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[2017] Un talent caché ?

Maël
Invité
Anonymous

Rp abandonné (tout public)
Lun 30 Oct - 18:51
Maël
Maël Mellis
Ancien membre
ChapitreⅠ: La refonte
Un jour comme un autre. Morose... Triste... Du moins, c'est comme ça que je le voyais. Depuis longtemps, on m'avait arraché mon sourire ainsi que toute émotion positive. La joie ? A quand remonte sa dernière utilisation dans une de mes phrases ? Son dernier ressenti ? Aucune idée... c'est il y a tant de temps...

Je demeurais là, assis sur le rebord de mon lit, toujours en pyjama... seul... Lorsque je relevais et tournais la tête, c'était pour voir un ciel gris, un temps pluvieux... londonien quoi... Quoi de mieux que pour pouvoir nous donner le sourire ? Le teint pâle et les yeux petits de fatigues ou plutôt de pleurs rendaient mon visage affreux à regarder, je faisais vraiment peine à voir. Avec une lassitude qui dépassait les plus fainéants du bahut, je finis par me lever pour aller en direction des douches.

Alors que j'étais nu, je pus prendre le temps de me regarder dans le miroir. Je me dégoûtais moi-même... Un corps sans muscles, sans couleurs, totalement dépourvu de vie. Mes yeux tentaient de tout scruter, mais cela ne faisait que d'autant plus attiser de la répugnance à mon égard. Lorsque je pénétrais dans la douche, le bruit du jet d'eau me permettait d'à nouveau pleurer sans craindre de me faire prendre par l'un ou l'autre colocataire. Le front contre la surface dur, les mains devant les yeux, je me vidais de toute l'énergie qu'il me restait en la faisant évacuer par le biais de mes larmes. C'était à la fois douloureux et apaisant. On peut dire que c'était le schéma quotidien, une fois cette petite période passée, la journée reprenait son cours normal comme si absolument rien ne se tramait dans le dos de toutes les personnes que je côtoyais chaque jours.

Une fois les cheveux et le corps lavés et séchés, je me dirigeais  vers ma chambre où je m'asseyais encore sur mon lit, serviette autour du corps. Contrairement à tous ces garçons qui voulaient exhiber leurs muscles luisants et saillants en enroulant uniquement leur taille du drap blanc, moi je cachais, comme les filles, le haut de mon anatomie. Mon regard était vide... J'étais à la fois présent et absent, je réfléchissais à mon avenir... aussi noir soit-il. Puis, des bruits d'élèves me ramenèrent à la réalité ce qui me fit m'empresser de m'habiller. Un simple jeans couvrait mon boxer et le plus basique des t-shirt fut choisi à l'aveugle.

Et là, ce fut le silence le plus long. Je m'étais préparé, je me brossais les dents tout en essayant de trouver quelque chose à faire dans ce coin. Aucun ami ne pouvait être appelé à l'aide dans ce genre de situations puisque j'en étais totalement dépourvu. C'est ça d'être un ermite... et de s'être engagé au sein même d'un cercle vicieux ou aucun échappatoire ne semble plausible ni possible. On m'avait tellement gâché ma vie étant petit que j'en avais l'impression de prendre du plaisir à continuer de la foutre en l'air. Forme de masochisme ? Appelez ça comme vous voulez, tout ce que je sais c'est que je suis malheureux, au fin fond du gouffre du désespoir et que rien, ni personne ne pourra m'en extirper... même pas moi...

Tel Proust je vis dans le passé, les événements qui avaient été vécus comme des traumatismes s'étaient accrochés à moi comme des boulets de prisonniers que je traînais continuellement sur ma longue et ennuyeuse route qu'est le "destin". Le domaine scolaire... je ne sais même plus pourquoi je suis là ? Les gens me font peur et il m'est actuellement impossible de m'avancer dans la direction d'une quelconque sociabilité. Les relations c'est certainement pas mon fort, je vis dans la crainte d'être à nouveau blessé, car c'est toujours au moment où nous arrivons à sortir la tête hors de l'eau que quelqu'un vient nous l'enfoncer sans aucun remords.

Sans y prêter attention, quelques mots sortirent d'entre mes lèvres en un chuchotement annonçant une sorte de découverte.

"Il faut que... que... je réalise mon rêve..."

En effet, depuis tout jeune j'avais tant voulu m'adonner à la danse classique, ce qui m'avait bien entendu été refusé. Peut-être que... cette volonté de pouvoir pratiquer le ballet va me redonner goût à la vie... ? Et si je ne suis pas bon ? Et si, au final, en essayant j'allais donner raison à mes parents ?

Je tournais à présent en rond dans ma chambre à savoir s'il était temps, ou non, de prendre des risques et d'ainsi oser se frotter aux picots de la vie sans avoir peur de s'y piquer. Plusieurs minutes s'écoulèrent et je conclus, suite à cet intense instant de réflexion, qu'il fallait se bouger les fesses pour unique de but de faire évoluer les choses. Bien que j'étais encore et toujours fraîchement ancré dans mes idées lugubres, la soudaine volonté de sortir de ce trou m'envahissait et me poussait à agir.

Une fois une écharpe et mes chaussures enfilées, j'attrape ma petite sacoche à la sortie et me dirige vers la ville. Je ne savais pas où j'allais réellement, tout ce qui était dans ma tête c'était l'envie de découvrir si mon ancienne passion allait m'ouvrir des portes ou, au contraire, m'en fermer... ?

Les transports que j'avais emprunté m'avaient emmené dans le nord de Londres et plus précisément vers Hampstead où se situaient notamment des musées, des théâtres, des cinémas et autres pubs ou restaurants. En toute logique, je me suis dit que le théâtre allait peut-être me donner des indications sur ce que je cherchais !

Après des bonnes minutes de marche, j'arrive enfin devant un grand bâtiment sur lequel de nombreux mots sont collés, mentionnant divers cours de danse dont celui qui m'intéressait. Mes petites jambes tremblaient fortement, mon sang se glaçait et mes iris gonflaient soudainement. Venait le moment de l'hésitation ; entrer ou partir ?

Codage par Libella sur Graphiorum
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