Combien de temps encore cette comédie, cette folie allait durer ? Les jours ne se comptent plus, ils se ressemblent tous comme deux gouttes d'eau. Combien de temps avait-elle passé dans cette pièce à regarder les murs de sa prison ? Il fait si froid...Que va t-il faire d'elle ? Est-ce qu'elle pourra repartir d'ici en vie ? Tant de questions qui ont traversé les méandres de son esprit, des questions qu'elle se doit de poser car c'est sa vie qui est en jeu à présent.

Mais pour clarifier les faits, il est important de remonter dans les lignes du temps. Car c'est celui qui jouera peut être en sa faveur à présent.
Nous sommes à la rentrée, en septembre 2020, La rouquine entre dans sa quatrième année, la plus décisive pour ses études et son avenir. Mais...avait-elle songé à tout ça ? Que souhaitait-elle réellement ? Voulait-elle aller à l'université ? Ou bien commencer une carrière professionnelle tout de suite ?
Sa mère ne cesse de le lui répéter, mais ce n'est plus une enfant à présent, c'est une jeune femme, mature et plein de projets. Du moins c'est ce qu'elle essaye de croire. Mais ce n'est jamais simple de savoir où on mets les pieds, de rentrer dans la danse, savoir où on va aller. Et puis il y a plusieurs facteurs complémentaires à tout ça : ses rencontres notamment.

Est-ce qu'elle se retrouverait séparée de Chris ? Est-ce qu'ils garderaient contact ? Connaissant le jeune homme c'est compliqué de l'imaginer, lui qui aime être fuyant, silencieux et complètement à part. D'ailleurs où est-ce que cela a évolué entre eux ? Il est vrai que Chris se fait un peu plus présent depuis quelques semaines, mais...est-ce que ce n'est pas une façon pour lui de se protéger lui même des évènements à venir ?

L'irlandaise ne sait plus quoi penser de tout ça, de ses sentiments envers le brun. Elle a l'impression qu'il se fait plus protecteur depuis qu'elle a perdue la voix...comme s'il la prenait en pitié ou bien qu'il la maternait !Lily ne veut pas de cela, elle ne l'a jamais voulu. C'est pourquoi après avoir interrogé sa mère, elle décidera donc d'aller régulièrement voir un médecin pour corriger sa perte de voix, en faisant quelques exercices simples, lui tentant de faire dire les mots. Puis elle va également voir un psychologue, et non pas celui de l'école pour l'aider à soigner son traumatisme.

Il aura donc fallu attendre jusqu'à la fin du mois d'octobre pour que son travail et son investissement à cela porte ses fruits. Doucement mais sûrement, Lily commençait de nouveau à retrouver l'usage de la parole, même si ce n'était pas encore une victoire à part entière. Il faudra donc attendre sur le mois de novembre pour qu'elle se rétablisse complètement. Ce fameux mois tragique où l'ouragan s'est déclaré ! Emportant avec lui autant de douleurs que de souvenirs.

Depuis cette tempête, Chris et elle sont restés distants, ne se parle quasiment plus autant qu'avant, comme si quelque chose s'était produit.

Et puis....arrive le mois de décembre, ce mois douloureux pour la belle irlandaise, le mois où elle est née, le mois où toute sa vie amoureuse a basculé du jour au lendemain. Lily ne peut en vouloir au brun, car après tout elle ne lui a jamais dit sa date d'anniversaire, et de toute façon elle n'aurait pas aimé le souhaiter pour rien au monde, car c'est ce jour précis où Ethan l'a trompée, où il lui a brisé le cœur en mille morceaux. Non elle ne peut oublier, son âme refuse...même si les années sont passées, elles emportent avec elle l'érosion du mal.

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C'est ce mois ci que tout a commencé.

Tandis qu'elle se sentait seule, triste, assise sur un banc, un homme est venu lui parler, il disait être un professeur remplaçant depuis le début de l'année en littérature. Il était doux, gentil, c'était comme une sorte de père qu'elle n'avait plus. Si bien que la rouquine s'est très vite attachée à cette douceur dans ce moment de solitude.
Et il semblait que cela était réciproque, c'était une écoute attentive, à qui elle se confiait beaucoup par peur de ne pouvoir le faire pour personne. Bien que lui expliquer qu'une personne lui veut du mal, reste encore trop personnel.
Si elle n'en a pas parlé à Chris, pourquoi en parler à un professeur ?  

Nous arrivons donc sur le mois d'avril, où la rouquine retrouvait son quotidien morne, comme si elle n'avait jamais évoluée. Chris était toujours aussi silencieux, et pire encore ils ne se parlaient presque plus, ne se voyait quasiment plus...si bien que en tout et pour tout, la jeune fille se retrouvait souvent perdue, esseulée au point où elle avait finie par s'attacher aux discussions après cours avec Laurent.
Oui car ce professeur était un français qui venait enseigner en Angleterre.

Qui aurait pu imaginer l'espace d'un instant que la menace serait aussi présente ?

Laurent lui a proposé d'aller boire un café. Quand bien même la relation professeur et élève était interdite, afin qu'elle puisse se confier à lui, parler de beaucoup de choses qu'elle a sur le coeur. Ce n'était qu'un café après tout non ?

Il l'a emmenée dans sa voiture, a tenté de l'embrasser, de la toucher, et bien entendu elle s'est débattue, elle a crié à l'aide en vain, avant qu'il ne l’assomme contre la vitre.

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Quand Lily s'est réveillé, elle avait mal à la tête, cette dernière s'était ouverte vu la force avec laquelle il l'avait empoignée. Où se trouve t-elle ? La peur se lit sur son visage, elle est dans une chambre, une comptine comme musique était la seule ambiance sonore. C'était flippant. Il y avait des photos d'elle sur les murs, ses affaires volées posées sur une table.

Lily n'eut aucune difficulté à comprendre ce qui se passait, mais elle était terrifiée, elle tremblait, elle n'avait plus ses effets personnels, ni son téléphone...
Que va -t-il advenir d'elle ?

Se recroquevillant sur elle même, elle se met à pleurer à chaudes larmes, tandis qu'elle est criblée par des caméras cachées de surveillance.

Les minutes semblaient des heures, les heures des semaines, et pourtant cela ne faisait que quelques jours que son calvaire avait commencé. Aucune nouvelle extérieure, comme si le monde n'existait plus, comme s'il cherchait à tout prix à l'en éloigner non pas pour la protéger, mais pour la détruire. Pourquoi fait-il ça ? Pourquoi un professeur séquestrerait une élève s'il ne souhaitait pas quelque chose !
Lily avait finit par faire le lien avec les messages et mails qu'elle recevait...c'était donc lui ce type qui la faisait devenir folle depuis des mois ? Quelle idiote, elle aurait dû davantage se méfier ! Et surtout après recevoir de telles marques d'affections. Depuis quand encore était-elle devenue si naïve ? si vulnérable ? Elle qui avait semblé si forte avant de rencontrer Chris. La question n'a plus lieu d'être, car voilà la réponse. C'est l'amour qui l'a fait flancher et qui l'a adoucit. Et le brun dans tout ça ? Allait-il se rendre compte de sa disparition alors qu'ils ont tendance à être fuyant l'un de l'autre ? Sa mère est-ce qu'elle la reverrait ? Elle doit être morte d'inquiétude de ne pas l'avoir vu rentrer ce week-end...
Si ça se trouve elle a même essayé de l'appeler, mais la rouquine ne dispose pas de son téléphone, puisque de toute évidence, son agresseur est assez malin. Trop à son goût...

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Tandis qu'elle s'était assoupie à force de sanglots, ses yeux s'ouvrent de nouveau dans sa prison, jetant un coup d’œil sur l'horloge mécanique accrochée au mur...c'est peut être la seule chose qu'elle peut faire après tout. Toujours la boule au ventre de stress, d'angoisse, la rouquine sentit même que la faim continuait à la dévorer petit à petit !
Mais loin d'être son but de l’affamer puisqu'en tournant sa tête, elle se rendit compte qu'un plateau avec du lait et des cookies avait été déposé, décoré d'une magnifique rose rouge. Le message semble clair, pourtant l'irlandaise n'en eut que faire, elle se jeta sur sa nourriture précieuse qui pourrait être la seule qu'elle aurait avant de mourir. Oui Lily avait regardé beaucoup trop de séries et de feuilletons policiers pour savoir que quand on se fait enlever, on n'en réchappe pas...surtout si on est une fille....

Son objectif semble se dessiner. Il va sûrement la violer avant de la tuer et faire disparaître le corps...Les larmes coulent de nouveau au fur et mesure que les pépites de chocolat tente d'apaiser son âme, mais rien n'y fait. Elle réalise à présent que si c'est le cas, elle ne pourrait dire au revoir à personne, regretter de ne pas avoir dit certaines choses quand elle aurait dû le faire. C'est quand on réalise qu'on va perdre son existence que notre cerveau se fait plus compatissant aux choses misérables qui nous entoure. Pour dire, elle regretterait même presque de ne pas se faire gifler par Summers. Oui voilà, ça elle ne pourrait plus les vivre...
L'attente est insoutenable quand on sait que ça peut arriver d'un moment à un autre.

Un bruit de porte la fait se braquer contre le mur, recroquevillée sur le lit, comme si elle cherchait à ce que ce dernier l'aspire, les pas sonnent qui viennent vers elle sonnent lourds, et elle sent une main caresser ses cheveux, tandis qu'elle tremble de tout son être. Non elle ne veut pas relever la tête, elle ne veut pas croiser le regard de ce pervers avant qu'il ne la tue. La dextre masculine descend le long de ses mèches, puis attrape l'une d'elle, avant de la poser sur ses lèvres, trouvant le parfum de son shampoing jasmin enivrant.

▬ Pourquoi me fuis-tu encore ? Chut.....ne dis rien...Bientôt tout sera fini, je te le promets...on restera tout les deux...tu seras mienne pour toujours....

L'angoisse monte de plus en plus ! Qu'est ce qu'il veut dire par là ? Il va vraiment....Non elle ne veut pas ! Enfin bien entendu il ne lui laissera pas le choix, mais elle a encore la capacité de se débattre. Elle relève la tête, décidant d'affronter son bourreau, alors que ses yeux cherchent vaguement un objet contondant ou coupant à portée. Le verre de lait, elle peut le casser et s'en servir comme arme...Il suffit...juste qu'elle l'attrape pas vrai...? Un sourire de son agresseur se dessine.

▬ Je ne te conseille pas de faire ça...Tu risques de te blesser...

Tant pis ! Si c'est sa seule façon de s'échapper d'ici, autant la tenter. elle tente de l'attraper mais il a de la force, alors qu'elle se débat comme un animal en cage, il serre ses poignets forts, lui faisant se mordre la lèvre de douleur jusqu'au sang ! Puis sa colère l'emporte sur sa faible constitution ! Lassé de ce petit jeu du chat et de la souris, il attrape la jeune fille avant de la jeter et la pousser très violemment contre le bureau.
Lorsque son corps s'écrase contre les contreplaqués de bois avec force et rapidité, la rouquine a l'impression d'agoniser ! Couchée au sol, elle a du mal à se relever, se tordant de douleur, persuadée qu'elle a des côtes qui se sont fêlées...
Les seuls gémissements qui sorte de sa bouche sont ceux de la souffrance qu'elle est en train de subir.

Il s'approche d'elle, l'attrape pour la remettre sur le lit.

▬ Tu n'aurais pas dû ! dit-il avec une voix empressée, et paniquée ! Si tu t'étais tenue tranquille ça ne serait pas arrivé !! Tu m'entends !

Il se met à crier, avant de rire comme un idiot, puis de réaliser qu'il est en train de devenir fou....bien qu'il l'ait déjà été....

▬ Pourquoi lutter ? Je te l'ai dis, tu seras mienne ! Arrête ce combat perdu d'avance !

Lily n'écoute plus, elle a si mal, qu'elle pourrait presque en vomir du sang ! Et c'est dans cette douleur agonisante, qu'elle entend son agresseur la laisser et refermer la porte à clés.

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Pourquoi ne veut-elle pas m'obéir ? C'est mon visage qui ne lui plait pas ? Pourtant elle m'a trouvée charmant quand nous avons commencé à nous rapprocher tout les deux ! Qu'est-ce que je fais de mal ? Je ne comprends pas !
Je soupire avant d'aller prendre une bière dans le mini frigo, regardant les billets d'avion poser sur la table du salon, à côté de mon ordinateur !

Si je veux qu'elle m'appartienne, je dois fuir avec elle ! Mais avant il faudra que je repasse par la salle des professeurs où j'ai laissé son dossier dans mon casier...je dois le faire disparaître, je dois faire en sorte qu'elle n'existe plus pour personne, sauf pour moi...

Le cliquetis infernal de l'horloge, le bruit d'une télé en fond sonore à l'autre bout, voilà ce qu'était sa seule berceuse pour tenter de l'apaiser dans ce tourment qui l'anime. Lily souffrait, elle ne savait pas trop de quoi mais à chaque respiration, ses côtes lui faisait un mal de chien, comme si elle avait l'impression qu'elle allait mourir. Et pour couronner le tout, elle avait une blessure à l'arrière de la tête comme si celle ci s'était ré ouverte de nouveau. C'est pourquoi elle est dans le mal absolu, sa vision est trouble, elle a envie de vomir, ne se sent vraiment pas capable de se lever.

Mais son calvaire ne s'arrêtera pas ici. A chaque bruits de serrure, la belle se recroqueville sachant que c'est lui, qu'il va peut être passer à l'acte où bien mettre un terme à sa souffrance, mais il n'en est point ! C'est un combat psychologique comme on ne peut le supporter. La rouquine fait toujours semblant de dormir comme si cela pouvait lui faire gagner du temps, mais le professeur en a eu assez de ses petites mensonges.
Il s'approche du lit, passant une main dans sa chevelure flamboyante, avant de soulever le drap. Ses mains se baladent sur son le corps de la lycéenne qui réagit au quart de tour, en chassant ces dernières. Tout là était la stratégie de Laurent.

▬ Tu dois te sentir sale....Tu vas aller prendre un bain

Ce n'était pas une permission mais une obligation ! Sa voix était nette, et tandis que la belle tentait de trouver de nouveau une échappatoire, il la gifla violemment, avant de sortir une arme blanche et la mettre sous son cou. Sa patience commence à arriver à ses limites.

▬ J'ai dit ! Tu vas aller PRENDRE UN BAIN !

Il n'est plus question de refuser quoi que ce soit ! Pas avec ce couteau qui la menace, tremblante, elle se relève, difficilement, se tenant les côtes là où ça lui fait terriblement mal, et suit le professeur jusqu'à la salle de bain. Comme elle s'y attendait l'endroit était neutre, la salle était oppressante....Probablement à cause des multiples caméras qui y sont présentes.

▬ Fais attention à ce que tu fais....je te surveille !

Par la suite, il ferme de nouveau la porte à clé. De nouveau Lily se sent secouée par les larmes, terrifiée de devoir se mettre nue, sans aucune pudeur devant les appareils...mais si elle n'obéit pas....la punition pourrait être pire...
Doucement, toujours les mains tremblantes, elle commence à se déshabiller se doutant qu'il doit sûrement être en train de se délecter du spectacle...avant de pouvoir la consommer. Quel malade mental ! Quel type odieux....dangereux...
Aussi vite que possible la belle vint se glisser dans l'eau déjà préparée. La chaleur apaisait un peu ses douleurs, mais le fait d'être criblée par les caméras ne faisait certainement pas retomber son angoisse.
Elle sait que ce moment de détente n'est là que pour la mettre en confiance, la manipuler, c'est après tout, toute sa manœuvre. Mais elle ne cèdera pas à ses caprices...
Pendant ce moment, la rouquine se surprit dans ce moment effroyable de penser aux moments avec Chris...Ils n'ont pas été innombrables, mais ils ont été précieux...et elle ne voulait pas perdre ça....non elle voulait vivre, pouvoir peut être...en passer d'autre....

Est-ce qu'il est au courant ? Est-ce qu'il s'inquiète pour elle ? Comment peut-elle le contacter ? Il n'y a aucun moyen de contourner la vigilance de son agresseur. Tout est clos....Les portes, les fenêtres...pas moyen de donner un quelconque signe !
Tout est perdu...
Dans ce moment de désespoir, la rouquine préfère en finir ! Quitte à mourir, autant que ça soit rapide et sans avoir été touchée...
Elle se met la tête dans l'eau, ses pensées se tournant vers ses souvenirs innombrables.
Mais elle est trop lâche pour tout abandonner....elle s'attache à cet infime espoir que peut être elle pourrait s'en sortir...
C'est idiot, mais elle est incapable de mettre fin à ses jours.

De toute façon Laurent ne lui en aurait pas laissé l'occasion, alors pourquoi s'entêter ?
Sortant, elle récupère difficilement son souffle, qu'elle a retenue pendant trop de temps.
Puis 20 minutes plus tard, de nouveau, son bourreau vint la chercher, lui tendant une serviette. Admirant les formes de sa proie, sentant même son désir augmenter en lui. Ainsi que de la colère. Il se souvint des paroles de ce garçon qui cherche à l'éloigner de sa déesse. Le tuer ? Qu'il vienne....il l'attendra avec un magnifique comité d'accueil ! Si encore il arrive à le trouver !

▬ Personne ne se mettra entre nous...je tuerais quiconque essayera...

Quand elle sent les mains du professeur se balader sur les parcelles de sa peau, elle tressaille, mais pas agréablement, non elle a peur, se braque un peu plus. Elle voudrait chasser cette main, mais il est toujours armé...et tenter quelque chose là tout de suite...ce serait du suicide. Il se délecte de la douceur de sa peau, ses dextres grossières appréciant cette dernière comme si elle était du satin. La rouquine hoche la tête négativement...elle n'aurait pas dû...

▬ Non...?

C'est la fin ! Elle le sait !

▬ Tu refuses donc de m'appartenir ?  

Dans un excès de folie, il la mord jusqu'au sang dans le cou, ce qui fait que la rouquine ne peut retenir ce hurlement de douleur qui s'échappe de sa gorge ! Puis de nouveau malmenée comme une poupée de chiffon, il la frappe, la bat, la gifle, tente de l'étrangler ! La laissant pleurer sur le sol après l'y avoir jeté avec violence, son corps meurtri caché par cette simple serviette !

▬ Je te donne 3 heures pour y réfléchir ! Si tu tiens à rester en vie...

Qu'importe ce qu'elle décide, il aura ce qu'il souhaite, car même s'il la tue, ce malade serait capable de violer son cadavre...
Il claque la porte, la ferme à clé, la laissant à l'agonie.

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Pour Lily, le monde a arrêté de tourner. Elle ne sent plus que la douleur qui pénètre sous sa peau, sa tête qui avait heurtée le carrelage violemment après qu'il l'ait battue avec férocité...Les contusions, les marques de strangulations répétitives...Plus rien ne lui appartenait...
C'est comme si en ces quelques jours, elle avait arrêté d'exister.

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De son côté, Laurent regarde par la fenêtre, la colère ne retombe pas ! Il aurait pu même faire pire mais il a réussi à se retenir. Il rit nerveusement !
Il a besoin d'aller prendre l'air oui ! voilà c'est ce qu'il va faire !
Il enfile son manteau et décide d'aller s'acheter de l'alcool et du tabac dans la supérette du coin.

Le bruit d'une clé qui tourne, une porte qui s'ouvre. Hé bien non ce n'est pas pour Lily, c'est Laurent qui vient tout juste de rentrer. Il pose sa bouteille de Whisky près de son fauteuil, ainsi que son paquet de clopes, avant de tourner son regard vers la photo de sa mère et lui quand il était petit, posée sur l'étagère. Un soupir sot de ses entrailles, tandis que le parquet encore vieux de cette maison grince encore sous ses pas. Toujours des allures de baraque vieillotte avec ses meubles en bois abîmé. Depuis quand n'était-il pas revenu ici ? Sans doute depuis sa première victime. Celle qui l'a fait chuter dans ce plaisir incommensurable des lycéennes. Comment s'appelait-elle déjà ? Il ne s'en souvient plus, tout ce qu'il sait c'est qu'il avait adoré la violer et l'entendre crier à l'aide. Cela avait boosté un tant soit peu son excitation et son désir de vouloir posséder ce qui ne lui appartient pas.

Et cette rouquine...Lily ! Elle veut aussi lui tenir tête ! Pourquoi ? N'est-il pas attirant ? Il serait un bon parti ! C'est sa mère qui le lui a dit après tout...elle ne mentait jamais le concernant, c'était une femme sincère. Un rire nerveux sort de sa gorge, tandis que ses yeux se dirige vers la salle de bain dans laquelle il l'a laissé ! Est-elle encore là bas ? Il ne s'est pas passé 3 heures, mais il avait besoin de savoir ! Rien que de se rappeler ses courbes et sa peau délicieuse ne faisait qu'accentuer son désir pour elle. Cela en formait même une forme sur son pantalon.

Bien décidé à l'obtenir, son pas de dirige vers la salle de bain où il ouvre la porte pour y voir sa victime encore sur le sol. A l'entente de l'ouverture, elle fut prise de tremblements et de soubresauts, ce qui lui indiqua qu'elle était encore consciente

▬ Alors qu'as-tu décidé ? Est-ce que tu vas enfin m'obéir ?

Elle reste silencieuse ! Ce qui a don encore plus de l'énerver et de l'exaspérer. Sa patience commence à arriver à sa fin. Il attrape les cuisses de la jeune fille.  

▬ Tu l'auras voulu ! Cela aurait pu se passer autrement, mais tu ne me laisses pas le choix...

Laurent commence à défaire les boutons de son pantalon, alors qu'il maintient la jeune rouquine qui se débat le plus possible, mais il fut interrompu par le bruit de la sonnette. Hé merde ! Qui ça peut être ? Les flics ? Aussi vite possible il attrapa de quoi baillonner la jeune femme encore nue, ainsi que du ruban métallique faisant en sorte de lier ses poings et ses jambes. Puis il la descend dans la cave, avant de l'y enfermer ainsi qu'avec tout son matériel. La personne qui sonnait à la porte commença à s'impatienter.

▬ J'arrive ! J'arrive !  

Comme il s'y attendait, deux gendarmes étaient devant lui, mais il reste impassible, impeccable comme à son habitude.

▬ Bonsoir messieurs que puis-je pour vous ?
▬ Le voisinage du quartier nous a rapporté avoir entendu un cri chez vous !
▬ Un cri ? Ho cela doit être le feuilleton que je regardais tout à l'heure, j'ai tendance à écouter la télé un peu forte...
▬ Vous êtes donc sûrs que tout va bien ?
▬ Oui oui ne vous en faites pas ! Il n'y a aucun soucis !
▬ Voilà qu'on nous ramène pour juste une télé ! Bon très bien, s'il y a le moindre problème n'hésitez pas à nous appeler...
▬ Je n'y manquerais pas ! Bonne soirée à vous...

C'était tout juste ! C'est vrai qu'il a tendance à oublier que cette bicoque est vraiment vieille, et de ce fait que les murs y sont fins. Enfin il n'y a plus aucun problème à présent. Il a enfermé la rousse dans la cave, et elle ne peut plus crier...

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De son côté Lily est encore tétanisée par ce qui vient d'arriver, elle est persuadée avoir entendu la sonnette. Elle s'était raccrochée à un infime espoir, mais vain, encore une fois. la voilà donc, seule dans le noir. Il fait si froid....
Si froid....
Si bien qu'elle n'arrive plus à tenir...Non c'est trop pour elle...Entre ses douleurs multiples, le fait qu'elle ait du mal à respirer, et le fait qu'elle tremble frigorifiée...c'est trop à supporter.
Le sol est rugueux, ça lui écorche la peau à sang....
C'est horrible....

C'est bientôt la fin...
Si seulement il pouvait la tuer pour mettre fin définitivement à son calvaire.
Elle n'aspire plus qu'à ça à présent...
Que ça en finisse....
Jamais elle ne va s'en sortir....

La rouquine essaye de ramper quitte à s'en déchirer, pour y chercher une quelconque source de lumière, ou bien une échappatoire dans ces ténèbres envahissantes...mais rien...juste plus de douleur qu'elle n'en a déjà...

Enfermée dans cette seule pièce poussiéreuse à souhaits, perdue dans une pénombre impeccable. Sa respiration est un supplice ô combien étouffée soit-elle avec le bâillon sur sa bouche. Mais un détail ne manquait pas ses côtes lui faisait énormément mal...si bien qu'il ne fut pas difficile de deviner qu'il y avait un problème et que de toute évidence dans la situation actuelle elle était foutue. Perdant de plus en plus de sang, Lily tente encore de bouger ne serait-ce que pour se redresser un peu, afin de pouvoir chercher une source de lumière quelque part. A rester enfermée ainsi depuis des heures, elle commence à devenir timbrée et entend même des bruits de voix.

Où bien est-ce la télé un peu plus haut que son agresseur a rallumer pour couvrir quelque chose ? Elle est persuadée avoir entendue une sonnette et elle n'avait cessé de geindre le plus fort possible mais sans succès ! Et mince...que faire ? Les voix commençaient à chuchoter un peu plus fort, la faisant trembler davantage ! Est-ce qu'il y a quelqu'un dans cette pièce ? Un monstre ? Un fantôme ! Non c'est impossible voyons ça n'existe pas !

Tu seras condamnée à mourir ici comme moi ! comme nous toutes...

Qui a parlé ? Elle est persuadée d'avoir entendu quelque chose de bien distinct cette fois ! Elle tenta d'enlever son bâillon avec des mouvements de tête mais rien à faire. Puis elle rechuta de nouveau en perdant l'équilibre, tombant sur quelque chose de solide ! Son regard commençant à s'habituer à l'obscurité présente discerna facilement des ossements. Assez pour que son regard s'écarquille d'effroi ! Qu'est-ce que c'est que ? Est-ce des ossements d'animaux...? Non cette forme...on dirait des ossements humains ! C'est un cauchemar hein ? Par pitié il faut qu'elle se réveille ! Cela ne peut plus durer !
Des bruits sourds de pas dans l'escalier signifiant qu'il venait la voir fit battre intensément son coeur plus fort ! Cela pour elle sonnait comme sa fin, sa rédemption. Oui il allait sûrement passer à l'acte, en finir....

La belle rouquine baissa alors la tête en espérant que toute cette souffrance qu'il lui infligerait serait brève. Lorsqu'il alluma une lampe qui lui brûla presque la rétine, l'irlandaise pu enfin constater les dégâts de son corps, ainsi que l'horreur de la pièce dans laquelle elle se trouvait ! Il y avait du sang sur le sol, sûrement le sien ! Des outils de bouchers lavés impeccablement et posé à côté d'une table de découpe. Il y avait bien des ossements, des outils de torture ! Mais ce type est totalement cinglé !
Il s'approche d'elle pour prendre son menton, avant de venir lécher ses lèvres. l'état psychologique et psychiatrique de cet homme n'est plus à douter ! Il faut l'enfermer....

▬ Alors ma douce....? As-tu enfin pris ta décision ? Quoi qu'il en soit tu sais que le résultat sera le même. Il y a juste un scénario où tu pourras vivre heureuse...

Son seul bonheur serait de pouvoir sortir d'ici et ne plus jamais revoir cet individu machiavélique. Il caresse sa joue doucement.

▬ Je ne demande qu'à être aimé par toi...je serais prêt à tout pour cela...à t'obtenir...te conquérir...

C'est un amour à sens unique ! Et bien mal placé ! Comment peut-il dire qu'il demande à être aimé en maltraitant les gens de cette façon ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans sa tête ?.

▬ Très bientôt cela arrivera....je ne peux plus attendre...je te désire tellement, ta peeau, tes formes, ton corps...ils ont l'air si délicieux....on en mangerait...

Attends....qu'est-ce qu'il....Non ce n'est pas possible ne me dis pas que...La rouquine tourne son regard vers les objets de boucher...Est-ce qu'il prend les humains....pour de la viande comme pour les animaux ?
.......
.......

▬ Je suis sûre que tu dois avoir un goût excellent...

Tandis que ses mains commencent à se balader sur son corps nu. Puis il la plaque alors sur le sol.

▬ Je vais te violer ici et maintenant, ensuite je t'étranglerais pour te faire taire et par la suite je découperais ton corps et je me ferais un excellent repas...

Lily n'en croyait pas ses oreilles ! Comment....où...quand pourquoi ? Tant de questions...elle tenta de se débattre du mieux qu'elle le puisse, et finit par réussir à lui mettre un coup de boule, qui la sonna elle un peu aussi !

▬ Petite SALOPE ! Comment oses-tu me frapper après tout ce que j'ai fait pour toi !!!!

Ses mains se posèrent sur la nuque de la rouquine, et il y exerça une pression si forte qu'il n'était pas difficile de deviner qu'il était en train d'essayer de l'étrangler de nouveau. L'air était presque absent au fur et à mesure des secondes, alors qu'elle cherchait dans un dernier espoir le peu de souffle de vie qu'il lui restait.

Tout espoir semblait perdu à tout jamais. De toute évidence Lily fait partie de ces pauvres humains qui auront une vie courte, pas de chance d'être tombé au mauvais endroit au moment. En y réfléchissant bien, la rouquine commence à voir sa vie défiler, ainsi que tout ses regrets. Jamais elle n'aura pu dire ce qu'elle ressent à l'égard de Chris - bien que c'est peut être mieux ainsi - ni dire au revoir à sa mère... elle aussi elle l'abandonne au final...comme son père l'a fait ! Le regret de ne plus pouvoir chanter et ce définitivement. Oui au final cette vie aura été insignifiante.

Coup du destin ou non, quelqu'un sonne de nouveau à la porte, obligeant l'agresseur à relâcher la prise sur la nuque de la rouquine qui commençait à vraiment étouffer. Il faut croire qu'on lui laisse encore quelques minutes de répit...ou bien de torture. Sauf que contre toute attente, alors que la jeune femme se retrouvait de nouveau toute seule dans cette pièce, plongée dans la pénombre sans fin, un brouhaha se fit en haut des escaliers. Qu'est-il en train de se passer ? Pour que cela donne l'impression qu'il y ait une lutte sans merci ? Des bruits sonores accentués, jusqu'à soudainement entendre un premier coup de feu, après avoir entendu des cris. Puis un deuxième. Lily n'y voyait pas cela comme une salvation ! Bien au contraire, elle était terrifiée ! Et si c'était un tueur à gages ? Cela en tout cas ne lui était même pas venu à l'esprit que cela pouvait être la police ! En tout cas après le bruit retentissant d'un coup tiré, des cris aigus s'accouplèrent à ce dernier. L'irlandaise commençait à trembler de plus en plus....très certainement de froid vu que son corps commence à être en hypothermie...Il suffit de voir la carnation pâle de cette dernière.

Lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir, elle se braqua contre elle même comme elle le put, de peur de découvrir une triste vérité, mais son prénom qui vint sonner alarmé à ses oreilles eut donc de la soulager légèrement. Cette voix....Chris ? Est-ce vraiment lui ? Ou bien est-elle en train de rêver. La lumière s'allume et la belle n'eut le temps de voir son vis à vis que ce dernier vint la serrer fortement dans ses bras. C'est bien lui ! Non elle n'est pas en train de rêver...Il est bien là ! C'était trop d'émotions pour la jeune femme si bien que quand il vint la libérer de ses liens et de son bâillon, elle resserra fortement son étreinte, ne voulant pas lâcher, complètement tremblante, le souffle court. Puis la petite fille forte qui d'habitude relève la tête en toute situation ne put s'empêcher de s'effondrer en larmes dans ses bras. Ce n'est pas l'image qu'il a d'elle, mais elle a bien le droit à ce caprice non après ce qu'elle a vécue ? Surtout qu'elle pensait ne plus jamais le revoir...

▬ Chri.......s

Bien entendu beaucoup de questions sonnent creux dans sa tête concernant les évènements, mais elle n'avait pas le temps de s'en accaparer maintenant, elle y remédierait plus tard ! Voir même essayait d'en discuter avec lui une autre fois ! Non là il était l'heure des retrouvailles, et surtout d'un soulagement de pouvoir rester en vie. Enfin même si l'inquiétude avait grandement gagner son cœur concernant sa présence ici ! Ce type....Laurent est après tout très dangereux. Mais qui l'est le plus dans l'histoire ? La rouquine ne peut le savoir, elle n'a pas pu constater l'étendu des dégâts. Toujours est-il que par dessus l'épaule du brun, une nouvelle vision d'horreur s'offre à elle, l'obligeant à serrer le jeune homme plus fort que de raison. Laurent, déterminé plus que jamais, tel une créature rampante, s'approchait des marches de l'escalier, le visage rempli de haine !

▬ NE LA TOUCHE PAS TU M'ENTENDS ! ELLE EST A MOI ! A MOOOI !

Il essaye encore de l'espérer, même s'il doute que la présence de cet individu allait tout bouleverser. Après tout il est dans un état pitoyable...Il ne risque pas d'en réchapper !

▬ Je t'interdis de la toucher !

Il tenta de se relever, mais il y gagna plus de douleurs innombrables qu'autre chose.

▬ Petit merdeux ! Si je t'attrape...crois moi que tu vas passer un sale quart d'heure...

C'est toujours difficile de réaliser les choses quand on les perd, tout comme c'est difficile de se sentir vivant. Et pourtant malgré les douleurs multiples qui se balade sous sa peau, la rouquine était heureuse de l'être. Tout simplement parce qu'elle avait perdu tout espoir de s'en sortir, ou même de revoir le visage du brun. Oui Lily ne réalisait pas ce qui se passait, tout comme cet état de choc soudain qui l'empêchait d'affronter la réalité en face concernant l'étudiant. Il avait une arme, il avait tiré sur l'agresseur et malgré tout Lily se baignait dans un monde onirique où tout ceci ne s'était jamais produit. C'est beaucoup trop tôt pour parler de tout ça ! Tout comme elle n'est pas formatée dans cet état d'esprit.

Toutefois, c'est bel et bien une arme qu'il venait de sortir de son dos, il semblait expert en la matière, puisqu'il le tenait de façon ferme et déterminé à appuyer sur la gâchette. La rouquine releva les yeux vers la scène, toujours tétanisée par la douleur, elle resserra son étreinte sur la veste que le brun lui avait mise sur les épaules. L'effluve de ce parfum mélangé à un peu de transpiration la berça soudainement et l'engloba de nouveau dans une bulle où elle se refusait la vérité. Son cœur s'accéléra douloureusement, à la fois d'angoisse mais aussi de bienséance. Il était venu la sauver, il était là pour elle comme il le lui avait promis ! C'est tout ce qui comptait à ses yeux en cet instant. Elle ferma automatiquement alors ces derniers comme pour se protéger de la scène qui allait se dérouler, mais juste un coup avant de voir de nouveau quelqu'un venir vers elle, et lui parler. De nouveau ses yeux bleus calcule le visage du brun, essuyant la marque de sang sur son visage de sa dextre fragile. Oui elle veut rentrer ! Elle veut s'en aller le plus loin possible de tout ça !
Mais pas dans cet habit d’Eve...
Elle se releva, gardant la veste sur son corps, cachant les quelques formes et s'avança les joues rouges, attendant en bas des escaliers.
Un doute la prend soudain....et si c'était un coup monté ? Et si cet homme n'était pas Chris ? Non c'est impossible, elle sait que c'est lui....enfin....elle pense savoir....

C'est difficile d'imaginer que l'homme armé et son ami qu'elle côtoie depuis des années sont une seule et même entité. Alors c'est ça la face cachée mystérieuse de Chris ? Lily se rappelle d'une discussion qu'ils ont eu un soir alors qu'il se rendait à une soirée étudiante. C'est même ce jour là que les deux se sont beaucoup plus rapprochés. Et quand bien même il est ainsi....il est toujours lui même...fin' c'est toujours le même être humain, il s'appelle bien Chris, il est bien étudiant, il a toujours un côté froid...
Qu'est-ce que ça change d'avoir une arme ? Peut être qu'il l'a juste empruntée quelque part pour venir la chercher car son agresseur est un homme dangereux...?

Oui c'est sans doute ça ! Il ne faut pas tirer de conclusion hâtive ! Chris n'est pas si mesquin...
Force est de constater qu'elle essaye de ne pas s'en dissuader.
Lorsqu'il vint revenir avec ses vêtements, elle marcha difficilement vers lui avant de se tourner pour remettre ses derniers. Le contact chaud de ce dernier lui fit un bien phénoménal...mais elle n'était pas encore tirée d'affaires ! Pas encore sortie de cette hypothermie, puisque ses membres étaient endoloris, douloureux et qu'elle tremblait encore. Mais au moins elle pouvait garder un peu de pudeur après avoir été autant humiliée...
Comme un petit mouton qui écouté son berger, Lily écouta les recommandations du brun qui lui demanda d'aller dehors et de l'y attendre. Que comptait-il faire de Laurent Meunier ? Est-ce qu'il allait vraiment....

Ses côtes la rappelèrent à l'ordre et elle ne chercha plus longtemps le fin mot, poussant alors la porte avec ses affaires personnelles et attendit dehors. Il faisait sombre, et elle ne se sentait pas à l'aise ! Elle dût même souffler sur ses mains vu qu'elle était encore frigorifiée. En regardant dans le reflet d'une flaque d'eau, elle vit l'état désastreux dans lequel elle se trouvait. Les marques de strangulations sur sa nuque étaient très visibles, à moitié griffée par les ongles parfaits de cet espèce de malade mental. C'est de l'histoire ancienne à présent, tentait-elle se convaincre elle même. Et pourtant si Meunier va en prison, il trouvera sûrement un moyen de revenir à elle....et rien que d'y penser....ça la met en panique...au point où sa respiration commence à lui manquer.

Je vais veiller à ce que Meunier ne soit plus jamais une menace, pour toi ou pour qui que ce soit

Il n'y a plus l'ombre d'un doute ! Chris compte tuer Meunier....alors c'est la vérité ? Chris est capable de tuer quelqu'un en gardant son sang-froid de cette façon. C'est qu'il l'a peut être....déjà fait ? Non la rouquine ne veut pas y croire, elle idéalise bien trop l'élève exemplaire que ses camarades admire. Même si ce n'est qu'une facette qu'il veut montrer, il ne lui fera jamais de mal...pas à elle...et elle lui fait confiance...peut importe ce qui peut arriver....
Un bruissement plus tard, alors qu'elle reprenait doucereusement ses esprits, Chris arriva à côté d'elle une cigarette à la bouche et s'adressa à l'irlandaise.

▬ J'ai...connu mieux...

Sa voix était brisée à cause des multiples étranglements. A peine quelques mois qu'elle l'avait retrouvée, et voilà que peut être de nouveau elle allait la perdre ? Se raclant cette dernière, elle se rendit compte que ça lui brula très vite, lui empêchant d'aligner les mots correctement. Une explosion de flammes, l'odeur du bois qui brûle, la rouquine ne préféra pas se retourner pour ne pas voir ce spectacle, ne pas se confronter à l'évidence même. Son cerveau tourne, elle est intelligente, elle n'est pas dupe, mais elle préfère jouer la victime encore un peu de manière à ce qu'elle ne perde pas cette proximité avec le brun. Car au fond même si elle est capable d'accepter ce qu'il est réellement, elle sait que lui pourrait la fuir n'importe quand...Il l'a déjà été capable dans leur amitié où ils se fuyaient constamment. Une sorte de jeu du "Attrape moi tu peux".

Lily avait envie de se plonger dans un conte de faits où le prince charmant était venu délivrer la princesse d'un terrible dragon...mais on est très loin de l'image idyllique que cette histoire peut offrir. Et pour l'heure de nouveau, alors qu'elle attrapait sa main, le coeur battant très vite, elle sentit ses jambes céder sous son poids, et ses côtés lui rappeler qu'elles étaient probablement fêlées.

▬ J'ai mal....hôpital....je....j'ai besoin d'y aller....

Non il ne fallait pas ! Et si la police débarque là bas ? Lui pose des questions ? Que devrait-elle faire ? Devait-elle dire ce qui s'est passé ! Elle ne veut pas que Chris se fasse arrêter alors qu'il lui a sauvé la vie...quand bien même il a voulu faire le travail de lui même....
Mais elle n'avait pas le choix....elle devait aller se faire soigner ! C'était ça ou souffrir inlassablement...Tandis qu'elle tentait de se relever, elle tomba de nouveau, ses jambes ne voulant plus du tout lui répondre.

Cette expérience allait probablement lui laisser des séquelles, de lourdes séquelles physiques comme psychologiques.
Au loin une sirène se fit alors entendre, alors que la maison se consumait inlassablement dans les flammes. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que tout disparaisse...

L'état de la rouquine ne s'améliore pas. Entre la voix brisée par les strangulations, les côtes fêlées, le froid. Non rien ne va, et c'est pourquoi après événement son corps lui rappelle à l'ordre que c'est une humaine. Bien entendu Chris ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour elle quand il la voit tomber. Maudit coeur, arrête de battre si vite quand il s'inquiète pour toi se dit la rouquine à elle même. Seulement elle était peut être encore loin d'imaginer où est-ce que tout ceci va la mener, pire encore, elle est loin de réaliser les sacrifices qu'elle devra faire. Mais pour l'heure, il n'est plus question de conscience, mais bien de réalité. Si Lily ne se soigne pas, elle va garder d'affreuses séquelles. Quant bien même ne faisant pas attention à sa condition physique, c'est loin à l'idée qu'elle souhaiterait passer sa vie dans un fauteuil roulant par exemple. Plus tôt elle a des soins et mieux cela sera. Sauf que les choses ne se passent jamais comme on le souhaite.

Chris avait raison, il ne fallait pas rester là..mais la suite ne lui plaisait pas pour autant car le jeune homme lui demandait de faire la chose qu'elle abolit le plus au monde : mentir. Lily hait le mensonge, il fait partie intégrant de ses peurs du passé, tout simplement parce qu'elle ne peut oublier l'attitude de son père à vouloir se faire de l'argent sur son dos, en la vendant visuellement comme un objet. Oui Lily n'aime pas mentir, tout comme elle déteste qu'on lui mente, et Chris vient de lui demander de le faire. C'est hors de question ! Sans rentrer dans les détails bien sûr, elle dirait juste la vérité, mais elle ne mettrait pas le brun dans l'histoire tant pis !

▬ Je ne peux pas....faire ça....tu ne peux pas me demander de mentir....

Certes il ignore pourquoi, il ne sait pas tout l'histoire car elle ne lui en a jamais parlé, elle ne lui a jamais raconté...mais ce n'est pas le moment de le faire...Peut être à l'hôpital qu'elle le pourrait si elle en a encore la force après ce qu'elle venait de vivre. Enfin qu'importe le temps joue contre eux, et il fallait s'en aller, sauf qu'en voulant se lever, la rouquine n'y arrivait toujours pas ! Ses jambes ne lui répondaient plus, comme si elle avaient décidé de ne plus être capable de supporter autant son poids que les fardeaux qui s'y engage. Et contre toute attente, alors qu'elle essayait tant bien que mal, elle réalisa que les dégâts causés étaient bien plus graves que ce qu'elle pouvait pensé ! Par pitié, après la perte de voix ! ça ! Vraiment ? Elle allait vraiment finir handicapée ? Non c'est sûrement dû au choc, mais il fallait en avoir le cœur net et donc aller à l’hôpital !

▬ Aide moi s'il te plait....je ne peux pas bouger....

Tandis qu'elle lui tendait la main. Un claquement de portes de voitures la réveilla un tant soi peu de sa torpeur. C'était des policiers qui étaient là, bien avant les ambulances, il s'étaient manifestés sirène éteinte, et c'est pour cela que les deux étudiants ne les avaient pas vu arriver. D'ailleurs c'était les mêmes qui étaient venus la première fois voir Meunieur après que le voisinage ait rapporté qu'ils avaient entendu des cris. Ils s'approchèrent des deux jeunes rapidement.

▬ Tout va bien ? Vous êtes blessés ?

A vrai dire il y a de quoi s'étonner de voir deux jeunes sur les lieux de l'incident. Tandis que l'autre parlait avec son talkie-walkie, le plus soucieux des deux décide de leur adresser la parole.

▬ Les secours vont bientôt arriver ! Pouvez vous me dire ce qui s'est passé ? Le propriétaire de la maison où est-il ? Que faites vous ici ?

Il jauge du regard les deux adolescents, alors que Lily continue de souffrir à moitié, les traits de son visage se tordant par la douleur. Il fallait répondre. Mais que dire ? L'irlandaise était prise entre deux feux. Soit elle disait la vérité, et dans ce cas Chris allait se faire arrêter et probablement qu'il la détesterait en plus de ne plus jamais vouloir la voir, soit elle mentait....une chose qu'elle déteste, qu'elle est presque incapable de faire, sans se mettre à pleurer. Le passé est quelque chose de si douloureux. La rouquine sent la panique la prendre, alors qu'elle réfléchit à une solution qu'elle cherche que faire. Et impulsivement, elle se laisser aller. Tant pis pour les conséquences.  

▬ Je...c'est ma faute....ce type m'a enlevée, il a essayé de me tuer....je n'ai pas...voulu tout ça, mais en voulant m'échapper, me débattre après que Chris ait voulu venir me sauver...Je n'ai pas réfléchie ! J'ai déclenché cet incendie pour pouvoir me sauver ! Ce n'était que de la légitime défense.

Voilà....c'est fait...elle venait de mentir, un goût d'amertume dans la gorge...L'impression d'avoir été souillée, comme si Meunier avait vraiment réussi à la violer. Mais comme ça, elle tournerait tout les soupçons sur elle, Chris n'aura pas d'ennuis, et vu qu'elle n'a aucun casier, elle sera sûrement très vite relâchée après une éventuelle garde à vue. C'est mieux ainsi, même si dans sa conscience elle sent hyper mal ! En plus de la douleur physique voilà qu'à présent elle devenait supporter les remords et l'échéance psychologique. Baissant les yeux, puis la tête la rouquine se sentait vraiment honteuse d'avoir dit des mensonges. Des images de son père lui revinrent en mémoire, déclenchant un certain excès de rage tonal envers les policiers !

▬ Vous avez ce que vous voulez ! Maintenant laissez moi aller à l’hôpital !  

▬ Ce n'est pas si simple...toutefois je comprends la situation et je vois bien que vous êtes blessée ! Nous allons vous y emmener, nous vous poserons plusieurs questions arrivés là bas.

Il parle dans son talkie-walkie à son tour, alors qu'il interpelle son collègue pour venir lui demander de l'aider à relever la jeune fille. Il leur demande bien entendu de coopérer faute de quoi ils seront les premiers suspects dans cette affaire, mais pour l'heure alors qu'ils sont installés en voiture, cette dernière se dirige sirène allumée vers l’hôpital le plus proche de la ville.