À droite, l'école et ses élèves normaux, comme tout le monde.À gauche, le centre de redressement pour jeunes dangereux.Maintenant réunis, pour le pire.
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La fin de l'hiver s'annonçait, et les dégâts provoqués sur Londres par l'ouragan étaient de moins en moins visibles au fil des mois. Les gens avaient travaillé dur à la reconstruction de ce qui avait été détruit, et continuaient à le faire. Le brun en constatait régulièrement l'avancement en faisant son footing entre les campus de l'université et du lycée, chaque semaine. Il y a peu, certaines rues jusqu'ici fermées pour cause d'effondrements dûs à l'Ouragan avaient été rouvertes. Chris avait dû jusque là se créer un autre parcours en attendant que les rues ne soient rouvertes. Il fut donc plutôt content de retrouver son chemin habituel.
Ce lundi là, vêtu de vêtements de sport noir et bleu, le Corbeau pénétra comme d'habitude dans le campus du lycée avant de se diriger comme il le faisait toujours vers le fond où se trouvait une petite fontaine, très pratique pour boire. Finalement, arriva sans incident jusqu'à sa récompense et se pencha pour boire avec une grande satisfaction, avant de se redresser, et d'essuyer l'eau qui coulait de sa bouche. Il faisait gris, ce jour là. Rien de surprenant, pour une journée d'hiver à Londres. Chris fit demi tour et se dirigea vers un banc sur lequel il était habitué à s'assoir quelques minutes pour faire une pause, avant de repartir. Il s'installa tranquillement, en observant les élèves qui passaient: le campus était plutôt calme. La plupart devaient se trouver au réfectoire, à cette heure.
Il sortit alors son téléphone, et constata qu'il était déjà 13:35. Sa pause était terminée ! Il rangea l'appareil, se releva, et s'étira une dernière fois, avant de se remettre en route. Il était reparti pour environ 40 minutes de course ininterrompue. Du moins, c'était le projet. Mais les choses ne se déroulèrent pas exactement comme prévu, ce jour là...
Lundi 23 mars, heure de la pause déjeuner pour Sadie. La petite blonde avait le temps de manger puisqu’elle n’avait pas cours l’heure d’après. Elle avait donc décidé de prendre de quoi déjeuner à la cafétéria pour ensuite aller prendre son repas à l’extérieur. Il faisait gris, un peu frais mais elle appréciait ce temps. C’était donc l’occasion d’aller se trouver un banc pour se remplir l’estomac tout en révisant un peu.
Elle marcha quelques minutes, histoire de se trouver un coin tranquille. Malheureusement, dans sa tête se livrait un combat. Kassidy faisait un caprice car cela faisait quelques jours qu’elle n’était pas sortie. Sadie l’en empêchait et ça ne lui plaisait pas du tout. La blondinette commençait à avoir du mal à lutter. Sa tête lui tournait.
- Pas maintenant Kassidy… J’ai encore cours aujourd’hui et je dois réviser…
Ces quelques mots prononcés à elle-même furent les derniers avant qu’elle ne voit sa vue se troubler complètement. La little en elle avait réussi à lui voler sa place. Juste avant de tomber dans les pommes, elle pu voir arriver dans sa direction un jeune homme aux cheveux sombres qui était certainement en train de faire un peu de sport. Encore une crise devant une personne qu’elle ne connaissait pas, génial…
La lycéenne tomba à terre, inconsciente. Ses crises étaient tout de même violentes parfois, surtout lorsque l’un de ses alters forçait le passage de cette manière. Le jeune homme allait devoir se coltiner une enfant de cinq ans qui lui gâchait son footing. Sadie espérait que Kassidy ne soit pas trop pénible. En attendant, elle resta comme une enveloppe vide, étalée sur le sol froid de l’extérieur durant de longues minutes alors que la lutte continuait en elle.
Un vent frais, un ciel gris, les trombes d'eau de l'ouragan étaient déjà loin. Pourtant, Chris n'était pas près d'oublier cette nuit... Le brun se remit à courir en petites foulées sur le campus du lycée. C'est alors que du coin de l'oeil, quelque chose attira son attention, et il s'immobilisa presqu'aussitôt: une jeune adolescente blonde semblait s'être effondrée au sol, à environ une trentaine de mètres de lui. Intrigué, Chris balaya la cour avant de constater qu'il n'y avait personne d'autre que lui. Il s'intéressa donc au corps avant de remarquer qu'elle semblait prise de légers spasmes. Il se mit alors à courir dans sa direction à toute vitesse. Il posa immédiatement genou à terre, et la tourna pour l'allonger sur le dos. Il écarta sa paupière mais nota que ses pupilles n'avaient pas de réactions. De plus, la jeune fille continuait à être prise de légers tremblements.
L'universitaire repéra un banc, non loin. Il prit alors la lycéenne dans ses bras et se dirigea vers le banc avant de l'allonger dessus, puis de rester à côté d'elle. Les tremblements s'accentuèrent légèrement, et Chris respira pour conserver son calme. il se contenta de maintenir une main sur son ventre afin qu'elle ne tombe pas du banc, et afin qu'elle ne se blesse pas pendant les tremblements. C'est alors qu'il le vit ! Un bracelet à la cheville de l'inconnue ! Il comprit aussitôt qu'il avait à faire à une élève de l'IRS, à une Forge ! En fouillant rapidement ses poches, il trouva sa carte d'étudiante: Sadie Lukas ! 2e A. Incarcérée pour meurtre, et internée pour TDI. TDI ? Le brun resta bloqué sur ces trois lettres un instant avant de relever les yeux vers elle lorsqu'un tremblement plus violent que les autres faillit faire tomber la blonde du banc. Heureusement, son autre main la soutenant, elle ne bougea pas trop.
Tout en la tenant toujours au niveau du ventre, le Corbeau plissa les yeux en l'observant en silence. Il n'était pas idiot. Il savait que ces élèves pouvaient être dangereux. Probablement pas autant que lui, certes, mais quand même... Malgré tout, il ne put éviter de se dire qu'une fille si frêle avait pu... A la voir ainsi allongée, les yeux fermés, elle était mignonne. Petite, inoffensive. Et pourtant, elle avait tué. Comme quoi, les apparences étaient trompeuses. Il en savait quelque chose. Il les utilisait constamment, après tout... Quelques minutes s'écoulèrent ainsi, et les tremblement semblèrent se calmer un peu. Bien que la jeune fille tremblait toujours, le brun tenta malgré tout de la réveiller en tapotant légèrement sa joue: - Hé, sadie ! Tu m'entends ?!
Elle ne semblait pas vraiment réagir, du moins pour le moment. Il ouvrit à nouveau sa paupière et nota que ses pupilles étaient moins dilatées, et commençaient à réagir à nouveau. D'ici peu, elle devrait revenir à elle. Soulagé, le brun se releva, et s'assit à côté d'elle avant de soupirer longuement. Il tira une cigarette de sa poche, qu'il alluma en faisant claquer son zippo en argent fétiche. Il expira une longue gerbe de fumée avant de poser son bras droit le long du banc, en observant l'adolescente, sans rien dire. Elle allait émerger, ce n'était plus qu'une question de secondes...
Au bout de plusieurs longues minutes à lutter contre le fronting de Kassidy qui avait décidé de ne pas lâcher le morceau, Sadie décida de la laisser faire mais pour très peu de temps. De l’extérieur, la crise avait dû paraître violente et elle aurait bien aimé que personne ne la voit dans cet état. C’était sans compter sur le passage d’un étudiant qui passait par là pendant sa séance de sport. C’est lorsque la lutte se termina en elle que la blondinette ouvrit doucement les yeux. Kassidy se réveillait finalement en entendant une voix masculine et en sentant quelqu’un près d’elle. Elle vit ce jeune homme aux cheveux sombres qui veillait sur le corps frêle de Sadie.
Kassidy se frotta légèrement les yeux, la lumière du jour agressant ses rétines, puis entreprit de se redresser. Son sac ne se trouvait pas loin, sa peluche devait s’y trouver. Elle regarda Chris, l’air un peu perdu.
- Sadie est plus là. Je m’appelle Kassidy moi ! Et toi, comment tu t’appelles ?
La petite fille se dégagea doucement de Chris et attrapa le sac à dos pour en sortir son doudou qu’elle ne quittait jamais. Elle resta ensuite sagement assise sur le banc en suçant son pouce et en regardant le brun qui semblait s’être occupé d’elle durant la crise qu’elle avait provoqué avec son caprice. Elle avait aussi jeté un œil autour d’elle pour comprendre où elle se trouvait mais également l’heure qu’il était pour ne pas embêter Sadie trop longtemps. En prenant sa peluche, Kassidy avait pu voir de la nourriture dans le sac de son hôte, Sadie n’avait donc pas encore mangé. L’enfant ne connaissait pas l’emploi du temps de la lycéenne mais si elle avait à manger dans son sac, c’est qu’elle sortait de la cafétéria et donc qu’il était probablement l’heure du déjeuner. Elle n’avait pas le droit de sortir trop longtemps parce que Sadie avait encore cours. Elle n’était pas seule et le garçon qui se trouvait près d’elle semblait gentil puisque, de toute évidence, il avait veillé sur elle pendant sa crise. La petite fille décida alors qu’elle profiterait de ces quelques instants qu’elle avait pour faire sa connaissance s’il le voulait bien.
Patient, silencieux, le Corbeau observa tranquillement l'adolescente tandis qu'elle émergeait suite à sa crise. Le coude droit posé sur le dossier du banc, et la joue appuyée contre sa main, il attendait tranquillement en fumant. Il n'était pas pressé. Il voulait savoir ce qui lui était arrivé, s'assurer qu'elle n'avait pas besoin d'être menée à l'infirmerie. Finalement, lorsque la lycéenne s'éveilla, elle balaya les lieux du regard, et notamment Chris, avec un drôle de regard. C'est alors qu'elle mentionna que Sadie n'était plus là, et qu'elle se nommait Kassidy. Aussitôt, le brun plissa les yeux, et l'observa avec davantage d'attention. Quelque chose clochait chez elle. Dans ses déplacements, dans sa manière de se mouvoir, dans son langage corporel... Chris était un assassin. Un professionnel. Il était capable de noter le moindre détail étrange chez une personne, le moindre changement comportemental suspicieux.
Chez Sadie, il ne pouvait rien noter du tout, pour la simple et bonne raison qu'il ne l'avait jamais vue avant sa crise. C'était la première fois qu'il la croisait sur le campus. Ou en tout cas, la première fois qu'il la remarquait. Mais malgré tout, il nota quelque chose dans son comportement lorsqu'elle se dirigea vers son sac et alla s'emparer de sa peluche. Elle se comportait comme une enfant. Peu de monde l'aurait remarqué. Mais le Corbeau n'était pas quelqu'un d'ordinaire. Il avait été formé pour cerner les gens.
A nouveau, les lettres TDI flashèrent dans l'esprit de Chris, et il eût subitement un déclic: est ce que par hasard Sadie serait atteinte de troubles identitaires ? A cette pensée, l'universitaire détailla à nouveau la jeune adolescente qui se trouvait devant lui, avant d'ajouter: - Ca va ? Tu n'as pas mal quelque part ? La tête ? Ou ailleurs ? Pas de bobo ? Si Sadie était effectivement atteinte de troubles identitaires, alors peut être que cette Kassidy qui se trouvait devant lui était en fait une enfant beaucoup plus jeune. Mieux valait être très prudent... - D'accord, Kassidy. Moi, c'est Chris ! Viens t'assoir à côté de moi, tu veux ? Tu viens de faire une crise assez violente, et... J'aimerais être sûr que tu vas bien, et qu'il n'y a pas de casse... Son ton était amical, sa voix était douce. Ce n'était pas un ordre, simplement une demande de sa part. Quant à son comportement... Il ressemblait davantage à celui d'un grand frère inquiet s'adressant à une petite soeur malade qu'autre chose.
Aux mots du brun, Kassidy s’installa correctement sur le banc, tenant sa peluche dans ses bras. Elle regarda ses jambes pour voir si elle s’était faite mal en tombant. A ce niveau, pas de bobo. Puis, elle se rendit compte qu’elle avait les paumes des mains légèrement écorchées. Elle avait donc dû amortir sa chute inconsciemment. Elle montra donc ses mains au plus vieux, des larmes lui montant aux yeux.
- Je me suis fait bobo là. Tu peux me soigner ?
La voix du brun était douce. La fumée de sa cigarette dérangeait un peu la petite fille mais elle se contenta de supplier le brun du regard de soigner ses blessures. Que pouvait-elle bien lui dire d’autre pour le moment ? Elle ne savait pas vraiment si elle allait bien. Elle commençait seulement à ressentir la douleur de ses mains écorchées.
- Merci de t’occuper de moi. Je crois que je vais bien même si j’ai bobo là. Tu as l’air vraiment gentil. Je ne vais pas rester longtemps, mais tu veux bien devenir mon ami ? Sadie a pas beaucoup d’ami à l’école. Tu veux bien être son ami aussi ?
Kassidy pensait beaucoup à Sadie. Elle n’aimait pas le fait qu’elle ne parvienne pas à se faire des amis comme elle y parvenait. Il fallait dire que la lycéenne avait très peur de faire du mal aux autres depuis ce qui lui était arrivé. La peur qu’on lui fasse du mal était aussi un facteur. Mais son insociabilité pourrait vite devenir un problème à la fin du lycée, quand elle irait à la fac et qu’elle se chercherait un petit boulot. Il fallait régler ça, même s’il fallait que ce soit la petite Kassidy qui l’y pousse un peu.
Très vite, et sans hésiter, la jeune adolescente vint s'assoir à ses côtés lorsque Chris le lui demanda, renforçant du même coup ses soupçons, et sa théorie à propos des lettres TDI. La jeune sadie inspecta ensuite son corps et remarqua qu'elle s'était écorchée les mains. Rien de grave, à priori, du moins, du point de vue d'un tueur prêt à frôler la mort depuis qu'il avait l'âge de Kassidy. Mais du point de vue de cette dernière...
Il vit les larmes lui monter aux yeux et se sentit un peu dépassé. Il n'avait pas l'étoffe d'une nounou. Il aurait bien aimé que Lily soit avec lui pour l'aider, à cet instant. Il jeta alors son mégot dans la poubelle voisine, puis lui souffla d'une voix toujours aussi douce en prenant ses mains dans les siennes et en inspectant ses bobos: - Ne t'en fais pas, c'est rien de grave ! Il leva alors la tête et balaya la cour du regard. Il y repéra alors une petite fontaine, qui serait parfaite pour nettoyer les plaies et s'assurer qu'elle ne s'infecterait pas. Même si... il n'y croyait pas vraiment. Ce n'étaient que de petites égratignures. Mais ce serait également idéal pour tranquilliser la petite Kassidy. Et c'était un point à ne pas négliger dans leur situation. - Bon, tu sais quoi, on va...
C'est alors que la jeune fille s'adressa à nouveau à lui, et le laissa bouche bée quelques instants. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas devenir l'ami de Sadie, ou de Kassidy, peu importait, mais il ne le pouvait pas. Des deux, il était sans nul doute le plus toxique parmi eux. Il ne pouvait pas lui faire ça... - Eh bien, je... Tu sais, je ne suis pas un lycéen, moi, commença maladroitement le brun. La petite Kassidy poursuivit alors en ajoutant que Sadie n'avait que peu d'amis à l'école. Et Chris la maudît pour ça. Il sentit qu'en lui, le chevalier noir était en train de s'éveiller. Même s'il savait que c'était une mauvaise idée, même s'il savait qu'ils risquaient de le regretter tous les deux par la suite, il avait envie d'aider la petite Sadie à sortir de sa coquille. Il demeura silencieux une poignée de secondes en observant la lycéenne, puis finît par répondre: - Eh bien, je suppose que nous pourrions manger ensemble de temps en temps, quand je viens faire mon footing sur le campus, annonça alors Chris. Mais avant tout ça...
A ces mots, le Corbeau se leva, et tendit la main à Sadie pour qu'elle fasse de même: - Viens, on va aller jusqu'à la fontaine, là bas. Il vaut mieux nettoyer ces mains toutes sales, dit il avec un grand sourire.
Kassidy fut heureuse de la réponse du noiraud. Elle arrivait enfin à se faire un ami et cela lui faisait extrêmement plaisir, d’autant plus que Sadie pourrait en profiter également, elle qui ne connaissait que peu de monde dans cet établissement. Un grand sourire avait illuminé son visage. Puis, voyant le plus vieux se lever et lui tendre sa main, elle fit de même et lui tendit la sienne pour le suivre. Ou plutôt, aller avec lui en sautillant vers la fontaine puisqu’elle n’attendit pas qu’il fut passé devant elle pour rejoindre le point d’eau. Elle lâcha la main du garçon dès l’instant où elle se trouva à portée pour ensuite doucement plonger les siennes dans l’eau. Le froid la piqua et elle n’osa pas frotter ses mains pour mieux se nettoyer.
- Ça pique… Je peux pas frotter.
Suite à ses mots, elle se mit à agiter ses mains dans l’eau, espérant que cela suffirait à les rendre propres et à désinfecter ses petites plaies. Sadie, qui restait consciente, encouragea la petite fille à agir comme une grande, la rassurant quant à la possible douleur qu’elle pourrait ressentir en touchant à ses blessures. « Plus vite tu le feras, plus vite la douleur passera. Et si tu n’y arrives vraiment pas, laisse-moi simplement prendre ta place. Je dois retourner en cours. »
Kassidy tenta alors de frotter doucement ses mains, des larmes grossissant dans ses yeux en ressentant une légère douleur. Elle regarda alors Chris, comme pour l’appeler à l’aide puisqu’elle ne voulait pas repartir tout de suite.
- Ça me fait mal… Comment il faut faire pour plus avoir mal ?
Toute cette situation ne plaisait pas beaucoup à Chris. Il naviguait à vue, en tentant de faire pour le mieux, de ne pas faire de mal à ces petits êtres partageant tous ce même corps fragile. Même si pour cela, il devait mentir. Il n'avait pas l'intention de revoir cette petite. Que ce soit Kassidy, ou Sadie. Il était trop dangereux pour elle, et elle était déjà beaucoup trop instable de base. Grattez une allumette dans une pièce emplie de gaz ou d'essence, et vous obtiendrez un beau feu d'artifices. L'assassin avait pris de nombreuses vies depuis le début de sa jeune vie. Certaines méritées, d'autres moins. Mais depuis qu'il était devenu un fugitif traqué, il cherchait à protéger les êtres faibles, comme Sadie, ou Lily, en restant loin d'eux. Il se savait nocif pour eux. Toxique par nature, de par sa dangerosité et les problèmes qu'il amenait partout avec lui. De ce fait, il était restreint dans ses amitiés, d'une certaine façon. En tant qu'être de l'ombre, il ne s'autorisait pas à fréquenter les êtres fragiles ou purs. C'était une vision étrange des choses, mais c'était la sienne...
Et cette vision se rappela à lui lorsqu'il vit la jeune Kassidy sourire de façon adorable à son mensonge. Le brun lui sourit alors faiblement. Un sourire triste. Un sourire de culpabilisation, et d'adieu avant l'heure, qu'elle ne vit probablement pas, trop contente d'avoir obtenu une réponse affirmative à sa demande. Il l'entraîna ensuite doucement en direction de la fontaine et attendit qu'elle nettoie les plaies de ses mains, debout à environ deux pas d'elle. Mais alors qu'il patientait, il se rendit compte qu'elle semblait hésiter, ne pas y parvenir, comme si elle avait peur. - Il y a un problème, Kassy ? Demanda -t-il alors. La jeune fille se tourna aussitôt vers lui, les yeux embués, avec l'expression d'une enfant. Une expression si innocente qu'elle désarçonna presque le Corbeau. Il soupira, lui sourit doucement pour la réconforter, puis il s'approcha d'elle. Il posa genou à terre, puis: - Bon... ne t'en fais pas, je vais t'aider.
Il connaissait un bon moyen pour nettoyer sa plaie. Il n'était pas très doué avec les enfants. Il n'en avait jamais réellement fréquenté en tant que grand frère. Mais son idée devrait fonctionner. Du moins, il l'espérait... - Mets ta main sous l'eau, lui intima -t-il d'une voix douce. Nous allons... Oh ! Tu as vu ? Lui murmura -t-il soudain en pointant de sa main gauche de l'autre côté de la fontaine, en direction des herbes, et du parc. Il y a un lapin, là bas ! C'était évidemment faux. Mais ce serait suffisant pour attirer l'attention de la petite le temps de nettoyer la plaie lui même en utilisant sa main droite. - Mais si, là bas ! Tu ne le vois pas ? Dès lors qu'il pensa avoir pleinement retenu son attention, il plongea sa main dans l'eau, et passa son pouce sur la plaie de Kassidy pour la nettoyer. Elle ressentirait certainement une petite douleur, mais il fit au plus vite, avant de retirer sa main et de reculer d'un pas. - C'est terminé ! C'est fini, promis ! La plaie est propre, maintenant. C'est bon, tu es sauvée.
The Wiesel Den 
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