris en grand.
- Qu’est-ce que tu racon…
OK, je voyais très bien ce qu’il voulait dire. Ellen et Freja venaient de sortir de la salle de bain, chacune vêtue d’une nuisette décolletée qui ne passait pas inaperçue. Celle de la violoniste était couleur bordeaux à dentelles noires, fendue sur les côtés jusqu’en haut des cuisses. Celle de la pianiste était violette aux pans si légers qu’on voyait presque au travers. Je me sentis rougir à mon tour. Mary n’avait jamais porté quelque chose d’aussi… sexy.
- Non mais mate pas ma meuf !s’exclama Owen en se jetant sur Ellen pour la serrer contre lui. - Et toi, reste loin de la mienne !répliquai-je en attrapant Freja par son bras valide pour l’attirer vers moi.
Nous éclatâmes de rire en faisant de sérieux efforts pour ne pas réveiller Janna. Puis nous nous souhaitâmes bonne nuit. Owen entraîna Ellen vers le canapé, je fis entrer Freja dans la chambre et refermai la porte derrière nous. Aussitôt, je la serrai contre moi et l’embrassai, content d’avoir un moment rien qu’à nous, même si j’avais passé une très bonne journée.
- J’aime beaucoup ta tenue,murmurai-je entre deux baisers, même si elle l’avait sûrement compris à ma réaction.Mais…
Je reculai un peu pour la regarder dans les yeux.
- C’est pas gentil de m’infliger ça un soir où on ne peut rien faire,dis-je avec un sourire amusé, le cœur battant à tout rompre.
Ce ne serait clairement pas correct pour Owen et Ellen, et même pour Freja que j’imaginais mal essayer d’être discrète pour sa première fois.
Under huntress moon clickFreja & Meyer Noël « Fröhliche Weihnachten » Il était l’heure de se coucher, nous étions tous fatigués de cette journée festive et puis je pense que nous tous voulions rester un peu entre couple. Nous prenions donc tous nos affaires pour la nuit et les garçons allèrent se changer dans la chambre et Ellen et moi dans la salle de bain. Nous nous demandions comment les garçons allaient réagir étant donné qu’ils ne savaient pas que nous dormions toutes les deux en nuisette. Enfin, je pensais qu’Owen le savait mais Ellen m’assura que non, il prenait leur temps aussi, je pense que c’était une bonne chose surtout si, comme elle me l’avoué, elle l’aimait comme jamais elle n’avait aimé. Je souriais à cette pensée et nous sortions ensuite pour les attendre. Ils mirent un peu plus de temps que nous pour sortir. Nous riâmes en se disant qu’ils étaient pire que des filles. Puis ils sortirent enfin de la chambre, je ne pu voir leur visage mais cela devait être bien drôle.
Je vis l’ombre de Owen se jeter sur Ellen en disant à Meyer de ne pas mater sa copine et je pouffai de rire jusqu’à ce que Meyer me prenne par le bras, celui où je n’avais rien, pour m’attirer vers lui. Riant tous les quatre doucement nous nous souhaitâmes ensuite bonne nuit et Meyer et moi fermions la porte de la chambre derrière nous alors qu’il commençait à m’embrasser tendrement. Et me disant qu’il aimait beaucoup ma tenue entre deux baisers. Je souris et passai mes bras autour de son cou.
«Tu vas devoir t’y faire je dors toujours en nuisette. Je lui fis un clin d'œil bien qu’il ne le verrait sûrement pas dans la noirceur de la chambre. Puis il s’éloigna un peu et m’expliqua que j’étais cruelle de lui infliger ça alors que nous ne pourrions rien faire. Je souris, c’est vrai et ça m’embêtait moi aussi mais je repris la parole. «On a au moins les bisous pour se rattraper!» Dis -je en rigolant et en allant me mettre sous la couette, tapotant la place à côté de moi. «Tu viens Amour?»
Elle passa ses bras autour de ma nuque et sourit à son tour.
- Tu vas devoir t’y faire, je dors toujours en nuisette,répondit-elle en me faisant un clin d’œil.
Au moins, je savais à quoi m’attendre la prochaine fois… Elle suggéra que, même s’il était compliqué d’exprimer pleinement notre attirance l’un envers l’autre, nous pouvions au moins nous rattraper avec quelques baisers. Elle rit et se glissa sous la couette.
- Tu viens, Amour ?fit-elle en tapotant la place à côté d’elle.
J’allumai la lampe de chevet et allai éteindre la lumière du plafond avant de la rejoindre. Je me tournai vers elle pour la serrer contre moi, caresser sa tempe en y enlevant les mèches de cheveux pour les placer derrière son oreille. Je l’embrassai sur le front et pris la parole, à voix basse.
- Je suis content de passer les fêtes avec vous tous. Je me voyais mal faire Noël seul avec Janna. - Moi aussi, surtout que mes parents ne pouvaient pas venir, vous avez été ma seconde famille.
Nous échangeâmes un baiser. En l’entendant évoquer ses parents, une question me vint à l’esprit.
- Vous êtes proches ?
Elle répondit que oui, que sans eux, elle aurait très mal vécu son handicap. Ils avaient été et demeuraient toujours là pour elle, tant mieux. Je ne pouvais pas en dire autant des miens. Nous avions coupé le contact depuis bien longtemps. Ils ne devaient même pas savoir que j’étais marié et père d’un enfant. On ne choisissait pas sa famille… Mais peu importait, je n’avais pas besoin d’eux, encore moins aujourd’hui. Je les chassai de mes pensées et me reconcentrai sur Freja, sur son visage de neige, ses yeux nacrés, ses joues rosies, ses lèvres dont je m’emparai pour goûter de nouveau à leur douceur. Ma main caressa son épaule, descendit le long de son bras, rencontra la sienne qui était posée sur ma hanche. J’avais peur de lui faire mal, elle n’était pas encore guérie des sévices de Ihn. C’est ce qui me permit de garder mes distances, de ne pas aller plus loin et seulement profiter de baisers et caresses innocentes. C’était déjà très plaisant ainsi. Comme je le lui avais dit, j’étais heureux d’avoir pu fêter Noël avec elle, de pouvoir profiter de sa présence pour cette nuit, dans les bras l’un de l’autre. Quand le sommeil prit de plus en plus le dessus, j’eus un nœud à l’estomac. Je ne voulais pas y penser mais je ne pus m’en empêcher à cet instant. Nous étions tous ici, à l’appartement, sans défense puisque dans un état de fatigue mutuel. Et si Ihn sortait dès que je m’endormais ? S’il faisait une bêtise en agressant tout le monde ? Mon cœur fit un bond et je frissonnai d’horreur. Non, il n’oserait pas. Janna était là aussi, il n’oserait pas gâcher son Noël. Ce serait vraiment salaud de sa part, et il trahirait Mary en agissant ainsi. Pour elle, même si ça ne me plaisait pas beaucoup mais que c’était inévitable, Ihn était aussi le père de Janna. J’avais quelques doutes sur sa loyauté et son amour pour la petite au vu de ses escapades nocturnes dans le seul but d’aller brutaliser Freja. Mais j’espérais vivement que la seule existence de Janna freine ses pulsions sadiques. Je ne l’avais pas entendu de la journée, il préparait sûrement quelque chose de mauvais. En me réveillant demain, j’examinerai tout de suite la violoniste pour vérifier que Ihn n’était pas sorti, et lui demanderai si elle m’avait vu faire quelque chose de louche. C’était triste et désespérant d’en arriver à penser cela, de faire ce genre de plan inquiétant. Mais que pouvais-je faire pour préserver la sécurité de tous ?
Moonlight densetsu orgel fantasia clickFreja & Meyer Noël « Fröhliche Weihnachten » Lorsque je parlai de mes parents il me demanda si j’étais proche. Proche? Je lui répondis que oui. Ils m'avaient tellement aidé à appréhender la vie avec mon handicap en essayant de se mettre à ma place que même malgré ça je voyais la vie “en couleur”. Cependant il ne parla pas des siens. Oublie ou juste pas d’envie d’aborder ce sujet? Je n’y pensais plus lorsque je sentis ses lèvres sur les miennes. De toutes les sensations que je gardais en tête la douceur de ses lèvres était ancrée en moi. J’aimais tellement ça et ses caresses délicates que je m’en contentais largement pour l’instant. Le simple fait de dormir à ses côtés ce soir était, pour moi, quelque chose de merveilleux. Et bien que l’on avait déjà dormi ensemble une fois, cette nouvelle fois n’avait pas le même goût si je puis dire. Après plusieurs dizaines de minutes, je ne saurai dire combien, il se mit sur le dos et je calai ma tête sur lui en passant ma jambe sur lui et mon bras par-dessus son corps. M’endormant ainsi je me réveillais dans la même position. Je touchais ma montre il n’était pas très tard, j’hésitais à dormir encore un peu mais préférais aller prendre une douche et me rhabiller tranquillement. Lorsque je ressortis c’était au tour de ma meilleure amie de se réveiller. Elle préféra s’habiller de suite et se doucher chez elle. Nous allions donc vite fait fumer une cigarette et pile au moment de rentrer nous trouvâmes Janna à la porte de sa chambre en train de se frotter les yeux.
«Tu as bien dormi ma puce?» Demandais-je.
-Oui Freja, j’ai un peu faim tu peux aller chercher papa?
«Dis à Ellen ce que tu veux manger on te le fera…» Souriais-je avec Ellen.
-Des céréales seulement… Avec du lait
-D’accord montre moi où ça se trouve et je te sers.
Puis nous nous installâmes à la table avec Janna pour la regarder manger le temps que les hommes se réveillent à l’heure tour.
Quand j’ouvris les yeux le lendemain, je crus faire un arrêt cardiaque. Freja ne se trouvait plus à côté de moi. J’imaginai tout de suite le pire et me précipitai hors de la chambre. Vêtues d’habits de jour, les musiciennes étaient assises à table avec Janna qui mangeait tranquillement un bol de céréales. Elles me regardèrent toutes les trois d’un air étonné. Je pensais que quelque chose s’était passé, que Freja avait dû quitter la chambre, et même l’appartement après un accident avec Ihn. Visiblement non mais je devais en être sûr.
- Euh… est-ce que… tout va bien ?demandai-je déboussolé.
Au début, j’eus droit au froncement de sourcils de Freja. Puis elle sembla comprendre et m’adressa un grand sourire. Elle m’assura que tout le monde se portait bien et que je n’avais pas à m’inquiéter. Ellen hocha la tête pour confirmer, ayant saisi le sens de ma question elle aussi. Je soupirai, soulagé, vis la tête échevelée d’Owen émerger du canapé. J’en connaissais un qui retournerait dormir une fois rentré chez lui… J’allai embrasser Freja puis Janna, saluai les deux autres et proposai un petit déjeuner. Nous mangeâmes ensemble en échangeant des banalités. Puis Owen alla s’habiller et tous les trois décidèrent qu’il était temps de rentrer chez eux. Ils récupérèrent leurs affaires et leurs cadeaux. L’infirmier nous rappela que nous devions nous organiser pour le dîner du 31 décembre. Nous nous tiendrions au courant sur la conversation WhatsApp, comme d’habitude. J’eus du mal à laisser partir Freja mais je ne dis rien et la regardai quitter l’appartement avec Ellen et Owen. Le calme tomba, seulement rompu par Janna qui jouait dans le salon. J’allai encore une fois redresser le sapin qui penchait, attrapai de justesse le petit ange en terre cuite qui s’était décroché. Ma fille aurait fait une sacrée crise de chagrin s’il s’était cassé en tombant par terre, et je me serais senti mal… Je le remis à sa place et le contemplai un moment. Janna me fit rapidement sortir de mes songes en m’invitant à aller jouer avec elle. Nous passâmes un bon moment jusqu’à l’heure du repas. Il restait un peu de tout à manger, un mélange entre le déjeuner et l’apéritif dînatoire d’hier. Au moins, je n’avais pas à faire la cuisine. L’après-midi, comme prévu, nous nous rendîmes au cimetière. Nous trouvâmes un fleuriste ouvert sur le chemin, et pûmes décorer la tombe de Mary d’un bouquet de lys tout frais. Comme d’habitude, Janna raconta ses aventures. Quand elle alla chercher l’arrosoir, je regardai longuement la photo de ma défunte épouse en triturant nerveusement mon alliance. Pendant un instant, j’attrapai l’anneau entre le pouce et l’index, et le fis glisser jusqu’à la dernière phalange de mon annulaire. Puis, avec un pincement au cœur, incapable d’aller jusqu’au bout de mon idée, je le remis à sa place et me levai. J’aidai Janna à arroser les plantes, et nous rentrâmes à la maison.
The Wiesel Den 
