AccueilAccueil  Rps et newsRps et news  The Wiesel DenThe Wiesel Den  CalendrierCalendrier  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


Votez pour le forum

Venez participer à la journée d'introduction des clubs ! Nourriture et activités pour tout le monde ~
Forum fermé. Indarë rouvre ses portes à une nouvelle adresse.

Si vous étiez partenaires et que vous souhaitez revenir dans notre liste, vous pouvez :
- Ajouter votre fiche parmi nos partenaires en passant par cette page : https://indare.forumactif.com/h20-
- Changer notre fiche et nos boutons pour les remplacer par ceux-ci : https://indare.forumactif.com/t84-
- Changer le nom du forum en "Petits secrets d'Indarë"

Pour les anciens membres qui souhaiteraient s'inscrire à la V2, c'est par ici → https://indare.forumactif.com/
Pas mal de choses ont changé donc pensez à lire tous les sujets. J'ai aussi listé le plus gros des modifications dans le MP général envoyé pour l'ouverture.


Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Erwin Lamb

Erwin
Invité
Anonymous

Fiche validée
Ven 14 Fév - 1:43
Erwin
Erwin Lamb
Ancien membre
SEXE :
ÂGE : 16 ans
TAILLE / POIDS : 1m68 / 53 kg
CLASSE : 3°1

Erwin Lamb
« The Wolf in Sheep's Clothing»
Surnom(s) : Libre à vous, tant que ce n'est pas insultant ~
Âge : 16 ans.
Date de naissance : 30 mai.

Lieu de naissance : Londres.
Nationalité : Anglaise.
Orientation sexuelle : Il dit aimer les dames.

Année scolaire : Troisième année.
Suivez-vous le programme Gifted ? Oui.
Si oui, dans quel domaine ? Droit.
Date d'entrée à l'ISS : Septembre 2017.

Ce que tu es
Physique

Yeux : Bleus et purs ~
Cheveux : Noirs.
Traits du visage : Souriant, la plupart du temps.
Taille : 1m68.
Poids : 53 kg.
Marques visibles : Aucune.
Vêtements et/ou style : Modeste et sage.
Autre chose ? Une mèche de cheveux rebelle qui a tendance à aller devant ses yeux ?

Caractère

Il y a quelque chose d’étrange chez Erwin Lamb… Elève très studieux et appliqué, il n’en reste pas moins quelqu’un de très accessible et ouvert. Si vous lui demandez de l’aide, il se fera sûrement un plaisir de se montrer utile. Très attentionné et observateur, il est capable de deviner par avance votre humeur et de s’adapter en conséquence… Parfois, c’est comme s’il savait exactement ce dont vous aviez besoin avant même que vous ne lui disiez quoi que ce soit… Il est tellement prévoyant et perfectionniste que ça en devient presque effrayant parfois. En conversation, c’est quelqu’un d’intéressant, qui aime parler avec passion de pâtisseries, d’avocats célèbres, ou même de Dieu… Il semble avoir une confiance en lui à toute épreuve, à tel point qu’il arrive à rassurer et rassembler les autres pour surmonter une épreuve. Toutefois un peu enfantin, les sucreries sont son vilain défaut, et il s’émerveille à chaque fois qu’on lui apprend quelque chose d’un peu extraordinaire. D’une certaine façon, on peut dire qu’il lui reste une certaine innocence : il rougira lorsqu’on parle d’amour, ou encore rira à la blague la plus nulle du monde… Aussi doux qu’un agneau. L’orphelinat chrétien dans lequel il a grandi a bien fait de lui trouver ce nom. Et pourtant, il y a quelque chose d’étrange chez Erwin Lamb.

Une poupée, un jouet entre les mains d’une divinité machiavélique… Parfois, c’est ce qu’il a l’impression d’être. Il y a des temps où il lui semble que son propre corps ne lui appartient pas, que ses émotions trop violentes engloutissent sa raison. Et il déteste cette sensation… Pourtant, impulsif, Erwin n’a pas l’air de l’être… Bien sûr, il fait de son mieux pour le cacher, cacher au public à quel point il hait son hypersensibilité, ses pensées tortueuses et malsaines, la noirceur de cette âme en quête d’une attention insatiable. Alors, pour se détacher de cette impression de n’être qu’une marionnette vide, il s’est créé un masque d’acteur : ce garçon travailleur et agréable qui remplit les attentes de son public. Et rien ne compte plus que maintenir l’illusion. Avec le temps, il a fini par comprendre comment les gens qui l’observent réagissent, comment il arrive à gagner leur confiance, les soulager de leurs maux, ou détruire leur bonheur… Oh qu’est-ce qu’il hait voir le bonheur des autres. Ça le fait souffrir pour une raison qui lui échappe, à un point où ça devient parfois insoutenable… Il ne peut pas s’empêcher de gâcher ces bienheureux, aspirer leur joie, l’engloutir pour se soulager de ce poids irritant. Il le fait sournoisement, glisse quelques remarques blessantes en prétendant ne vouloir que le bien de son interlocuteur, ou alors plaisante sur des sujets épineux en se justifiant par l’humour. Et quand sa victime se lie à lui, qu’il l’a harponnée d’un attachement à sens unique, c’est là qu’il devient le plus monstrueux. Erwin est un illusionniste, et son public est sa marionnette. Et quand l’un d’eux s’aventure un peu trop près de la scène, il y a bien des chances que ses mirages le mènent vers la folie…

Erwin, c’est un être plein de contradictions. Il peut être hypersensible et apathique, attentionné et méprisant, innocent et effroyable… Et pourtant, ne croyez pas qu’il n’est pas honnête. Oh, bien sûr, il est hypocrite, et dissimule ses faiblesses et sa monstruosité avec brio. Et pourtant, Erwin ne voit aucunement sa propre malveillance. Ou plutôt, il ne voit pas pourquoi il devrait s’en soucier. Après tout, qu’est-ce qu’un mensonge ? Pourquoi se culpabiliser à mentir, puisque tout le monde le fait ? Pourquoi se sentir mal face à la manipulation, puisqu’au fond chacun est égoïste ? Subvenir à ses besoins avant tout, n’est-ce pas une normalité ? Il est bien connu que les gens trop généreux se font engloutir par l’avidité des autres… Ne jamais avouer ses erreurs.
Tel est son mantra. Nier tout d’un bloc, rejeter la faute sur les autres, dire que ce sont eux les coupables, ne jamais se requestionner. Non, lui, bienheureux Erwin n’a aucun défaut. Il est un être immaculé, un saint envoyé sur Terre. Après tout, n’est-il pas un fervent croyant de Dieu ? Non, le problème c’est les autres. Les autres et leurs mauvaises intentions dissimulées. Lui n’est qu’une victime de leurs diffamations et de leurs remises en question…

A force des mensonges sur sa prétendue noblesse répétés inlassablement dans sa tête, Erwin a fini par sincèrement croire à sa pureté… Alors, pour mieux se glisser dans son rôle, il se comporte parfois en noble chevalier. C’est pourquoi il se tourne parfois vers les faibles d’esprits, les gens fragiles et complexées. Il aime les aider, les relever de leurs malheurs et se sentir tel un héros sauvant les pauvres gens. Ce n’est peut-être pas pour rien qu’il veut devenir avocat après tout, défendant les causes justes de ce monde… Mais il y a toujours un prix à sa générosité. Vous lui êtes redevable. Retenez-le, gravez-le bien dans votre esprit. Vous êtes sa peluche, son jouet avec qui il aime s’amuser. Il prendra soin de vous presque avec candeur et sincérité, tant que vous lui apportez en retour ce qu’il recherche : la reconnaissance. Mais le jour où vous deviendrez ennuyant, il n’hésitera pas à vous torturer un petit peu avant de vous jeter… Si vous osez aller contre ses attentes, il vous fera comprendre à quel point vous êtes ingrat ; que lui, pauvre samaritain qui s’est démené pour que vous puissiez être quelqu’un, est un sauveur sans qui vous ne seriez rien. Mais surtout, il ne supportera pas de vous voir apprécier trop longtemps au bonheur, quand bien même il en est la cause… Il vous fera subir ses humeurs lunatiques. Un jour, il vous accueillera avec un sourire rayonnant, et vous serez la plus merveilleuse personne du monde. Et quelques instants plus tard, vous découvrirez sa violence enfouie, sa langue toxique qui vous fera comprendre que vous n’êtes qu’un moins que rien… Mais la vérité, c’est qu’il a peur qu’une fois guéri de vos blessures, vous vous échappiez de son emprise, que vous vous envoliez loin de lui et son esprit contradictoire…

Oh, la solitude… Concrètement, ce n’est pas ce qui le fait souffrir. Après tout, comment peut-on se sentir seul quand on est incapable d’aimer autrui ? Non, c’est autre chose qui le plonge dans cet état pathétique… Erwin, malgré sa propre persuasion d’être le plus immaculé des Hommes, est incapable de supporter sa propre présence. Il a besoin des autres, pour s’acharner et se rassurer sur sa propre valeur. Au fond, peut-être que son inconscient sait à quel point il est monstrueux et que ses actions sont malsaines… Ce n’est pas seulement aux autres qu’Erwin est incapable de s’attacher, mais surtout à lui-même. Et pour compenser ce manque d’estime de soi, il se gorge d’illusions, et rabaisse son public en le manipulant à souhait. La marionnette vide qui joue avec d’autres marionnettes… N’est-ce pas un spectacle pitoyable ?


Et ton histoire
Famille
Orphelin aux souvenirs tumultueux, il lui reste pourtant quelques réminiscences vaporeuses :

Père – Stupide et égoïste Père. Pourquoi a-t-il fallu qu’il disparaisse ? Et pourtant, le Père a bâti tout un univers. Il aimait ses enfants plus que tout.

Maman – Oh, Maman… Elle qui ne pouvait plus supporter l’isolement, et qui pourtant ne faisait que s’y enfoncer… Pauvre Maman, seule et désespérée, malade au point de vouloir en crever, avec cet enfant sur les bras qu’elle ne pouvait plus supporter. Maman qui aimait ce garçon pourtant, et qui a tout de même décidé de l’abandonner, de fuir ses responsabilités en partant à l’étranger. Maudite maman qui l’a sûrement oublié, qui protège à la place la progéniture d’un autre amant qui, elle, sera choyée.

Grandes-sœurs – Oubliées, elles aussi. Au moins, elles ont la chance d’avoir une autre mère.

Belle-mère – Evidemment méchante. Comment est-ce qu’une belle-mère pourrait être autrement ?

Grand-mère – Aussi méchante que Belle-mère. Seulement, elle l’était beaucoup plus avec Maman. En espérant qu’elle soit morte aujourd’hui, probablement.

- Maman, c’est mon anniversaire…

Emmitouflée sous d’épaisses couvertures, Maman ne lui répond pas… Maman dort. Elle fait toujours semblant de dormir… Petit Erwin l’observe avec scepticisme avant de soupirer. Il le savait, aujourd’hui encore, elle ne se lèvera pas. La déception se lit sur son jeune visage, et la colère aussi… Encore un peu, et des larmes perleraient dans le coin de ses yeux. Mais les grands garçons ne pleurent pas. C’est Père qui le lui a dit…
Maman est méchante. Maman l’ignore toujours. Maman ne veut pas se lever le matin. Maman est fatiguée et dort. Heureusement qu’Erwin est juste assez grand pour chercher de quoi vivre auprès des passants… Sans quoi, Maman n’aurait aucune raison de rester à la maison.
Maison ? Plutôt un taudis qui laisse s’infiltrer le froid et les cris des voisins…

Une quinte de toux s’élève sous les couettes, trahissant le fait que Maman ne dormait pas vraiment… Il ne voit toujours pas son visage, mais un son faible semble provenir du tas de tissus.

- Erwin ? Va me chercher de l’eau, s’il te plaît…

Il ne reconnait presque pas sa voix… Il se demande même si une personne n’a pas remplacé sa mère… Avant Maman était tellement plus gentille. Au moins, elle faisait attention à lui. Elle le couvrait de cadeaux le jour de son anniversaire…

Erwin est traversé de pensées sombres… Pensées qu’il ne devrait pas avoir à son âge. Il sent ses émotions le tirailler, le faire bouillonner de rage. Les garçons ne pleurent pas.
Il est assez intelligent pour comprendre certaines choses, mais pas assez pour en saisir d’autres. En l’occurrence, il sait à partir de quand tout a changé, depuis quand Maman a été subtilisée pour être remplacée par cette personne qui reste coincée dans ce lit – si bonne à rien…

- Pourquoi est-ce que tu es comme ça, Maman ? Pourquoi est-ce que tu ne bouges pas ? C’est parce que tu me détestes ? Maman, c’est vrai ce qu’elles disaient ? Que tu es une pute ?

La femme se tourne enfin brusquement vers lui et le regarde, horrifiée. Ses traits se déforment sous l’incompréhension et la colère. Mais surtout, son teint est plus pâle que la Mort. Elle ressemble à un fantôme n’ayant pas trouvé le repos. Et cette vision fait peur à petit Erwin. Dans cette pâleur, il revoit le visage blême de Père… Depuis qu’il a eu ce visage-là, elles se sont toutes mises à reprocher des choses à Maman et lui… Petit Erwin ne comprenait qu’à moitié. Elles disaient des mots qui n’étaient pas bien de répéter, parlaient de prostituées, de bâtard… Elles disaient qu’ils n’avaient rien à faire avec le reste de la famille… Pourtant, Erwin aimait tellement s’amuser avec ses sœurs avant… Mais elles leur interdisaient de lui parler, s’étaient même mises à le frapper en le traitant de bon rien… Maman aussi, elles l’insultaient. Peut-être est-ce sa faute si elles les ont obligés à partir de la maison… Et Père… Père qui restait toujours silencieux et pâle… Ces souvenirs sont pour lui terrifiants.

Et malgré tout, il y a toujours cette frustration qui bouillonne en lui. Elle lui tord les tripes, plus forte et plus tenace que tout le reste… En réalité, il préfère nourrir cette rage-là plutôt que de rester tétanisé par la peur.
Maman s’écrie.

- Depuis quand tu dis des choses pareils ?! Non ! C’est faux ! C’est…
- Alors pourquoi est-ce qu’on vit ici ? C’est tout petit, et c’est sale ! Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas rentrer à la maison ? Ils ont de bons repas là-bas, et plein de pièces avec de vrais lits ! Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas…
- Erwin ! Ça suffit ! Je te l’ai déjà dit ! Ton père…

Elle ne finit pas sa phrase. Une violente quinte de toux vient l’interrompre. Par réflexe, elle se retourne du visage de son fils pour tousser dans les draps. Erwin a l’habitude, il pense qu’elle va s’arrêter. Sa crise de frustration continue donc. Pour un enfant de son âge, il est plutôt bavard. Il ne pleure pas, mais ses mots sont plus vénéneux qu’une vipère.

- Est-ce que Père me déteste lui aussi ? Est-ce que je l’ai déçu…? C’est ta faute, Maman ! Tu m’as mal fait ! Père te détestait, donc maintenant il me déteste aussi ! Elles avaient raison…! Pourquoi est-ce que tu es ma Maman… J’en veux une autre !
- Tais… toi…

Elle souffle à peine ces mots entre deux respirations, son visage toujours dissimulé dans les couvertures. Des taches rouges se répandent sur le tissu… Quelque chose ne va pas. Erwin ne voit toujours pas les traits de sa mère, mais il sait que ce qui est en train de se passer est grave. Il tremble tout d’un coup en sentant ce danger qu’il ne comprend pas. Pourquoi est-ce que Maman ne s’arrête pas ? Confus, sa colère se dissipe en un éclair. Il n’y a plus que l’inquiétude, et les larmes qui remontent dans ses yeux tel un raz de marée…
Les grands garçons ne pleurent pas, les grands garçons ne pleurent pas, les grands garçons ne pleurent pas…

Erwin se précipite sur sa mère, mais se fait immédiatement repousser avec violence. Il gémit des excuses, jure d’être sage, la supplie de le pardonner et de ne pas le laisser tout seul comme Père l’a fait avec eux… Mais le rouge continue de teindre les motifs des draps…
Finalement, ses cris et ses pleurs alertent les voisins… Ils éloignent le petit avant de décider d’appeler les urgences. Mais la mère leur hurle de ne pas le faire. Elle les supplie, refuse les soins qu’on veut lui donner, ordonne qu’on l’abandonne à son sort. Dans l’agitation, Erwin entend vaguement quelqu’un murmurer que la pauvre femme ne s’en sortira sûrement pas…

La journée passe, le calme revient…

***

- Viens, mon garçon.

Maman s’est levé aujourd’hui. Il n’y croyait plus, mais quand les premières lueurs d’été ont fait leur retour à Bristol, elle a petit à petit retrouvé ses forces. Maman n’est pas allée à l’hôpital. Par un stratagème mystérieux, elle a réussi à convaincre les voisins de ne pas l’y emmener. Et malgré tout, il faut croire que les miracles se produisent. Maman n’est plus prise par ces quintes de toux, ne colore plus les draps d’écarlate, n’est plus aussi pâle que la neige… Pourtant, Erwin a toujours du mal à distinguer son visage. Ses yeux bleus et purs – comme les siens – le fuient constamment depuis plusieurs jours. Elle les cache sous ses mèches de cheveux à peine coiffées tout en fixant la seule fenêtre de l’appartement avec nervosité. De temps en temps, il la surprend murmurer des choses dans son téléphone, bas, si bas, qu’Erwin se demande souvent si son interlocuteur l’entend. D’ailleurs, est-ce qu’il y en a vraiment un ? Ensuite, elle raccroche, et passe la journée à se ronger les ongles jusqu’au sang. Maman avait de si jolies mains auparavant ; fines, délicates, douces, élégantes… Il la voyait souvent les utiliser pour construire des coiffures élaborées avec habilité, à tel point que parfois Erwin avait l’impression qu’elle était une magicienne. Mais aujourd’hui, on aurait dit qu’elle avait perdu l’usage de ses doigts. Le garçon avait le pressentiment que quelque chose allait arriver. Quelque chose qui ne lui plairait pas… Pourquoi Maman aurait-elle eu l’air si coupable si ça n’avait pas été le cas ?

C’est donc sans surprise qu’il se retrouve ce matin devant cette dame souriante qui lui prend fermement la main pour l’éloigner de sa mère. Maman ne le regarde toujours pas. Ses ongles rongés se plantent comme ils le peuvent dans l’épaisse enveloppe qu’elle tient entre ses mains. Avec réticence, elle finit par tendre l’objet à la dame qui la remercie d’un hochement de tête. Elles sont silencieuses durant leur échange, discrètes. Il y a quelque chose d’illogique dans cette scène. Même Erwin arrive à le percevoir. Et pourtant, il se sent comme… impénétrable…

Le sourire de la dame ne lui fait ni chaud ni froid. Les épaules de Maman tremblent. Il sait – même en ne voyant pas son visage – que ses joues sont inondées de larmes. Et Erwin ne réagit pas. Il pensait se mettre en colère, être triste, ou même simplement déçu, mais rien n’arrive à l’ébranler. Il se laisse docilement entrainer par la dame dont la main lui semble glaciale. Ou peut-être que c’est lui qui a froid, il ne sait pas très bien…

***

- Je suis sœur Denise. Tu vas rester avec moi et les autres enfants de l’orphelinat à partir de maintenant… Comment tu t’appelles, mon enfant ?
- Erwin W…
- Mon petit, quand je te posais cette question, je ne pensais pas à ton nom de famille. Celui-là, tu vas devoir l’oublier… Nous te trouverons un autre nom, ne t’inquiète pas, un très joli… Ou qui sait, peut-être qu’une âme charitable acceptera de te donner le sien si tu arrives à gagner son attention ! Mais plus un mot sur ton passé, tu as bien compris, Erwin ?
- Pourquoi ? Je devrai oublier Maman et Père ?
- Tu as dû souffrir jusqu’à aujourd’hui, pauvre garçon… A l’Orphelinat des Anges, on espère t’offrir une nouvelle vie dans laquelle tu pourras t’épanouir. Ce n’est pas la peine de se souvenir du passé quand il est douloureux. Tu peux l’oublier, tout simplement… Aujourd’hui, tu n’as plus de père ni de mère, mais au moins tu es sous le regard bienveillant de Dieu.

A ces mots, un sourire s’étire sur les lèvres d’Erwin. Il ne sait pas pourquoi ce qu’elle vient de dire l’amuse. Il émet même un petit rire. Il le sait, il le sent… La sœur Denise ne lui dit pas tout… L’épaisse enveloppe que lui a donné sa mère est précieusement conservée dans la poche intérieure de la dame. Qu’est-ce qu’elle contient, exactement ?

- Vous mentez, sœur Denise, ce n’est pas bien…

Et pourtant, il n’en lui en veut pas. Si les adultes peuvent mentir, pourquoi lui n’en a pas le droit ? C’est injuste… Et malgré tout, il se sent comme apaisé. Tout le monde ment. C’est terrifiant, et en même temps un soulagement… Quelques idées saugrenues lui passent par la tête.

- Je ne mens pas, Erwin…
- Mais vous dites pas tout, c’est pareil.

La dame observe silencieusement le garçon et son sourire. Comment l’avait-il percée à jour ? Mais surtout, pourquoi semble-t-il si heureux qu’on ne lui dise pas toute la vérité ? Elle avait imaginé devoir faire face à une autre réaction ; des protestations, des pleurs, mais pas des rires. Puis petit à petit, les lèvres de l’enfant s’affaissent, comme si elles oubliaient leur joie. Ses yeux bleus fixent le sol, une mine à vous fendre le cœur voilant son visage… Sœur Denise pousse un soupir. Elle le savait ; au fond, ce garçon n’en restait pas moins différent des autres.

- J’ai déçu ma mère… Elle s’est débarrassée de moi…
- Non, mon petit… Elle t’a protégé en te remettant ic…
- C’est faux.

Sœur Denise lui jette un regard compatissant. Contester ne servirait à rien. Elle voit à ses poings serrés qu’elle n’arrivera pas à le faire changer d’avis par des mots. Elle pousse un soupir attristé. Il était toujours difficile de voir ces orphelins réaliser qu’ils n’avaient plus rien… Et dire que celui en face d’elle avait traversé tant de mésaventures… Elle caresse doucement les cheveux de l’enfant pour calmer ses tremblements. Celui-ci ne pleure pas. Mais il doit souffrir tout autant.

***

- Je m’appelle Erwin Lamb. Enchanté ! Et toi ?
- Ma… Marina…

Erwin sourit à la fillette aux joues rougissantes. Elle a l’air nerveuse, et quoi de plus normal… Les nouveaux arrivants à l’Orphelinat des Anges sont toujours un peu dans cet état. D’ailleurs, lui ne se souvient plus vraiment comment il s’est comporté lors de sa propre venue… C’était il y a si longtemps, il a presque l’impression d’avoir toujours vécu ici… Presque. Depuis, il faut croire qu’il s’est habitué à cet endroit. Et pourtant, qu’est-ce qu’il aimerait sortir de là parfois…

C’est pourquoi il est toujours intrigué par les nouveaux venus, surtout ceux qui ne sont pas des nourrissons abandonnés par leurs mères à la naissance. Généralement, ceux-là ont des histoires à raconter, et ils apportent avec eux leurs lots de nouveautés. Mais toutes les histoires finissent par devenir ennuyantes… C’est pourquoi Erwin en profite tant qu’il en est encore temps.

Le garçon inspecte Marina. Pour être honnête, il a déjà eu un avant-goût de son histoire, à elle. Néanmoins, les murmures de couloirs des nonnes étaient assez peu détaillés pour que tout cela continue de le rendre curieux. Il constate que les yeux fuyants de son interlocutrice sont cernés, qu’elle a l’air mal à l’aise dans son propre corps, qu’elle tire nerveusement sur ses manches comme si elle ne voulait pas qu’on voit ses bras. Son instinct lui murmure qu’elle cache des blessures, le genre de taillades que l’on s’inflige lorsqu’on est trop malheureux. A cet âge, il faut être réduit à bien bas pour une telle action. Cette fille-là a l’air bien fragile. Elle fait presque pitié à voir avec sa mine morose et fatiguée. Erwin décide d’approfondir son exploration. Il songe à la douce mélodie qu’il entendait avant de venir à sa rencontre.

- Pourquoi tu t’es arrêté de chanter ?
- C’est… J’ai pas envie de faire tomber la pluie… Et puis, c’est la honte…
- Tu as une jolie voix pourtant ! J’aimerais bien l’entendre encore…

Les joues de la petite rosissent. Elle torture ses manches avec confusion. Erwin retient un rire. Elle n’est pas vraiment habituée à ce qu’on la complimente. C’est un peu attendrissant. Il lui fait son sourire le plus encourageant. Dans ces conversations qu’il a surprises, un point l’a intrigué. Il voudrait en savoir plus…

- Hm… Sinon, qu’est-ce que tu aimes faire ? Tu aimes les livres ? Moi je trouve qu’ils sont vraiment passionnants ! On peut y apprendre plein de choses ! Tu trouves pas ?

La fillette baisse les yeux. Ses manches vont définitivement s’abimer si elle continue de les tirer comme ça. Elle balbutie, honteuse :

- Je… Je ne sais pas… lire… J’étais pas à l’école…
- Ah bon, c’est dommage…

Une expression à la fois surprise et désolée se dessine sur le visage d’Erwin. Donc c’est vrai, ce qu’il a entendu… Malgré tout, il sourit soudainement à nouveau, semblant éclairé par l’idée du siècle, alors que celle-ci lui trottait en tête bien avant déjà.

- Alors, ça te dit un marché ? Je t’apprendrai à lire, et tu me feras écouter ta voix !
- Quoi ?

Un peu malgré elle, Marina se fait entrainer par l’enthousiasme d’Erwin. A peine sa proposition faite, il s’attelle déjà à montrer à la fillette un de ses livres de classe pour lui présenter l’alphabet. La petite semble intéressée, même un peu émerveillée par tous ces caractères qui forment des sons et des mots. Erwin ne peut que se féliciter de son idée. Mais il attend déjà de Marina qu’elle remplisse sa part du marché.

Il ne sait pas pourquoi, il pense qu’il aime bien cette fille… Ou non, il aime sa voix. Une jolie voix qui l’a calmé quand il l’a entendue chanter. Comme par enchantement, il avait eu l’impression que ses pensées sombres s’étaient envolées un instant… N’est-ce pas formidable, de si merveilleuses mélodies ? C’est dommage pourtant. La personne à qui elles appartiennent semble avoir traversé bien des tragédies. Erwin doit prendre soin de cette voix-là. Ce serait même encore mieux s’il pouvait la garder rien que pour lui.
Pendant qu’ils apprennent à lire, Erwin parle de tout et de rien. Le plus naturellement du monde, il glisse au milieu de la conversation :

- Tu as de la chance d’être ici, Marina… A l’Orphelinat des Anges, on est nourris, logés, et protégés par le bon Dieu ! Mais il faut quand même que tu fasses attention, tout le monde est pas gentil ici… Certaines sœurs sont des menteuses. Mais ne t’inquiète pas, je peux te dire qui sont les bonnes personnes. Personne ne te fera du mal si tu restes avec moi !

Marina lui jette un regard intrigué, et en même temps un peu effrayé. Elle hoche doucement la tête en guise d’acceptation. Elle ne veut en aucun cas s’attirer des ennuis ici aussi… Erwin lui adresse un sourire chaleureux en voyant sa docilité. Sûrement doit-elle se dire qu’elle a de la chance d’être tombé sur ce garçon gentil et attentionné. Erwin est d’autant plus satisfait. Une nouvelle victime à sauver de l’injustice. Il se sent tel un saint offrant sa bénédiction aux démunis.

***

- Erwin, est-ce que tu es certain de ton choix ?
- Evidemment, sœur Denise. Je veux devenir avocat, pourquoi ce serait une mauvaise chose d’aller dans une école prestigieuse pour cela ? Est-ce parce que je suis orphelin que je dois être privé d’un avenir brillant ?

La dame observe l’adolescent en face d’elle avec un air perplexe. Il a cette expression si familière sur le visage ; ce sourire candide et teinté de charme, le genre à inspirer la tendresse pour mieux céder aux demandes… Sa voix est douce, et pourtant, la dame a l’impression de faire face à une provocation, à des sous-entendus qu’il ne vaudrait mieux pas mentionner trop longtemps.

- Tu connais le problème, mon enfant… L’orphelinat n’a pas les moyens de financer tes études…

A ses mots, le sourire d’Erwin se tord en un rictus. Il rit. Un rire sans joie, empli d’amertume et de cynisme. A ses yeux, tout cela ressemble à une plaisanterie de très mauvais goût. Il essaie de se retenir, de ne pas donner un coup sur le bureau de sœur Denise qui le toise toujours avec cet air sceptique. Peut-être qu’elle pense qu’il a oublié… Mais non, il se souvient très bien de l’enveloppe qu’elle a échangé avec sa mère. Il y avait bien une chose qu’elle pouvait contenir, après tout, pour être si épaisse…
Le ton de la voix du jeune homme change pour devenir plus acerbe et ouvertement agressif. C’est pourtant si inhabituel de lui qui est si doux d’habitude…

- Donc c’est ça, l’excuse pour gâcher mon talent ? Vous avez peur que je réussisse dans la vie et que je retourne à la lumière ?
- De quoi est-ce que tu par…
- J’irai à Londres à un moment de ma vie ou un autre, et vous ne pourrez pas m’en empêcher…
- Erwin… Ce n’est vraiment pas… Tu n’es qu’un orphelin parmi tant d’autres. Rien de plus, tu entends ? Nous ne pouvons pas nous permettre de rassembler plus d’argent pour toi… Il faudra que tu y ailles par tes propres moyens, ça sera sûrement difficile… Et puis pourquoi avocat ? Pourquoi Londres ?

La réponse ne sort pas tout de suite de sa bouche. Après tout, il n’a pas confiance en elle. Pourquoi devrait-il s’ouvrir à elle ? Il sait à quel point elle peut être cupide derrière ses airs de bonne samaritaine. Il décide donc de rester évasif, mais ferme.

- La réponse a vos deux questions est la même. Je veux régler les injustices.

Après quelques secondes, la dame finit par pousser un profond soupir. Comme d’habitude, elle a l’impression qu’elle n’arrivera pas à le convaincre par des mots… Erwin a toujours été un garçon étrange à ses yeux. Face au public, il est une âme charitable et bien éduquée. Mais avec elle, elle sent que le jeune homme est différent. Un jour, il est affectueux et doucereux, et l’autre il devient provocateur et borné. Elle n’arrive pas à savoir si ce garçon l’apprécie ou s’il lui en veut. Ou peut-être n’est-ce que la crise d’adolescence…

- Très bien. Je parlerai aux autres sœurs pour faire une collecte pour toi. Tu devras travailler dur toi aussi. Et ne néglige pas tes prières, c’est compris ? Dieu sera celui qui guidera tes pas lors de cette aventure… J’espère que tu trouveras ta voie dans ce projet.
- Je n’en doute pas… Merci.

Les traits de son visage se détendent peu à peu pour retrouver ce sourire calme et satisfait. Il lui reste encore quelques mois avant de pouvoir prétendre entrer dans la prestigieuse école d’Indarë. Mais pour lui, l’apprentissage a commencé depuis bien longtemps. Il n’a qu’une hâte ; accélérer les mois, montrer au monde à quel point il est doué et faire regretter ceux qui ont douté de ses capacités. Et un jour, peut-être, il reverra les visages de son passé…

***

Enfant… Maudit enfant… Erreur de la Nature, aberration de cet univers… Pourquoi a-t-il fallu qu’il soit aimé de son Créateur ?

C’est la nuit du solstice d’été. En dessous de ces mots injurieux, une berceuse flotte dans l’air tel un écho lointain qu’Erwin arrive à peine à saisir. Deux mélopées se distinguent donc sous les étoiles. La première est douce, voire même un peu naïve… Mais elle est recouverte par les insultes absurdes et perçantes de la deuxième. Hélas, c’est cette-dernière qui parle le plus fort. Erwin aimerait la faire taire, mais il a l’impression d’être muet dans cet univers. Quelque chose entrave sa voix… Non, c’est pire. Il n’a tout simplement pas de corps dans cette dimension-là…
Erwin déteste définitivement ces cauchemars…

Sans Lui, il serait mort. Le monde aurait supprimé cette faute impardonnable… Personne ne veut supporter son existence. Il n’est qu’un incapable.

Il sait que ce n’est qu’un rêve. Ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve démuni de son enveloppe corporelle, à subir les accusations infondées et insupportables de ces murmures incessants… Néanmoins, il y a une différence par rapport aux fois précédentes. Avant, parmi les voix dissimulées dans les ombres dansantes de ce songe, il n’y avait jamais eu de berceuse.
Peut-être que ce chant-là aurait dû l’apaiser, qu’il aurait dû lui calmer l’esprit, de la même façon que les mélodies de Marina arrive si bien à le faire… Mais c’est tout l’inverse qui se produit. S’il avait un corps, Erwin ferait tout son possible pour se rendre sourd. Il veut que tout ce qu’il entend se taise, que ce brouhaha constant et acéré le laisse en paix, qu’il ne reste qu’un monde fait de silence absolu. Hélas il ne peut rien faire. Il a beau être conscient que tout n’est qu’un rêve, il n’arrive pas à s’en emparer pour supprimer ces voix cauchemardesques. Le contrôle lui échappe, et il hait plus que tout être livré à l’imprévisible. Il s’y sent si vulnérable et fragile…
Maudites réminiscences. Et dire qu’il ne peut même pas pleurer pour manifester sa détresse…

Mais même son Créateur a fini par se rendre compte de son incompétence et de sa perfidie. Il n’aura jamais aucune utilité tant qu’il continuera à fouler ces terres. Il n’est qu’un parasite… Un voleur d’avenir.

Une silhouette se dessine dans les ténèbres de la nuit. Il la reconnait immédiatement, mais son esprit refuse d’associer ses souvenirs à cette femme qui vient d’apparaître. Il veut l’ignorer, fermer les yeux… Mais comme toujours, il n’a pas de corps. C’est comme s’il arrivait à percevoir chaque détail de cette présence contre son gré. Celle qui se tient devant lui n’a pourtant rien que l’on pourrait qualifier d’effrayant. La dame semble heureuse. Un sourire doux flotte sur ses lèvres pendant qu’elle pose ses yeux bleus et purs sur le nourrisson qu’elle tient dans ses bras.
Erwin réalise soudain : c’est d’elle que provient la berceuse. Il l’a déjà entendue fredonner cet air apaisant. Elle le lui a chanté auparavant… Mais il sent brusquement une vive douleur lui lacérer le cœur. Etrange. Il pensait ne pas en avoir non plus…

Ce qui lui cause autant de douleur, c’est l’enfant que la femme tient affectueusement contre elle… Cet enfant qui semble tant mériter cet amour maternel… Ce n’est pas lui. Ses yeux ne sont pas bleus.

Hélas, le Créateur n’est plus. Mais cela veut aussi dire que sa création n’a plus lieu d’être. Il doit à présent disparaître… Nous devons le faire disparaître. L’élimination est la seule option.

Pourquoi. Pourquoi devait-il la voir aujourd’hui ? Pourquoi est-ce que son image était venue le hanter tel un fantôme impossible à exorciser ? N’avait-il pas déjà assez souffert de son absence ? Ne pouvait-elle pas se contenter de se faire oublier, de s’évaporer dans les méandres tumultueux de ses souvenirs ? Mais non, il a fallu qu’elle lui réserve un sort pire que sa simple disparition : L’indifférence…

Hélas, s’il sait que c’est un cauchemar, il sait aussi que la vision que lui offre celui-ci n’est pas qu’une illusion. On retrouve des souvenirs dans les rêves. Cette femme qui sourit aujourd’hui avec insouciance, alors que par le passé elle n’était que l’ombre d’elle-même… Il l’a vu autre part que dans le pays des songes. Il la visualise même encore très bien au milieu des rues de Londres, pendant que les rayons du jour illuminaient toujours les toits… Et elle avait l’air si heureuse avec cet enfant dans ses bras…

Il n’est qu’une nuisance. Tous ceux qui pensaient l’aimer le trahissent.

***

Marina inspecte le visage endormi de son ami, inquiète. A peine était-il rentré de sa première visite à Londres qu’il était déjà cloué au lit, brûlant de fièvre et de fatigue. Il n’était pas parti longtemps pourtant. Juste quelques jours pour régler quelques affaires, elle ne savait pas quoi exactement. Et cette courte absence… avait procuré à Marina des sentiments contradictoires.

C’est exactement la même chose qui se produit en ce moment même, alors qu’elle s’est assise à son chevet et veille attentivement sur lui. Pour elle, c’est à la fois une occasion rêvée, et une source intarissable de tourments. Il n’y a rien de plus calme que de l’observer paisiblement dormir… Ses traits détendus lui donnent l’air d’un enfant vulnérable et inoffensif… Mais comment réagira-t-il lorsqu’il se réveillera ? La jeune fille espère simplement qu’il sera satisfait d’elle, qu’elle aura rempli ses attentes, qu’elle aura droit à ses éloges… Dans le cas contraire…

Les traits du jeune homme se déforment dans son sommeil. Il s’agite, gémit des mots que Marina ne comprend pas, tremble en ayant l’air d’être frigorifié. La jeune fille sent son cœur rater un battement. Ce n’est pas bon signe… Par quel moyen peut-elle l’apaiser ? Elle essaie de réfléchir à ce qu’elle pourrait faire pour le soulager… Elle ne veut en aucun cas qu’il se réveille dans une humeur massacrante.
Sa main passe rapidement sur son front et ses cheveux. Il est encore fiévreux…

Une mélodie s’élève alors dans l’air. Marina chante. Ses chansons ont toujours eu don de le rassurer… Elle espère voir ses traits se détendre, redevenir calmes dans un sommeil apaisé. Mais Erwin ne cesse de s’agiter. Est-ce une illusion, ou des larmes sont en train de perler dans le coin de ses yeux ? Les gémissements continuent.

- Silence…

La jeune fille tremble légèrement en l’entendant grommeler ces mots. Elle réalise soudain que c’est trop tard, qu’il s’est éveillé alors qu’il était encore dans un cauchemar… Toujours à moitié dans le pays des songes néanmoins, elle espère une dernière fois le calmer avant qu’il ne reprenne pleinement conscience.

- Tout va bien, Erwin ? Tu as besoin de quelque chose ?
- Ferme-la.

Ses yeux bleus et purs s’ouvrent alors sur le véritable monde. Erwin retrouve la sensation de son corps, sa voix enrouée, la fatigue… La maladie le rend faible, et il déteste cette vulnérabilité. Pourquoi est-ce que Marina devait être présente dans ses moments de fragilité ? Il se détourne de sa vue qui le dégoûte, un sentiment de rancœur s’insinuant en lui… Cette fille est bien la dernière personne qu’il veut voir aujourd’hui. Surtout après les dernières découvertes qu’il a faites sur elle…

- Va-t’en…

Mais Marina, pauvre idiote qu’elle est, ne s’exécute pas tant qu’il en est encore temps. Bien sûr, elle s’inquiète pour lui. Quand bien même il peut parfois se montrer odieux, il est celui qui a pris soin d’elle à son arrivée. Il l’a déjà aidée, et elle est certaine qu’il lui reste une part de bonté ; que ce masque bienveillant qu’il montre au public n’est pas totalement factice, qu’il est juste un être ayant ses propres défauts et maladresses, qu’au fond de lui-même, il l’aime… Ridicule espoir.

- Ne t’inquiète pas, Erwin, tu vas aller mieux… J’ai amené des médicaments, je prendrai soin de toi jusqu’à ce que tu guérisses…
- Qui a dit que je voulais de tes soins ?

Sa voix est plus glaciale que le plus froid des hivers, ses yeux plus assassins que la peste. Comment Marina peut-elle se permettre de le prendre en pitié de cette manière ? Pour Erwin, c’est humiliant. Ne peut-elle pas simplement se contenter de suivre docilement et efficacement ses attentes ? Pourquoi est-ce qu’elle n’arrête pas de faire des choses qui l’enrage ? Pourquoi faut-il qu’elle le trahisse, elle aussi ? C’est intolérable. Il se redresse pour lui faire face. Il ne peut pas la laisser impunie.

- Et pitié, arrête de chanter. Je ne sais pas ce que tu as fait à ta voix, mais elle est insupportable ces derniers temps. Ce n’est pas la peine d’ouvrir la bouche si c’est pour en sortir des choses aussi atroces. Tu ne sais plus chanter, alors tais-toi.

Ces mots ne sont pas de simples insultes. Marina se sent vaciller, perdre l’équilibre en entendant ces phrases provenant de son ami. Sa voix… Une des seules choses qu’Erwin avait sincèrement complimenté à propos d’elle, un élément de son être qu’elle avait fini par aimer au point d’en être fière grâce à lui… Il venait de la piétiner sans aucune pitié. La jeune fille a l’impression de se craqueler, qu’un coup de poignard a été enfoncé dans son cœur. Tout son corps tremble.

Pathétique.

Les yeux de glace d’Erwin dardent son amie avec mépris. Heureusement que lui vaut mieux que cette pauvre fille qui se brise à la moindre critique. Et il n’a pas fini de la détruire. En voyant les larmes rouler sur les joues de son interlocutrice, un sentiment inexplicable s’empare d’Erwin… Il ne comprend pas exactement pourquoi, mais la voir souffrir le fait se sentir… mieux… Comme si sa souffrance apaisait la sienne, qu’elle la rendait moins misérable… Il ne saisit pas les rouages de ce phénomène, mais il ne voit pas non plus pourquoi il devrait se restreindre à en user… De toute manière, Marina mérite cette douleur plus que lui.
Sourire cynique aux lèvres, son ton acerbe continue de cracher :

- Oh arrête de pleurer, je suis celui qui souffre ici ! Et tu devrais être heureuse en ce moment, non ? Je devrais même te féliciter ! Félicitation, Marina ! Tu as réussi à inspirer assez la pitié à quelqu’un pour qu’il accepte de t’abriter sous son toit !
- Comment tu…

Les yeux de la jeune fille s’arrondissent. Erwin n’est pas censé être au courant. Elle le lui a caché justement parce qu’elle savait que ça allait le mettre en colère. Elle ne voulait pas perdre son amitié à cause d’une adoption qui n’était même pas encore confirmée…
Et pourtant, Erwin l’a su. Au fond de lui-même, il a toujours peur qu’elle s’éloigne, qu’elle lui échappe en reconnaissant qu’elle n’a pas besoin de lui. Il la surveille dans l’ombre. Tel un garde invisible, il vérifie qu’elle n’ait aucune chance de trahison. Et pourtant, elle a tout de même à trouver une échappatoire. Il ne peut pas lui pardonner.
Il saisit brusquement le bras de la jeune fille, soulevant sa manche qui cache ses cicatrices…

- Ça ne peut être que la pitié qui a pu causer cette compassion pour toi, pauvre Marina… Malheureusement, ils finiront aussi par découvrir à quel point tu es une incapable… Tu ne pourras pas cacher ces marques hideuses qui couvrent tes bras éternellement, tu sais… Ils finiront par voir à quel point tu es faible ! Je te connais mieux que personne… Mais je ne pensais pas que tu oserais me trahir en me laissant seul ici. Tu serais prête à abandonner ton meilleur ami pour des gens que tu ne connais pas ? Cette trahison en vaut vraiment la peine, Marina ? Ils ne t’aimeront jamais, tu le sais ! Ou alors, tu veux simplement me faire du mal ? C’est ça ton but ? Avoue-le ! Je ne pensais pas que tu pouvais être une connasse à ce point !
- A-Arrête !!! Non ! C’est faux ! C’est pas…
- VOUS DITES TOUTES LA MÊME CHOSE !

Il n’a pas pu calmer sa colère. Il la sent déborder, faire tambouriner ses tempes, resserrer ses poings. Hélas, il n’est pas en état pour se laisser emporter par ses émotions. Sa maladie le rattrape, et la fièvre lui monte à la tête en même temps qu’une quinte de toux l’étouffe. Marina en profite pour se libérer de son emprise et s’échapper de la salle. Se sentant trop faible pour lui ordonner de revenir, Erwin se laisse écrouler sur son lit, soudain épuisé. Il ne tarde pas à se laisser emporter par la fatigue.


A son réveil, Marina n’est plus là. Le temps de sa guérison, Erwin s’enrage contre sa trahison. Et au milieu de sa rancune, il se surprend à sangloter tel un enfant… Au fond, peut-être sait-il qu’il est plus pathétique que son amie disparue.
Mais à quoi bon se lamenter. Le temps que le mois de juillet commence, il oublie cette fille et sa voix enchanteresse. Tout cela n’en vaut pas peine. Un avenir brillant l’attend. A Londres, il ne la verrait plus de toute façon.


Derrière l'écran
Prénom/Pseudo : Kawaii Potato ! J'en ai d'autres, mais bon x)
Age : 20 ans, bientôt 21 TwT
Tu nous viens d'où ? : Je vous avais dans mes favoris depuis un moment, mais un certain Viktor m'a décidée à m'inscrire >w>
Un commentaire ? : Vive les pommes de terre.

Revenir en haut Aller en bas
Erwin
Invité
Anonymous

Fiche validée
Mer 19 Fév - 4:16
Erwin
Erwin Lamb
Ancien membre
SEXE :
ÂGE : 16 ans
TAILLE / POIDS : 1m68 / 53 kg
CLASSE : 3°1
Erm, du coup voilà, j'ai fini ! Navrée pour cette longue histoire owo

En espérant que ce soit assez fluide pour que vous vous ennuyez pas en lisant tout ça TwT

Dites-le-moi si y'a un problème ou quoi que ce soit !
Revenir en haut Aller en bas
Martel Vint Svent
PNJ |:| Directrice
Martel Vint Svent
Sexe : Femme
Identité de genre : Féminin
Orientation sexuelle : Pansexuelle
Messages : 2534
Age : 42
Taille / Poids : 1m73 / 68kg
Né(e) le : 12/09/1981
Date d'inscription : 12/11/2016
Pays d'origine : Allemagne
Nationalité : Britannique (origine Allemande)
Famille : Trois enfants : Zack et Scarlett (05/17) et Aydan (09/20)
Situation amoureuse : Mariée à Erik Vint Svent
Personnage sur l'avatar : C.C. de Code Geass
Doubles comptes : Alix, Roxanna, Jesse, Nick/Ellia, Chelsea
https://indare-division.forumactif.com/t74-indare-com-site-offici https://indare-division.forumactif.com/t24-pnj-martel-ed-ruecus https://indare-division.forumactif.com/t2283- https://indare-division.forumactif.com/t2140-trophees-de-martel

Fiche validée
Mer 19 Fév - 12:00
Martel Vint Svent
Bienvenue dans le programme pour jeunes talentueux Gifted,
Vous intégrez la section Droit, et pourrez choisir entre suivre les cours spécialisés dans l'enceinte de l'école (Gifted-In) ou dans une école précise en ville (Gifted-Out). Sachez que dans tous les cas, vos cours d'une heure seront dispensés à l'ISS.

Il te reste à :
Remplir ton profil
T'enregistrer dans les listings
Et tu peux dès à présent :
Demander un rp, un lieu ou un club
Rejoindre un club
Ouvrir une fiche de relations / récap rps
Ouvrir ton dossier scolaire si tu as des choses à y mettre
Créer un site internet, téléphone, etc

Nous espérons que vous vous plairez dans vos études et que notre école saura correspondre à vos attentes,
Martel Vint Svent, directrice de l'ISS
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Fiche validée
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» Récap RP : Erwin Lamb
» Dossier S725 - Erwin Lamb

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Institution Indarë :: Hors-jeu :: Archives :: Anciennes présentations-
Sauter vers: