[2020] Surprise, surprise

Les vraies vacances ont débuté. Le voyage s'est plutôt bien passé même si certains n'étaient pas très tranquilles durant le vol et le voyage en bus. De mon côté je n'ai pas eu d'hallucination – enfin je ne crois pas – alors je suis plutôt contente. Lorsqu'on nous a montré les chambres qu'on aurait, j'ai été soulagée de voir que je serais seule. Si je suis encore en résidence surveillée à l'Institution, ce n'est pas sans raison. Ils ont dû prendre en compte ce point en attribuant nos chambres.

Durant les deux premiers jours je suis restée cloîtrée à l'intérieur. Mes passe-temps ont été la lecture, la musique, des tentatives de dessins, des jeux, les appels à ma famille et le chat avec Austin qui a  dû rester à Londres. J'ai fini par sortir le troisième jour et me rendre à la plage. Juste pour donner une preuve que je ne suis pas restée tout le temps l'intérieur, je me suis prise en photo en bikini sur la plage et j'ai envoyé à Austin. Aussi à mon père vu que c'est lui en particulier qui voulait que je sorte un peu et que je profite du soleil.

Durant les jours suivants, il y a en a eu où j'ai préféré rester encore à l'intérieur. Le seul moment où je suis ressortie, c'est durant le cinquième jour à la demande d'Austin cette fois. J'ai eu le malheur de lui dire que j'ai racheté un nouveau maillot de bain. L'autre s'est pété, je cherche encore comment c'est arrivé. Il devait être trop usé j'imagine. Toujours est-il qu'à cause de ça, Austin a voulu voir à quoi ressemble le nouveau et évidemment, c'est moins intéressant pour lui s'il n'est pas directement porté par moi-même. Je lui ai donc envoyé la photo du nouveau bikini en tout innocence.

Le sixième jour, j'ai eu droit à une sacrée surprise. Je parlais avec Austin et je comptais rester peinarde dans ma chambre. Sauf que je suis une andouille, tout le monde le sait ce n'est pas un secret. Du coup quand Austin m'a convaincue d'aller à la plage, j'y suis allée. Je croyais qu'il voudrait juste que je reprenne une photo – comme si j'étais une mannequin – ou que je fasse une vidéo à la con ou je ne sais quoi d'autre. Je ne m'attendais pas du tout à la suite.

Arrivée sur la plage, encore vêtue d'une robe et de mon bikini en dessous même s'il ne me sert que pour bronzer. Il n'est pas question pour moi d'aller dans l'eau. En marchant parmi les divers vacanciers, je finis par apercevoir une silhouette qui m'est familière. Plus je m'approche, plus je distingue qui est cette personne et plus j'ai du mal à y croire. J'en viens même à demander à une inconnue si elle voit elle aussi cette personne. C'est le cas. Je me mets alors à courir puis je saute littéralement sur lui. Sur Austin. Je m'accroche à lui tel un koala. Je ne pensais pas le voir ici, il ne m'a rien dit et pourtant, il est là. Ca me fait vraiment plaisir. Surtout que même si je n'ai rien dit et que c'est quand même en partie de ma faute, je me sentais seule.

- T'es arrivé depuis quand ?! Pourquoi tu m'as pas dit que tu venais ? Tu restes combien de temps ? Longtemps ?

Un bombardement de questions dès le départ mais il commence à avoir l'habitude. Quand je suis lancée, ça part souvent loin. Et pendant que je commence l'inondation de questions, je reste accrochée à lui tel un koala sur son arbre. Il ne peut pas se plaindre, je suis plutôt légère malgré tout ce que je peux manger. Quoiqu'en ce moment je mange moins. Mon appétit est « légèrement » parti. Enfin là n'est pasle sujet.

Austin a vraiment le don de me faire les surprises les plus diverses et variées. Quand il m'a demandée de sortir avec lui, c'en était déjà une. Quand il a accepté de venir au repas de famille, c'en était une autre. Puis à Halloween aussi il m'a fait une petite surprise. Et je pourrais en faire toute une liste. Cette fois la surprise, c'est sa venue en France. Moi je croyais que les selfies qu'il demandait, c'était juste pour me mater comme le pervers qu'il est. Ben non. C'était juste une diversion de traître ! En fait il m'attendait à la plage.

Quand je l'ai vu, je me suis précipitée sur lui pour lui sauter dessus comme un koala s'accroche à son arbre. Il ne reste que deux jours avant qu'on reparte, j'aurais pu attendre jusque-là pour le voir mais...ça fait du bien de pouvoir le faire plus tôt. Ca me remonte en plus le moral. À peine me suis-je accrochée à lui telle une sangsue assoiffée, que je le bombarde déjà de plusieurs questions. C'est de sa faute. Il m'a pas prévenue qu'il venait alors je me venge avec mes questions.

Au moins j'ai pu le faire rire. Enfin...je lui ai juste donné une occasion supplémentaire pour se foutre de ma gueule. Il le fait tout le temps. Mais j'ai aussi droit à un câlin et ça, j'aime beaucoup. Il reste donc une semaine ? Mais...Zut... Avec l'institution on ne reste encore que trois petits jours. J'imagine que je peux quand même rester plus longtemps mais ce sera à mes frais. Et aussi plus risqué pour le vol du retour... Je n'ai certes pas eu d'hallucination durant le premier voyage en avion mais j'étais menottée. Peut-être que ça a joué un rôle vu que ça me rassurait de savoir que je ne pourrais pas faire de dégâts.

- Oh ! Nous on ne restait que huit jours. Enfin maintenant il ne nous reste que deux jours. Si j'veux rester, faut que j'en parle aux surveillants. Par contre j'pense que ce sera à mes frais mais ça serait dommage que tu rentres plus tôt juste parce que j'suis censée rentrer dans deux jours.

Quoiqu'un détail me vient en tête. Même si je finis le voyage à mes frais...c'est pas sûr que je puisse payer ne serait-ce que l'hôtel. Aaaaaaaah ! Mais pourquoi je pense à ce genre de détail seulement APRES avoir proposé un truc ?!!! Il y a des moments, comme maintenant, où je me déteste beaucoup.

Mes pensées sont rapidement déviées sur un tout autre sujet. Je sens de vilaines mains baladeuses qui me tripotent les fesses. Et Austin me pose une question remplie de sous-entendus cochons. C'est un pervers alors avec lui, quand il me dit un truc, le plus souvent je dois penser au sens vicieux de la chose. Surtout quand il me pelote et qu'il devient mielleux. Dès qu'il le fait, c'est toujours louche. Parfois ça veut seulement dire qu'il prépare un coup foireux, mais le plus souvent c'est qu'il a une idée derrière la tête et que ça implique de la nudité.

- Est-ce que monsieur ne préférerait pas plutôt d'abord profiter du sable un moment et ensuite transpirer comme un phoque dans la chambre ?

J'ai un peu la flemme de repartir pour revenir, je l'avoue. Et j'ai aussi une petite envie de le torturer parce que je sais qu'il est impatient. Il ne va jamais tenir toute une journée sur la plage – et moi non plus en fait – et il va vouloir tout faire pour me convaincre de rentrer. Ca va être drôle. Dommage pour lui, à force d'avoir grandi avec un frère qui aime me faire tourner en bourrique, et de côtoyer Austin qui est un sadique notoire, j'apprends plein de techniques pour les embêter.

- Tu me verrais en bikini et j'ai envie d'une glace en plus. T'es d'accord ? Allez, s't'euplaîîîîîîît !

Tout en le suppliant, j'affiche une fausse moue de chiot battu.Une petite bouille adorable pour qu'il craque. Je veux le torturer un peu et je veux ma glace !

Je repose doucement pieds à terre et retire mes sandales, retrouvant l'agréable sensation du sable sous mes petits petons. C'est un peu chaud mais c'est supportable. Je tiens donc mes chaussures dans une main et de l'autre, je kidnappe celle d'Austin en souriant. Je l'embarque ensuite en direction d'un marchand de glace sans lui laisser le choix.

- Allez viens, ça nous rafraîchira !