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Der Tod ist kein Ausweg [solo]

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Dim 4 Oct - 22:37
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Constantine Meyer
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ÂGE : 30 ans
TAILLE / POIDS : 1m92 / 90 kg
CLASSE : Infirmier


Der Tod ist kein Ausweg

Solo - Flashback du 7 Janvier 2014
La crise. Ce moment où je me disais que si quelqu’un débarquait à ce moment-là, c’était l’aller simple pour l’hôpital psychiatrique. Ce moment d’intense réflexion sur le sens de ma vie qui me faisait toujours arriver à une conclusion : je ne méritais pas d’exister, je n’étais qu’une erreur de la nature, une tache noire dans ce monde en couleur. Ce moment où Ihn profitait au maximum de mon état de faiblesse pour ôter en moi tout espoir d’être un jour quelqu’un de bien. Ce moment où je me réfugiais dans l’alcool, la cigarette et la solitude en croyant que tout irait bientôt mieux. Mais ça durait. Et ça durait… A tel point que j’avais l’impression de voir le temps s’arrêter. Juste pour m’emmerder.
Au début, ça commençait par une sensation de vide intersidéral dans mon esprit, comme si toute pensée m’avait soudainement quitté pour ne laisser qu’une brume de… de rien. Ça ne durait qu’un instant. Parce qu’en vérité, c’était impossible de ne penser à rien. Ensuite, un poids de mauvaises ondes s’abattait sur mes épaules. Je me sentais lourd, fatigué. Puis la tristesse, la déprime, le regret. Je repassais dans ma tête tous ces moments de mon existence que j’aurais voulu ne pas vivre. Les moqueries à l’école à cause de mon prénom, de mon acharnement au travail, ou encore des félicitations des profs agrémentées de coups de pieds dans les toilettes par les jaloux qui n’arrivaient pas à aligner deux mots dans un français correct. Les incessants regards méprisants de ma mère, ses tendances à faire la commère sur tout ce qu’elle apprenait d’inintéressant sur la vie des autres et sur la mienne. Les passages éclair de mon père trop occupé à gérer son entreprise, mais pas assez pour trouver le temps de me traiter comme un bon à rien. Les murmures de Ihn à longueur de journée, mes actes totalement irréfléchis sous son influence, le mal que je faisais autour de moi, que je m’infligeais également.
La colère venait très vite prendre le dessus en me remémorant tout ça. Là, mon corps tremblait tout entier parce que je me retenais de donner des coups dans les murs. Bon… en général, ça ratait à chaque fois. J’épargnais presque les murs et finissais par casser tout ce qui me passait par la main. Puis j’essayais d’empêcher Ihn de me parler, de répéter toujours les mêmes choses, à savoir que je ne méritais pas de vivre, que je n’étais qu’un pauvre timbré tout juste bon à jeter à la poubelle, un salopard irresponsable incapable d’aimer et d’approcher quelqu’un sans lui faire de mal, que ce soit physiquement ou moralement. Mais il n’arrêtait pas, il n’arrêtait jamais. Il adorait ça, me rendre complètement fou. Parfois, il souhaitait carrément me voir sortir de la maison pour aller m’en prendre au premier innocent venu. Tout ce qu’il voulait, c’était que je me fasse arrêter et que je passe le restant de mes jours en prison ou à l’asile. Je refusais de céder. C’était aussi pour cette raison que je ne voulais nouer aucun lien. Si jamais je faisais du mal aux gens qui avaient le malheur de m’apprécier, ou que je pouvais estimer, je ne me le pardonnerai pas.
Pourtant, il y avait Mary. Cela faisait un an que je la connaissais, six bons mois que nous vivions ensemble. Je me sentais si bien à ses côtés, heureux pour la première fois de ma vie. Elle était ce que j’avais de plus cher au monde. Mais… je ne voulais plus continuer à lui imposer tout ça : Ihn, mes humeurs, mes maladresses, les crises… Elle ne méritait pas ça. Pas une femme aussi merveilleuse qu’elle. Pourquoi m’aimait-elle ? Pourquoi restait-elle avec moi ? Pourquoi n’avait-elle pas peur de moi, de Ihn ? Pourquoi ? Pourquoi ? Tellement de questions se bousculaient dans ma tête. Je n’arrivais plus à réfléchir correctement. En avais-je encore le courage ?
En ce mardi soir frais et étoilé, je me trouvais dans notre maison à essayer de lutter contre le mal qui me rongeait, incapable de trouver une solution pour empêcher les tremblements de mes mains et de mes bras tout entiers. Mary n’était pas là, elle participait à un repas d’entreprise. Je ne savais pas quand elle allait rentrer. Tout ce que j’espérais, c’était qu’elle ne me voit pas dans cet état. Car je risquais de m’en prendre à elle – encore – et je ne le voulais surtout pas. En repensant à ce jour où Ihn me força à lever la main sur elle, je frissonnai d’horreur. Je m’en voulais terriblement et ne comprenais pas pourquoi elle m’avait pardonné aussi facilement. Je ne comprenais pas son calme face à moi, à lui, son amour pour moi, pour nous. Elle pouvait très bien aimer quelqu’un d’autre, un homme sain de corps et d’esprit qui ne risquait pas de lui faire du mal à tout moment. Il y avait tout un tas d’autres types vers qui elle aurait pu aller. Moi, j’étais juste… personne. A part un fou dangereux sur qui on ne pouvait pas compter.


« Allez, lâche-toi, tu sais que ça va te faire du bien, » dit Ihn d’un ton malsain.

Non, ça n’allait pas me faire de bien du tout.


« Arrête de réfléchir et fais c’que j’te dis ! »

- Ferme-la…

« Je la fermerai quand t’arrêteras de faire le con. »


Je soupirai. C’était justement en l’écoutant que je risquais de faire le con. Serrant et desserrant les poings pour essayer de me calmer, je faisais également les cent pas au beau milieu du salon en pensant que ça allait m’aider. Mais ça ne faisait que retarder l’inévitable.

« J’vais te dire un truc : si tu penses vraiment que tu peux faire quelque chose pour sauver ta pauvre âme, tu vas droit dans le mur, Narr*. »

Je voulais croire que je pouvais être quelqu’un de bon, je voulais croire que je pouvais changer, ne plus être le Constantine Meyer égoïste, asocial et violent. Je savais que c’était possible ! Mary croyait en moi, elle pensait qu’avec un peu d’aide, je pouvais y arriver. Mais comment faire ? Je n’avais pas la solution, je ne savais même pas par où commencer pour la trouver…

« Oh attends je sais ! Tu vois le mur là ? Tape-toi un peu la tête dessus, ça sera déjà un bon début. »

Non… Non, non et NON ! M’arrêtant près du canapé, je me frottai le visage avec mes deux mains puis regardai mon reflet flou dans la télévision.

« Pense à Mary. »

Pourquoi devais-je y penser ?

« Pour te rappeler à quel point t’es vraiment un monstre, une enflure... »

Arrête.

« Un sale enfoiré de psychopathe complètement atteint. »

- Arrête !

« Tu mérites de vivre une vie bien moisie, de finir sous un pont et moqué par les gens qui viendraient te piétiner tous les jours comme une pauvre merde. »

- Putain ferme-la ! FERME-LA !
criai-je en me prenant la tête dans les mains.

« Qu’est-ce que ça t’a fait de passer ta colère sur elle alors qu’elle n’avait rien fait ? Qu’est-ce que ça t’a fait de la frapper de toutes tes forces… »

Je titubai, me rattrapai au dossier d’une des chaises en bois de la cuisine.

- Arrête, pas ça !

« … de la voir pleurer et se débattre en vain… »

- Arrête bordel !

« ... de taire ses cris, d’avoir juste envie de la buter et… »

- ARRÊTE !!!


Je me saisis de la chaise et la fracassai sur le carrelage. Les pieds et le dossier volèrent en éclats. Je me précipitai vers le mur le plus proche, le percutai de plein fouet et donnai des coups de poings dedans. Je frappais tellement que je finis par m’ouvrir les jointures des doigts et tacher le mur de sang. Je crus entendre frapper à la porte d’entrée mais c’était peut-être mon imagination. J’étais sûr que les voisins d’à côté n’étaient pas là puisqu’ils sortaient toujours le mardi soir.

- J’te tuerai un jour ! grondai-je hors de moi. J’TE TUERAI, T’ENTENDS ?

« Ahahah ! J’aimerais bien voir ça ! »


Ah oui ? Il allait être servi. En colère comme jamais, je me rendis dans la salle de bain. En croisant mon propre regard dans le miroir, j’eus un élan de profonde aversion. Alors je mis un coup de poing dans mon reflet. Le miroir se brisa, entailla ma main. Mais je n’y fis pas attention et m’emparai plutôt du rasoir posé entre les deux lavabos.

« Oh, je vois. C’est peine perdue. »

Et pourquoi ça ?

« Parce que t’as pas les couilles de le faire, comme toujours. »

- Pas cette fois,
répondis-je bien décidé à lui clouer le bec.

Une des lames du rasoir en main, je posai le côté tranchant contre l’intérieur de mon poignet gauche. Le souffle court, je me mordis la lèvre, fermai les yeux, les rouvris. J’appuyai un peu plus, me figeai en tremblant. Puis je relâchai lentement la pression de mes doigts sur la lame, prêt à la laisser tomber par terre.


« Tu vois, t’en es incapa... »

Je repris correctement la lame, incisai la peau, la chair, la veine qui passait par là.

« Was ?* Comment tu... »

Le sang coula, d’abord lentement puis à gouttes de plus en plus rapprochées. Décalant la lame d’un demi centimètre, je recommençai, coupant plus profondément cette fois.

« Arrête ça. »

- Nein*.


Encore une entaille, puis une autre. Le sang coulait tellement qu’une flaque commençait à se former à mes pieds. Je reculai, posai un genou à terre et me laissai tomber assis sur le carrelage, adossé à la baignoire.

« Hör auf* ! »

- Fick dich*, Ihn !


La douleur était absente, la conscience de ma bêtise aussi. Tout ce qui comptait à cet instant, c’était réduire au silence celui qui faisait de ma vie un enfer depuis trop d’années. L’avant-bras gauche à présent totalement charcuté, je laissai mes mains retomber le long de mon corps.
Le carrelage refroidissait mes doigts, me faisant frissonner si fort que j’en avais mal aux reins. Je lâchai enfin la lame du rasoir. Elle toucha le sol dans un petit bruit métallique, brisant le silence de mort qui pesait dans la salle de bain. Cette fois, j’entendis clairement des coups frappés à la porte et une voix masculine qui demandait si tout allait bien. Je ne savais absolument pas qui c’était. Sûrement un autre voisin. Il frappa encore, appela. Une voix, féminine cette fois, appela aussi.

- Foutez-moi la paix ! criai-je désespéré.

De nouveau le silence. Les minutes défilèrent et personne ne revint frapper.


« Arrête tes conneries et soigne-moi ça, » ordonna Ihn qui ne faisait plus vraiment le malin désormais.

- Schnauze*… répliquai-je instantanément, dans un souffle à peine perceptible.

J’en avais marre de l’entendre. Si j’avais agi ainsi, c’était justement pour qu’il se taise. Pourquoi était-il encore là ? Énervé, je serrai les poings, faisant couler à flots le sang qui s’échappait de mes blessures. Je me sentais de plus en plus fatigué. Je frissonnais comme si j’avais de la fièvre et j’étais pris de vertiges. Épuisé, j’appuyai le côté de ma tête contre le placard du lavabo.


« Eh, Arschloch*, tu vas me faire le plaisir de prendre ton téléphone portable et d’appeler les pompiers ! » m’engueula Ihn.

Je l’avais laissé dans la chambre.

« Et merde ! Tu fais chier ! Vraiment, je te jure que… »

Il se tut. Je venais de fermer les yeux.
C’était terminé... et c’était mieux comme ça.
Mon père me disait toujours que je finirais de cette façon et il avait raison, finalement. Je m’étais accroché, pourtant. J’avais tout fait pour le contredire, prouver que je pouvais réussir même sans être chef d’entreprise. Bien entendu, il s’en foutait royalement. Pour lui, il fallait être au sommet, sinon on avait le statut de « petite merde ». Alors je me contentais de vivre ma vie en me motivant sur le fait qu’au moins, je n’étais pas surchargé de responsabilités. Mais il y avait Ihn. C’était pire. « Quand ton ennemi juré est dans ta tête, comment supporter ta propre existence ? » me répétais-je sans cesse. J’avais cru pouvoir vivre avec, croire que je pouvais en être débarrassé un jour grâce à… A quoi en fait ? Je ne savais même pas. Mais j’y croyais, ce qui m’avait permis de tenir jusqu’à maintenant. Et maintenant… je choisissais la facilité. Après tout, pourquoi pas ? J’étais fatigué de lutter, ça ne servait plus à rien.
Je n’arrivais pas à savoir si je me sentais bien ou non. J’avais froid et l’impression que le sol s’était volatilisé sous mon corps. Un silence total, lourd et léger à la fois, apaisant et angoissant, envahissait les alentours. Je ne savais plus si je respirais encore ou si c’était mon imagination, si mon cœur battait ou si tout ça se passait dans ma tête… ou dans une autre réalité. Tout autour de moi demeurait plongé dans l’obscurité. Et je ressentais comme un vide, une sensation de perte, d’oubli. Il me manquait quelque chose sans que je sache exactement de quoi il s’agissait. Je me sentais… seul. Si seul… Ihn était parti. Pour de bon. J’aurais dû être content, même s’il avait fallu me sacrifier pour ça. Non… il manquait quelque chose. Quelque chose d’important.


- Constantine !

… Mary ?
L’obscurité se dissipa peu à peu pour laisser place à une lueur, d’abord faible puis de plus en plus vive. Des sanglots. Elle pleurait. Pourquoi pleurait-elle ? Pour moi ? Non, elle n’avait pas le droit de pleurer. Pas pour quelqu’un comme moi. Je ne le méritais pas. J’avais peur. Trop peur de commettre encore une erreur, celle de m’en prendre à elle inconsciemment, de lui faire du mal… jusqu’à devoir l’enterrer.


- Laissez-moi aller avec lui !

Elle s’acharnait. Comment pouvait-elle s’accrocher autant ? Qu’est-ce que je représentais pour elle ? Je n’étais personne. Rien qu’un pauvre malade mental bon pour l’internement. Je ne valais rien, rien du tout. Une coquille vide, seulement occupée par la folie et le tourment. Tout s’agitait autour de moi. Il me semblait avoir changé d’endroit sans m’en rendre compte. Si, tout à l’heure, je sentais mon corps aussi léger qu’une plume, il avait à présent l’air de peser très lourd. Et j’avais mal au bras. Je ressentais des picotements au niveau de l’avant-bras, ça brûlait même. De plus en plus. C’était tellement désagréable que j’avais envie de crier. Mais seul un gémissement s’échappa de ma bouche, et il me demanda tout de même un effort considérable qui m’envoya complètement dans les vapes. Ensuite… le noir total, encore.

C’était terminé… et c’était mieux comme ça.
***

___________________________
*Narr : Imbécile
*Was ? : Quoi ?
*Nein : Non
*Hör auf : Arrête
*Fick dich : Va te faire foutre
*Schnauze : Ta gueule
*Arschloch : Connard


Ⓒ ️ DABEILLE
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Dim 4 Oct - 22:47
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Constantine Meyer
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Der Tod ist kein Ausweg

Solo - Flashback du 7 Janvier 2014 (fin)





***

- Ne me laisse pas toute seule…

Mon cœur fit un tel bond que j’en eus mal aux côtes. N’étais-je pas… mort ?

- Quoi qu’il arrive, je resterai avec toi.

Mary… Elle était toujours là, près de moi. Elle tenait bon alors que je venais de l’abandonner de la plus lâche des manières. Se dévouer autant pour quelqu’un de normal, j’aurais compris. Mais pour Constantine Meyer, un pauvre Thanatopracteur malade et dangereux autant pour lui-même que pour les autres…

- Tu ne seras plus jamais seul. Je partagerai tes douleurs, tes peines. Je vais prendre tout ça, pour te donner ce que tu mérites en échange.

Elle n’avait pas à sacrifier sa vie pour améliorer la mienne. C’était peine perdue. Elle méritait mieux que ça, beaucoup mieux.

- Je vais te donner le goût à la vie, je vais te rendre heureux.

Tellement de volonté… Si douce, si gentille… J’étais bête, complètement idiot, un imbécile de première. Il fallait toujours que je fasse du mal autour de moi. Je n’aurais pas dû. Je n’aurais pas dû fuir comme ça. C’était trop pour elle. Encore une fois, j’avais été égoïste. Si elle ne tenait pas à moi, j’étais certain qu’elle m’aurait rendu la vie difficile. Mais cela n’avait pas été le cas. Elle était toujours là, pleine de vie.

- Alors ne me quitte pas.

Personne ne m’avait encore jamais dit une chose pareille. Une douce chaleur m’envahissait la tête et le corps tout entier. C’était agréable… Je sentais le souffle de Mary sur mon visage, l’entendais sangloter encore. Je ne voulais plus qu’elle pleure. J’avais fait une erreur, une grave erreur. Jamais je ne recommencerais. Pour elle.

- Reste en vie.

Elle sentait bon le lys… Mon cœur se serrait de plus en plus. Était-ce l’effet de son parfum ? Un parfum que je ne voulais pas oublier, doux, sucré, enivrant, comme la chaleur de son corps qu’elle tentait de me communiquer en me serrant dans ses bras. Parce qu’elle… m’aimait ? Pour la première fois depuis longtemps, j’avais envie de pleurer. Ou peut-être était-ce déjà le cas et je ne m’en rendais même pas compte. Je n’arrivais pas à ouvrir les yeux. Non, je ne voulais pas les ouvrir et réaliser que tout ça n’était qu’un rêve. Alors, lentement, je levai mon bras valide, trouvai l’épaule de Mary et l’attirai dans ma direction. Avec le peu d’énergie qu’il me restait, je la serrai contre moi comme si c’était la dernière chose que j’étais autorisé à faire. Je crus sentir quelque chose de mouillé glisser sur ma tempe. Sûrement mon imagination…
Blottie contre moi, la respiration lente et apaisante de la jeune femme me faisait davantage prendre conscience que j’avais été vraiment trop bête, que je n’aurais pas dû imaginer une seule seconde partir en la laissant toute seule. Elle avait besoin de moi comme j’avais besoin d’elle. Le calme qui régnait autour de nous était reposant, je me sentais de plus en plus léger. J’entendais le ronronnement d’une machine, ce qui m’amena à penser que nous nous trouvions à l’hôpital. Le lit sur lequel j’étais allongé n’était pas très confortable mais je m’en contentais largement. J’étais épuisé, j’avais envie de dormir. Et en même temps, je voulais profiter au maximum de la présence de Mary.
J’étais prêt à m’endormir quand la porte de la chambre s’ouvrit. Une infirmière entra et commença à discuter avec elle. Elle était particulièrement gentille et parlait d’une voix douce et bienveillante. Encore un peu dans les vapes, je n’entendis pas tout ce qu’elles se disaient mais compris qu’elle autorisait Mary à prendre sa douche et à changer de vêtements. Alors ma compagne s’éloigna de moi. C’est fou ce que sa chaleur me manqua à ce moment-là. C’était presque comme si je me retrouvais complètement nu. Toutefois, je ne dis rien et gardai les yeux fermés, bien trop faible pour dire ou faire quoi que ce soit.
Bientôt, j’entendis l’eau s’écouler dans la petite pièce d’à côté tandis que l’infirmière farfouillait à côté de moi, en silence. Quand elle termina son travail, le cliquetis caractéristique des volets électriques résonna à mes oreilles et une source de lumière m’éclaira le visage. Même les paupières closes, je pouvais deviner que je ne me trouvais pas dans le noir total. La porte de la chambre se referma et le calme revint, seulement brisé par les bruits de la douche. Mary me rejoignit bientôt, amenant avec elle une odeur de savon bon marché. Le matelas s’affaissa légèrement quand elle s’assit sur le lit et se pencha pour venir poser sa tête sur ma poitrine.


- Le dîner d’hier s’est plutôt bien passé, déclara-t-elle alors, sa main doucement refermée sur un bout de mon tee-shirt.

Je ne dis rien et la laissai continuer.


- J’ai bien discuté avec les collègues et le patron a encore essayé d’attirer l’attention de tout le monde avec sa passion pour le poker. J’ai décroché au bout de deux minutes, ça ne m’intéresse pas vraiment, tu sais ?

Bien sûr que je le savais.

- Alors j’ai donné l’excuse du « je dois aller me repoudrer le nez aux toilettes ».

Plutôt bien joué de sa part.

- Et après, comme le patron avait un peu trop forcé sur la bouteille, il s’est mis à dire n’importe quoi. En plus, il n’arrivait plus à articuler alors on ne comprenait rien à ce qu’il racontait. Sa femme ne savait plus où se mettre, j’étais trop gênée pour elle. Elle a dû lui passer un sacré savon ce matin. Le pauvre, je l’imagine avec la gueule de bois, en train de se faire engueuler, ricana-t-elle doucement.

J’eus un sourire en coin, ou crus-je en avoir un. Je ne savais pas si j’avais assez de force pour ne serait-ce qu’ouvrir la bouche. En tout cas, ce qu’elle disait était amusant. Amusant et réconfortant. Parce que je retrouvais Mary… et ça faisait du bien. Avec douceur, je la sentis coller son oreille contre ma poitrine, comme si elle voulait s’assurer que mon cœur battait toujours.


- Malgré tout ça, je n’ai pas arrêté de penser à toi. Même pour quelques heures, tu me manques, Constantine, souffla-t-elle d’une petite voix.

Le cœur au bord de l’explosion, je tâtonnai un instant le lit de ma main libre pour trouver le dos de Mary, la grattouiller quelques secondes au creux des reins.


- Et… du coup… j’ai quitté la soirée plus tôt, j’avais trop hâte de rentrer te retrouver à la maison.

Cette fois, mon cœur se serra. Elle était revenue à la maison plus tôt dans l’espoir de terminer la soirée avec moi, et elle m’avait découvert dans la salle de bain, au milieu d’une marre de sang. Je voulais parler, lui dire… je ne savais pas, par exemple « Je suis désolé », « Tu m’as manqué aussi » ou « Je t’aime ». Mais j’étais incapable de prononcer le moindre son. Alors je me contentai de garder ma main contre son dos et de me laisser envahir par le sommeil, espérant que le lendemain ne serait pas trop éprouvant.
La porte de la chambre s’ouvrit tôt. J’avais l’impression de ne pas m’être reposé du tout. Le médecin qui fit irruption parlait avec l’infirmière qui l’accompagnait. Enfin… il était plutôt en train de la réprimander sans se soucier une seule seconde que je pouvais être en train de dormir.


- … vous ai déjà dit que les visiteurs n’avaient pas le droit de prendre leur douche ici ! Ce n’est pas un hôtel !

J’ouvris les yeux et dus cligner des paupières plusieurs fois, agressé par la lumière des néons du plafond que l’on venait d’allumer. Alertée, Mary se redressa, les yeux également plissés, dérangée par cette soudaine agitation.

- Qui vous a autorisée à rester cette nuit ? vociféra le médecin visiblement dans tous ses états. Pas de visiteurs entre vingt heures et quatorze heures ! Ce patient a besoin de repos ! Rentrez chez vous !

Il me donnait mal à la tête. Avant même que Mary puisse se justifier, il vint l’attraper fermement par le poignet et l’attira violemment vers lui. Je réagis au quart de tour, bondis du lit en arrachant au passage la perfusion de sang et me jetai sur le médecin pour lui faire une clé de bras. L’infirmière poussa un cri et plaqua ses mains sur sa bouche en faisant tomber son carnet par terre.

- Repose ta main sur elle et j’te jure que tu la récupères pas ! grondai-je en colère tandis que le médecin lâchait une exclamation de douleur. Tu la touches pas, c’est compris ?
- D’accord ! Très bien !
gémit-il pris au dépourvu.

Je défis mon emprise et le laissai se relever. J’avais mal au bras. En baissant les yeux dessus, je remarquai que mon pansement était taché de sang. Il suffit d’une seconde supplémentaire pour que des vertiges me déstabilisent complètement. Je m’étais levé trop vite… Dans une tentative désespérée, je tendis la main pour me rattraper à Mary mais ne fis qu’effleurer son épaule. Je sombrai avant même d’avoir touché le sol.
Quand je rouvris les yeux, le soleil se levait à peine. Les rayons lumineux filtraient dans le maigre espace présent entre chaque lame du volet électrique. Je me sentais fiévreux et j’avais très faim. Mary était assise dans un fauteuil près de moi et somnolait à moitié, un magazine people posé sur les genoux et un stylo dans une main. Mon avant-bras me picotait mais il ne saignait plus. L’infirmière avait dû réparer les dégâts pendant que j’étais inconscient. J’avais agi sans réfléchir mais je n’avais pas du tout apprécié la façon dont ce médecin s’était comporté avec Mary. D’autant plus qu’il était entré dans la chambre comme un sauvage sans prendre garde au fait que je cherchais à me reposer. Et depuis quand un médecin se comportait-il de façon aussi désagréable avec les gens ? N’était-ce pas son métier de faire preuve de sérénité et d’empathie, que ce soit avec les patients ou leur famille ? En silence, je regardai ma compagne lutter contre le sommeil en me perdant dans de lointains songes.
Je pensais à ce qu’il se serait passé si elle n’était pas rentrée à la maison plus tôt, si j’avais succombé. Comment aurait-elle réagi si elle m’avait trouvé sans vie ? Je frissonnai, fermai un instant les yeux très fort pour ne pas y penser. L’important, c’était que Mary et moi étions à nouveau réunis. Et cette fois, je ne gâcherais plus rien.
[FIN]
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