Evelynn Rosenbach

Evelynn est née il y a 16 ans, le 5 avril, dans la banlieue de Manchester. Elle est la fille unique de Cynthia et James Rosenbach, qui se sont mariés 4 ans avant sa naissance. Sa mère, institutrice dans une école maternelle, avait rencontré celui qui allait devenir son mari, un comptable, dans une supérette en faisant des courses. Ce fut un coup de foudre pour eux, et ils s'échangèrent leurs numéros de téléphone le jour-même. Se revoyant régulièrement, une forte relation se tissa entre eux, qui déboucha sur un mariage deux ans après leur rencontre, et la naissance de leur fille 4 ans après leur mariage. Cynthia appela sa fille comme sa propre mère, Evelynn. La naissance de leur fille fut le moment le plus heureux de leur vie, en dehors de leur propre mariage, et ils se mirent dès lors à tout faire pour lui offrir la meilleure vie possible, quitte à se sacrifier financièrement pour lui offrir tout ce qui leur passait par la tête. Il n'y avait rien de plus cher à leurs yeux que leur fille chérie, qu'ils se mirent à couver et surveiller comme du lait sur le feu. Dès qu'elle avait une écharde dans le doigt, ils étaient prêts à l'amener aux urgences pour la faire enlever. En bref, une petite fille chouchoutée par ses parents qui débordaient d'amour pour elle.

Quand elle fut en âge d'être scolarisée, plutôt que d'être une élève très travailleuse, elle cherchait avant toute chose le contact avec les autres. Elle se sentait bien avec d'autres personnes autour d'elle, et sa joie de vivre très communicative faisait d'elle une camarade de choix dans des groupes pour mettre en place des activités permettant de passer un bon moment. Ce qui fit que pendant les récréations, elle passait de groupe en groupe pour mettre de l'ambiance au sein de ces mêmes groupes, et elle devint relativement populaire, malgré le jeune âge des enfants. Elle avait donc beaucoup de connaissances mais peu de véritables amis, mais la situation lui convenait telle qu'elle était. Evelynn était une élève assez moyenne, mais elle faisait tout de même ce qu'elle pouvait pour essayer de rendre fiers ses parents. Chacune de ses actions en tant qu'enfant était dirigée vers ce but, car pour elle, la fierté de ses parents était ce qui comptait le plus à ses yeux.

Plus le temps passait, plus sa popularité augmentait, et cela menait malheureusement certaines personnes à profiter d'elle, étant donné qu'elle était extrêmement gentille et serviable. Malgré tout, quand elle se rendait compte qu'elle avait été roulée, elle n'était pas rancunière et pardonnait relativement facilement. Elle continuait son petit bonhomme de chemin, resserrant son cercle intime même si elle passait toujours de groupe en groupe. Elle adorait rendre service aux autres, et se dirigeait, petit à petit, vers un projet de vie dans l'aide à la personne. Au fond d'elle, elle avait envie de se rendre utile à la société dans sa globalité, et c'était un très bon moyen de se rendre utile que de faire carrière dans le service à la personne. Elle ne fit pas de véritable crise d'adolescence, et tout allait pour le mieux, elle avait de plutôt bons résultats, une vie sociale épanouissante, tout allait bien. Cependant, l'année de ses 15 ans allait mettre un coup d'arrêt à tout cela.

Un soir d'été, elle était sur la route avec sa mère pour rentrer chez elles après avoir passé une journée chez une amie de sa mère, James étant resté à la maison. C'était à la tombée de la nuit, il y avait de l'orage, mais Cynthia avait l'habitude de ces conditions. Dans un virage assez dangereux, quelqu'un se déporta et vint les percuter de plein fouet, frontalement. Il s'agissait d'un homme fortement alcoolisé, mais qui se tua sur le coup. Le choc fut suffisamment violent pour qu'elle reste inconsciente pendant de longues minutes. Mais à son réveil, elle ne pouvait pas bouger, se rendit compte que sa mère était inanimée, et rapidement, une douleur insupportable se fit sentir dans la zone de sa main gauche. La venue des secours et le trajet à l'hôpital fut un moment interminable pour elle, mais c'est une fois à l'hôpital, après son réveil, qu'elle se rendit compte que sa mère était morte. On avait dû lui amputer la main, car elle avait subi beaucoup trop de dommages, et on lui annonçait en plus la mort de la personne qui comptait le plus à ses yeux. Ce qui la plongea dans une intense dépression, une dépression amplifiée par un syndrome de stress post traumatique. Elle tenta plusieurs fois de mettre fin à ses jours, ce qui lui valut un internement en hôpital psychiatrique de force, afin de lui sauver la vie. Après de longs mois en hôpital psychiatrique, où elle était gavée de médicaments, on lui imposa son inscription dans une structure où elle pourrait continuer d'étudier, mais où elle serait étroitement surveillée, l'institution Indarë. De toute manière, elle n'avait guère le choix. Tout ce qu'elle voulait, au fond d'elle, c'était rejoindre sa mère, mais on lui retirait purement et simplement cette possibilité.