[L'Ouragan] East London Boxing Club, 25A St James St

La lumière diminuait beaucoup, vu la saison, c’était quelque chose de totalement normal à vrai dire. La faible luminosité, même pour 16h30, n’attirait pas l’attention de Zoey qui s’occupait de frapper dans le sac de boxe avant de sérieusement commencer son entraînement. Le vent qui sifflait et la pluie qui battait n’était pas vraiment quelque chose qui l’interpelait non plus. Pas avant que la musique et la lumière ne cesse subitement de fonctionner. Les quelques boxeurs présents ici, dont deux enfants, s’arrêtèrent tandis que le coach sortait de son bureau, clairement énervé de cette coupure de courant. Au moins jusqu’à ce que tout le monde ne regarde dehors et ne fasse réellement attention à tout ce qui se passait. Un frisson parcouru l’échine de quelques personnes, Zoey la première qui ne se voyait pas retourner chez elle dans la foulée. Elle n’était pas spécialement folle non plus. Pas sur ce point. Et puis, de Stratford à chez elle, la route ne serait pas la plus rapide.

- Hey, les gamins, le téléphone ne passe plus.

Rien que cette phrase fit monter la pression d’un coup, surtout chez un des petits qui commençait à clairement paniquer. Comme un peu toutes les personnes présentes dans la salle de boxe. Tout était si violent dehors, et si cela se trouvait, la salle ne serait pas ce qu’il y a de plus protecteur. Un des gamins s’élança vers la porte pour aller dehors et rentrer chez lui mais ce fut un des camarades de Zoey qui le rattrapa et le jeta sur son épaule, ignorant tant bien que mal les coups que le morveux lui donnait. Il était habitué, c’est vrai, mais pas à s’occuper d’un gosse.

- JE VEUX MA MERE ! LACHE-MOI !

Bah ouais, un gamin de 8 ans coincé loin de chez lui et sans la présence rassurante de sa mère, ça devient vite incontrôlable. C’est Zoey qui s’y colla, la seule présence féminine de la pièce à vrai dire et le prit doucement contre elle, tendant de calmer ses tremblements. Il ne fallait pas faire paniquer un gamin encore plus en montrant sa peur. Même si elle était clairement inquiète pour ses frères, il n’y avait pas à dire. Inquiète pour eux mais aussi pour sa nièce et la mère de cette dernière. Putain de merde. Elle n’y avait pas pensé avant ! La jeune femme déglutit difficilement avant de serre le petit, passant la main dans ses cheveux en essayant de le calmer. C’est le coach qui prit la parole, non sans s’approcher de la porte.

- Bordel, y’a du monde encore dehors.
- Hepburn, tu t’occupes des gosses ? On fait un tour pour couper ce qui doit être coupé.

Zoey se contenta de doucement hocher la tête, continuant de rassurer le petit. Jusqu’à ce que son camarade ne s’approche de lui et lui dise qu’il ne devait pas pleurer sa mère car c’était un garçon. Zoey, sous le stress grogna doucement, non sans froncer les sourcils. Il fallait être réaliste, mais pas méchant non plus !

- Ecoute, c’est normal, tu vois le temps ? Ce qui se passe et tout ? C’est normal d’avoir la trouille ! J’ai peur aussi !

La lumière du jour ne suffisait presque plus pour éclairer la pièce, qui manquait cruellement de fenêtre mais au moins, ça limitait clairement les zones d’entrées qui pouvaient exploser ! La lumière de lampe torche se mit à doucement danser dans la zone avant que tout le monde ne se rejoigne après un bruit sourd.

- On a des néons qui ont clairement éclatés et qui sont tombés du plafond, interdiction pour tout le monde de quitter la pièce.

Lorsque le coach dit quelque chose, tout le monde écoute et personne ne la ramène. Il ne restait plus qu’à attendre que les choses passent pour voir l’étendue des dégâts et surtout, voir si quelqu’un décidait d’entrer par ici, Romain regardant souvent dehors pour surveiller. Les gens mais également les dégâts. Plusieurs fois, tout le monde avait tenté d’envoyer un message, histoire de voir mais rien. Tout le monde connait ce geste emprunt de désespoir, mais tout le monde le fait tout de même. L’être humain… Que voulez-vous ?

16h50. Le gosse avait fini par doucement e calmer, et ce, uniquement grâce à Zoey qui prenait soin de lui et s’assurait qu’il ne fasse rien d’insensé comme tenter de retourner à l’extérieur, rien de plus stupide ne pourrait être fait que ça ! Pendant ce temps, tous les autres adultes tentaient de coincer et barricader les rares fenêtres restantes. Il fallait bien quelqu’un pour gérer les deux gosses bien que l’un était finalement assis sur le ring, s’appuyant sur les cordes. Un peu comme il avait prit l’habitude de faire pour se reposer après un combat et lorsque le dit ring était complètement vide.

Zoey soupira doucement avant de venir à côté de son camarade, regarda dehors avant de rapidement s’éloigner de la fenêtre, juste après qu’un élément ne se décroche et manque de la blesser. Bordel ! Ce n’était pas passé loin et elle s’estimait clairement heureuse de ne rien s’être prit au coin du nez ! Déjà qu’elle avait eut du mal à se soigner ces derniers temps, donc autant éviter de se taper une nouvelle blessure ! Bon… Après… Zoey avait parfaitement conscience du fait qu’il serait difficile de repartir boxer avant que la ville ne soit en état. Il faudrait sans doute beaucoup de temps pour que tout prenne une certaine forme et contenance. Que serait Londres une fois cette tempête passée… ? Ce n’était pas un petit orage tout con vu le vent, les dégâts que le groupe pouvait voir depuis l’intérieur… C’était sans doute la pire des choses qui lui ai été donné de voir, mais elle restait un peu plus calme, surveillant du coin de l’œil les enfants qui tremblaient de peur. Que pouvait-elle faire de plus ? Zoey avait réussi à calmer le plus jeune, ok, mais maintenant ? Et après ? Elle n’avait clairement pas l’instinct maternel ! Pitié, que les choses se terminent rapidement… Plus personne ne parlait véritablement, juste demander si tout le monde allait bien et c’était tout. Il n’y avait que ça. Que ça pour casser un peu le bruit du vent, des craquements et tout ce qui se faisait entendre depuis plusieurs longues minutes. Les yeux noisette de la boxeuse continuaient de fixer et scruter la salle. Tout ce qu’elle voyait désormais, c’était les gosses, qui, malgré leur peur, s’amusaient à faire des ombres chinoises sur le mur, tentant désespérément de passer outre. Il fallu attendre que Romain quitte son poste comme il l’avait vraisemblablement désigné avant de le voir s’approcher des enfants.

- Hey, je vais tenir la lampe, ça sera plus pratique pour vous deux. Hepburn, tu ne voudrais pas venir et m’aider ?

La jeune étouffa un léger rire avant de simplement s’approcher de son ami, un sourire narquois aux lèvres.

- How, pauvre chou, la lampe est trop lourde pour toi ?

Romain roula des yeux avant de simplement passer la lampe à Zoey qui ne comprit pas… Avant de le voir faire des ombres sur le mur. Bien loin du papillon ou du chien que tout le monde sait faire ! C’était presque… Attendrissant. Un coup d’œil à l’horloge, il était 17h20.