Luke Sventbury

La vie ne m'a jamais épargné. Sachez-le avant d'écouter mon histoire. Elle vous semblera certes abracadabrantesque mais vous feriez mieux de me croire car ce n'est que la stricte vérité. Acceptez-la ou abandonnez tout espérance de me croire.

Je suis née dans une famille riche et noble du nom de Sventbury. Une famille aisée ayant gagné ses lettres de noblesse au cours des siècles et sa richesse avec le développement industriel du siècle dernier. J'avais de plus la chance de voir naître une soeur magnifique prénommée Claire. Un prénom français mais ayant comme particularité de bien représenter la beauté et la pureté de ma jeune sœur. En quoi la vie ne m'a guère fait de cadeaux avec un pareil énoncé? Que pourrions-nous vouloir avec une vie si chanceuse ? Vous n'écoutez donc rien? Je vais vous le dire : Ma famille subit ce que l'on appelle communément la malédiction du Faucheur. Lors des origines de ma famille, il y'a de cela près de 10 siècles on prêtait des pouvoirs à mes ancêtres. Des foutaises et des balivernes. a malédiction, elle n'en est pas. J'en suis persuadé.

Pas convaincu? A trois ans ma sœur naissait. A quatre ans, mon père disparaissait dans les affres de la maladie, ma mère dans ceux de la folie. Envolée la noblesse, envolée l'argent. Non, ce n'est pas totalement vrai. Il me restait mon titre et une pièce. Une pièce d'or datant de centaines d'années sur laquelle on pouvait observer un crâne. La seule chose que j'héritais de mon père.

Vous comprendrez que sa perte affecta le jeune homme que j'étais mais il me fallait reprendre le flambeau et veiller sur ma jeune sœur, apprenant tout juste à marcher. J'eus alors la chance de croiser la route des Rosebury. Chance? Malheur? Je ne saurais dire, tout à deux faces. Les Rosebury, donc, étaient des amis de feu mon père. La nouvelle du décès de mon paternel ainsi que de la maladie gagnant ma mère avaient stimulés leurs générosités.

Je fus donc élevée avec ma sœur cadette dans la maison des Rosebury. Il avait d'ailleurs une fille, Victoria, avait qui je me nouais d'amitié. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Non. Ma mère s’éteignit sans jamais voir le visage de sa fille autrement que par les yeux d'une démente, et ma sœur ne vit jamais sa mère que comme la même démente. La malédiction. Tout ne s'arrêta pas là. Les années passant, j'avais nouée avec la jeune Victoria une idylle. En premier lieu, ce n'était qu'un jeu, destiné à noyer la solitude du manoir dans les amours sans lendemain de l'enfance, cependant l'âge aidant, cette idylle continua atteignant un stade plus mature. Je la rejoignais la nuit et nous échangions baisers et caresses dans nos premières années adolescentes. C'est à quatorze ans que le sort s'acharna. Madame Rosebury mourut sans plus d'explication. On nous expliqua que la faiblesse de son corps avait suffi à l'achever mais désormais je sais ce qu'il en était.

Les mois passant. Victoria changea. Elle s'enferma dans le mutisme, dans la tristesse et mes visites incessantes n'y faisait rien. Je compris un jour en laissant mon oreille vagabonder aux commérages. Le personnel s'exprimait sur la manie qu'avait Monsieur Rosebury de rendre visite à sa fille. Seul. Mon sang ne fit qu'un tour. Je courrais alors en parler à Victoria. Nous en discutâmes, ou plutôt je l'ai forcé à se confier. Son père avait tenté d'abuser d'elle de multiples fois mais dans sa folie, ne trouvant pas de prises sur elle, il l'avait frappée de nombreuses fois. Victoria ne se laissait pas faire mais peu à peu son esprit perdait du terrain. Au fond je félicitais cet homme de ne pas avoir céder à ses instincts viciés en me promettant de ne plus laisser faire. Que pouvais-je faire de plus?

Aurais-je dû me taire? Quelques jours plus tard, un cri me tira de mon sommeil. Il provenait de la chambre de Victoria. Alerté par le bruit, je fis vite le chemin jusqu'à sa chambre. La vision que j'y vis me fit changer à jamais. Son père essayant de lui arracher ses vêtements dans une bestialité sans pareille. SI elle eut un pareil la mienne. Ma vision se troubla. La femme que j'aimais avait souffert et j'avais laissais passé cela mais plus maintenant. Je me souvins que de peu des événements qui suivirent. Je l'avais projeté contre un mur avec une rage sans pareille avant de le plaquer contre le sol. Mes poings l'avaient alors réduits en morceaux.. Littéralement. Si je n'avais rien fait, aurais-je pu regarder Victoria une nouvelle fois ans les yeux? Ma sœur aurait-elle subi la même chose? Je sentais le sang chaud giclait sur mon visage, le cartilage et les os cédaient sous mes coups mais rien n'arrêta mes coups. Pas même mes doigts se brisant un par un ou les multiples blessures que l'homme m'infligea dans ses dernières forces. Une bouillie immonde lui servait désormais de visage alors que ses jambes tremblaient dans les derniers spasmes du défunt.

Les sirènes, la police, les menottes. Je n'avais résisté à rien. A vrai dire, j'avais passé mon temps entre le meurtre et l'arrivée des forces de l'ordre a rassuré Victoria ainsi que Claire. J'avais été emmené puis jugé. Bien sûr, Victoria, Claire ainsi que nombre de servantes me firent une défense incroyable mais j'avais tout de même enlevé la vie d'un homme. Non d'une bête, d'un démon. Les circonstances allant dans mon sens, ma peine fut commuait en cinq petites années de prison dont deux se ferait dans un établissement spécialisé du nom de Indare.