Drama familial et héros du dimanche [Ron]

Anko lui avait confié Rihei pour le week-end. Loin d'être par sympathie envers lui, car malgré tout ce qu'il avait fait elle était toujours désagréablement méfiante envers son sens des responsabilité, c'était surtout car depuis qu'ils étaient arrivés en Angleterre, le petit avait dû s'habituer à une toute nouvelle langue, dans un pays où très peu de gens parlaient la sienne, voire quasiment aucun. Et malgré tous ses efforts, Anko avait tendance à lui parler en japonais à la maison, ce qui ne l'aidait pas spécialement à apprendre l'anglais plus vite. L'école maternelle l'aidait, mais elle avait fini par reconnaître qu'un père américain était probablement une tout aussi bonne manière pour lui d'apprendre. Il était temps qu'elle s'en rende compte, oui. Nick (et Ellia par extension) s'étaient donc vus confier la tâche d'aider le garçon à devenir bilingue, et elle commençait aujourd'hui avec un weekend entier chez son père et une seule condition : le tenir éloigné des possibles individus dangereux de leur université. Comme s'il avait besoin qu'elle le lui répète pour le faire. Un boulot à temps plein pour deux jours mais surtout une occasion unique de passer du temps avec son fils. Il n'avait aucune raison valable de dire non.

Il avait récupéré Rihei à son école maternelle le vendredi dès la sortie, et il avait passé le vendredi soir à l'aider à s'habituer à sa chambre universitaire et la partie qui lui "appartenait", bref à lui créer son propre environnement, vu qu'il comptait bien l'avoir comme ça en week-end assez régulièrement et qu'il n'était pas près de quitter cette résidence. Et aujourd'hui, samedi donc, après une matinée où le petit n'avait pas décroché de ses pastels et de ses feuilles blanches, ils avaient mangé en ville avec Ellia avant de se rendre tous les trois à la patinoire - une activité que Rihei semblait apprécier autant que l'eau. Un point commun avec sa mère comme avec son père, donc ; les activités d'hiver d'un côté, les sports aquatiques de l'autre. C'était un coup à ce qu'il se baigne dans l'eau glacée quand il serait plus grand.

Ils sortirent de la patinoire quand Rihei commença à se plaindre du froid, après presque deux heures passées sur place, en milieu d'après-midi. Nick s'occupa de délacer les patins de son fils, qui avait encore du mal avec ce genre de chose, et le laissa accrocher lui-même ses baskets à scratch. Ensuite de quoi ils récupérèrent leurs affaires et quittèrent le bâtiment, avec un gamin qui avait encore beaucoup trop d'énergie malgré tout le sport qu'il avait fait. Clairement son côté Ballentine, pour le coup. Il refusa catégoriquement qu'on le porte et son père esquissa un sourire en le voyant marcher en dansant presque, s'efforçant de tenir en équilibre sur le rebord du trottoir. Tant que la rue était encore piétonne, il ne risquait rien, ensuite Nick se chargerait de l'écarter du bord. Pour l'instant, il restait à proximité, une main prête à le rattraper s'il faisait mine de perdre l'équilibre, et il discutait avec sa sœur sans trop relever la tête. Il voulait garder l’œil sur son fils : il l'avait déjà perdu une fois dans un aquarium à cause des angoisses d'Anko, il ne referait pas deux fois la même erreur.

Quelque chose d'étrange était en train de se passer. Incompréhensible, en vérité, selon le point de vue. Rihei marchait toujours paisiblement sur le bord du trottoir, testant les limites de son équilibre et, alors qu'il trébuchait et que Nick tendait la main pour l'empêcher de basculer, quelqu'un surgit - c'était le seul terme qui convenait - et le prit dans ses bras. Le premier réflexe de Nick fut de s'avancer en serrant les poings, mais sa colère et son stress retombèrent d'un cran quand il constata que l'inconnu reposait son fils. Même si Rihei le regarda avec une mine vexée. Il semblait particulièrement mécontent qu'on l'ait empêché de jouer. "Tu es qui ?" demanda-t-il dans son anglais un peu maladroit. Il comprenait la langue mais il avait encore du mal à s'exprimer. Mais Nick avait d'autres choses à penser que de corriger ses manières.

Déjà parce que le blondinet le regarda avec un air qui ne lui plaisait pas du tout. Quand l'autre commença à s'énerver, Nick fronça les sourcils. Il se prenait pour qui, exactement ? "Au cas où tu serais aveugle, j'avais mon bras pour l'empêcher de tomber. C'est un enfant, pas une poupée de porcelaine." lâcha-t-il d'une voix froide. A côté de lui, Ellia croisa les bras, une expression vaguement agacée flottant sur ses traits. Casse-cou tous les deux, ils s'imaginaient sans mal à la place de Rihei... et aucun doute que ni l'un ni l'autre n'aurait apprécié qu'on les traite comme s'ils pouvaient se briser en mille morceaux à la première chute. "Je suis son père. Et tu vas me faire le plaisir de lâcher mon fils tout de suite." Trop jeunes... Non mais, sérieusement. Il pensait que tout le monde avait des enfants à trente ans ? Bon, certes, avoir un gamin à seize ans n'était ni commun, ni spécialement recommandé, mais ça arrivait. Rihei, perdu, regardait l'inconnu qui lui tenait le bras et son père à tour de rôle. Il semblait vouloir formuler quelque chose, baragouina deux ou trois mots d'anglais incompréhensibles, et finit par adopter la solution la plus simple. "Papa ? Qui c'est ?" Nick soupira. Il n'en avait pas la moindre idée, mais ce gars l'agaçait déjà. "Tout va bien, mon ange."

Puis il releva la tête vers l'inconnu, qui se permettait de l'accuser de ce qu'il était en train de faire à l'instant. Nick lui lança un regard noir. "Celui qui est en train de kidnapper quelqu'un ici, c'est toi. Achète-toi des yeux et regarde les siens deux minutes." C'était l'un des points communs physiques très visibles qu'il avait avec son fils : les yeux bleu gris. Le métissage de ses traits était trop discret pour être évident. "Tu lui fais peur. Lâche-le." Rihei semblait en effet vouloir revenir vers eux, essayant de contourner le blondinet qui faisait face à son père.

Un héros ? Non, il ressemblait plus à un gamin qui se mêlait de ce qui ne le regardait pas. Qui était-il pour essayer de s'immiscer dans sa vie de famille ? Paranoïaque, sûrement, pour voir un danger pareil pour un gamin qui marchait sur le bord du trottoir. Ils avaient fait bien pire alors qu'ils marchaient à peine. Il prenait sa sécurité à la légère ? C'était sans doute mieux, il préférait voir son gamin grandir en ayant pris des risques raisonnables plutôt que de le voir névrosé, à l’affût du moindre danger, comme le blond qui lui faisait face. "C'est une rue piétonne, il n'y a pas de voiture. Je ne l'aurais jamais laissé faire ça près d'une route normale." Il le prenait vraiment pour un idiot. Il y avait un gouffre non-franchissable entre une chute d'une dizaine de centimètres d'un trottoir, peu douloureuse et assez commune en soi, et les risques que représentaient la même chute près d'une route.

Le poing de Nick se serra en même temps que ses dents. Rien d'un père ? "Et tu es qui, pour donner des leçons ? Tu as un enfant ? Tu t'es déjà occupé d'enfants ? J'espère pour tous les gamins de la terre que tu n'en auras jamais l'occasion." Avec une névrose pareille, la peur de la moindre petite chute, il avait une influence néfaste, de son point de vue. Nick était persuadé que les enfants avaient besoin de se faire leurs propres expériences dans des limites sécuritaires, pas d'être maternés et enfermés par peur d'un petit bobo sans gravité. Rihei s'inquiéta ensuite de l'identité du garçon, question à laquelle Nick ne pouvait pas vraiment répondre. A vrai dire, il s'en fichait. Il pouvait être le dernier des péquenauds d'une campagne profonde comme un riche héritier, ça ne justifiera pas le fait qu'il ose lui donner des leçons sur l'éducation de son enfant alors qu'il n'était pas encore sorti de l'enfance lui-même. Franchement, l'accuser de kidnapping ? Ouais, paranoïaque était le mot, en effet...

"Tu le sauves ? En l'arrachant des mains de sa tante et de son père ? Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ta tête." Avant qu'il ait le temps d'ajouter quoi que ce soit, Rihei commença à tirer sur son bras pour se dégager. "Lâsse-moi !" Un cri aigu, une protestation qu'il accompagna, juste après, d'une morsure forte dans la main qui le retenait. Nick écarquilla les yeux et tressaillit, tandis que le petit avançait dans sa direction. Lui aussi fit un pas en avant. "A ton âge, je prenais soin de lui. Je ne m'amusais pas à me mêler des affaires des autres. Ce n'est pas un adolescent qui n'y connaît rien qui va venir me dire comment m'occuper de ma famille." lâcha-t-il. Il ignorait l'âge du garçon en face, donc ce n'était peut-être pas vrai, mais il ne pouvait pas être bien plus vieux que lui à la naissance de Rihei. Il avait une tête de lycéen, en fin de lycéen, pas beaucoup plus. Alors certes, c'était trompeur, il n'y avait qu'à voir la confusion qu'il avait faite avec Jun, mais dans tous les cas, tant qu'il avait plus de seize ans, il était dans le vrai.
Nick tendit la main pour que Rihei y glisse la sienne. Et qu'il n'essaye pas de le retenir...

Nick soupira. Se cogner la tête ? Comme s'il allait laisser les choses aller aussi loin. Il l'aurait rattrapé bien avant que sa tête touche le sol. Quand au fait de se tordre la cheville... lui et Ellia avaient vécu bien pire dans leur enfance, et aucun des deux n'en était sorti avec des "conséquences graves". De toute manière, ce gamin n'avait clairement pas son mot à dire dans tout ça.  "Tu vois les dangers ? Tu es surtout bien violemment paranoïaque. Et pas hyper physionomiste, pour ne pas remarquer qu'Ellia est ma jumelle et pas ma copine." Sa "copine". Rien que l'idée avait tiré à l'un comme à l'autre une grimace à mi-chemin entre le dégoût et l'incrédulité. Pas étonnant qu'il ne remarque pas les ressemblances physiques entre lui et Rihei, s'il n'était même pas capable de voir celles entre des jumeaux. Malgré les différences de couleurs, ils avaient le même nez, la même bouche, la même carrure, aussi. Croire qu'ils pouvaient être des amis ou un couple, c'était vraiment ne prêter aucune attention aux détails.

Les élucubrations paranoïaque de l'adolescent en face d'eux commençaient doucement à lui taper sur les nerfs. Pourquoi aurait-il à prouver quoi que ce soit à un sale gosse qui se permettait de se mêler de ce qui ne le regardait pas ? Même les instincts protecteurs beaucoup trop développés d'Ellia ne la poussaient pas à ce genre d'extrêmes, et pourtant elle en avait fait des choses stupides pour protéger sa famille, voire même des inconnus. Il n'y avait qu'à voir les raisons pour lesquelles ils s'étaient retrouvés dans ce pays en premier lieu.
Preuve significative de son appartenance à la famille Ballentine pour quiconque les connaissait, ce qui n'était malheureusement pas le cas de ce garçon, Rihei se dégagea brusquement en plantant ses dents dans la main de son ravisseur. Qui ne tarda cependant pas à le rattraper par son t-shirt, faisant passer une flamme meurtrière dans le regard de Nick. "Sa vie n'était pas en danger. J'ai fait bien pire à son âge et j'ai chuté de bien plus haut qu'un trottoir, sans rien ni personne pour me rattraper. Il n'aurait même pas eu le temps de basculer d'un centimètre. Lâche mon fils tout de suite." Tandis qu'il parlait, son regard se posait inconsciemment sur chaque trait, chaque détail de son apparence. Il mémoriserait son visage, les rouages de son cerveau entrevoyaient déjà des manières de lui faire payer son comportement.

A côté de lui, Ellia bouillonnait lentement mais sûrement. Silencieuse depuis le début, elle serrait les poings, une ombre menaçante passant sur son visage tandis qu'elle gardait la tête baissée. Les mains tremblantes d'une colère et d'un violence sous-jacente qu'elle contenait... pour l'instant. Ce fut le bruit d'un sanglot de Rihei qui la fit finalement redresser la tête. "Lâsse-moi ! Tu es messant !" Le petit essaya de se dégager de la main qui retenait son tee-shirt tandis que le blondinet fanfaronnait ses absurdités. Voir des larmes naître dans le regard de son neveu fut la goutte d'eau de trop. La jeune femme planta un regard assassin dans celui du blond. "Arrête de déblatérer des conneries... Tu vas lâcher mon neveu tout de suite. Je ne permettrai à personne de le faire pleurer." Sa voix ne dégageait que de la haine, poussée par son besoin beaucoup trop viscéral de protéger ses proches. Elle bougea avec sa vitesse habituelle, arrivant à côté de lui pour le frapper latéralement au visage. Il l'évita, mais elle sentit son poing le frôler. Ça ne fit que l'agacer davantage. Elle s'apprêtait à l'attraper par le col mais ce fut la voix de Nick qui la retint. "Ellia. Arrête. Pas devant Rihei." Elle baissa les yeux vers le petit, qui la regardait plus avec un mélange de curiosité et de soulagement qu'avec la moindre inquiétude, mais elle retint ses coups. Pour l'instant.

Nick éleva la voix, plus à l'attention des gens autour d'eux que de l'ado qui leur faisait face. "Je n'ai rien à prouver à un gamin qui ne voit même pas l'évidence sous ses yeux. Tu ne l'emmèneras nulle part. Et ce n'est pas en hurlant des idioties à la foule que tu pourras kidnapper mon fils en tout impunité." Il voulait parler fort pour attirer l'attention ? Très bien, Nick savait jouer à ce jeu aussi. Enfin... pas à durée indéterminée, mais pour l'instant, sa voix était assez stable pour qu'il se le permette. D'expérience, de toute manière, les gens ne se mêlaient jamais de ce genre de problèmes. Ils partaient en baissant la tête par peur de prendre le parti de la mauvaise personne. Au pire, que feraient-ils ? Ils appelleraient la police ? Tant mieux, ça l'arrangeait. Ça permettrait de faire partir ce pseudo-héros, histoire qu'il leur fiche la paix et qu'il se sente idiot en prime.
Contrecoup bien trop faible, mais ça serait un début.

"Maman !" Le cri soudain de Rihei fit tourner la tête à Nick, et il aperçut une silhouette familière dans la rue qui débouchait sur la leur. La jeune femme s'immobilisa en entendant cette voix. "Anko..." Un soupir de soulagement plus qu'un appel, tandis qu'elle avançait dans leur direction. "Nick..?" Elle se figea à côté d'eux, son regard allant de Nick à Ellia, puis à Rihei, la main qui tenait son t-shirt, le garçon à qui appartenait cette main. Elle le dévisagea un instant, le visage fermé sans pour autant avoir l'air énervée. Juste... froide et distante. "Qu'est-ce qui se passe, ici ?"

Ce gamin lui tapait sur les nerfs. Profondément. À lui faire la leçon comme s'il savait quoi que ce soit de ce qu'était d'élever un gosse, et à se prendre pour un flic en leur demandant des "preuves" qu'ils étaient bien de la famille de Rihei. Il en avait même marre de lui répondre. Que les malheurs n'arrivent qu'aux autres ? Non, il disposait juste d'assez de bon sens pour discerner un danger réel d'une stupide paranoïa. Empêcher un gamin de s'amuser quand le danger n'est pas présent, c'était le meilleur moyen de finir avec un adulte névrosé, frustré ou paranoïaque. Bah tiens, un peu comme celui qu'ils avaient sous les yeux. Comme quoi, le mieux à faire était sûrement de lui enfoncer ses conseils dans la gorge et de l'oublier aussi sec. Croire qu'il prenait tout à la légère juste parce qu'il laissait un gamin marcher sur le bord du trottoir dans une rue piétonne, c'était la réflexion de quelqu'un qui ferait mieux de rester cloîtré chez lui pour ne pas risquer de glisser dans une flaque d'eau devant sa porte.

C'est sans doute pour ça que Nick se contenta de lever les yeux au ciel quand le blondinet crut bon de faire la leçon à Ellia. Et au vu de la lueur meurtrière qui brilla dans le regard de sa sœur et du même instinct qui gardait ses poings serrés, il n'avait pas besoin de grandement réfléchir pour savoir ce qu'elle pensait. Si Rihei n'avait pas été là, ce gamin aurait perdu un genou. Au moins. Cela dit, aussi fatigué qu'il était de répondre aux élucubrations insensée de blondinet, il ne put s'empêcher d'éclater de rire. "Un héros ? Toi ?" Il aurait pu ajouter autre chose, en dire plus, mais la réaction de Rihei l'interrompit – ce qui n'était sans doute pas plus mal, parce qu'il avait les nerfs à vif. Reconnaître Anko le rassura au moins sur le fait qu'il ne risquait pas, lui aussi, de se laisser emporter. La colère n'était jamais un sentiment agréable pour lui, il avait tendance à bégayer et il n'y avait rien qu'il détestait plus que ça.

Sa colère redescendit légèrement, venant se loger dans un coin de sa tête. Il n'oublierait pas son visage, et si à un seul instant il lui venait l'occasion de se venger ou de lui faire payer ça... non, il ne s'en priverait pas. Nick haussa un sourcil, expression très vite reprise par Anko quand le pseudo-héros voulut lui "expliquer la situation". "Je crois surtout que tu t'es un peu emballé. Nick ne mettra jamais en danger la vie de son fils." Elle haussa les épaules à sa question, comme si elle ne trouvait pas que celle-ci valait la peine d'avoir une réponse. Logique, il venait de l'appeler maman, avait-elle vraiment besoin de confirmer quoi que ce soit ? Mais pour Nick, ça n'était qu'une raison de plus de lever les yeux au ciel. Quand Rihei fut enfin libéré, Anko lui passa une main dans les cheveux avant de lui indiquer d'un signe de tête de rejoindre son père.

"C'est à moi et moi seule de décider qui a le droit de s'approcher de mon enfant." Elle sembla réfléchir un moment, tandis que Nick attrapait la main de son fils revenu à ses côtés. S'il ne se permit pas de petit sourire satisfait, c'était simplement pour ne pas risquer une remarque supplémentaire qui aurait pu mettre Ellia sur les nerfs – enfin, encore plus sur les nerfs. Parce que maintenant que Rihei était libre, elle ne se priverait sûrement pas de donner un coup ou deux. Finalement, Anko haussa les épaules et passa aussi une main dans les cheveux du blondinet, comme elle venait de le faire avec son fils. "C'est bien de vouloir aider les gens mais tu es trop excessif. Tu vas t'attirer plus d'ennemis que d'amis à ce rythme, et tu ne les choisis pas parmi les bonnes personnes."

Nick n'eut aucun mal à interpréter le regard qu'Anko posa sur lui. Une manière discrète mais claire de lui faire comprendre qu'il fallait laisser tomber. Ouais, elle le connaissait bien. Elle était mignonne, mais s'il n'allait pas s'amuser à prévoir un plan pour pourrir la vie d'un gosse de seize ans, il ne se priverait pas s'il tombait à nouveau sur lui. Quant à Ellia... on pouvait espérer qu'elle aurait d'autres problèmes sur les bras et qu'elle n'y prêterait pas assez attention pour essayer de volontairement le croiser pour l'assommer. Les Ballentine avaient la rancune tenace. "Oh, et si tu refais pleurer mon fils, je serai peut-être un peu moins gentille. Maintenant oublions ça, d'accord ?" Nick haussa les épaules en laissant Rihei s'accrocher à sa jambe. Qu'ils oublient s'ils voulaient. Ce gosse avait fait pleurer son fils, à un moment ou un autre, il s'en souviendrait.