Histoire
Chapitre 1 : La chute
19 Juillet 2000, 4h38, Hôpital de Rotherham.
Une salle blanche, un lit d'hôpital, l'agitation des médecins et les pleurs d'un nouveau né s'élevant dans une salle déjà en proie en la panique. Cela pourrait être un accouchement banal mais ce n'est pas le cas. Le père n'est pas présent à l'extérieur on entends quelqu'un faire les cents pas. La sage femme en charge de l'accouchement n'est pas seul, un médecin à été appelé et un bip continue se fait entendre dans toute la pièce, seulement brisé par les pleurs du bébé qui ne comprends rien de ce qui se passe et qui souffre le martyre à sa première bouffée d'oxygène.
L'activité reprends peu à peu, néanmoins l'ambiance ne semble pas à la joie, le médecin échange un regard navré avec la sage femme qui baisse la tête comme avoeu de faiblesse avant de déposer le nourrisson dans un couffin puis de se diriger en direction de la porte accompagné par son supérieur. Avant que l'homme ne se saisisse de la poignée, la tension déjà présente sembla augmenter d'un cran, comme si juste derrière la personne responsable des bruits de pas dégageait une aura pesante qui se ressentait jusqu'ici. Lentement il tourna la poignée les bruits de pas cessèrent, il la poussa au ralentis comme s'il sentait que cela allait être très dur, la sage femme à ses côtés avait la tête basse, les yeux braqués sur ses pieds alors qu'en arrière plan les pleurs du nourrisson avait étrangement cessé.
La porte finit par s'ouvrir derrière se trouvait un homme massif, un mètre quatre-vingt cinq, des épaules larges, une mâchoire carré et des bras presque trop gros pour le t-shirt qu'il portait. Ses yeux reflétaient une certaine inquiétude, deux orbes ébènes inquiètent qui se braquèrent sur le docteur, ils dérivèrent sur la femme à ses côtés avant de revenir sur lui, il avait comprit avant même qu'ils ne parlent, son corps massif avança et poussa sur les côtés les deux membres du personnels hospitalier, alors que ses yeux devinrent larmoyant, il s'agenouilla à côté du lit d'hôpital alors que sa main épaisse se saisit de la délicate main de la femme allongée, il la serra doucement et se mit à pleurer alors que de ses sanglots quelques mots s'échappèrent.
- A..A..Abbi..
Il se mit à pleurer silencieusement alors que les pleurs du nourrisson vinrent rejoindre ceux de son père comme s'il ressentait sa détresse. Comme s'il ressentait ce qu'il venait de se passer.
22 Mars 1990, rue de Sheffield
Caled est un homme perturbé, Caled ne sait pas gérer sa colère, Caled.. Caled en a marre, depuis bien trop longtemps il souffre en silence, Caled ne maîtrise pas cette voix qui le ronge de l'intérieur et lui fait faire tant de mauvaises choses. Aujourd'hui Caled à une arme à la ceinture et il s'apprête à rendre des comptes à une vieille connaissance, cette connaissance qui l'humilie depuis des années, qui l'exploite. Caled à déjà eu plusieurs soucis judiciaire, il n'a jamais fait de prison mais il n'en a pas été loin et Caled sait que s'il passe à l'acte ce soir il n'y aura pas de retour, mais il n'a pas réfléchit, il ne réfléchit plus car lorsque Darlick prends le contrôle Caled ne décide plus. Sa main droite est serrée autour du métal froid, il sent la pression de l'acier contre sa hanche alors que ses pas s'accélèrent en direction du bâtiment, il s'apprête à traverser la route d'un pas ferme et décidé lorsque soudain une voix l'interpelle.
- Excusez moi, vous savez où se trouve la gare ?
Son regard colérique se braque tel un prédateur à la recherche d'une proie mais lorsque ses pupilles se pose sur la personne responsable de cette altercation, son cerveau à comme un déclic, la personne devant lui semble l'hypnotiser, son sourire léger, un peu gêné et témoignant d'un léger stresse caché, ses cheveux brun clair avec de léger reflet roux, ses yeux mélanges de vert et de gris et son visage, fin, des lèvres fines et un nez digne d'une sculpture de cléopatre, cette femme avait quelques choses d'envoûtant si bien que toute la haine accumulée par Caled s'évapora et Darlick repartit logé dans le fond de sa tête laissant l'homme répondre d'une voix maladroite.
- Heuu.. Ou..Oui, je.. C'est.. Je veux dire vous continuez tout droit et tourner vers la gauche ensuite à l'intersection vous prenez à droite et continuer tout droit pendant encore quelques mètres et ensuite ce sera indiqué.
La femme sourit d'un air un peu gêné alors que son regard glisse vers la ceinture de Caled discrètement avant de revenir vers son regard toujours gêné.
- Vous voudriez bien..Me.. M'accompagner ?
La question eu l'effet d'un électrochoc pour Caled, son coeur venait de raté un battement, sa main se décolla lentement de la garde de l'arme qu'il cachait sous son t-shirt comme il pouvait et il accepta. Pour la première fois depuis plusieurs années, cette soirée il avait sourit.
16 Septembre 1990, Rotherham
Ils étaient assis dans le canapé de leurs appartement, il avait emménagé chez elle à Rotherham, laissant derrière lui son ancienne vie, elle était là, blottit dans ses bras et elle savait tout de lui. Elle l'aidait à se calmer, depuis qu'il la connaissait il n'avait plus de soucis, elle était sa lumière, son guide, le phare du bateau de sa vie. Elle lui avait avoué qu'elle l'avait abordé ce jour là dans la rue car elle avait vue son arme et qu'elle en avait ressentit le besoin d'agir de la sorte comme si c'était son destin. Personne n'était plus altruiste qu'elle, personne. Elle avait calmé la bête de Caled, elle avait calmé Darlick. Il ne pouvait pas s'imaginer vivre sans elle désormais.
15 Août 1999, Rotherham.
- Caled ?
- Oui ?
- ... Je veux un enfant.
Ses yeux s'écarquillèrent, pendant instant le monde entier se figea, la terre cessa de tourner, le temps cessa de s'écouler. Même les voitures en bas de leur appartement cessèrent les bruits désagréable de leurs moteurs. Et enfin, Caled poussa un cri puissant, un cri remplis d'émotion, il se savait pas comment exprimer cela autrement. Bien évidemment ils allaient devoir réfléchir mais une chose était sûr, il voulait lui aussi avoir un enfant avec elle. Il ne savait pas s'il était capable d'élever un marmot ou s'il ferait un bon père, mais avec elle à ses côtés, il se sentait capable de tout.
14 Mai 2000, Rotherham, Cabinet du docteur Roberts
Le bruit violent d'un poing heurtant une table résonna dans la salle.
- VOUS VOUS MOQUEZ DE MOI ?!
Caled était à bout de nerf et comme toujours, ce fut la main de sa bien aimé qui vint le calmer, délicatement posé sur son épaule. Son regard dériva sur elle, elle était toujours aussi belle, son ventre avait gonflé signe distinctif de grossesse avancée, mais son visage n'était plus aussi rayonnant qu'il l'était auparavant.
- Je suis navré monsieur.. Il y a des chances que votre femme ne survive pas à son accouchement.
La voix du docteur reflétait la sincérité de ses excuses, Caled avait les poings serrés, la mâchoire soudée, pourquoi elle ?! Sa femme si douce déposa la paume de sa main sur la joue de son homme, tournant délicatement sa tête pour qu'il lui fasse face, sa mâchoire se délia et ses poings se desserrèrent, ses yeux plongés dans les siens, elle prit la parole de sa voix faible.
- On se battra. Tu seras un bon père, même sans moi Caled, mais je me battrais, pour toi, pour lui, pour nous.
Elle affichait un sourire tendre, ce genre de sourire dont elle avait le secret, ce sourire qui voulait dire "Ne t'en fais pas, tout va s'arranger". Ce genre de sourire qui redonnait l'espoir à un homme qui n'en avait pas, mais aussi bon allié qu'il peut être, l'espoir peut aussi être le pire des ennemis..
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Chapitre 2 : Le traumatisme
19 Juillet 2000, 5h04, Hôpital de Rotherham
Caled n'avait jamais vraiment été émotif, sauf ce jour là, les larmes étaient venus d'elle même et il était resté une vingtaine de minute à pleurer sur le cadavre de sa bien aimé, c'est dans ses moments là que l'espoir devient votre pire ennemi, lorsqu'il vous donne la force de croire en des choses que vous ne pouvez influencer, et cet abandon, ce jet de dé du destin peut se manifester chez les gens de plusieurs manière, mais l'esprit de Caled est fragile, alors qu'il se redresse lentement, les yeux rougis et humide et se dirige vers le couffin où est allongé son fils qui à cessé de pleurer. Il le saisit doucement avec ses deux mains et vint le bercer contre lui un instant. Elle voulait l'appeler Jared, il n'avait jamais été opposé à cela. Mais dans sa tête se bousculait un tas de sentiment étrange, un amour pour son fils mais aussi une colère, une partie de lui le tenait responsable de la mort de sa bien aimée, cette partie que sa femme Abbigail avait canalisé pendant tant de temps s'était nourrit de chacune des colères refoulés de Caled, Darlick était de retour. A voix basse, plus pour lui que pour les autres il dit.
- Tu t'appelleras Jar..Wick..
16 Mars 2006, appartement des Seddler, Rotherham.
Un brouaha se fait entendre jusque dans le couloirs, la voix rauque d'un homme qui s'élève, agressive, autoritaire et violente. Un jeune garçon est recroquevillé dans le coin de la pièce, ses bras en seul guises de protection, il porte des vêtements qui semble vieux, un peu abîmé et à peine laver. En face de lui à quelques mètres debout se tient le propriétaire de cette voix.
- Relève toi ! Petite merde ! Tu crois que pleurer arrangera les choses ! C'est de ta faute, TA FAUTE !
- P..Pa..Pa..Par.. "La voix de l'enfant était entrecoupé par les sanglots et les reniflements."
- T'excuser ne changera rien, DEBOUT JARWICK !
L'enfant tremblotait, blottis contre le mur et recroquevillé sur lui même, il n'osait pas regarder en l'air et ne distinguait que les pieds de son père mais aussi les lanières de cuir qui touche le sol non loin de son pieds.
- Me force pas à l'utiliser. Jarwick.. Un !
L'enfant commençait à trembler de plus en plus, il savait très bien ce que cela signifiait, cet objet lui faisait une peur bleue mais il n'avait pas la force ni le courage de se relever.
- Deux !
Ses tremblements redoublèrent alors qu'il s'écrasait davantage contre le coin de la salle, ses yeux emplis de larme alors que son corps était pris de multiple soubresaut dû au sanglot et à la peur.. Il venait d'entendre la masse musculaire se rapprocher.
- Trois !
C'était trop tard, mais la sentence n'arrivait pas de suite, il se passa une demi-seconde de silence, Jarwick avait retenu sa respiration de peur mais son père n'était pas passé directement à l'acte, il eu le temps infime certes, mais le temps d'avoir une once d'espoir avant que la poigne puissante ne vienne se saisir de sa chevelure et ne le tire vers le haut, forcé de se mettre debout il chancela alors qu'avec une certaine violence son géniteur le projeta sur le plan de travail de la cuisine. Le choc provoqua une forte douleurs au niveau de son plexus, mais il parvint dans un acte de désespoir à s'accrocher à celui-ci, cela lui avait parut être une bonne idée sur le coup. Mais ainsi, dos tourné à son paternel, et encore sonné du choc précédent, il eut à peine le temps entendre siffler les lanières en cuir dans les vents avant qu'elles ne déchirent la peau de son dos d'enfant dans un bruit atroce couplée à un cri de douleurs aiguë incontrôlé et effroyable, la douleurs le fit à nouveau chuter sur le sol, face contre terre, il pleurait, il hurlait alors qu'il sentait un liquide couler lentement à l'endroit de la blessure.
- Dans ta chambre. Tout de suite.
Cette voix était calme, autoritaire mais calme, il n'avait pas hurlé, il avait ordonné et malgré la douleurs l'enfant puisa ses forces dans une ressource qu'il ignorait et parvint à se rendre dans sa chambre, guidé par la peur. Il ouvrait en pleurant doucement, s'étouffant dans ses sanglots la minable porte en bois de sa chambre, elle avait encore des décorations de nourrisson et même un lit pour bébé, le reste était quasiment vide, une vieille armoire qui contenait très peu de vêtement et sur le sol un vieux matelas en piteux état sans drap ni couverture. Il se glissa à l'intérieur de la pièce et se laissa chuter sur ce qui lui servait de lit, étouffant ses pleurs dans le matelas alors que dans l'embrasure de la porte apparus la silhouette massif de son père qui cacha les quelques rayons de lumière s'infiltrant via la salle adjacente.
- Maintenant tu obéiras, dormir c'est autorisé pour ceux qui ont la conscience tranquille, tu as tué ta mère ! Alors tu reste éveillé je ne te laisserais pas te rapprocher d'elle !
Et il claqua la porte. Cette nuit-là, comme toute les nuits Jarwick eu froid, il eu peur des bruits de pas de son père mais pour la première fois cette nuit là Jarwick ne dormit pas.
26 Octobre 2012
Le week-end approchait ainsi que les vacances d'automne et Halloween la plupart des enfants au oakwood technology college de Rotherham était enjoué par cette nouvelle, certains disait même qu'il ferait le pont Lundi pour pouvoir commencer les vacances dès ce soir. Mais ce n'était pas le cas de Jarwick, les vacances pour lui cela signifiait passer des jours complets chez lui, et c'était une vraie torture, même si le collège n'était pas un endroit ou il avait la vie tranquille par rapport à chez lui, c'était rien. Pour éviter les reproches de son père il était même plutôt bonne élève mais cela attise la jalousie des autres ce qui lui créer d'autre problème, bloqué dans un cercle vicieux il pousse un soupire en rehaussant son sac abîmé sur ses épaules tout en se dirigeant vers le portail de la sortie. Là, il reçoit un choc léger à l'arrière du crâne, une petite claque dont il ne ressent presque pas l'impact, la douleurs est devenus tellement commune à son corps. Le responsable de ce coup passe à ses côtés en même temps que quelques autres élèves.
- Hey Jarwick ! Tu t'habilles dans les poubelles ?
Des rires qui s'élèvent un faible instant alors qu'ils continuent leurs route et repartent dans un sujet nouveau car oui Jarwick ne mérite pas plus que quelques secondes d'attention, quelques secondes pendant lesquels on le dénigre à cause de ses vêtements laids, abîmés et sa manie de porter quelque soit la saison des cols roulés.
Il continue sa marche silencieusement dépasse la grille et monte dans le bus tête basse, le brouhaha des discussions l'entourent et se resserrent lui rappelant le poids de sa solitude. Il ne dit toujours rien, cherchant les deux sièges solitaire sur lesquels il s'assit toujours. Il y prend place et s'appuie contre la fenêtre alors que le moteur redémarre dans un bruit devenus commun, sa tête vibre contre la vitre sur laquelle elle est appuyé et le bus commence sa route. Assis au milieu des bruits considérés comme parasite, il n'écoute rien, il plane, réfléchit et se torture. Une pensée flotte dans son esprit, il n'a pas ressentit la claque à l'arrière de son crâne, il ne ressent pas beaucoup de chose, il a cette impression de mourir à petit feu, il est toujours un peu faible, un peu mou alors que les cernes sous ses yeux n'ont pas disparus depuis six ans.
Il plane jusqu'à ce que le bus s'arrête pour la cinquième fois, cela signifie que c'est son arrêt, il attrape son sac et descends en traînant le pas d'un léger mouvement de tête il salue le conducteur, ses pieds touchent le macadam, il regarde autour de lui à la recherche de quelque chose qu'il ne trouve pas, remonte son col roulé puis prends la route de chez lui.
Après dix minutes, il arrive devant la porte de chez lui, saisit la poignée et la tourne, fermé.. Il l'agite une seconde fois pour vérifier et le résultat le confirme, son père n'est pas là. Quelques choses s'embrase dans son regard, il est seul ! C'est tellement rare, il soulève alors le paillasson minable cachette connus de tous mais utilisé par son paternel et se saisit de la clef. Lorsqu'il ouvre la porte et n'entends aucun bruit pouvant trahir la présence de son père, il la referme mais vérifie tout de même chaque pièce, en profitant pour les déposer sur la table basse du salon. Il part vers la cuisine et commence alors à manger, il fait attention à chaque chose qu'il prends, il ne veut laisser aucune miette, aucune preuve qu'il s'est servis, cela donnerait une raison supplémentaire à son père de l'engueuler et depuis qu'il faisait attention, il ne l'avait plus vraiment frappé au point de lui faire mal. Il termine son repas et nettoie le couteau dont il s'est servit, un chiffon autour de la lame il l'essuie avec un automatisme due aux corvées de vaisselles mais un automatisme qui lui fait perdre son attention de tel sorte que, voguant dans ses pensées il se coupe légèrement la peau de la main. Ce fut brièvement douloureux, il porta sa main vers sa bouche et déposa ses lèvres sur la plaie en aspirant le sang un bref instant avant de faire reculer sa main pour examiner la plaie, légère, superficielle mais en la fixant ainsi il a une révélation, cette douleurs qu'il vient de ressentir, elle l'a fait se sentir vivant. Il s'était sentit vraiment vivant, son regard dériva sur la lame avant de retourner sur la paume de sa main.
Quelques minutes de réflexion plus tard il déposait la lame du couteau sur son avant bras, légèrement tremblant cela avait sembler plus simple dans sa tête, il appuya de plus en plus jusqu'à ressentir une légère douleurs, concentré il commença lentement à faire courir les dents contre sa peau, dents qui commencèrent la déchirer, cette sensation douloureuse lui faisait du bien, il se sentait en vie.
- Qu'est-ce que tu fais ?!
Le retour à la réalité était brutal, la voix de son père s'élevant dans son dos le fit lâcher la lame au sol alors qu'il se retournait paniqué, cachant son auto mutilation à l'aide de sa main.
Avant même qu'il ne puisse prononcer le moindre mot, la force de la nature qu'était le corps de Caled saisit son gauche et le tira de force, dévoilant la blessure sanguinolente.
- Ah oui, donc c'est comme ça. Je vais te montrer ce que sait que souffrir !
Il l'attrapa par la nuque comme le ferait une lionne avec un lionceau, mais sa poigne était douloureuse, comme la serre d'un aigle sur sa proie mais ce genre de douleur était devenus tellement commune à Jarwick qu'il la ressentait à peine, néanmoins il était tout de même terrorisé, les souvenirs du fouet revenaient dans son cerveau et il ne voulait revivre ça pour rien au monde.
Son père ou plutôt Darlick l'avait traîné jusque dans la salle de bain et l'avait assit de force sur le sol tout en fermant la porte à clef derrière lui. Là fouillant frénétiquement dans ses affaires, il finit par sortir une lame de rasoir, bloquée entre son pouce et son index, il jeta un regard noir à Jarwick avant de prendre sa voix la plus menaçante.
- Lève toi.
Le garçon s'exécuta platement, tête basse, contenant sa peur pour ne pas trembler.
- Donne ton bras.
Il n'eut pas besoin de préciser lequel, il tendit le bras mutilé en direction de son géniteur qui le saisit et le posa sans aucune délicatesse contre le lavabo. Puis lentement avec une précision affolante il approcha la lame du bras de son fils, dans un premier temps il la laissa juste poser contre sa peau, Jarwick se rendit compte à quel point cette lame était effilé, puis lentement il commença à enfoncer la lame à l'intérieur de son avant-bras à quelques centimètre au dessus de la blessure déjà présente. Le début ne fut pas désagréable, c'était comme la blessure qu'il s'était auto infligé, douloureux mais revigorant, comme nécessaire, mais rapidement, cela devint insoutenable, la lame s'enfonçait profondément et Jarwick commençait à s'agiter et gémir, chaque mouvement qu'il faisait avec son bras immobilisé par la poigne de son père ne faisait que le faire souffrir davantage.
- A..Arrête.. Je t'en supplie ! JE RECOMMENCERAIS PLUS ARRÊTE S'IL TE PLAÎT !
Il hurlait de douleurs, chacun de ses mots étaient coupés par un soubresaut alors que des larmes roulaient sur ses joues, il était plié en deux, ses genoux avaient mainte fois tapé le meuble du lavabo tant il se ployait sous la douleurs. Arrivé à un moment la lame cessa de s'enfoncer et un coup sec la retira de sa peau, tranchant de sa chair de manière à laisser apparaître une blessure bien plus profonde, précise et douloureuse que celle qu'il s'était lui même causer. Lorsque Darlick relâcha le bras de Jarwick, seul maintiens qui le forçait à se tenir dans une position semi-debout, il s'échoua sur le sol. Pleurant doucement sans oser regarder sa main, il sentait seulement le sang s'écouler et le bruit des gouttes sur le sol.
- Désormais, ce sera ça tous les soirs, ce n'est même pas un dixième de la douleurs que je ressens chaque jour en te regardant. Tu nettoieras ton sang.
Ses mots étaient dur, blessant, rabaissant, Jarwick était au sol, se tenant le bras blessé, le regard brouillé par les larmes en sanglotant de manière étouffé, cherchant à faire le moins de bruit possible, cherchant à s'écraser, il rêvait de disparaître à ce moment là, il rêvait de mourir.
Une dizaine de minute plus tard, il s'était légèrement remit, suffisamment pour nettoyer son propre sang et oser regarder l'immonde marque apparus sur son bras. Sans un mot il passa dans le salon pour rejoindre sa chambre, dans le canapé était affalé son père bière et cigarette à la main il ne daigna même pas lui adresser un regard tandis que Jarwick partit se réfugier dans le noir de sa chambre.
Comme toujours depuis six ans, il ne dormit pas ce soir là du moins il n'en avait pas l'impression, mais désormais il avait une nouvelle crainte.. Le lendemain soir.
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Chapitre trois : La renaissance
18 Janvier 2015
Onzième année, la cours des grands qu'ils disent. Un changement insignifiant de plus aux yeux de Jarwick. Cela fait trois ans, trois ans depuis le 26 Octobre 2012 et son père à tenu sa promesse son corps est désormais couvert de cicatrice à multiples endroits, il ne ressent presque plus la douleurs de la lame, il sait que chaque soir il n'y échappera pas, il se souvient de ce qui s'est passé quand il a tenté de fuir, son corps s'en souvient aussi de par la marque laissé sur son torse par le fouet, traumatisme d'enfance l'ayant poursuivis jusqu'à maintenant. Mais ses trois ans de torture l'ont changé drastiquement, il ne pleure plus, il encaisse en silence, il rejette sa haine dans la dépense physique car malgré sa constante fatigue il fait du sport, tous le temps, pour évacuer sa rage. Ce n'est certes pas très concluant mais cela lui offre un corps musclé et une force considérable, couplé à la génétique léguer par son géniteur beaucoup pourrait envier son corps, s'il n'était pas couvert de ces immondes marques.
Il se cache toujours, discret, presque muet il esquive la masse et la masse l'esquive, elle l'esquive surtout depuis qu'il a envoyé la tête d'un élève de sa classe dire bonjour à son genoux. Violent ? Ce n'est pas le bon mot, c'était une défense légitime au harcèlement moral disons, fort heureusement pour lui la victime ne s'est pas plaint, probablement dû à une crise d'ego.
Il ne dort toujours pas, ou disons plutôt qu'il s'endort et se réveille à un endroit différent sans avoir la sensation d'avoir dormis. Ses yeux sont cernés, ses joues légèrement creusés et sa peau pâle, plus encore que lorsqu'il était jeune. Carencé et en manque de vitamine, il dépense plus de calorie qu'il n'en ingurgite étant donné que son père le force à préparer à manger pour une seule personne et ce n'est pas pour lui même.
Mais revenons à ce jour, le dix huit janvier deux milles quinze. Le jour où il décida que s'en était assez, cette idée lui trottait dans la tête depuis pas mal de temps mais aujourd'hui il allait y songer sérieusement, il allait sérieusement songer à comment tuer son père.
Ses idées se bousculaient, pas controversé entre le bien et le mal, non cela ne l'intéressait pas mais bien quel manière sera la meilleur. Il parvint déjà à la conclusion qu'il devrait le faire souffrir. Sinon sa vengeance aurait un goût fade, il fallait aussi qu'il fasse attention à chaque détail, il ne pouvait pas lui laisser ne serait-ce qu'une seule chance de s'en réchapper et il allait avoir besoin de matériel.
19 Juillet 2016, appartement des Seddler.
Tout est prêt et le jour de son anniversaire quel merveilleux cadeau. Mais récapitulons pour être sûr de ne rien oublier.
Il avait passé les derniers mois à traîner dans des magouilles étrange pour réussir finalement à se procurer une arme digne de ce nom un Walther Colt 1911 de calibre 22. Certainement pas un officiel mais bon s'il pouvait tirer ne serait-ce qu'une fois il aura fait son travail.
Il avait été à l'infirmerie de l'école pour se procurer des somnifères, à la taille de ses cernes cela n'avait pas été compliqué.
Il s'était aussi procuré cinq mètres de corde dans un magasin, le plus dur avait été de la faire passer jusque dans sa chambre sans que son père ne la voit mais désormais tout était bon, tout était prêt. Alors revenons au présent.
le somnifère, vieillit par le temps caché au fond de sa poche, il est debout devant le frigo suite à l'ordre de son père, il l'ouvre, saisit une bière, la décapsule et la pose devant lui, là il la fixe longuement, la vapeur de fraîcheur qui s'échappe de celle-ci semble l'hypnotiser, c'est maintenant. Il sort alors le somnifère et le fait tomber à l'intérieur, lentement le cachet se dissout, il attends. Darlick s'impatiente.
- Dépêche toi branleur !
Il fixe la bière, l'examine, regarde les restes du médicament se dissoudre dans l'alcool, il n'a plus le temps sinon son père s'impatientera. Il la saisit et lui apporte, luttant contre le stresse il tente d'avoir l'air normal, tendu sans vraiment l'être, il fuit le regard de son père malgré l'envie maladive de le défier, il se retient, ce n'est pas son heure, pas maintenant. Il ne peut pas rester là debout comme un idiot, cela paraîtrait trop suspect alors il retourne dans sa chambre, traînant un peu le pas.
Une fois dans la pièce, il vérifie que chaque chose est là, l'arme, la corde, tout semble être prêt, alors il attends, il attends ce qui semble pour lui être une éternité, il attends, les minutes passe comme des heures, le stresse augmente, il se met la pression tout seul, il a tellement tout préparer pour ce jour fatidique, il ne faut surtout pas que cela foire !
Finalement il ouvre lentement la porte de sa chambre, glisse sa tête dans l'encadrement de la porte et tends l'oreille, il compte, un, deux, trois.. Un léger ronflement se fait entendre, il se glisse hors de sa chambre et avance à pas de loup jusqu'au salon pour y trouver son père endormis sur le canapé du salon, cette vision lui arrache un sourire malsain, c'est le moment !
Il détale dans sa chambre et se saisit de la corde ainsi que de l'arme qu'il glisse à sa ceinture, il sent la pression de l'acier contre sa hanche. Il dégage la table basse se trouvant devant le canapé et traîne une chaise jusqu'ici, il ne pourra pas transporter son père sur une longue distance. D'ailleurs le transporter semble compliqué mais il ne peut pas abandonner maintenant. Il visualise le déchet affalé sur le canapé pendant un instant, depuis toute ces années il a prit du poids rendant la chose encore plus difficile mais peu importe. Il glisse son bras sous son épaule et derrière son dos est parvient à le traîner le long du canapé pour enfin le déposer sur la chaise. De là, il dispose les bras parallèlement à son corps est commence à l'attacher avec la corde. Il effectue ce travail avec minutie, ne voulant pas qu'il y ai la moindre faille dans son plan. Une fois que cela est terminé, il tourne la chaise en direction de l'entrée et part en direction de la chambre de son père.
La chambre est fermé à clef, il n'a pas vraiment le temps de faire dans la dentelle, il l'explose d'un coup de pieds sans autre forme de procès.
"Tout est pourris dans cet appart de toute façon"
Le bruit l'a peut être réveiller mais peu importe, pour lui c'est déjà trop tard. Il se met à fouiller tous les tiroirs jusqu'à trouver l'objet qu'il était venus chercher, le fouet. Lorsque sa main saisit le manche il a comme un flashback, sa seconde main vint caresser la cicatrice sur son torse et les diverses sur son dos alors que ses poumons s'emplissent d'un air nouveau, l'air de la vengeance.
Lorsqu'il retourne dans le salon où se trouvait son père toujours endormis, le fouet en main il ressent un sentiment de puissance ainsi qu'une colère qui commence à monter. Pouvait-il seulement attendre qu'il se réveille.. Non.
Le premier coup part tout seul, le fouet fuse en direction du corps endormis de son père et le frappe à l'épaule, la vive douleurs l'extirpe de son sommeil dans un sursaut durant lequel il pousse un hurlement témoignant de la violence du coup. Il ne comprend pas ce qui est entrain de se passer et Jarwick ne va pas se perdre en explication. Le second coup part et frappe du cou jusqu'en bas des pectoraux, le claquement est violent, le cri de souffrance puissant. On ne voit pas l'étendu des dégâts à cause du t-shirt mais il est facile de deviner que cela ne doit pas être glorieux. Mais ce n'est que le début car Jarwick est rapidement emporté par la colère, des larmes montent jusque dans ses yeux alors qu'il se met à frapper frénétiquement en hurlant.
- TIENS ! HAAA ! HA! HA ! CREVE ! CREVE ! CREVE !
Dans un premier temps, Darlick criait mais la douleurs le fit rapidement partir pour laisser la place à Caled après seize ans d'absence. Chaque coup était doublement douloureux pour lui, il avait trahit la confiance de sa femme, traumatisé son fils et était redevenus le monstre qu'il avait enfermé.
- JARWICK ! ARRETE ! AAAAAAAH ! JE T'AIME MON FILS ! ARRETE !
- TA GUEULE ! FERME TA GUEULE ! CREVE JE TE DIS CREVE !
Jarwick redouble de violence, Caled ne ressent plus la douleurs des coups, son corps est couvert de plaie ouverte et son visage est défiguré, ses vêtements et la moindre particule visible de sa peau est rougis par le sang. Jarwick halète, fatigué, il cesse de frapper s'arc boute en pleurant alors que Caled tente de parler.
- J..Ja..Jared.. Ce..C'est comme ça que..Ta..Ta mère voulait t'appeler.. Je..Je suis désolé mon fils.. Je..
Jarwick ne peut pas l'écouter plus longtemps, chacun de ses mots sonnent comme une insulte à ses oreilles, un mensonge malsain, il ne l'aime pas, c'est impossible, son père est une pourriture. Il ne peut pas l'entendre plus longtemps alors haineusement, il lui décroche une droite dans le bas de la mâchoire lâchant le fouet à terre. La violence du choc fit tomber la chaise sur le côté et la tête de Caled heurta le sol mais il reste toujours conscient.
- Ferme là je t'ai dis.. Te..T'es.. T'ES PAS MON PERE ! T'AS RUINÉ MA VIE, A CAUSE DE TOI J'AURAIS JAMAIS UNE VIE NORMAL ! ALORS.. CREVE !
Tremblotant il sort l'arme de sa ceinture et pointe le corps à peine reconnaissable de son père, dans les yeux de Caled on ressent la sincérité d'un père désolé, chacune de ses larmes est vrai, il souffre plus mentalement que physiquement devant ce spectacle alors que Jarwick, bras tendus arme au poing tremble. C'était beaucoup plus simple dans sa tête, mais là face à cette scène, il ne sait pas quoi faire, le doigt sur la gâchette, il essuie les larmes d'un revers de son autre bras et d'un coup prit une grande inspiration.. Il n'y a pas d'héroïne ce soir là.
La balle vient se loger dans la jambe droite, le bruit de la détonation résonne dans ses tympans alors que le recule de l'arme le déstabilise, mais ce n'est pas assez, il est prit d'une rage soudaine et tient l'arme à deux mains avant de vider le chargeur sur le corps de Caled tout en puissant un hurlement puissant avant de tomber à genoux. Laissant tomber l'arme à terre, des larmes coules sur ses joues alors qu'il hurle et pleure ainsi jusqu'à l'arrivé de la police..
19 Novembre 2016, Tribunal.
C'était aujourd'hui le jugement pour ses actes, le rapport de la police avait précisé la coopération et le traumatisme du suspect appréhendé ce qui allait certainement jouer en sa faveur. Avant le procès il fut logé dans une maison de redressement et placé sous surveillance, un suivi psychologique lui fut affilié, là-bas il parla de son insomnie et son incapacité à se reposer même en prenant des somnifères. Il parla aussi de son enfance compliqué et des tortures subit, la psychologue ainsi que les médecins qui virent l'état de son corps furent tous surpris, il n'avait jamais rien vu de tel. Mais ce fut les seules choses qu'il confia.
Jamais il ne parla de ce qu'il se passa lors de son isolement, il semblait voir des choses qui n'existait pas, cela lui était arrivé par le passé mais il ne s'en était pas rendus compte, une silhouette qui revenait souvent qui provoquait une sensation de déjà vu, il comprit que cette silhouette n'existait pas lorsqu'elle apparut dans sa chambre sous surveillance et c'est d'ailleurs la première fois que cette sorte d'encapuchonné noir parla.
- C'est en approche.
Qu'il avait dit avant de disparaître. Perturbant définitivement Jarwick au sujet de ce dont il parlait. Mais ceci était et restera secret. Alors revenons à notre jour fatidique.
Il était assis dans le box des accusés, son avocat commis d'office parlait avec la partie civile. Il n'y avait pas de preuve à apporter Jarwick avait tout avoué dès le début, mais pour atténuer sa peine son avocat appuyait sur l'enfance difficile de Jarwick qui restait silencieux jusqu'à ce qu'on lui pose une question.
- Pourquoi avez-vous fait cela ?
Quel foutage de gueule.. Ce fut la première chose qui traversa ses pensées. "Qu'aurais-je du faire ? Attendre qu'il me tue ?". Il garda toute ses pensées pour lui et finit par répondre après quelques secondes de silence, son regard froid posé sur la personne responsable de cette question.
- Par sa faute, je ne dors plus, alors en dormant à jamais il dormira pour nous deux.
La réponse provoqua un silence pesant dans toute la salle, la froideur de l'adolescent était surprenante. Suite à quoi, il se réfugia dans le mutisme jusqu'à l'annonce de la sentence.. Trois ans avec sursis à purger à l'Indarë Reformatory School. Reste à savoir comment Jarwick se comportera une fois largué au milieu d'autre adolescent dont certains à problème. Lui qui n'a jamais connus l'amour ou l'amitié lui qui est désormais plongé dans une paranoïa maladive le faisant se renfermer sur un mutisme quasi permanent, IRS arrivera t'elle à le sauver ? Ou au contraire n'arrivera t'elle pas à sauver le bon côté de Jarwick jusqu'à le rendre définitivement dangereux.