[L'Ouragan] Eventim Apollo, 45 Queen Caroline St

En partant au travail cet après-midi, je n'aurais jamais pensé que la fin de journée serait si catastrophique. C'est le cas de le dire. Un ouragan. Rien que ça. Une tempête qui sort littéralement de nulle part. Ce n'était pas prévu et pourtant, on se tape un vent infernal et la pluie à tout-va. C'est bien la preuve que la nature nous surprendra toujours. C'est aussi une sorte de petit rappel sur le fait qu'elle aura toujours le dessus sur nous, pauvres humains. On a souvent tendance à oublier qu'on ne fait que vivre sur cette planète pour un certain laps de temps. Certains vivent longtemps, d'autres non. Mais on n'a jamais le plein pouvoir sur cette bonne vieille Terre. Et ça, elle nous le rappelle régulièrement. Tout comme aujourd'hui.

Je répétais encore une chorégraphie avec mes collègues lorsque la tempête a commencé. C'était environ 16h30 je crois. Je ne sais plus trop. Disons que mon esprit a plus été tourné vers Jagger et Lizzy plutôt que sur l'heure. Mon amie est censée revenir au pays ce soir mais avec un temps pareil, je pense que son avion sera annulé. Je l'espère en tout cas. Je ne veux pas qu'elle soit elle aussi en danger. Quant à mon époux...je n'ai pas la moindre idée où il se trouve et c'est d'autant plus inquiétant. S'il est dans son bar, il est plus ou moins à l'abri mais il suffit qu'il ait dû faire un truc à l'extérieur et... Argh !

Pendant de longues minutes, j'observe par la fenêtre ce qu'ils se passe dehors. C'est un bordel sans nom. Le vent est tellement fort que je peux voir des objets voler. Certains s'écrasent contre les murs, d'autres brisent des vitres, d'autres se brisent eux-mêmes parce que trop fragiles, Parfois je vois même des branches passer. Pas des petites en plus. Des machins que si on se les prend sur la gueule, on ne s'en sort pas avec seulement une simple égratignure de rien du tout. Si on s'en prendre sur la tronche on a mal, on pisse le sang, on est juste désorienté avec un peu de chance, on finit assommé, à l'hôpital et pour les moins chanceux, directement à la morgue. Remarque, ceux-ci ne sentent plus aucune douleur au moins et il n'ont plus besoin de s'en faire pour leur avenir...

16h50... Vingt minutes que je m'emmerde à l'intérieur et la tempête ne se calme toujours pas. Ca fait aussi vingt minutes que mes collègues tentent d'appeler leurs proches mais les portables n'ont aucun réseau. Depuis le temps j'aurais pensé qu'ils auraient compris et abandonné leurs tentatives. Il faut croire que la panique leur fait vraiment faire n'importe quoi. Heureusement que notre coach a un peu de bon sens. Il permet aux plus trouillards de rester tranquille. De mon côté, je finis juste par perdre patience et décide de quitter mon lieu de travail. Je sors donc dans les rues du quartier de Hammersmith et erre dans l'intention d'aller au bar de Jagger. Ou à la maison. J'espère qu'il est dans l'un de ces deux lieux.

Je reste le plus au bord possible des bâtiments mais autant être honnête, je regrette d'être sortie. Des fois j'ai l'impression que je vais décoller du sol tant ça souffle fort. Et d'autres fois je vois même ma vie défiler devant mes yeux en une fraction de seconde parce que j'ai échappé de peu, de très peu, à un objet volant. Je peux même voir des conducteurs de voiture qui galèrent à rester stables sur la route. Quelle idée aussi de rouler encore maintenant alors qu'il y a une tempête... Et puis d'un coup je vois même un vélo qui traîne littéralement sur le sol à cause de la force du vent. Sans cycliste dessus heureusement. Quand la nature veut nous rappeler à l'ordre, elle ne fait pas semblant...