Pas besoin d'aide ... Peut-être que oui finalement.

04 Mai
2017

Pas besoin d'aide...

Sébastien Nadeau

Je ne m'attendais tellement pas à ce qu'il tombe que ça m'a presque réveillée. Je suis restée là à le fixer avec des yeux surpris pendant bien cinq minutes avant qu'il ne décide finalement de se relever et que mon cerveau reconnecte les fils. Ah, il avait glissé sur quelque chose par terre. Je n'ai pas assez d'empathie pour avoir mal pour lui mais si j'en crois mes potes mecs, il a dû bien souffrir. Même ralentie par le sommeil, j'arrive à avoir une moue compatissante. Décidément, c'est pas son jour. C'est peut-être lui qui devrait se planquer sous sa couette et ne plus en sortir avant demain matin.

- Ok ... La, c'est bon, presque .. Il doit y avoir un crayon et un papier quelque part.

Bon, ok, il me fait un peu de la peine à s’échiner comme ça contre sa malchance de jour. Je suis pas très émotions, surtout quand je suis fatiguée, mais quand même. Je finis par lui sourire doucement.

- T'embête pas, passe-moi juste ton portable, je vais m'enregistrer dedans directement.

Pourquoi s'embêter avec un papier, surtout que me connaissant je l'aurais perdu dans moins de cinq minutes ? Au moins, une fois enregistré ça le reste et même mon combo mémoire de poisson rouge + inattention ne pourra pas le faire disparaître. C'est ça qui est magique avec les machines, je plains les gens comme moi quand on avait pas encore inventé tous ces gadgets.

- Voilà, comme ça t'as mon numéro. Dis-moi juste le tiens que je l'enregistre.

Je note le numéro en étouffant un bâillement. J'ai vraiment trop tiré sur les limites de résistances de mon corps en restant éveillée toute la journée avec toute cette fatigue, c'est limite si je suis pas sur le point de m'écrouler. Et il faut encore que je tienne jusqu'à ma chambre.

- Je vais aller me coucher, moi... Tu devrais faire pareil, t'as l'air d'avoir la poisse aujourd'hui et les jours comme ça il vaut mieux rester couché.

Je lui souris en rangeant mon téléphone dans ma poche et le salue d'un signe de la main avant de sortir de l'infirmerie, après avoir jeté un regard à travers la porte pour être sûre que personne ne m'engueulerait pour être là à cette heure. mais il n'y a personne dans le couloir, alors je peux rentrer tranquille. Et dormir tranquille.