Quand Catastrophe s'associe avec Poisse

Je pouvais me rassurer, à part une bosse qui ne tarderait pas à arriver, il n’avait rien de bien méchant. C’était déjà une bonne chose. Après ça, je fis ma petite curieuse à son sujet. Je voyais bien à sa tenue qu’il était un élève à l’ISS et je trouvais un peu étrange qu’ils viennent à l’IRS juste pour la bibliothèque. Ils devaient bien en avoir une chez eux aussi. Néanmoins ça ne me dérangeait pas non plus. J’étais juste curieuse. Je croise cependant que je venais de lui faire peur. Le pauvre commençait à se demander s’il avait vraiment le droit d’être ici.

♀ Sisi t’as le droit ! Enfin j’vois pas pourquoi ça ne serait pas le cas. Je suis juste curieuse parce que je n’ai jamais été dans les bâtiments de l’ISS alors je ne sais pas comment est la bibliothèque là-bas. Du coup vu qu’à l’ISS c’est les gens normaux, j’me dis qu’il y a peut-être des livres différents de ceux qui se trouvent ici.

Peut-être des livres traitant la santé mais ce serait surprenant qu’ils n’aient rien puisqu’il leur en fallait bien pour ceux qui étudiaient la médecine, la psychologie, etc. Et puis certains préféraient éviter d’être du côté de l’IRS à cause des cas qu’on avait, et pour les quelques étudiants qui venaient quand même dans nos bâtiments, c’était généralement les nouveaux ou ceux qui savaient qu’on n’était pas forcément violents. Ceux-ci étaient facilement des anciens étudiants de l’IRS ou simplement ceux qui nous avaient déjà croisé dans divers endroits.

J’étais aussi rapidement intriguée par les livres qu’il avait pris mais je ne comprenais aucun titre. Si je parvenais à les prononcer, ce serait déjà un miracle. Il me donna la réponse à ma question que je me posais. Des titres français. Rien d’étonnant à ce que je ne sache même pas comprendre un seul de ces textes. Il termina par une petite plaisanterie à laquelle j’eus un léger rire.

♀ À vrai dire je ne suis ici que depuis une année alors je ne connais pas trop les éventuelles rivalités de l’Angleterre. Ils n’ont pas beaucoup de livres russes non plus. Je pense que c’est normal. En Russie on a plus de livres russes que de livres étrangers alors j’imagine que c’est pareil dans les autres pays.

Je regardai ensuite autour de moi à la recherche de la bibliothécaire. Je pointai ensuite son bureau en souriant.

♀ Il faut juste les faire enregistrer chez elle. Je viens avec toi si tu veux. Je dois de toute façon lui montrer quels livres j’emprunte.

Les miens étaient en anglais contrairement aux siens. J’aurais préféré prendre dans ma première langue natale mais j’avais encore tendance à confondre certains mots alors rien de mieux qu’un livre pour m’aider à m’améliorer. Evidemment je n’avais pas pris que des livres pour étudier. J’avais aussi pris des histoires. J’eus un bref regard sur ma pile en rougissant légèrement à sa remarque.

♀ Ah ! Euh non pas du tout en fait. J’aime juste en lire de temps en temps.

C’était l’un des rares bouquins qui avaient le moins de risques d’influencer mes hallucinations. Du moins pas en horreur, flippant, etc. Je me mis donc en route vers la bibliothécaire et regardai l’étudiant.

♀ Au fait, je m’appelle Lana ! Et toi ?

Je ne sais pas pourquoi, j’avais l’impression que plus je lui parlais, plus il était mal à l’aise. Soit il était du genre timide, soit c’était moi. Ou peut-être mes paroles. Il n’était déjà pas sûr s’il avait le droit ou non de se trouver du côté de l’IRS. Je tentais alors de le rassurer sur ce point. Il avait le droit. Du moins je ne voyais pas de raison pour que ce que soit le contraire. Il y avait plusieurs élèves de l’ISS qui venaient régulièrement à l’IRS pour retrouver des amis, de la famille ou simplement pour une balade. De plus, c’est vrai que ça pouvait inquiéter les gens quand on disait que l’ISS était pour les personnes normales. Ca semblait être le cas avec lui. Je voyais bien qu’il s’inquiétait de ce que pouvaient être les autres autour de lui. Ca en était limite déprimant de voir à nouveau que certains d’entre-nous ne pourraient jamais avoir une vie normale et être entouré par des gens sans problème psychologiques ou psychiatriques. Je ne lui en tenais toutefois pas rigueur. Il était nouveau, il ne savait sans doute pas encore comment ça se passait vraiment par ici.

Je répondis aussi à sa plaisanterie sans cacher mes origines. Du moins une partie. J’étais aussi à demi-anglaise même si je ne vivais dans ce pays que depuis une année. J’avais juste oublié de le préciser au jeune garçon qui allait croire que j’étais uniquement russe. Pas grave. De toute façon, je me considérais bien plus russe qu’anglaise puisque la majorité de ma vie s’était passée en Russie. Et ça aurait encore été le cas si je n’avais pas été atteinte d’hallucinations. J’indiquai en même temps où il fallait se rendre pour enregistrer les livres qu’on empruntait et je répondis aussi à sa question au sujet du prince charmant. Je n’avais même pas tilté les sous-entendus qu’il y aurait pu y avoir.

Je fis ensuite les présentations avant de commencer à me diriger vers la bibliothécaire. Je gardais une oreille attentive à ce que me répondait le garçon. Mathieu. Ca allait être marrant à prononcer ça. Peu importe qu’on prenne mon côté russe ou anglais pour dire ce nom, ça aurait une prononciation bizarre. Un truc où l’accent ressortirait bien mais que le nom risquerait de devenir moche. Il en profita pour me sortir une blague à laquelle je ne pus retenir un rire. Je voyais bien pourquoi il comparait la bibliothécaire à un bulldog. Elle avait la même gueule que ce chien quand il fermait la bouche. Ca donnait l’air qu’il boudait ou qu’il n’était simplement pas content. Et bien la bibliothécaire c’était pareil. Sauf qu’elle, elle n’était jamais contente. Je me demande même si elle savait sourire. Je ne l’avais jamais vue le faire en tout cas.

♀ Je t’avoue que je ne l’ai jamais vue sourire. Les quelques fois où je viens ici, elle tire toujours la tronche alors j’sais pas si elle se rappelle comment on fait pour sourire.

Il n’y avait qu’à voir celle qu’elle tirait en nous regardant venir. Si elle voulait faire peur, c’était réussi. Elle avait déjà le masque pour Halloween.

♀ T’as pris des histoires au fait ? Ou c’est des trucs pour étudier ?

Je ne parlais, ni ne lisais, le français. C’était donc dur pour moi de savoir s’il avait pris de quoi réviser un cours ou s’il voulait juste lire différentes histoires écrites dans sa langue natale. Peut-être aussi les deux, qui sait ? Ca me rendait curieuse en tout cas. Arrivée devant le bulldog version humaine, je déposai mes livres sur le bureau pour qu’elle puisse enregistrer mes emprunts. Lorsque ce fut fait, je pris mes bouquins et laissai la place à Mathieu pour qu’il puisse aussi les enregistrer. Je lui souriais ensuite en songeant à une idée.

♀ Si tu veux on peut aller se mettre dans un coin calme et on continue de discuter.

Je n’étais plus à ça de près même si je craignais toujours de subir une hallucination qui me provoquerait une crise de violence. Ca m’embêterait beaucoup de le blesser lui aussi. Et aussi de repasser deux heures enfermée dans un bureau à parler de ce qu’il s’était passé et de comment je me sentais. C’était le genre de truc que je trouvais inutile. Parler de mon ressenti ne changeait en rien ce que j’avais fait. Et puis repasser une seconde semaine isolée du monde ne me tentait pas. Autant être isolée des élèves ne me dérangeait plus, autant ne pas pouvoir voir mon père et mon frère me dérangeait pas mal.

Sa petite plaisanterie concernant la bibliothécaire ne m’avait pas laissée indifférente. Je l’admettais moi-même que cette vieille femme avait rarement le sourire aux lèvres. Peut-être qu’elle le faisait de temps en temps, je ne sais pas. J’étais curieuse sur les livres qu’il avait pris et je ne m’en cachais pas. Seulement des histoires ? Seulement les études ? Les deux ? Si je comprenais un traître mot de la langue française, j’aurais pu savoir mais ce n’était pas le cas. Et bien tout comme moi, il avait pris un peu des deux. La motivation pour les études n’était clairement pas présente, ça se sentait facilement. En même temps, peu de monde était réellement motivé pour les études. Même moi je n’étais pas plus enchantée que ça de réviser mais j’avais eu assez de mal à suivre durant l’année et je voulais profiter de prendre un petit peu d’avance pour la prochaine. Mes vacances allaient donc se résumer à ça. Quelques loisirs de temps à autre et le reste du temps, révisions. À ce stade, j’aurais presque dû m’inscrire aux cours d’été.

Je fis enregistrer mes bouquins, laissant ensuite Mathieu faire enregistrer les siens auprès du bulldog bipède. Nous lui dîmes au revoir et je fis une proposition à l’étudiant. Celle de passer un peu de temps ensemble. J’espérais fortement ne pas avoir d’hallucinations pendant le temps que je passerais avec lui. Je craignais facilement le pire, on me prenait souvent pour une folle, il flippait déjà de se retrouver ici, je ne voulais donc pas qu’il se passe quoi que ce soit. Je fus contente qu’il accepte et amusée de savoir que j’étais un petit peu sa sauveuse puisqu’il avait la flemme d’étudier pour le moment.

Je le suivis donc à une table qui était éloignée de la vieille peau et aussi de plusieurs élèves en même temps. Ca m’arrangeait. Plus il y avait de monde, moins je me sentais à l’aise. C’est comme si on me lâchait dans la fosse aux lions. Un petit lapin qui doit fuir pour éviter de se faire croquer. Je posai aussi mes bouquins sur la table et m’assis sur une chaise en soupirant un peu.

♀ Pfiou ça pèse à la longue ces trucs. Après j’irai directement les poser à la résidence et je m’étalerai sur mon lit jusqu’à ce que je trouve la motivation de me relever pour prendre ne serait-ce qu’un seul livre.

Un petit rire se fit entendre à ma propre remarque. Ce n’était pas loin de la vérité en plus. J’irais réellement les poser directement à la résidence. La suite par contre allait varier selon l’énergie que j’aurais encore, la motivation et mon humeur.

♀ Euh…ben…ça dépend. Parfois je manque pas mal de cours alors après je galère beaucoup pour rattraper mon retard. Et parfois ça va. Là par exemple, je n’ai pas de cours d’été mais je vais quand même étudier pour continuer de rattraper mon retard et même essayer de prendre un peu d’avance pour la rentrée. Tu suis les cours d’été, toi ?

Pour être noyé dans les études, je ne voyais que ça. Ou alors il faisait comme moi, des vacances qui n’en étaient pas réellement même sans cours d’été. Et puis tout dépendait aussi d’en quelle année il serait à la rentrée. Je commençais à avoir beaucoup de boulot parce que j’avais du retard sur ma seconde année et que j’essayais d’être un peu en avance sur la troisième. Lui il avait peut-être ce même problème ou alors il serait dans une classe au-dessus de moi. Ou peut-être qu’il allait à l’université.

♀ Tu seras en quelle année d’ailleurs ? Ca joue peut-être un rôle sur ta dose de travail que t’as.

Aucun de nous deux n'était réellement motivé à étudier. Pourtant c'était à ça que devait servir nos vacances. Rattraper le retard, se mettre à niveau ou profiter de prendre un peu d'avance sur l'année à venir. Nous n'allions pourtant rien faire de ce que nous avions prévu à la base. Au lieu de nous mettre à nos révisions, nous allions plutôt nous installer pour discuter de choses et d'autres. Rien à voir avec nos devoirs de vacances. C'était bien la preuve que nous pouvions être à normal ou avoir des problèmes psychologique ou psychiatriques, il y avait toujours un point commun que nous avions tous en tant qu'étudiants. Le manque de motivation pour les révisions était toujours présent. L'envie de gâcher son été avec les devoirs était aux abonnés absents.

Je m'intéressais à son parcours aussi. Dans un lieu comme Indarë, il était difficile de savoir qui était en quelle année. Entre les redoublements, les sauts de classe et ceux qui paraissaient plus jeunes ou plus vieux qu'ils ne l'étaient réellement, c'était impossible de deviner sans y aller au pif. Mathieu allait donc entrer en dernière année. Ca expliquait la dose de travail à faire. Être nouveau donnait déjà pas mal de boulot parfois mais si en plus il allait être une classe au-dessus de la mienne, le boulot était plus important. C'est dommage qu'il ne soit pas en même année que moi. Ca m'aurait fait une tête connue pour ma troisième année. J'allais sans doute en avoir mais personne vers qui j'osais vraiment m'approcher. Remarque, lui non plus je n'osais pas trop. J'étais proche de lui mais je craignais encore le pire malgré tout. Je priais toujours intérieurement pour qu'il ne passe rien.

- Je vais être en troisième année. Honnêtement je crains déjà le pire pour les notes. J'ai déjà eu de la chance d'avoir la moyenne cette année alors j'vais essayer de prendre le plus d'avance possible sur la prochaine comme ça, si je loupe des cours je ne se prendrai pas trop de retard.

C'était peut-être utopique en sachant qu'avant cela, je devais déjà rattraper un certain retard. Je jetais un oeil autour de nous, vérifiant que notre conversation ne dérangeait personne. On ne parlait pas fort mais sait-on jamais. Le bulldog humain n'avait pas bougé de sa place et travaillait comme s'il n'y avait personne autour. J'imagine que notre ton était correct. Tant mieux. Je n'avais pas envie de me prendre des remarques de la vieille bibliothécaire. Elle me faisait un peu peur mine de rien. Je flippais facilement pour pas grand-chose mais il fallait admettre que la bibliothécaire n'avait pas un air très rassurant.

Lorsque mon attention se reposa à nouveau sur l'étudiant, je remarquai qu'il m'observait attentivement. Au départ je crus que j'avais quelque chose qui m'avait atterri dessus alors je me regardai sous tous les angles qu'il m'était possible d'avoir. Je ne voyais rien d'anormal. Rien jusqu'à ce qu'il me pose sa question, me faisant par la même occasion comprendre ce qui semblait autant l'intriguer chez moi. Je ne savais pas trop quoi faire. Mon souci mental n'était pas un secret d'Etat, beaucoup de monde étaient déjà au courant et donc, que ce soit par moi ou un autre, il l'apprendrait sans doute un jour. Je savais juste que certains avaient la fâcheuse tendance à soit se foutre de ma gueule – ou de quiconque qui aurait le même problème – soit ils prenaient peur. J'espérais que Mathieu ne fasse partie d'aucune de ces deux catégories.

- En fait je suis atteinte d'hallucinations. Que ce soit auditif ou visuel, il m'arrive de croire qu'il se passe des trucs alors que non, c'est juste le fruit de mon imagination. Rien que ça, ça m'empêche de suivre les cours normalement. Sauf que parfois, il m'arrive d'avoir des hallucinations qui m'effraient trop et dans ces moments-là, j'ai tendance à devenir violente, que ce soit envers moi-même ou mon entourage.

Voilà, il savait tout. Il savait que j'étais une personne folle et bizarre qui risquait de l'attaquer si j'étais en pleine crise hallucinatoire.

- Ah mais t'inquiète pas, même s'il m'arrive encore d'en avoir, j'ai un traitement qui est censé m'empêcher d'en avoir trop.

J'omettais cependant de lui dire que je n'avais pas vraiment la sensation que le traitement était efficace. Si moi-même je n'avais pas trop confiance en ce truc, je préférais pas imaginer ce qu'il en serait pour lui s'il apprenait que j'avais encore régulièrement des hallucinations.

Parler de mes ennuis psychiatriques ne me faisait pas hyper plaisir et je n'étais jamais à l'aise quand il fallait le faire. Pourtant je m'étais quand même décidée à ne pas lui cacher le fait que j'étais régulièrement sujette à des hallucinations voire même des crises où je devenais agressive. Il valait mieux qu'il soit au courant au cas où j'en aurais une. Ca ne lui éviterait pas de me trouver bizarre et de me prendre pour une folle mais au moins, il en connaîtrait les raisons. J'essayais tout de même de le rassurer en lui assurant que j'avais un traitement pour ça. J'évitais juste de lui dire que ce dit-traitement n'était pas, ou plus, aussi efficace qu'il ne le devrait. Après, s'il voulait quand même fuir, je n'en serais pas vexée. J'en avais pris l'habitude de voir les gens me regarder étrangement, me fuir ou simplement disparaître. Il n'y avait que mon père, Alexei et Austin qui restaient encore. Et Tess avant mais à la rentrée elle ne serait plus au lycée alors ce n'était pas sûr que je puisse encore la voir. Les autres se contentaient de rester s'ils n'avaient pas le choix. Et maintenant c'était moi qui fuyais le monde depuis que j'avais envoyé une élève à l'hôpital.

Le haussement de sourcil à Mathieu ne me disait rien de bon. Il n'avait pas l'air très rassuré malgré ma tentative. Cependant aussi peu rassuré soit-il, il n'était pas parti en courant et ça c'était plutôt bon signe. Ou juste sympa de sa part. Peu importe, dans tous les cas, il essayait de me rassurer sur ses pensées. Il ne s'inquiétait pas de ce que je pouvais lui faire d'après lui mais je n'en étais pas vraiment convaincue. Peut-être que j'étais devenue parano au fil du temps, peut-être que mon impression était bonne. J'avais seulement la sensation qu'il n'était pas totalement sûr de lui après mes révélations. Néanmoins savoir qu'on pouvait encore me trouver cool comme fille, ça faisait toujours plaisir à entendre. Ca remontait un peu la confiance en soi, ce qui dans mon cas était au niveau critique.

- Pourquoi pas ? Mais il faut quand même que j'aille poser mes livres à la résidence surveillée avant d'aller manger. Je serais capable d'oublier ou pire, de perdre les bouquins sinon.

C'était rare que je mange avec qui que ce soit alors je pouvais bien faire un effort pour une fois que quelqu'un ne fuyait pas.

- Quant à ce que tu manges, ça me va si t'es végétalien. J'ai rien contre ça, après tout les gens mangent ce qu'ils veulent c'est pas aux autres de dire si oui ou non c'est bien. On ne peut que respecter le choix des autres, c'est tout.

Je pris alors mes livres après m'être relevée et regardai Mathieu en souriant.

- Du coup, on se rejoint tout à l'heure au self ? Il reste un peu de temps avant le repas donc ça nous laisse un moment pour ranger nos affaires et prendre une douche si besoin.

De mon côté, douche obligatoire. J'avais l'impression de sentir le phoque et même si j'aimais beaucoup cet animal, je n'appréciais pas trop l'odeur que je dégageais. Je ne savais pas pour les autres mais moi, j'avais l'impression de puer. Une bonne douche me ferait donc le plus grand bien. Et puis j'avais encore mon traitement à prendre avant le repas. Je préférais éviter de le prendre trop tard ou même d'avoir des spectateurs au moment de le gober. Les témoins me mettaient mal à l'aise. Je n'aimais pas sentir le regard des autres quand je devais prendre le traitement. J'attendis donc la réponse de Mathieu puis lorsque tout fut réglé, je sortis de la bibliothèque pour me rendre à la résidence surveillée afin d'y déposer mes bouquins et me laver.