À droite, l'école et ses élèves normaux, comme tout le monde.À gauche, le centre de redressement pour jeunes dangereux.Maintenant réunis, pour le pire.
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Les actions définies et anticipées de chaque personnage dans la totalité de ce RP ont été mûrement réfléchies et consenties par les deux partis
Je me réveillai une nouvelle fois en sursaut, la respiration haletante et l’impression d’être fiévreux. C’était la troisième fois cette nuit que je cauchemardais. Je n’en pouvais plus… En me tournant vers le réveil, je me dis que, vu l’heure, ce n’était plus la peine d’essayer de me rendormir. Janna allait bientôt se réveiller. Las, je sortis du lit puis de la chambre. Je commençai par aller me débarbouiller à la salle de bain avant de m’habiller. Je me fis couler un café tout en grignotant un des biscuits de Janna. Après avoir vidé ma tasse, me sentant ainsi un peu plus réveillé, je préparai le petit déjeuner pour ma fille et ouvris les volets de l’appartement. En ce dimanche 27 Septembre, il faisait frais mais l’air était agréable. Une belle journée s’annonçait. La petite fille me rejoignit alors que je tirais la couette sur mon lit. Un bonjour ensommeillé, un câlin et un bisou, et je l’accompagnai à la cuisine pour manger.
- Gut geschlafen* ?demandai-je en versant le lait dans ses céréales.
Elle acquiesça en se frottant les yeux. Bon. Je ne l’avais pas entendue, elle ne devait pas avoir fait de cauchemars. Tant mieux. Au moins, elle gérait ses nuits mieux que moi… Après le petit déjeuner, je lui donnai ses habits et la laissai jouer dans sa chambre. Mercredi, nous n’avions pas pu aller au cimetière après la virée au parc. Janna s’amusait tellement bien avec ses amis qu’elle avait voulu rester plus longtemps. Mais elle culpabilisa bien vite de ne pas pouvoir rendre visite à sa mère. Je la rassurai en lui disant que nous n’étions pas forcés de nous y rendre automatiquement le mercredi, que ça pouvait attendre, qu’au final, nous y allions quand nous en avions besoin et envie. Je lui avais donc proposé dimanche ou la semaine d’après. Elle avait donc choisi aujourd’hui.
- Schatz, tu viens ?appelai-je en ouvrant la porte de sa chambre.
Elle jouait avec ses peluches.
- C’est l’heure. - Oui !
Elle rangea rapidement ses affaires et nous nous préparâmes à sortir. Le bouquet de fleurs se trouvait sur le meuble de l’entrée. Je l’avais acheté hier matin après mon travail à l’université.
- Je peux le porter ?proposa Janna en tendant ses mains en l’air. - Oui mais tu fais attention.
Je le lui donnai. Nous quittâmes l’appartement et nous rendîmes au cimetière à pieds. Il fallait marcher un peu mais comme il faisait beau, nous n’avions pas de raison de prendre la voiture. Autant profiter du beau temps avant qu’il ne fasse trop froid.
- Papa regarde !fit Janna à mi-chemin.
De l’autre côté de la rue, une dizaine de marchands derrière leurs étalages vendaient leurs produits fait main. Il y avait plein de babioles de toutes les couleurs, des tissus, des sacs, des jouets, des bijoux, des tableaux…
- La maîtresse, elle a un sac comme ça,dit-elle en me montrant un joli panier brodé de fleurs.Dedans elle met sa boîte repas.
Je me contentai de lui répondre que je trouvais le panier joli. Elle confirma joyeusement et passa à autre chose. Elle me raconta encore son mercredi après-midi au parc. Je l’écoutai, un sourire en coin, toujours heureux de la voir aussi rayonnante et pleine de vie. Nous arrivâmes au cimetière. Comme d’habitude, je laissai Janna passer en premier, le pas plus pressé par l’impatience. Elle déposa d’abord le bouquet dans le vase qui se trouvait devant la tombe, près de la photo de Mary. Puis elle vérifia que le sol n’était pas mouillé et s’assit en tailleur. Je m’installai à côté d’elle, dans la même position. Commença alors le petit rituel. Janna salua d’abord sa mère, je la saluai aussi. La petite fille narra ses aventures de la semaine, raconta comment se passait l’école. Pour ma part, je ne dis pas grand-chose, assurai seulement que mon travail se passait bien.
___________________________ *Gut geschlafen ? Bien dormi ?
Haku & Meyer27/09/20 Une rencontre inattendueLe dimanche était un jour que j’appréciais toujours, j’avais le temps de dormir, de me reposer un peu de la semaine qui était passée. Généralement réveillé aux alentours de cinq heures du matin ou au plus tard six heures et demi. Je n’ai jamais compris pourquoi le week en particulier je dormais plus longtemps que durant le reste de la semaine. Bon… En attendant je devais me lever sinon la cafétéria allait fermer et j’avais besoin d’un peu de sucre dans le sang. Je n’allais pas manger bien que mon corps le demande, je ne me sentais pas du tout d’ingérer quelque chose autre que du liquide, ce serait un petit verre de jus d’orange. Je m’habille non pas en kimono mais avec un jean’s et un t-shirt bien qu’il soit trop large pour moi alors qu’il est à une taille normal. Je sais qu’on me dit que je suis trop maigre mais… Pas pour moi, je me sens gros, je me sens tellement ainsi que j’en oublie même de manger parfois quitte à faire un malaise dans le fond je m’en fous je veux juste ne pas prendre de poids. Enfin que j’arrive à la cafétéria un peu avant qu’elle ferme pour prendre un verre de jus de fruit que je bois en vitesse et pars quelques minutes plus tard après avoir rangé le verre. Je sors ainsi du lycée pour aller me balader en ville comme tous les samedi avec l’un de mes carnets d’écriture dans mon sac à dos. Je quitte donc l’établissement tranquillement après tout pourquoi me presser n’est-ce pas? Première étape, le parc à côté de l’académie c’est mon petit rituel,, aller au parc en premier puis aller me poser dans un café pour continuer d’écrire. En ce moment je me sens bien donc je n’ai pas grand chose à écrire je dois bien l’avouer. Je me pose donc dans l’herbe du parc pour regarder le ciel clair cependant, heureusement que j’ai un sweat parce qu’il ne fait pas si chaud que ça malgré le soleil. Bof… Après tout nous sommes en septembre, fin septembre même. Ça passe si vite!
Je ferme les yeux et profite des rayons du soleil qui me réchauffent un peu, je suis bien là, de plus je n’entends pas sa voix. Pas de Aku à l’horizon, ça fait du bien, il doit être en état de sommeil, comme j’appelle ça. Pour moi c’est comme lorsqu’il prend ma place, je suis bloqué dans une partie de mon cerveau parfois c’est ce qui lui arrive, peut être parce qu’il en a marre de parler pour rien? NON! Il ne faut pas que je pense à ça! C’est un coup à le réveiller, j’ouvre les yeux brusquement et m’attends à l’entendre dans les secondes qui suivent, pourtant, rien… C’est vraiment rare, je suppose qu’il ne faut vraiment pas que j’y pense! BON sur ce que vais-je pouvoir faire? Un petit chocolat chaud dans un café peut être? J’ai encore besoin de sucre mais j’ai envie de vomir rien qu’en pensant à de la nourriture, je me lève donc pour partir du parc, rangeant mon carnet dans mon sac. Je me mets donc en route doucement, le temps commençant à se couvrir heureusement qu’arrivé à l’automne je mets toujours un parapluie dans mon sac! Je me dirige vers un café et passant devant un cimetière je vois deux silhouette qui ne me sont pas inconnues. C’est Meyer et sa petit et adorable fille. Je me demande bien à qui il rendait visite bien que je me refusais à croire que ce soit pour rendre visite à sa femme. Je ne le savais pas je ne pouvais pas m’avancer bref je secoue la tête et les vois sortir.
« Bonjour Meyer. » Je m’accroupis et reprends. « Coucou ma puce! »
Nous nous procurâmes un arrosoir près du local du gardien pour mettre un peu d’eau aux plantes qui décoraient la tombe. J’avais envie de dire à Mary qu’elle me manquait, que j’avais du mal à gérer sans elle, que je me sentais parfois perdu. Mais pas devant Janna. Je me contentais de « discuter » avec ma défunte épouse quand je me retrouvais seul, notamment avant de me coucher. Allongé sur le lit, je regardais le plafond en parlant tout seul, comme si j’espérais avoir des réponses ou un signe. Au moins, ça me faisait du bien de m’exprimer… Nous restâmes encore une bonne dizaine de minutes. Janna chanta la chanson qu’elle apprenait en ce moment à l’école. Elle ne la connaissait pas encore très bien et moi non plus, donc impossible de l’aider.
- C’est pas grave, tu lui chanteras en entier la prochaine fois,déclarai-je en lui ébouriffant les cheveux.
Elle se recoiffa comme elle put, un peu déçue.
- Je t’aiderai,ajoutai-je pour lui redonner le sourire.
Cela fonctionna. Soulagé, je l’embrassai sur le front. Je regardai la photo de Mary, soupirai. Il était temps de rentrer. Nous dîmes au revoir et nous dirigeâmes vers la sortie.
- Bonjour Meyer !
Haku venait vers nous, tout sourire. Habillé d’un simple jean et d’un tee-shirt, il portait un sac à dos que ses longs cheveux recouvrirent quand il s’accroupit devant Janna.
- Coucou ma puce ! - Coucou Haku !répondit-elle contente en se jetant sur lui.
Elle le serra quelques secondes dans ses bras et recula de nouveau vers moi.
- Bonjour Haku,fis-je tandis qu’il se redressait.Tu passes un bon dimanche ? Qu’est-ce qui t’amène par ici ?
Haku & Meyer27/09/20 Une rencontre inattendueS’il y a bien des personnes que je ne pensais pas rencontrer durant ma journée c'était bien Meyer et sa fille. Enfin, c’était les deux seuls personnes à qui je faisais attention depuis mercredi dernier. C’est bizarre tout de même que l’on se croise aussi souvent m’enfin ce doit être un hasard, je me fais trop d’idées sur le destin. J’y crois mais qu’importe. je restais donc là devant la grille du cimetière comme un idiot, pourquoi? Peut être que dans le fond je voulais rester avec eux? Je ne sais pas trop… En tout cas, ce n’était pas très poli de ma part étant donné qu’il se recueillait sur une tombe de quelqu’un d’important pour eux et moi j’allais les déranger… Cependant lorsqu’ils passèrent l’église de ce lieu j’abordais Meyer avec un sourire puis m'accroupit pour Janna qui me serra dans ses bras. Je ne m’y attendais “presque” pas. Après tout elle avait été câline la dernière fois lorsque j’avais arrêté de jouer mais ça me faisait bizarre. En tout cas j’aimais beaucoup cette petite fille à la bouille d’ange.
*Moi je l’aime pas c’est qu’une sale mioche*
Je secouais la tête pour chasser la voix de Aku qui avait retenti dans ma tête et me redressait en remettant bien mes deux mèches de devant attaché dans le bas par un chouchou. Je pris ensuite la parole suite à la question de l’homme.
« Hé bien… Je suis un résident permanent de l’établissement, je ne rentre chez moi ni le week end ni pour les vacances. Je ne peux pas voir ma mère aujourd’hui parce qu’elle est au Japon pour un mois et les dortoirs sont fermés donc je me balade… Et vous que faites vous? Ça vous dit un café? »
Je leurs souris et reprends ma route après leur réponse. J’avais vraiment hâte de me boire un petit chocolat chaud et puis avec le temps qui se trouve nous serons mieux dans un bar ou un café pour rester au chaud et pour papoter un peu plus tranquillement. Je marchais donc en direction d’un bar au hasard dans le quartier le plus proche du cimetière. Je connaissais bien le coin mais je n’aimais pas vraiment trop m’éloigner de l’académie. Je ne savais pas pourquoi je faisais ça. Peut être mon côté parano qui avait tout le temps peur d’être en retard?
*Bingo!*
Mais tais toi, arrête de me faire chier! Bref je secoue encore la tête et nous arrivons bientôt au café où j’allais tout le temps. Je me tournais vers l’infirmier et sa petite fille pour les inviter à me suivre. Une fois à l’intérieur je fais coucou à la serveuse et au patron qui me rendent leur petit coucou. - Et bien Haku tu nous apportes de la clientèle aujourd’hui! Je suis ravi que tu sois accompagné. J’arrive de suite.
Je souris en rougissant telle une écrevisse je ne m’attendais à ce qu’il dise aussi fort cela, bon c’était fait à présent j’allais donc à ma table fétiche pour ne pas briser mes habitudes. J’avais toujours du mal avec ça, j’aimais mon train train quotidien, la routine. Ça m’empêchait d'être en proie à des crises d’angoisse qui, en général étaient assez violente. Enfin que je sors de mes pensées et m’assoie puis donne la carte à Meyer et Janna, moi je savais quoi prendre alors bon. Le patron arriva et nous commandions. De quoi pourrions nous parler à présent, je ne suis pas très doué pour tenir une conversation moi…
« Vous allez voir les boissons chaudes sont très bonnes! Et sinon qu’allez-vous faire de votre journée » Surtout éviter de parler du cimetière!
- Eh bien… je suis un résident permanent de l’établissement, je ne rentre chez moi ni le week-end, ni pour les vacances,répondit-il d’abord.Je ne peux pas voir ma mère aujourd’hui parce qu’elle est au Japon pour un mois et les dortoirs dont fermés, donc je me balade.
Je hochai simplement la tête, préférant ne pas relever le fait qu’il venait de parler de sa mère et non de son père.
- Et vous, que faites-vous ? Ça vous dit un café ?
Un café ? Pourquoi pas après tout. Nous avions du temps avant le repas de midi. J’acceptai et nous suivîmes le jeune homme dans la rue qui longeait le cimetière. Nous ne fîmes que quelques mètres dans le quartier avant d’arriver devant un bar que Haku semblait connaître. Nous entrâmes à sa suite, je le vis saluer les gérants de manière plutôt familière.
- Eh bien Haku, tu nous apportes de la clientèle aujourd’hui !s’exclama le type souriant qui me semblait être le patron.Je suis ravi que tu sois accompagné. J’arrive tout de suite.
Nous nous installâmes à une table, Haku en face de nous. Il nous donna une carte que j’étalai devant nous pour que Janna puisse voir aussi. Je demandai un café, Haku et Janna préférèrent le chocolat chaud. Le patron s’éloigna pour préparer les commandes.
- Vous allez voir, les boissons chaudes sont très bonnes,assura l’étudiant avec entrain.
En tout cas, la bonne humeur du patron était déjà un bon point.
- Et sinon, qu’allez-vous faire de votre journée ?s’enquit Haku.
J’aidai Janna à enlever son gilet.
- En général, on ne fait rien le dimanche,dis-je en ouvrant la fermeture éclair de mon sweat à capuche.
Je baissai les yeux sur ma fille qui jouait à tracer les lignes du bois de la table avec son index. Je n’avais pas répondu à Haku sur la raison de notre présence ici. Et je ne savais pas vraiment pourquoi j’hésitais. Après tout, même si c’était encore dur à digérer, Mary était partie. Ce que je devais absolument faire en présence de Janna, c’était ne pas prendre l’air triste. Nous gardions tous les deux de merveilleux souvenirs d’une mère et d’une épouse que nous n’oublierions jamais. Nous devions continuer de vivre positivement pour aller de l’avant. Cependant, un peu gêné d’aborder le sujet, je me raclai la gorge avant de prendre la parole, sans quitter Janna des yeux.
- On a rendu visite, comme tu as pu le remarquer.
La petite fille leva le visage vers moi et me sourit.
- Oui, on a acheté des nouvelles fleurs pour Maman parce que les autres étaient toutes famées,renchérit-elle à l’adresse de Haku.
- Fanées,corrigeai-je. - Fanées,répéta-t-elle.
Je posai ma main sur sa petite tête blonde avec un sourire en coin.
Haku & Meyer27/09/20 Une rencontre inattendueAprès leur avoir dit que les boissons chaudes étaient très bonnes nous avons commandé deux chocolats chaud et un café. J’avais l’impression d'être le fils de Meyer en prenant un chocolat chaud comme la petite Janna et bizarrement cette idée me fit sourire. Un sourire à la fois doux et amer. Meyer à l’air d’être une personne exceptionnelle et, par la même occasion un père très présent malgré son emploi du temps. Je lui pose ensuite la question de ce qu'ils ont prévu pour le aujourd’hui, que font-ils en général. Pour ma part je pense qu’avec le temps qui se couvre ainsi je vais rester ici où aller à la bibliothèque? Mais, une chose ne change pas, je vais rester dans mon coin et seul, bon.. Ce n’est pas comme si j’avais l’habitude! enfin que je sors de mes pensées lorsque j'entends que Meyer dit qu’ils rendaient visites lui et Janna. Je regardais Janna sans son manteau, j’avais loupé un épisode visiblement. Enfin que je me mordais l’intérieur de la joue. C’était donc bien sa femme et la mère de Janna? Un sentiment de vide s’empara de moi, je me sentais extrêmement mal. Je savais qu’en se croisant à cet endroit nous allions parler de ce sujet et pourtant Meyer commençait à lentement se… Confier? Peut être voulait-il montrer patte blanche pour que je me confie aussi? Pas devant Janna certes, elle est bien trop jeune pour les choses très dur de la vie si je puis dire. D’ailleurs je me demande, comment a t-elle réagi à l’annonce de la mort de sa mère? Non! Je ne veux pas y penser!
Je scrute toujours la petite fille qui regarde son père avec un sourire et de l’amour dans les yeux. Meyer devait réellement être un bon père, j’aurai aimé que mon père soit aussi aux petits soin que lui pour moi mais non… Nous n’avions pas le même chemin tous les deux. Il faut que j’arrête de penser à ça et je ressortis bien vite de mes pensées, encore une fois, pour entendre parler la petite fille aux yeux verts comme son père. Je me demande à quoi ressemblait sa mère car elle ressemble vraiment à son père, enfin bref. Elle explique qu’ils ont acheté des fleurs pour sa maman, je déglutis silencieusement, je ne m’étais pas trompé… Les autres étaient “famées”, un petit sourire se dessina sur mon visage à l’entente de sa faute si innocente et regardais l’infirmier poser sa grande main sur la tête de sa fille pour lui expliquer sa faute alors qu’elle recommençait, enthousiaste. Enfin que je baissais mon visage jusqu’à ses yeux et approchais ma main de son visage pour lui caresser la joue et ainsi la faire me regarder alors qu’un sourire doux se peint sur mon visage.
« C’est très bien Janna tu es très gentille comme petite fille! Il faut toujours penser à sa maman » Plus fort que moi, je n’arrivais pas à parler de père, bien que Janna devait penser autant à sa mère que son père mais… Les pères pour moi… Disons que c’était un sujet sensible.
J’incline ma tête sur le côté en fermant les yeux en souriant toujours, c’est à ce moment là que les boissons arrivèrent. une fois déposé devant moi j’entourai la tasse avec mes mains mais à une certains distance pour ne pas me brûler. Je regarde Meyer.
« Ça doit être brûlant. Je ricane. « Comment allez-vous tous les deux? »
Je regarde Janna un instant et fouille dans mon sac à la recherche d’une feuille et me dépêche de faire un origami à la petite fille.
« Tiens ma puce c’est une grue du Japon, je te la donne! Et donc Meyer, tu travaille à la fac aussi? C’est pas trop dur? »
Fière d’elle, elle regarda Haku qui tendait la main pour caresser un instant sa joue.
- C’est très bien, Janna, tu es très gentille comme petite fille !fit-il remarquer toujours souriant.Il faut toujours penser à sa maman.
Haku me surprenait de jour en jour. La première fois que nous nous étions rencontrés, je n’aurais jamais imaginé que ce jeune homme pouvait être aussi gentil et doux avec un enfant. Je devais avouer que j’avais un peu peur vis-à-vis de ce début de relation entre Janna et lui. Je ne connaissais pas Aku mais j’imaginais qu’il ne demeurait pas loin du Ihn d’avant. Avant de connaître Mary… et peut-être aujourd’hui, maintenant qu’elle n’était plus là. Un frisson me parcourut en pensant au jour où je ne pourrais plus contenir Ihn. Et s’il s’en prenait à la petite ? Janna ne comprendrait pas, elle croirait que son père lui voudrait du mal… si elle avait le temps de songer à quelque chose…
- … être brûlant. Comment allez-vous tous les deux ?
Je revins à la réalité, laissai le serveur déposer nos boissons sur la table, et levai les yeux vers Haku qui pliait un bout de papier de façon minutieuse. Il le tendit à Janna et dit :
- Tiens ma puce, c’est une grue du Japon, je te la donne.
Effectivement, en y faisant plus attention, ce n’était pas qu’un bout de papier mais un joli origami. Janna le prit délicatement et le remercia, toute contente.
- Et donc, Meyer, tu travailles à la fac aussi ?s’enquit Haku pour faire la conversation.C’est pas trop dur ?
Je me reconcentrai. Si je commençais à faire la gueule pour la moindre pensée négative, mon interlocuteur penserait qu’il m’ennuyait alors que ce n’était pas du tout le cas. Je bus une gorgée de café pour me donner un peu de contenance. Haku avait raison, il était très bon ! J’en fus si agréablement surpris que cela m’aida davantage à apprécier le moment présent.
- Ce n’est que le samedi matin,répondis-je avant de boire une nouvelle gorgée, satisfait.C’est plutôt tranquille pour le moment.
Je posai ma main sur celle de Janna avant qu’elle ne s’empare de sa tasse.
- Vorsicht, es ist heiß*,prévins-je doucement.Souffle un peu dessus.
Elle hocha la tête et commença à souffler sur son chocolat en remuant la cuillère dedans.
- Mais si on compare à mon ancien poste d’infirmier à l’hôpital, c’est vraiment rien,repris-je comme si je ne m’étais pas interrompu.
Maintenant que j’y pensais, une question me trottait dans la tête.
- Tu sais quel métier tu voudrais faire plus tard, Haku ?
___________________________ *Vorsicht, es ist heiß : Attention, c’est chaud
Haku & Meyer27/09/20 Une rencontre inattendueFaire plaisir à Janna, bien que cela ne plaise pas à Aku me faisait le plus grand bien. Cependant bien que j’aimerai me rapprocher de cette petite parce qu’elle est adorable il ne fallait pas que je le fasse trop. Je ne savais pas ce que pourrait faire Aku et ça me faisait peur et puis elle n’avait que cinq ans elle ne comprendrait pass, tout comme elle ne comprendrait pas son père. Enfin bref il ne fallait pas que je pense à ça, ça me minait le moral… Enfin que nos boissons arrivèrent et je préviens que c’était chaud. Mes mains posées de part et d’autre de ma tasse je lui demandais si le fait d’élever une enfant et de faire plusieurs travails à la fois n’était pas trop dur il m’expliqua qu’il allait à la fac seulement un seul jour. Je hochai la tête pour lui signifier que j’avais compris. Lorsque Janna voulu prendre sa tasse Meyer lui dit que c’était trop chaud alors la petite fille fit très attention, je souris, elle était très obéissante, c’était rare de nos jours et beau à voir à mon goût. Pour ma part je ne voudrais pas me vanter mais je suis assez obéissant après c’est peut être à cause des passage à tabac de mon père lorsque je faisais quelque chose de travers? Perdu quelques instant dans mes pensées je vis les lèvre de l’infirmier bouger. Il était donc infirmier auparavant? Intéressant je dois avouer.
« Le métier d’infirmier n’est pas trop dur? Les métiers que je voudrais faire sont dur aussi mais infirmier… Je ne sais pas… Je ne sais pas si j’aurais les épaules. »
Puis vient le moment de me demander ce que je voulais faire comme métier. Je levais la tasse jusqu’à mes lèvres et bus une longue gorgée qui me fit un bien fou, je souris en reposant la tasse.
« À vrai dire ce serait dans le domaine médical aussi mais l’un est solitaire alors que l’autre non. » Je souris un peu gêné mais ne laissais pas la réponse trop traînée. « J’hésite entre psychiatre et médecin légiste… Dans les deux cas ce sont de la médecine et il y a autant d’année d’études pour l’un que pour l’autre »
Il réfléchit longuement. Apparemment, la réponse lui semblait encore floue. J’allais peut-être un peu vite… Je savais pertinemment que c’était compliqué de choisir sa voie. D’abord, il se demanda si le métier d’infirmier était difficile, s’il aurait les épaules pour exercer cette fonction, bien que ses choix fussent similaires. Je me demandais à quoi il pensait et dus attendre qu’il boive un peu de son chocolat chaud pour avoir la réponse.
- A vrai dire, ce serait dans le domaine médical aussi mais l’un est solitaire alors que l’autre non. Il m’accorda un sourire gêné.
- J’hésite entre psychiatre et médecin légiste…
Je cachai mon air surpris. Je ne pensais pas qu’il choisirait ce genre d’activité. Pour être honnête, j’avais du mal à le voir maintenant dans le monde du travail étant donné qu’il était encore jeune. La deuxième raison penchait pour le fait qu’il ne demeurait pas très stable mentalement. Mais après tout, pourquoi cela l’empêcherait-il de faire les études qu’il voulait ? Je m’en étais bien sorti, il pouvait y arriver lui aussi s’il se motivait assez.
- Dans les deux cas, c’est de la médecine et il y a autant d’années d’études pour l’un que pour l’autre,déclara Haku un peu dépité.
Je hochai la tête avec un sourire compatissant.
- Ouais… tu en as au moins pour dix ans,répondis-je en surveillant Janna qui tentait de tremper les lèvres dans son chocolat.
Elle fit une légère grimace mais but une petite gorgée. Il devait avoir un peu plus refroidi.
- Je comprends que ça puisse faire peur ou que ce soit décourageant,ajoutai-je en reportant mon attention sur le jeune homme.Mais si c’est vraiment ce que tu veux faire, fonce et donne-toi les moyens de réussir. Et surtout, fais ça pour toi, ne laisse personne juger ta décision.
Je ne savais pas s’il avait compris où je voulais en venir. Comme sa maladie mentale était connue par l’administration d’Indarë, comme elle figurerait sûrement dans son futur dossier d’étudiant en médecine, on lui dirait peut-être que la voie du psychiatre n’était pas faite pour lui tant qu’il n’était pas guéri. On lui dirait qu’il fallait avoir un mental d’acier pour exercer ces deux métiers, surtout celui de médecin légiste qui côtoyait la mort, un sujet pas franchement prometteur pour un dépressif comme Haku. Je me rappelais des ragots de ma mère et de ses dindes de copines à propos de ma détermination concernant la thanatopraxie. « Ce gamin est déjà perdu, il va encore plus s’enfoncer », « Quelle idée de faire ce travail dégoûtant » ou encore « Franchement, il aurait un meilleur avenir en travaillant avec son père »… Bien sûr, je n’en avais fait qu’à ma tête et heureusement. Le travail de Thanatopracteur m’avait bien plu et grâce ce choix, aussi lugubre qu’il puisse paraître, j’avais rencontré Mary. Ce souvenir me chamboula le cœur l’espace d’un instant, mais je revins vite au présent pour reprendre la parole.
- Je suis d’accord sur le fait que l’un est un métier solitaire, on parle bien du médecin légiste.
Il confirma d’un signe de tête.
- Mais en plus d’être solitaire, c’est…
Je jetai un coup d’œil à Janna, très occupée à attraper la mousse de son chocolat chaud avec sa petite cuillère. Pour la distraire davantage, je sortis mon téléphone portable et l’autorisai à regarder des dessins animés sur Youtube.
- C’est un métier de la mort,repris-je à voix très basse.Et ce n’est pas facile de la côtoyer tous les jours. J’ai connu ça.
Sous son regard interrogateur, je m’expliquai.
- Avant d’être infirmier, j’ai été Thanatopracteur pendant quatre ans. J’ai eu mon diplôme en un an en France. Je ne sais pas si c’est pareil ici. Mais ce que je peux te dire, c’est qu’il faut avoir le cœur bien accroché. Parce que ça n’a rien à voir avec ce qu’on peut visionner dans les films ou les séries. La réalité fait que…
Je baissais à nouveau la voix.
- … tu prends vraiment conscience de la mort. Et c’est choquant, même si tu ne connais pas les défunts dont tu t’occupes. De toute façon, normalement, tu ne devrais pas avoir le droit de t’occuper de quelqu’un de proche.
Si je m’étais marié avec Mary avant le décès de son père, on aurait refusé que je m’occupe de son embaumement. Je me souvenais encore de ce regard de profond remerciement que ma future épouse m’avait accordé le jour où nous nous étions rencontrés au Centre Funéraire.
Haku & Meyer27/09/20 Une rencontre inattendueLorsqu’il me dit que j’en avais pour dix ans minimum j'acquiesçais pour lui signifier que j’étais au courant et bien que cela paraisse un poil décourageant la suite me fit sourire. Malgré mes maladies je ferai ce dont j’ai envie et j’atteindrai mes objectifs c’était sûr. Je souriai et bus un peu de mon chocolat qui était à présent tiède. Je savais très bien qu’il parlait de ça… Mes maladies…
Lorsqu’il reprit la parole pour dire que le métier solitaire était bien médecin légiste je hoche la tête de haut en bas. Pas difficile à comprendre en même temps et lorsqu’il regarda sa fille que je comprenais que la discussion allait être plus sérieuse. Il lui donna son téléphone pour la distraire ce qui marchait assez bien d’ailleurs. Il reprit donc à voix basse que ce métier était en lien direct avec la mort. Je savais très bien que c’était un métier difficile mais j’aimais me surpasser bien que parfois je n’en avais pas les épaules, il fallait que je le fasse. C’est alors qu’il m’avoua qu’il était, fût un temps, thanato. J’ouvrai un peu la bouche, je n’aurai jamais pensé qu’il aurait pu faire ce genre de métier mais… Qui pourrait penser que je voudrais faire médecin légiste hein? Ça ne se lit pas forcément sur le visage des gens après tout. M’expliquant que ce genre de métier était choquant je hochais de nouveau la tête, ça aussi je le savais. Je le savais très bien.
« Je sais très bien que c’est un métier choquant mais bizarrement ça ne me dérange pas. » Je baisse encore d’un ton. « C’est bête à dire mais la Mort je la vois à quasiment toutes les fois sur mes bras… Si tu vois ce que je veux dire… »
feat. Haku Ogawa [justify]Mon esprit m’emmena de nouveau vers de lointains songes. Je me demandais encore aujourd’hui ce qui avait attiré Mary vers moi. D’après elle, au moment où nous échangeâmes nos premiers mots – aussi banals fussent-ils – elle eut cette envie de me connaître, persuadée que derrière le masque impassible que je gardais en permanence, elle verrait quelqu’un de doux, gentil, attentionné et généreux. Elle m’avait trouvé toutes ces qualités alors que je ne les voyais pas du tout. A mon avis, elles la qualifiaient elle, pas moi. Pourtant, elle avait raison. Je refusais d’y croire, au début, notamment à cause de Ihn. Puis j’avais fini par me faire à l’idée que c’était lui qui « bloquait » mes qualités. Je les réalisai davantage quand Janna entra dans nos vies. En me persuadant que j’étais quelqu’un de bon, je pus m’opposer à Ihn avec assez de force pour le faire changer vis-à-vis de Mary. Le pourrai-je encore aujourd’hui ? J’angoissais réellement à l’idée de perdre le contrôle un jour… C’était pour cette raison également que l’attirance de Mary pour moi m’avait toujours surpris. Qu’est-ce qui avait bien pu l’empêcher de partir en courant ? Qu’avait-elle vu de si important pour ne pas me repousser, ne pas avoir peur ? Était-ce seulement l’innocence de ses dix-huit années d’existence face à un homme plus âgé qu’elle ? Non, je ne pouvais pas y croire. L’intuition féminine peut-être ? Le fait d’être perdue et attristée par le décès de son père ? Ou…
« Tu veux bien arrêter de cogiter ?ronchonna Ihn dans un soupir.Ça m’fait mal à la tronche là. »
Il avait raison, ce n’était pas le moment de ressasser le passé. Buvant une autre gorgée de café bien chaud, j’écoutai Haku qui me répondait.
- Je sais très bien que c’est un métier choquant mais bizarrement, ça ne me dérange pas.
Il baissa la voix à son tour.
- C’est bête à dire mais la mort, je la vois quasiment toutes les fois sur mes bras… Si tu vois ce que je veux dire…
Je hochai la tête.
- Oui, je vois très bien.
Janna délaissa son dessin animé et se mit à jouer avec l’origami que le jeune homme venait de lui offrir.
- Regarde, elle vole,dit-elle en faisant faire des montagnes russes à la grue.
Elle la fit grimper le long de mon épaule et redescendre sur la table en faisant des petits bruits de fusée avec sa bouche. Je la regardai faire avec un sourire amusé.
- Tout se passe bien ici ?demanda le patron en s’approchant de notre table.
Haku et moi répondîmes par l’affirmative.
- Mais tu es sage toi !remarqua-t-il en s’adressant à Janna.
Prise au dépourvu, elle rougit comme une tomate et se cacha derrière mon bras. Sa réaction fit sourire notre interlocuteur qui sortit trois sucettes de la poche de son tablier pour les montrer à ma fille.
- Tiens, choisis-en une, c’est cadeau.
Elle observa les bonbons et montra celui à l’emballage vert d’un petit doigt hésitant.
- Tu peux la prendre,dis-je d’une voix douce pour l’inciter à réagir.Et dis merci. - Merci…souffla-t-elle timidement en attrapant la sucette entre le pouce et l’index.
Je remerciai le patron à mon tour. Il se contenta d’un autre sourire avenant et repartit vaquer à ses occupations.
- Je la garde pour plus tard ?s’enquit Janna en me mettant la sucette sous le nez.
Elle savait qu’elle n’avait pas droit aux bonbons avant le repas.
- Oui, je te la donnerai après,dis-je en la rangeant dans ma sacoche.
Elle me gratifia d’un câlin inattendu, comme si elle voulait se rassurer après l’interaction avec le patron. Je caressai le haut de son crâne puis regardai ma montre et portai mon attention sur Haku.
- On va devoir rentrer
Je terminai mon café. Janna vida sa tasse à son tour, tout comme l’étudiant. Avant même que je puisse réagir, le jeune homme paya nos trois boissons. Nous nous retrouvâmes dehors une minute plus tard.
Haku & Meyer27/09/20 Une rencontre inattendueAlors que nous discutions d’une chose assez sérieuse mais un peu morbide il faut bien l’avouer Janna nous coupa. Un sourire se dessina sur mon visage en la voyant jouer avec l’origami que je lui avais fait quelques minutes plus tôt. Cette petite était vraiment adorable, sa joie de vivre faisait vraiment plaisir. Le patron du bar vint nous tenir compagnie l’espace d’un instant pour savoir si nous allions bien et proposa trois sucette à la petite fille en lui demandant de choisir celle qu’elle voulait. La fille de Meyer s’étant cachée derrière le bras de son père regarda le patron et pris l’une des sucette. Sa timidité était marrante à voir car je savais qu’elle pouvait se montrer extravertie très vite. Ou sinon ce n’était qu’avec moi? Je ne savais pas trop mais n’y songeais pas plus que ça. Janna donna la sucette à son père pour qu’il la range et ainsi la garder en temps que dessert je suppose? Sûrement oui. Lorsque le patron s’en alla elle fit un câlin à son père, c’était mignon et cela me fit sourire joyeusement. De plus je n’entendais pas Aku depuis quelques heures et ça faisait un bien fou!
Mais à présent que nous avons fini nos boisson chacun notre tour il était temps de rentrer, enfin, pour moi j’allais surtout traîner au parc pour jouer un peu et aller ensuite à la bibliothèque ou ferai-je un tour à la librairie avant? Bwof j’avais toute la journée pour me décider. Je pris donc l’addition et me levais pour aller payer puis attendais Meyer et sa petite fille dehors. Il me remercia et nous nous dîmes au revoir avant de nous séparer ayant le sourire aux lèvres même si nous n’étions plus ensemble. Il y aurait d’autres occasions de toute façon
The Wiesel Den 
