[2020] Les quartiers de l'impératrice

Qui dit vacances dit piscine, plage, voyage, camping, et toutes autres sortes d'activités en plein air. C'est bien les vacances. C'est beau aussi, vraiment très beau. C'est le moment idéal pour s'amuser, pour se détendre et faire une pause dans ses études. Enfin, c'est censé être ainsi. Mais cette année s'est annoncée différente : Lindsay avait malheureusement des points bien trop limités en mathématiques et en physique. Elle aurait pu dire « basta, je me rattraperai l'année prochaine », mais non, c'est mal la connaître. Elle ne voulait pas prendre le risque de se laisser distancer. Comme le disent si souvent les professeurs ; "Faire des math, c'est comme construire une pyramide. On commence par la base puis on monte, encore et encore. Et s'il manque une brique, tout s'effondre.". Hm, s'il ne lui manque pas de briques, les fondations sont bancales. Ce n'est pas sa faute à l'origine : ce sont les chiffres qui ne l'aiment pas, donc elle a fini par ne pas les aimer à son tour !

C'est triste tout de même : un été gâché juste pour éviter de passer l'année suivante sur le fil du rasoir. Au moins, Lindsay avait l'espoir de mieux se débrouiller l'année suivante mais aussi d'avoir de bonnes colocataires durant l'été. C'est toujours quelque chose d'angoissant, dit-on : est-ce qu'on va bien s'entendre avec camarades de chambres ? Ou est-ce que ça va être la guerre ? C'est le genre de question que la rousse a bien souvent entendu et qu'elle ne comprend qu'à moitié. Il faut dire que pour elle, ça passe et c'est super, ou ça casse et il suffit de s'ignorer tout en restant un minimum cordiale. Au pire, on s'entretue et on en parle plus.

Visiblement, c'est Lindsay qui était la première à être arrivée dans sa nouvelle chambre. Aussitôt entrée dans la pièce vide, une seule question parcourut son esprit : quel lit allait-elle prendre ? Qu'est-ce qu'allaient préférer ses colocataires ? Elle poussa un long soupire, décidant finalement de prendre celui qui se trouvait du côté gauche. Mais elle décida de ne pas défaire sa valise, juste au cas où. À la place, elle prit juste de quoi dessiner et s'assit sur le lit qu'elle avait, peut-être, temporairement choisi. Que pouvait-elle faire d'autre ? Toute les chambres se ressemblaient ; il n'y avait donc pas grand chose à visiter.

Mais très vite, alors qu'elle était concentrée sur son activité, elle entendit la porte s'ouvrir et releva aussitôt la tête vers la nouvelle venue. La rousse hésita un instant : elle est persuadée de l'avoir déjà vu quelque part mais elle ne sait plus trop dire où, juste que ce n'était pas à l'école. En tout cas, elle est vraiment belle, il fallait l'avouer.

«  Salut ! » dit-elle, un sourire accueillant sur le visage.

Ainsi elle s'appelait Lova. Ça lui va bien.

« Lindsay. »

Elle reprit distraitement son activité, ne voulant pas paraître impolie, prête à répondre à sa colocataire une fois qu'elle se sera débarrassée de ce qui l'encombre.

« Non , seulement une dizaine de minutes. » dit-elle calmement, observant la guitare de la blonde. « C'est la tienne ? Tu fais de la musique depuis longtemps?! »  demande-t-elle avec intérêt.

La porte ne tarda pas à s'ouvrir une nouvelle fois, laissant apparaître une adorable jeune fille. Décidément.

« Hey ! »

La petite semble à peine remarquer la rousse, ce qui l'amusa. Mais il faut dire qu'elle était à l'opposée de Lova : c'était l'une ou l'autre. Lindsay laissa la demoiselle répondre à la question de la blonde, l'écoutant avec attention. Être nouvelle, ce n'est pas simple du tout. Et quand en plus, on se retrouve avec deux filles plus âgées comme premières colocataires...

« Eh ben ravie de te rencontrer Naev, moi c'est Lindsay. » elle marqua une pause avant de reprendre. « Est-ce que le lit près de la fenêtre te convient ou tu veux peut-être le mien. Je n'ai pas encore installé mes affaires...» demande-t-elle afin qu'elle ne se sente pas obligée de prendre la place restante. C'est souvent contrariant.