Cassidy Bridgestone

Née d'un jour froid d'hivers, c'est ainsi qu'un cauchemar éveillé s'abattait sur une délicieuse enfant unique qui ne le méritait aucunement. Un visage d'ange, sage comme une image, éveillée malgré son jeune âge... Tout cela ne suffisait aux parents Bridgestone. Pour eux, leur petite Cassidy était une erreur, un véritable blasphème. La famille si catholique et noble depuis plus d'un siècle ne pouvait accepter un être comportant un corps qui ne diffère la femme de l'homme, tel que dans la bible. Une fleur stérile qu'ils comptaient se faire faner, de par des méchancetés. Et aussi loin que les souvenirs de ces cruautés parentales étaient ancrés dans l'âme de notre belle hermaphrodite, cela lui remontait bien à à peine ses trois ans. C'est même à âge que sa mère lui imposait les gants, comme si elle était un monstre capable de rendre quiconque comme elle... Et enfant qu'elle était, Cassidy y croyait. Elle cru ses parents en ce temps de naïveté, s'habituant à ne recevoir d'affection seulement en cas d'invités, de sorties, d'autres choses comportant qu'il y ait des gens extérieur à la petite famille de trois. Mais sa douce passivité ne dura guère longtemps.

A peine âgée de huit ans, la douce aux cheveux d'ébène commençait dés lors à se poser des question tout comme ses jolis yeux qui versaient moins de larmes. Elle gardait pourtant silence bien qu'elle ouvrait lentement les yeux sur la scène dans lequel elle jouait. Son intellectualité plus performante que d'autres enfants lui permettaient donc à comprendre ce qu'il en était de la vie qu'elle menait. Mais bien sans oser tenir tête. En naïveté enfantine, elle demandait simplement et parfois "pourquoi je ne vais à l'école comme les enfants des Drishter ?" ou même "Pourquoi n'ai-je que des livres pendant que les jeunes Adroops ont des peluches ?". Mais ce n'était sans compter sur le courroux de ses parents en entendant cela de la bouche d'un être à leurs yeux si méprisables. Ils lui rappelaient donc chaque fois pourquoi elle ne recevait rien de tout cela. Qu'elle n'aurait jamais dû naitre si elle désirait tant vivre ailleurs et plus aimée. Cela frappait la pauvre enfant qu'elle était chaque fois, puis de moins en moins, jusqu'à plus du tout.

La petit bourgeon devint comme qui dirait une petite pousse gracieuse. Son visage enfantin devait plus mature, tout comme son esprit. Elle apprenait bien les leçons du professeur qui venait chaque jour, mais commençait à décliner le travail supplémentaire le dimanche. Elle lisait et dessinait beaucoup, cherchant du réconfort dans l'art, dans les romans, les comptes, recueils,... mais n'acceptait plus les œuvres ennuyantes que lui prêtaient ses parents. C'est au bel âge de douze ans où la demoiselle commençait délicatement à tenir tête autant à sa mère qu'à son père. Et ce avec un répondant subtile et des propos plus que justes, étendant bien son vocabulaire pour toujours gagner aux échanges verbaux, mais sans en faire autant lors d'échanges physiques à sens unique. Ils la malmenait comme leur petite bête malgré cette impression de supériorité qui émanait déjà de leur enfant, la gardant enfermée dans ce manoir avec des règles strictes...

Plus le temps passait, moins ils avaient d'emprise sur la pousse qui devenait lentement fleur. Et pourtant, pas une seule fois ce joli cœur ne leur manqua de respect. Simplement qu'elle balayait leur haine à son égard avec une aisance étonnante. A quinze ans elle avait beau se prendre des coups, rien n'y faisait. Elle ne pleurait plus et mettrait au défi à qui que ce soit voulant s'y frotter de lui faire couler de nouveau ses petites larmes. La jeune femme rentrait dans leur jeu, montrant les crocs telle le monstre pour lequel il la prenait tout en gardant cette allure innocente qui allait si bien. Elle s'amusait à les tourmenter, jouant aussi bien les filles aimantes en situation publique que la fille détestant ses parents une fois chez eux. Elle leur démontrait ce que cela faisait de se faire ruiner le moral, mais sans une seule fois dire de paroles injustes. Tout était sincère venant de sa bouche. Mais les punitions qui lui tombaient dessus n'étaient pas plus douces. Ils pouvaient l'enfermer une semaine dans sa chambre sans qu'elle puisse manger, ou bien la forcer à écouter des prières, chose qu'elle détestait réellement. Cassidy était devenue la rose pleine d'épine de la maison, que l'on ose toucher de trop près. Ils l'enfermaient bien plus par peur que par dégout de son hermaphrodisme, comme autrefois. Cela durait un... puis deux... Puis trois ans.

Ce jour enneigé comme il y a dix huit années auparavant fut le plus incroyable et le plus libérateur que notre délicate fleur n'ait jamais connu. Elle avait littéralement fuit de chez elle, emportant l'argent qu'elle avait reçu honnêtement de petits boulots simples comme la boulangerie de la ville, de par des amis, ou rarement de ses parents. Depuis qu'elle était toute petite, elle n'usait de son argent que pour quelques habits et produits de soin lors de ses très rares autorisation de sortie. On pourrait bien dire que ce sont les économies de tout un début de vie, et heureusement que sa famille est bien riche, tout comme leurs proches plus extérieurs. C'est donc plus de six milles euros plein les poches qu'elle partie de la Grande Bretagne. En emmenant seulement quelques livres, paperasses, habits, produits de soin et dessins avec elle. Et c'est ainsi que la belle Cassidy arrivait dans sa nouvelle ville qu'était Londres. Se laissant vivre dans une petite tranquilité deux mois dans un hôtel sobre le temps de s'habituer à cette nouvelle vie, et de se préparer à quelque chose de tout nouveau pour elle : l'école. Elle s'inscrivit à l'ISS pour finir ses études en beauté, débarquant tout juste dans cet Institution. La fleur encore quelque peu refermée espérant être appréciée pour qui elle est véritablement.