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Commentaires/Citations : « Moi tant que je peux jouer, je mise ce que tu veux, même les dents du voisin »
Dim 5 Nov - 23:52
Alix Scarønson
15 Octobre 2017
Un sale gosse sur un château de sable
Alix Scarønson Sam Bellefeuille
L'école. La famille. Les amis. Plus rien n'avait d'importance dans le monde pourri où on l'avait propulsé. Enfermé à l'IRS, privé de libertés, réprimé pour un crime qu'il n'avait pas commis, interdit de contact avec la quasi-totalité de ses amis, lui qui s'entendait mieux avec les filles. Il n'avait pas eu le courage d'aller voir Hannah, se cachant derrière son interdiction de traverser son district pour ne pas admettre qu'il avait trop peur de sa réaction. Peur d'être l'un des hypocrites qu'elle avait mentionnés à leur première rencontre. L'année dernière, à cette période, le monde lui souriait encore : il avait quitté les Potion pour se consacrer à sa passion pour la chimie, il était encore avec elle, il vivait une liberté certes encore fragile, encore surveillée, mais quasiment complète. Et aujourd'hui il en était là.
Ça ne l'avait pas empêché de se laisser entraîner. Il avait retrouvé d'anciens camarades de classes, avec ce retour aux sources. On avait essayé de tirer de lui le Alix fêtard qui était entré à l'IRS deux ans plus tôt et que l'injustice du monde avait entrepris d'écraser à grand coups de pelles. Il n'avait pas envie de s'amuser, il avait envie de corriger les injustices. Il ne pouvait pas faire changer son jugement, un seul autre choix s'offrait à lui : le justifier. Enfreindre les règles, oui, il s'y était évertué depuis qu'on l'avait assigné à résidence. C'est pour ça qu'il avait accepté d'aller à cette soirée, pour briser des règles. Amener de l'alcool, en boire - évidemment - casser une des caméras de la résidence qui accueillait la fête. Qu'allaient-ils lui faire, de toute façon ? L'envoyer en Forge ?
Oui, il se fichait de tout ça. Mais l'école s'était ramollie. L'IRS n'avait plus l'insouciance de son époque, l'ISS n'avait pas beaucoup changé, ou alors il était allée à la pire fête clandestine du monde. le nouveau système de sécurité les effrayait-il dans que ça ? Presque tous les IRS étaient déjà partis quand approcha l'heure de leur couvre-feu, sauf quelques-uns qui espéraient sans doute passer à travers les mailles du filet à ISS. Il avait eu la satisfaction de reconnaître Sam dans ceux qui étaient restés. Ils avaient passé quelques moments ensembles pendant la soirée, quand il voletait d'un groupe à l'autre au rythme de ses verres et de la musique. Au moins tout n'avait pas changé : son amie était toujours aussi rebelle qu'avant, ou aussi je-m'en-foutiste. Il finit par aller la voir pendant que les ISS et derniers survivants de son école entreprenaient de ranger. Oui, le couvre-feu des bons élèves était dans vingt minutes, oh la la, ils ne devaient absolument pas arriver trop tard. Alix leva les yeux au ciel. Il n'avait pas envie de rentrer, et il les trouvait pitoyables.
- Hey, Sam !
Il s'installa à côté d'elle avec son verre sous le regard désapprobateur de l'organisateur de la soirée, qui semblait lui en vouloir de ne pas participer au rangement. Il se contenta de l'ignorer. Il n'en avait rien à foutre, de ce type même pas capable d'enfreindre une petite règle pour laisser les autres s'éclater. Qui terminait une fête à 23h, sérieusement ? C'était le moment où les choses commençaient à être intéressantes.
- Regarde-moi ces chiots obéissants. T'as envie de rentrer toi ? On commence à peine à s'amuser.
Il soupira de manière théâtrale, prenant une gorgée de son verre presque vide. Non, décidément, il n'avait pas envie de rentrer. Il voulait passer du temps avec ses potes et adresser un gros doigt d'honneur à toute cette école de lâche du haut d'un toit, pour leur montrer à tous ce que c'était vraiment d'être un IRS.
- Tu sais quoi ? Moi je pense qu'il faut prolonger la fête, pas question que je rentre me coucher avec les poules.
Les gens commençaient à sortir, pour rentrer se cacher dans leur chambre comme les gentils toutous qu'ils étaient. Il s'étira longuement après avoir terminé son verre, qu'il finit par reposer sur la table au lieu de le balancer par terre comme il en avait eu l'intention. Il voulait sortir en ville, foutre un peu le bordel, passer la nuit dehors, s'éclater avec une amie qu'il n'avait que trop perdue de vue avec toutes ces règles stupides. Qui l'arrêterait ? Personne n'avait jamais réussi à l'empêcher de jouer au poker clandestinement, c'était du gâteau à côté.
- Tu viens en ville avec moi ? Qu'on secoue un peu tout ces gens bien endormis dans leur grande maison et leur bonheur.
Je voudrais revenir juste un instant sur la personne qu'est Alix, et sur ce que fut cette soirée. Car aussi étrange, inattendue et fabuleuse eut-elle été, elle reste l'une des soirées les plus bouleversantes que j'ai pu vivre jusqu'à présent. Et sans doute aussi l'une des meilleures.••• Parfois, Sam se disait qu’elle devait faire plus d’efforts pour se sociabiliser. Parfois, elle avait des élans de motivation et sortait de sa chambre d’un pas décidé pour partir à la rencontre du monde et des gens qu’elle croisait tous les jours sans pour autant les remarquer. Mais alors, dès qu’elle posait un pied dehors, et qu’elle voyait tout ce monde, tous ces gens déjà si bien intégrés à la vie, elle prenait peur et faisait un demi-tour sur place pour retourner se réfugier dans son trou. C’était terrible. Elle avait beau en avoir envie, elle n’y arrivait pas. Elle n’avait jamais réussi, et ne réussirait sans doute jamais, d’ailleurs. Les seules fois où elle parvenait réellement à sortir un peu pour voir de la vie humaine, en fin de compte, étaient celles où ses connaissances lui proposaient de les accompagner quelque part. Et des connaissances, elle n’en avait pas des masses. Il y avait bien Alix, qu’elle venait de retrouver après que celui-ci ait disparu de la surface de la Terre pendant deux mois lors des vacances, ou Moran, qu’elle avait rencontré à l’occasion de ses retrouvailles avec le Boy, mais elle ne les croisait presque jamais. En réalité, la seule personne qui parvenait réellement à la faire sortir de sa grotte était Melody. Dès qu’elle avait l’occasion de se retrouver avec elle, elle se prenait en main et se débrouiller pour la voir. C’était d’ailleurs la raison de sa présence à cette soirée étudiante organisée par les IRS en cette fraiche nuit d’octobre. Melo n’était pas encore arrivée, et la fête commençait déjà à battre son plein, mais la jeune fille attendait patiemment. Les personnes arrivaient les unes après les autres, les étudiants commençaient à s’amuser. Elle se servit un verre, puis deux, puis trois. Certaines vagues connaissances de classe la saluaient d’un signe de tête ou de la main en passant, et elle eut même le droit à quelques sourires. Elle sortit fumer une cigarette, guettant si une silhouette rose n’apparaissait pas au loin. Les minutes passaient, passaient, elle alluma une seconde cigarette. Puis une troisième. Et bientôt, un message :
« Naomi a besoin de moi ce soir, je ne pourrai pas venir, déoslée. On remet ça plus tard ! Bisous, Melo »
Sam relut le message plusieurs fois. Elle se contenta de répondre :
« D’accord, pas de souci, j’étais fatiguée de toute façon, je ne pense pas aller à la fête non plus. »
Et bim, un mensonge et plus. Bien joué. Des larmes montèrent aux yeux de la jeune fille. Elle avait tellement envie de voir Melody, elle en avait tellement besoin… La solitude était en train de la gagner depuis quelques temps, et moins elle voyait son amie, moins elle tenait le coup. Elle entreprit d’aller se réfugier, à nouveau, dans sa chambre ou dans un coin reculé du campus, mais se laissa finalement porter par son verre presque vide et rentra à l’intérieur afin de le remplir. De toute façon, la soirée allait bientôt se terminer, et elle tenait si bien l’alcool qu’elle n’en sentait aucun effet. Alors autant en boire plus tant qu’elle en avait encore le temps. La plupart des IRS étaient déjà partis, et le volume avait baissé d’un cran, car les étudiants avaient beaucoup trop peur d’avoir des soucis. Elle les trouvait plutôt pitoyables. Et les soirées de l’underground de Francfort et de Berlin lui manquaient tellement… Elle aurait tout donné pour se retrouver à une rave, comme au bon vieux temps, en cet instant. Mais une voix la tira de ses pensées, chassant le boum boum des caissons de basses allemandes imaginaires qui résonnait dans sa tête. C’était Alix. Lui aussi avait passé la soirée ici, et ils avaient pu échanger quelques mots plus tôt. Il s’installa dans le canapé à son coté, avec son verre, et Sam leva légèrement son verre dans sa direction en signe de « Santé ! ». Alix râlait. Il ne voulait pas retourner s’enfermer dans sa chambre comme tous les autres. Et à vrai dire, la jeune fille le comprenait. Si tôt qu’elle se ferait mettre dehors, elle comptait repartir à son arbre fétiche et y passer une bonne partie de la nuit.
« C’est vrai qu’il est tôt… Mais les londoniens n’savent pas s’amuser, on le sait tous. »
Elle esquissa un faux sourire hautain alors que lui soupirait théâtralement. Il prit une gorgée puis enchaina en lui confiant qu’il ne comptait pas respecter le couvre-feu et « rentrer se coucher avec les poules ». Sam esquissa un faux sourire moqueur et le regarda de haut en bas d’un air défi :
« Toi ? Enfreindre une règle ? Je n’t’en crois pas capable, Boy. »
Bien sûr qu’il en était capable, elle le savait. Combien de fois l’avait-elle surpris en train d’enfreindre le règlement par pur amusement ? Leur rencontre-même en était un très bon exemple. Et comme Alix semblait prendre la blague de la jeune fille sur le même ton, il lui proposa en reposant son verre sur la table :
« Tu viens en ville avec moi ? Qu'on secoue un peu tout ces gens bien endormis dans leur grande maison et leur bonheur. »
Sam fit semblant de réfléchir quelques secondes… Puis hocha la tête.
« Evidemment ! T’as vraiment cru que j’allais rentrer me coucher aussi ? » et elle ajouta, alors que le garçon se levait déjà « Mais… Attends-moi à la porte, je te rejoins dans une minute, j’ai oublié quelque chose. »
Elle se releva à son tour et se dirigea vers la table où étaient disposées les dernières bouteilles d’alcool. Elle en attrapa quatre au hasard, deux dans chaque bras, ne prenant pas la peine de prendre de diluant, et se retourna l’air de rien à la porte d’entrée, quand l’organisateur de la soirée l’interpella pour lui demander ce qu’elle comptait faire des bouteilles d’un air méfiant. Elle hésita quelques secondes, avant lui sourire et de partir en courant vers la porte encore ouverte. Elle tendit deux bouteilles à Alix en souriant :
« Un conseil… Cours ! »
L’étudiant se rua dehors et les poursuivit sur quelques mètres, avant de les perdre de vue comme Sam avait entrainé son ami dans un coin où ils ne seraient pas visibles en riant. Elle s’arrêta une fois cachée et fit signe à Alix de faire de même, cessant petit à petit de rire pour reprendre son souffle. Elle esquissa un large sourire :
Commentaires/Citations : « Moi tant que je peux jouer, je mise ce que tu veux, même les dents du voisin »
Mar 14 Nov - 1:05
Alix Scarønson
15 Octobre 2017
Un sale gosse sur un château de sable
Alix Scarønson Sam Bellefeuille
- C’est vrai qu’il est tôt… Mais les londoniens n’savent pas s’amuser, on le sait tous.
Alix ne pouvait qu'approuver, et il répondit par un geste de la main qui voulait globalement dire "m'en parle pas, ils me soûlent tous". Il aurait donné n'importe quoi pour être à Stavanger – même s'il s'ennuyait un peu à l'époque, il avait moins de problèmes sur le dos – ou même en Irlande. Il serait sûrement bien différent s'il avait continué de grandir dans un de ces endroits. Peut-être moins fou, peut-être moins je-m'en-foutiste.
- Toi ? Enfreindre une règle ? Je n’t’en crois pas capable, Boy. - Oh je sais que tu plaisante, Sam, mais c'est triste que tu penses ça de moi... Je vais devoir te prouver le contraire.
Il esquissa un sourire satisfait avant de lui proposer cette fameuse virée en ville. Il n'avait pas spécialement d'idée de ce qu'ils pourraient y faire, mais l'avantage d'être deux révolutionnaires, c'est qu'on finissait toujours par développer une imagination collective. N'importe quoi conviendrait.
- Évidemment ! T’as vraiment cru que j’allais rentrer me coucher aussi ? Mais… Attends-moi à la porte, je te rejoins dans une minute, j’ai oublié quelque chose.
Il hocha la tête et se dirigea vers la porte d'un air nonchalant, se mêlant à un petit groupe qui rentrait se coucher – bon, il les dépassait tous d'une tête donc il passait mal inaperçu, mais c'était juste pour faire semblant d'être "sage", au cas où l'organisateur de la soirée se ferait choper et déciderait de balancer tous ceux qui n'étaient pas rentrés avant le couvre-feu. Il s'adossa à l'extérieur, juste à côté de la porte, et attendit patiemment son amie et regardant les étoiles. Il n'eut pas la politesse de sursauter quand elle surgit derrière lui, mais il la fixa d'un air surprise pendant une demi-seconde, les bouteilles collées dans les mains, avant que son cerveau n'analyse les mots qu'elle venait de prononcer.
Ensuite il se mit à courir derrière elle, riant en cœur avec son amie quand il entendit l'autre se lancer à leur poursuite. Avec un simple pas, Alix pouvait le distancer très facilement, il n'était pas près de le rattraper à la course. Bon, il ne savait pas trop où aller se planquer ni si le gars avait de l'endurance ou de la persévérance, alors il resta au niveau de Sam pour pouvoir la suivre dans sa cachette, cachant ses cheveux blonds trop visible sous sa capuche, au cas où.
- Tu sais commencer une soirée dans les formes, commenta-t-il avec un sourire narquois.
Rien que ça, c'était déjà plus amusant que cette fête trop courte pour être intéressante, et le petit lot de consolation qu'ils avaient emporté ne faisait que rendre la fuite plus amusante. L'autre avait sûrement l'intention de s'enfiler les quatre bouteilles dans la solitude de sa résidence une fois tout le monde parti ; ils venaient de sauver un alcoolique. L'idée le fit pouffer, mais il reprit un semblant de sérieux pour répondre à la question de la jeune fille.
- Maintenant qu'on est lancés, ça serait dommage de s'arrêter en si bon chemin !
Seul problème : réussir à choper un bus vers des parties plus intéressantes de la ville sans se faire attraper avant, alors même que le poste de sécurité était assez proche du portail et, donc, de l'arrêt. Sans compter que les portes étaient sûrement déjà verrouillées, ou gardées, vu que le couvre-feu était proche. Difficile d'être discret... À moins que...
- Il nous faut un moyen discret pour sortir. Il doit y avoir des gardes près du portail. Je peux te faire la courte échelle pour passer au-dessus du mur de l'ISS, mais il faut traverser le parc.
Le mur de l'ISS mesurait à peine 1m60 – rien d'étonnant, la plupart des élèves là-bas n'essayaient pas de s'enfuir. Le parc restait un obstacle difficilement franchissable, avec ses foutues lampes automatiques. Il restait une solution, que la voix de la raison, celle qu'il étouffait depuis qu'il avait été retransféré à l'IRS, lui soufflait d'oublier. Il ne l'écouta pas. Il avait décider de ne plus prêter attention à cette stupide conscience, qui ne lui avait rien apporté de bon de toute manière.
- Sinon... si on arrive à atteindre le parking, on peut gérer.
Jamais cette idée ne lui serait venue à l'esprit dans son ancienne vie. Il n'avait jamais conduit, jamais volé non plus, mais il connaissait la théorie pour les deux. Une virée en ville serait plus simple et plus amusante avec une voiture, en plus – il aurait bien piqué une moto mais il ne tenait pas à faire la désagréable expérience de la chute. Il n'était pas assez bourré pour s'y essayer. Parlant de ça... Il déboucha une des bouteilles sans même regarder ce que c'était et en but une longue gorgée, la tendant à Sam au cas où elle en voudrait aussi. Son esprit avait l'avantage de rester clair plus facilement que chez la moyenne des gens, tant qu'il ne forçait pas trop ; et il connaissait ses limites, pour éviter les crises d'épilepsie importunes.
- Sauf si tu as trop peur d'enfreindre les règles, évidemment. On tentera le bus.
La voiture laissait un problème majeur : il fallait qu'ils en trouvent un avec la télécommande du portail, ou des vitres teintées éventuellement s'ils chopaient la voiture d'un prof, pour pouvoir passer le grand portail du parking. À moins de le défoncer, mais fallait faire le bon choix de véhicule, dans ce cas. Pour le bus, comme ils n'avaient pas d'uniforme, ils pouvaient éventuellement marcher jusqu'à l'arrêt suivant, pas si loin que ça, et passer inaperçue. Il fallait réussi à sortir avant, mais l’ingéniosité n'était pas un problème.
Je voudrais revenir juste un instant sur la personne qu'est Alix, et sur ce que fut cette soirée. Car aussi étrange, inattendue et fabuleuse eut-elle été, elle reste l'une des soirées les plus bouleversantes que j'ai pu vivre jusqu'à présent. Et sans doute aussi l'une des meilleures.••• Alix l'avait suivit en riant autant qu'elle ; la soirée s'annonçait fun. Une fois qu'ils furent cachés, son ami commença à cogiter pour trouver un moyen de sortir de l'académie sans se faire prendre. Le portail étant surveillé, il lui proposa tout d'abord de passer par le mur des ISS, mais n'avait pas l'air confiant : le fait de devoir traverser le parc était risqué. Et même Sam l'approuva :
"C'est vrai... Je l'ai déjà fait toute seule pour pouvoir sortir cet été, mais la précision des détecteurs a encore été renforcée, et à deux, c'est deux fois plus risqué. - Sinon... si on arrive à atteindre le parking, on peut gérer."
La jeune fille le fixa quelques secondes. Le parking ? Il ne voulait quand même pas... voler une voiture ? La dernière fois qu'elle avait ça remontait à... Trop longtemps pour qu'elle s'en souvienne. Il lui tendit une bouteille :
"Sauf si tu as trop peur d'enfreindre les règles, évidemment. On tentera le bus."
Sam le fixa droit dans les yeux et rigola dans un air de défi en prenant une gorgée :
"C'est mal me connaitre, Boy."
Elle se redressa, ayant repris son souffle, et calcula. Le parking étant au sous-sol, son accès ne nécessitait pas de traverser le parc. Ils devraient cependant se débrouiller pour y pénétrer sans clés. Sam fouilla dans son petit sac à dos quelques dizaines de secondes, avant d'en sortir deux barrettes :
"Bingo ! On peut passer par le parking."
Et son ami et elle se remirent en route. En quelques minutes, ils se trouvaient devant l'entrée du parking, et Sam ressortit ses barrettes de sa poche. Elle rigola en les enfonçant dans la serrure :
"A chacun sa façon d'ouvrir les portes. Toi, t'as tes formules chimiques, moi j'ai mes barrettes. La plupart des gens imaginent que c'est exagéré de pouvoir crocheter une serrure juste avec une barrette, quand on voit ce genre de scène dans les films, mais en fait il n'y a rien de plus simple. Ca fait juste... Un peu longtemps que j'ai pas fait ça."
Et au bout de trois minutes, la porte était ouverte, et les alarmes toujours silencieuses. Elle laissa passer Alix en premier et retint la porte derrière elle pour ne pas la faire claquer.
"Par contre, je sais pas si le parking est gardé, mais si c'est le cas on a intérêt à faire vite et sans bruit."
Elle n'avait pas encore expliqué au Boy ce qu'elle comptait faire, mais ce n'était pas bien compliqué. Elle lui demanda à voix-basse :
"Tu pourrais m'aider ? Pas mal de voitures ont des vitres teintées ici, mais pour voir s'il y a une télécommande du portail à l'intérieur, il faut qu'on regarde de très près si on veut y voir quelque chose. "
Et elle se mit en quête de trouver quelque chose d'intéressant. Au bout d'une demi-douzaine de minutes, elle finit par faire un signe de la main à Alix pour lui intimer de la rejoindre :
"J'ai trouvé ce qu'on recherche. Et maintenant, la partie délicate..."
Evidement, ils ne pouvaient pas ouvrir l'auto en brisant une fenêtre. Mais, de nombreuses fois, ou pour voler une voiture, ou simplement pour récupérer des clés restées à l'intérieur de l'engin et de fait inaccessibles, elle été parvenue à ouvrir des portières fermées à clé. Il lui suffisait pour ça d'un lacet, qu'elle s'empressa de retirer de sa Dr. Martens, sur lequel elle fit un nœud coulant et qu'elle fit passer entre la portière et son encadrement. Une fois le nœud à l'intérieur, elle le glissa sur le petit loquet situé sur le coté de la portière, le resserra dessus et tira vers le haut d'un coup pour lever le loquet et ouvrir la portière. Contente d'elle, elle esquissa un sourire : visiblement, elle n'avait pas perdu la main. Elle ouvrit la portière à Alix et lui chuchota, comme une explication :
"Avoir grandit dans les bas-fonds de Francfort, ça aide pour tout ce qui est détournement de biens. Par contre... J'espère que tu sais comment démarrer une voiture sans clé, parce que ça ne fait pas partie de mes compétences. A moins qu'on ai le droit à un double de la clé dans la boite à gant ?"
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Mer 29 Nov - 0:32
Alix Scarønson
15 Octobre 2017
Un sale gosse sur un château de sable
Alix Scarønson Sam Bellefeuille
- C'est vrai... Je l'ai déjà fait toute seule pour pouvoir sortir cet été, mais la précision des détecteurs a encore été renforcée, et à deux, c'est deux fois plus risqué.
Ah, le drame du nouveau système de sécurité. Il n'avait pas fait que des heureux même si, en soi, il y avait toujours moyen de le contourner. Et il avait beau savoir qui l'avait fabriqué, à savoir cette fille de son ancienne classe, Epheris, il ne lui en voulait pas comme certains autres élèves informés. Oui, effectivement, elle les empêchait de sortir mais s'il avait dû créer un système de sécurité performant en échange de l'assurance de rester à l'ISS, il l'aurait fait aussi. De toute façon c'était pas comme s'ils n'étaient déjà pas sous surveillance 24/24h avec les caméras de son amie fouineuse.
En tout cas, elle semblait tout à fait d'accord avec son idée d'aller piquer une voiture pour sortir en ville "discrètement". Relativement discrètement mais bon, s'ils tombaient sur une voiture qui avait l'autorisation de passer à cette heure. Sinon, dans le pire des cas, c'était l'autre gars qui prendrait.Bien sûr, il fallait faire quelques pas le long du mur qui délimitait l'école et le part pour atteindre les portes du parking, et le poste de sécurité n'en était pas très éloigné, mais il avait un avantage certain sur l'idée de passer par-dessus le mur de l'ISS : la zone qui menait au parking n'avait pas d'éclairage automatique – celui qui était là soit-disant pour ne pas que les élèves se perdent en allant aux dortoirs quand le soleil se couchait tôt, mais qui servait aussi beaucoup de détecteurs.
- A chacun sa façon d'ouvrir les portes. Toi, t'as tes formules chimiques, moi j'ai mes barrettes.
Il écouta la suite de son explication avec un sourire en coin. Forcer les serrures avec des barrettes... Ça avait au moins l'avantage non négligeable de ne pas laisser de traces trop évidentes. Oh bien sûr il y avait d'autres chimistes à Indarë, mais la plupart n'étaient pas des sales gosses, et ne slalomaient pas en permanence entre l'IRS et l'ISS, d'ailleurs. C'était sa signature, ce genre de façon de forcer une serrure, et il préférait quand même la sienne : se faire cramer pour être entré dans la cafet passe encore, le vol de voiture était une autre histoire. Autant l'éviter.
- Par contre, je sais pas si le parking est gardé, mais si c'est le cas on a intérêt à faire vite et sans bruit.
En théorie, il ne l'était pas : le poste de sécurité principal était proche, et les surveillants comptaient un peu trop sur leur sacro-sainte lumière. Il préféra quand même remonter sa capuche sur sa tête pour masquer son visage, au cas où il y aurait des caméras. Les yeux levés vers le plafond, il écouta son amie d'une oreille distraite mais consentit quand même à jeter un œil à chaque voiture devant laquelle il passait, quand elle ne l'avait pas vérifiée avant lui. Il ne repéra aucun caméra, mais ce fut sans doute à cause de sa distraction que Sam trouva leur objectif avant lui. Il la rejoignit en espérant qu'il n'était pas aveugle et qu'il n'y avait vraiment pas de caméras dans le parking.
- J'ai trouvé ce qu'on recherche. Et maintenant, la partie délicate...
Il observa tout son manège d'ouverture de voiture avec un regard étonné. Il connaissait peu de choses sur son passé, mais il se demanda quand même dans quel genre de vie on finissait par apprendre à voler des voitures avec un lacet. Quoiqu'à bien y réfléchir, il savait forcer une serrure avec trois formules chimiques bien dosées et il s'y connaissait assez en électricité pour assurer la partie suivante du plan, vu que les talents en vol de Sam semblaient s'arrêter avant cette étape.
Il tenta malgré tout la boîte à gant, les vide-poche et les pare-soleil mais, bien évidemment comme on était pas dans un film, il ne trouva rien d'autre que la carte grise – pratique quand même – une feuille froissée inutile et une boîte de lunettes vide. Bon, il n'avait plus le choix. Il s'excusa mentalement auprès du propriétaire de la voiture vu qu'il n'avait pas le moyen de faire ça sans la péter. Bon, malheureusement il n'avait pas des masses de matériel sur lui vu que voler une voiture ne faisait pas partie de ses projets de base.
- Il me faut un tournevis. Et si tu te demandes comment j'ai appris ça, dis-toi que tu étais pas la seule à traîner dans des quartiers mal famés.
Ou à jouer les punks à ses heures perdues. Il ressortit de la voiture pour aller cherche un poste de maintenance et un sourie de satisfaction étira ses lèvres quand il en aperçut un pas très loin. Il fit signe à Sam de venir l'aider à forcer la serrure avant d'aller fouiller dans les tiroirs jusqu'à trouver ce qu'il cherchait : un petit foret et un tournevis. En un mot : une clef.
Il retourna à la voiture pour bidouiller directement la serrure du démarreur. Point positif : le gars pourrait toujours utiliser sa bagnole. Point négatif : n'importe qui pourrait le faire avec juste un tournevis. Enfin c'était sûrement mieux que de faire sauter la colonne de direction ou d'ouvrir le volant. Plus rapide et avec plus de certitude que la voiture ferait plus de trois mètres. Alix adressa un sourire triomphant à Sam quand le moteur démarra, et s'adossa sur le siège.
- Bon, simple question comme ça : est-ce que tu sais conduire ? Je peux me débrouiller mais si tu as pris des cours ou je ne sais quoi, on devrait peut-être échanger.
Quoique vu que c'était elle qui buvait le plus pour le moment, lui laisser un volant entre les mains n'était peut-être pas l'idée de siècle. Parlant de ça, il prit une petite gorgée en essayant de doser la chose, comme à son habitude finalement, pour ne pas finir ivre ou trop en sale état pour conduire. Même s'il avait l'intention d'être le criminel qu'on voulait qu'il soit, il préférait éviter de tuer quelqu'un cette nuit. Enfin voler une voiture pour aller emmerder les gens en ville c'était bien, mais il lui fallait un plan d'activité à faire autre que de klaxonner pour réveiller les gens. Du coin de l’œil, il repéra un extincteur épinglé sur le mur.
- Ça se transporte ces trucs, non ?
Il n'avait jamais eu l'occasion d'en utiliser parce que ses expériences ne cramaient pas souvent et que généralement, c'était des système anti-incendie à eau qui éteignaient ça pour lui.
The Wiesel Den 
![[2017] Un sale gosse sur un château de sable Tbab](https://zupimages.net/up/21/15/tbab.png)
