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[2019] Loin de chez soi

Timaé
Invité
Anonymous

Rp abandonné (tout public)
Dim 3 Fév - 3:58
Timaé
Timaé Amber
Ancien membre

Loin de chez soi

Accoudé sur le rebord de la fenêtre de la voiture, je vois le paysage défilé devant mes yeux vides... désormais aussi vides que mon âme et ma vie... Du moins, c'est comme ça que je le ressens. Actuellement sur le chemin de ma nouvelle école, cette route représente pour moi la finalité de cet horrible cauchemar. Après avoir quitté de force ma terre natale pour permuter la neige d'hiver avec de la pluie à perpétuité, échangé notre belle et cocooning maison contre quelque chose de morne et triste et troqué mon ancien lycée pour ce qui doit certainement être une décharge, le lien entre ce à quoi j'étais attaché et où je me sentais bien semble définitivement rompu.

Le jeune canadien que j'étais, pourtant initialement gai par nature et doté d'une ultra-sociabilité débordante, a disparu... Il se cache dans les ombres... Est resté à Vancouver. Le sourire auparavant collé au visage s'est neutralisé afin d'afficher une mine ennuyée, réservée, donnant cette légère impression de mauvaise humeur. Avant je... j'étais heureux ! Je me sentais bien, moi, au Canada. Il avait beau faire extrêmement froid en hiver avec le sol recouvert par une immense couche de neige, je m'y sentais chez moi. J'étais chez moi ! Les gens étaient bien plus ouverts d'esprits, plus sympathiques. C'était un véritable comte de fée. Hélas, nous ne vivons jamais heureux jusqu'à la fin des temps. Il a fallu qu'une mutation tombe sur la gueule de mon père pour qu'un déménagement quasi surprise s’opère et nous transfère tous à Londres. Et nous, dans tout ça, hein ? Les enfants ? Obligés de supporter de tels changements. Forcés à tirer une croix sur le début de nos vies mêlant par ailleurs nos amis, nos repères, tout ! Mon grand frère Lucas, étant déjà majeur, a rapidement trouvé une solution à ses problèmes et s'est enfuit en direction de l'université, échappant quelque peu aux grands changements d'atmosphère, d'ambiance et au deuil de notre, désormais, ancienne vie.

Depuis cette séparation avec la terre nord-américaine, un déchirement au sein-même de notre famille s'est violemment fait ressentir. Mise à part mon frère que je considère comme un modèle, mais aussi comme un confident et un repère, je n'ai plus cette sensation d'attachement ainsi que cette envie d'attachement envers mes parents. Une barrière s'est rapidement construite entre eux et moi... Nous ne nous comprenons plus, nous éprouvons de vives difficultés à dialoguer sans que cela se transforme en une conversation de sourds ou en une sorte de dispute. Les tendresses se font rares tout comme les mots doux. D'ailleurs, durant le trajet entre la maison et le nouvel établissement que je vais intégrer, les tentatives de discussions de mes parents se sont révélées être vaines puisque les seules réponses qu'ils reçoivent sont faites de silence ou de léger bruits, exprimant donc bien ma réticence quant à leur adresser la parole. Pourtant, je ne force pas ou n'accentue en rien cette ignorance, je suis simplement trop déçu, déchiré et remonté contre eux, les jugeant responsables de cette situation, que pour pouvoir avoir la force de mimer quelque chose qui appartient désormais au passé. Ils sont fautifs et ils sont cruels, c'est tout ce qu'il y a à savoir et c'est tout ce que je sais d'eux et de leurs vrais visages. Choses qu'ils avaient bien réussi à camoufler durant tout ce temps. Ils ont trahi ma confiance et peineront à la regagner puisque je ne fais pas partie de ces personnes qui tentent de jouer aux durs, mais qui craquent à la première prière de bien vouloir être pardonné.

Maman essaye tout de même de briser la glace en faisant, comme elle sait le faire, sa gentille en prenant une voix toute douce comme si elle parlait à un gosse de quatre ans. Pathétique. Si elle croit qu'elle arrivera à me prendre par les sentiments et à me faire oublier ces derniers mois de souffrances, même pas en rêve. Elle se tourne vers moi qui suis assis à l'arrière de la voiture et sans même la regarder, je sais que ses yeux sont pointés vers moi... me fixent... comme pour essayer de capter le moindre signal, tentant certainement d'attirer mon attention... Sauf que je ne faillis pas. Elle caresse alors, de sa main, une de mes jambes ce qui a le don de me faire frissonner à la fois de tristesse et de réticence. Mais je ne bouge pas d'un poil... je ne la regarde toujours pas. Je ne montre pas la moindre émotion, ne laissant transparaître aucune faiblesse, continuant de zieuter ce qu'il se passe de l'autre côté de la vitre, donnant un semblant d'absorption par le monde extérieur qui, en vérité, ne m'intéresse pas du tout. Papa se met alors, lui aussi, à parler en cherchant par n'importe quel moyen de me tirer les verres du nez, se concentrant néanmoins toujours sur la route.

- Beau paysage, n'est-ce pas, fiston ?

Je ne réagis pas et le silence se fait indéniablement ressentir comme étant pesant du côté de mes parents puisqu'ils s'acharnent d'autant plus à éviter tout blancs qu'ils jugent gênants et lourds dans un espace aussi petit que la voiture.

- Ces couleurs qu'arborent le feuillage qui tombe des arbres ne t'inspirent-elles donc pas de beaux vêtements ? Ah... ça me rappelle quand...

Avant qu'elle ne prononce l'interdit, je lui coupe la parole en restant toujours collé à la vitre, les yeux rivés vers ce qu'a, à l'instant, décrit maman, mettant les choses au clair ou les points sur les "i", si vous préférez. Mes paroles sont sèches et une pointe d'amertume se fait ressentir tandis que je m'efforce, sans peine, de lui clouer le bec.

- Non, moi, ça ne me rappelle rien du tout. Si tu crois une seconde que ce décor minable puisse avoir, l'espace d'un instant, une quelconque ressemblance avec ce que nos yeux ont déjà eu la chance d'admirer, alors tu te trompes. On ne confond pas robe de cocktail et guenilles. Si tel est ton cas, peut-être as-tu de la merde dans les yeux ou alors il serait peut-être temps de songer à consulter un ophtalmo, qu'en dis-tu, maman ?

Je conclus ma phrase en la fixant dans les yeux, l'une des rares fois où je pose encore mon regard sur elle depuis ce qui est arrivé. A son expression du visage, je peux facilement dénicher de la peine, de l'incompréhension et une pointe de révolte. Mon père, quant à lui, fronce les sourcils tout en jetant quelques coups d’œils sur moi à l'aide du rétroviseur et hausse la voix, incluant une bonne dose de virilité supplémentaire dans celle-ci afin d'appuyer sur un semblant de mécontentement et de colère. Dès lors, tout se passe très vite et la situation s'envenime à une telle allure que papa stoppe la voiture sur le côté de la route pour pouvoir se tourner vers moi sans risquer un accident. Il arbore toujours cet air menaçant et agite son doigt de remontrance vers moi avec une tonalité dans la voix toujours plus élevée que la normale.

- Tu vas vite changer d'attitude, jeune homme ! Si tu t'en prends à ta mère, c'est aussi à moi que tu feras affaire parce qu'on ne s'exprime pas ainsi à des adultes et encore moins à ses parents.

Il tente de me prendre de haut et de placer son "statut de bon père de famille" sur un piédestal. Si le vieux croit que c'est en me menaçant qu'il obtiendra gain de cause, il se fourre royalement le doigt où je pense ! Je peux même l'aider, s'il le souhaite. Lui, qui m'a fait, me connaît tout particulièrement et sait pertinemment, et ce depuis le déménagement, qu'il en faut beaucoup pour me tenir tête, moi, qui suis têtu comme une mule. Il est donc conscient qu'il se lance dans un combat qui n'est pas prêt de se clôturer par une baisse des armes. Du moins, pas de ma part.

On joue avec mes nerfs et bien trop d'aigreur n'est pas encore sortie depuis tout ce temps, ce qui a tendance à rapidement me mettre à cran, faisant de moi une personne un tantinet irritable.

- Oh, franchement ! Vous êtes pathétiques autant l'un que l'autre.

- Comment ? Hé, fais-donc attention à ton langage !

- Chéri, calmes-toi ! Timaé, que t'arrive-t-il depuis notre... dé-mé-na-ge-ment... ?!

Ce mot sur lequel elle vient de buter, en se rendant bien évidemment compte qu'elle a mis le doigt sur le point sensible, sur la corde fragile, bref, sur le noyau de mes ennuis, sonne à mes oreilles comme une fissure sur un miroir qui le fait soudainement éclater en mille et uns bouts de verres, déchirant par la même occasion une énième fois mon cœur, tirant sur le fil fragile, attaché, qui se sépare désormais en son centre. Blessé, intérieurement j'hurle de rage, de douleur, baigné dans l'injustice d'un monde qui paraissait pourtant si idyllique en son amont. Remonté, dicté par la haine et désormais par l'absence de compassion envers ceux qui m'ont coulé, je finis par crier une seconde fois ce que j'ai initialement quasi chuchoté.

- Ouais, dis-le... DIS-LE ! Avoue tes méfaits ! Vos méfaits à tous les deux, ignobles monstres ! Osez admettre ce que vous avez fait subir à vos enfants ! A Lucas et moi ! En l'espace de quelques mois, vous avez détruit la belle famille que nous étions, là-bas, à Vancouver et jamais, non, jamais cela ne redeviendra comme avant ! Ça, je vous en fais la promesse.

Moi aussi, je sais hausser la voix et c'est l'une des premières fois, depuis notre arrivée à Londres, que je m'exprime autant et ainsi auprès de mes parents. Ils restent scotchés par ce que je viens de dire avec l'intonation employée. Finalement, après quelques mois, à peine, ils finissent par se rendre compte et comprennent qu'ils ont véritablement gâché quelque chose qui, initialement, était beau. Je dirais même parfait. Là-bas, dans le nord de l'Amérique, je me plaisais. Nous nous plaisions tous. Alors oui, forcément, ça provoque un déchirement de se dire que tout ça, c'est fini... si brutalement... si injustement... Et je sais bien que je ne leur parle pas gentiment, que je m'exprime avec mépris, mais au fond... c'est né d'une profonde douleur... mêlé à une incompréhension. Papa et maman me regardent, je le sens, tandis que je me tourne complètement vers la fenêtre, la main sur le front, fermant les yeux. Ils ravalent leurs fiertés ainsi que leur colère et tentent d'un peu plus me tirer les vers du nez en me parlant avec douceur.

- Ecoute, Timaé... ta mère et moi savons pertinemment que pour toi ces changements sont difficiles à digérer et à supporter. Pour tout te dire, moi aussi ça me manque de faire des ballades dans la neige, en famille ou encore ne serait-ce que la bonté de la population canadienne... mais il faut faire avec. Garde ces bons souvenirs en tête et tu sais très bien que, de toute façon, nous nous sommes toujours les mêmes et que nous sommes là pour nous épauler dans les moments difficiles.

Vu que je ne leur réponds pas, mais que je m'isole, maman en rajoute une couche en me caressant, avec tendresse, le dos.

- Oh, mon cœur... C'est vrai ce que dis ton père, n'hésite pas à nous faire part de tes maux, de tes peines ou de tes tracas ! Cela nous évitera ce genre de débordements.

Une larme perle le long de ma joue, à l'abris des regards. Je craque légèrement, en silence, dans mon coin, retenant tout de même le plus gros afin de ne pas terminer en sanglots. Je n'ai pas pleuré jusqu'à présent et ce n'est pas maintenant que cela risque d'arriver. Cela reviendrait à exposer mes faiblesses... à renoncer à ma volonté de regagner Vancouver, à donner raison à mes parents, à la vie. Finalement, à me montrer comme je suis intérieurement, c'est-à-dire plus sensible que je n'y parais, affecté par des choses qui peuvent sembler futiles aux yeux de certaines personnes. J'ai décidé, le jour de notre arrivée à Londres, que je serai un battant, déterminé à renverser tout obstacle se dressant sur mon passage et que rien, ni personne n'arrivera à me faire tomber. Dès à présent moulé dans du titane, je me suis forgé une carapace impénétrable, tâchant de ne laisser transparaître aucune émotion pouvant nuire à mon équilibre, comme la tristesse.

Alors que maman m'attribue toujours ces tendresses, je chuchote deux-trois mots qui viennent rompre le silence qui régnait dans la voiture.

- Laissez-moi tranquille... Je vous déteste...

Elle ne comprend pas et force le passage en m’appelant, d'une voix éprise de compassion, par mon prénom, mais je la remballe plus fermement.

- Laissez-moi tranquille.

S'ils en viennent encore à me déranger, c'est soit qu'ils sont abrutis, soit qu'ils s'amusent réellement à chercher la petite bête parce que bien que je me sois légèrement calmé par rapport à tout à l'heure, ce petit affaiblissement pourrait très bien se transformer en grosse colère. Heureusement pour moi, ou plutôt pour eux, ils décident de ne pas plus s'étaler sur le sujet, l'heure se mettant à filer, nous rapprochant donc du rendez-vous pour mon inscription dans ma nouvelle école. Une Institution anglaise... où je serai quasiment 24h/24 puisqu'elle sert également de pensionnat et que notre nouvelle maison se trouve bien trop loin d'ici pour que je puisse faire les allers-retours tous les jours. J'imagine déjà le truc, un style de vieux manoir tout délabré à en effrayer les élèves, avec des professeurs ayant le triple de mon âge, fonctionnant à l'ancienne et à la dur, nous obligeant, par la même occasion à porter des uniformes encore plus laids que l'armoire de mon arrière grand-mère et pour couronner le tout, des règles strictes donnant à cet air une similarité à celui d'une prison.

La voiture s'arrête, mon père coupe le moteur et un énième silence s'impose. Je ne percute pas tout de suite, mais réalise finalement en un sursaut que ma nouvelle école se trouve là, à quelques mètres sur ma gauche. J'y jette un coup d’œil et bien qu'elle ne soit pas aussi pourrie qu'elle pouvait laisser penser, elle reste relativement moyenne à mon goût. En même temps, aucune objectivité ne fait actuellement partie de ma façon de penser et/ou de percevoir les choses. Quoi qu'elle puisse avoir dans le ventre, elle demeurera inférieur à celle de Vancouver, c'est une certitude !

Mes parents se tournent vers moi, émus et déstabilisés. Ils me font donc comprendre que nous sommes bel et bien arrivés. Ils confirment ma crainte, m'irritant un peu plus à chaque instant. Mon sang entre en ébullition, je vois rouge, je sers les poings et mordille ma lèvre inférieure tout en fronçant les sourcils. Au loin, j'aperçois une femme... et ce qui attire mon regard sur elle sont ses cheveux d'un vert semblable à une pomme... certainement pas naturels. Qui est-elle ? Que fout-elle là ? Elle semble soutenir son regard sérieux sur mes parents désormais sortis du véhicule en train de décharger le coffre. J'ai comme l'impression que les problèmes vont commencer et que cette personne sera un des plus gros obstacles dressé sur mon chemin.

Avec des pieds de plombs et une envie défiant toute concurrence, je finis par ouvrir la portière et sortir de la voiture, ne décrochant pas du regard cette, pour le moment, mystérieuse personne qui ne change pas de posture. D'un air presque menaçant, je la zieute sous toutes ces coutures, que ce soit son attitude en passant par son style vestimentaire... laissant à désirer. Je ne sais pas quel statut elle peut bien incarner au sein de l'établissement, mais elle semble nous recevoir ce qui veut donc dire qu'elle détient une certaine importance et s'habiller de telle manière, avec si peu de goûts me désole profondément. M'enfin, je me dis que venant d'ici, il ne fallait pas s'attendre à revoir le chic de Chanel, l'audace de Jean-Paul Gaultier ou la classe de Dior. Il ne reste plus qu'à espérer que la section couture ne produise aucune immondice susceptible de me rendre malade.

Lentement, et munis de mes bagages, nous grimpons les premiers escaliers faits de pierre, nous rapprochant de celle que je n'avais pas quitté des yeux. Sur un ton sérieux, elle nous souhaite la bienvenue au sein de l'Institution Indarë tout en serrant, professionnellement, la main de mes parents. Par la suite, elle nous demande cordialement de bien vouloir la suivre jusqu'à l'intérieur de l'établissement. Une fois entré, et ce lorsque les grandes et lourdes portes se referment derrière-moi, ma gorge se resserre et je sens bel et bien que je ne suis pas à ma place. Un malaise vibre dans mon corps tandis que mon regard plein de haine ainsi que bourré de jugement scrute les alentours. Au loin, je remarque des élèves... portant visiblement un uniforme... ah mais là c'est le pompon... Tout ce que je déteste... tout ce que je déteste... Je n'ai pas pour habitude de porter des chemises simples blanches ainsi que des pantalons noirs associés à des petites vestes et cravates dans des tons un peu douteux. Rendant ainsi moutons les élèves, finalement, ces derniers ne se démarquent que par leur visage, corpulence et cheveux en-dehors du fait que seules deux couleurs sont à notées ; le bleu et le rouge. Je doute, du moins, j'espère que ce n'est en aucun cas une production de la classe spécialisée en mode ce qui finirait par réellement me désespérer... ajouté aux autres innombrables défauts reliés à cette école. Intérieurement j'éclate de rire, extérieurement je glousse face à un tel amateurisme auquel je ne suis définitivement pas habitué. Moi qui ne suis pourtant pas un gars prétentieux dont les chevilles sont à mesurer, j'ironise le fait qu'on ose mélanger passe-temps et talent... ridicule... amusant... mais surtout navrant !

Enfin bref, complètement hypnotisé par l'endroit miteux dans lequel je vais, malheureusement, passer jours et nuits, je n'écoute que trop brièvement ce que cette femme peut nous raconter puisqu'en vérité, je m'en fous un peu. De toute façon, c'est comme à chaque intégration dans une nouvelle école, on nous débriefe les règles, les cours et leurs horaires, les dortoirs, les nombreuses et diverses salles, les sanctions et bla et bla... ET... BLA... Peu m'importe, aucun intérêt, il est clair que je ne compte, pas le moins du monde, stagner ici, y perdre mon temps et y enterrer ma vie à petit feu. No way ! Hors de question !

La visite s'apprête à continuer et il est enfin temps de se débarrasser des vieux vu que l'inscription avait déjà été réglée il y a de cela quelques semaines. Mes parents tentent de s'approcher de mon visage pour soit m'embrasser la joue soit le front ou même de m'offrir une étreinte, mais j'évite ouvertement et froidement leur pitoyable volonté de se donner la peine de me saluer de manière chaleureuse, attentionnée et douce. Comme je me le suis et leur ai promis, jamais je n'oublierai ou ne pardonnerai ce qu'ils ont fait. On ne blesse pas un Amber sans espérer ne pas se prendre le revers de la médaille. Du coin de l’œil, je n'arrive pas à voir si la dame aux cheveux verts réagit ou non à ce manque de tact, de complicité et d'amour entre eux et moi, mais comme à mon habitude, je m'en moque... pour une fois rester courtois dans mes propos. Certainement blessés et c'est tant mieux, ils quittent les lieux en me laissant seul face à mon nouveau chez-moi, à un nouveau monde et à cette même personne qui nous a précédemment accueilli. Un long silence s'installe au sein du, tout aussi long, couloir avant qu'elle ne me propose, avec cette même et distante amabilité, de poursuivre l'exploration de ce nouveau lieu. Et mon petit doigt me dit que ça risque d'être très... très... TRÈS chiant.

• • •

La journée s'est enfin écoulée... Dieu merci ! Après un grand tour détaillé de l'école et de ses moindres recoins, un récapitulatif du règlement, une présentation du programme, de ma chambre ainsi que de ma classe, l'heure du dîner sonna pour tout le monde. On m'avait donné le temps de mettre mes affaires dans la chambre, tout en ayant l'immense et très agréable surprise d'apprendre que j'allais devoir la partager avec deux garçons, avant d'être invité à me joindre aux autres élèves au sein du réfectoire. On la sent, l'ironie, là ou pas ? Non pas que ça me déplaise de rencontrer du monde, hein... mais pas ici. Déjà que je dois me farcir ce pays de merde en plus de cette ridicule Institution aux règles minables, je suis dans l'obligation de côtoyer deux cons qui ne feront certainement rien de plus que me casser les pieds. Génial... Non, mais c'est se foutre de la gueule du monde ! Puis on me l'annonce comme ça, au même titre qu'on pourrait nous faire part d'une sottise sans importance. Or que là, ça change absolument tout ! Au final, je me rends compte que le seul endroit dans lequel j'espérais trouver un tantinet de tranquillité, bah on me le gâche en m'attribuant deux colocataires ! Quelle idée, non, mais quelle idée... Et le pire, c'est que ce n'est pas tout. Ah bah non, on n'arrête pas de s'enfoncer dans la merde tant qu'elle ne nous arrive qu'aux chevilles, hein, ça serait trop gentil ! On me force, ha... je vous jure que je vais péter un plomb... On me force à porter cette horreur d'uniforme, ce truc sans forme ni goût, débordant d'un manque cruel de style, de classe ou encore de, je ne sais pas, moi, de ressembler à quelque chose de décent. Et j'ai pourtant essayé d'être sympa en demandant gentiment de ne pas le porter ou encore en proposant une potentielle, comment dire, amélioration de ce look, parce que bon... y a de quoi faire fuir la brigade du bon goût et de la créativité... Mais non ! Je me suis pris un gigantesque "non" dans la face, rejetant ma requête jugée quasi grotesque ou inconcevable. En même temps... coincés comme sont ces Anglais, un tel manque d'ouverture d'esprit ne m'étonne guère.

C'est donc déguisé, mal fringué et honteux de le reconnaître, que je rejoins le réfectoire ou, d'après ce que j'ai compris, un de ceux qui existent dans ce bahut. Sans surprise, du monde, des têtes que je ne connais ni d'Eve, ni d'Adam et des élèves tous aussi bien habillés que moi. Des visages se retournent, me regardent, me fixent... me dévisagent, même. Moi, je ne montre aucune faiblesse, ne baisse en aucun cas le regard. Il est hors de question, sous prétexte que je sois le nouveau, que je me laisse marcher sur les pieds ou intimidés par ces vauriens. Ils ne savent pas encore à qui ils ont à faire, mais ils risquent de rapidement le savoir. Leurs yeux plantés dans les miens, je les soutiens, les provoquant indirectement en duel à qui saura tenir le plus longtemps sans baisser les armes. Pour la plupart d'entre eux, le malaise ou la gêne l'emporte sur la curiosité, faisant mine de ne plus être intéressé par ma personne. J'esquisse un sourire mesquin et me dirige vers les dames qui s'occupent du service. Arrivé près d'elles, des remarques non pas qu'elles soient péjoratives, mais banales fusent, comme : "Oh, tiens, une tête qui ne m'est pas familière.", "Tu es nouveau, mon petit ?" ou "Nous sommes-nous déjà vus ? Je ne crois pas.". Intérieurement, je soupire déjà d'ennui et de ras-le-bol, mais afin de ne pas paraître aigri, je souris faussement à leurs paroles, leur expliquant, par la suite, que je viens d'arriver à l'école. Ces dernières me souhaitent ensemble la bienvenue et finissent par me proposer les nombreux plats affichés au menu de ce soir. N'ayant pas une grande faim et ne voulant pas plus que ça me prendre la tête sur mes envies culinaires du moment, je prends un classique ; des spaghettis accompagnés d'un verre d'eau.

Le plateau entre les mains, je les remercie avant de me diriger vers une table à laquelle peu de personnes sont assises. Cette fois-ci, je ne regarde pas autour de moi, préférant ruminer dans mon coin plutôt que d'ores et déjà me mettre tout le monde à dos. Cependant, une sensation me dérange... m'empêche de correctement me concentrer sur mes pensées... Un regard ? Oui, un regard insistant. Je lève la tête que j'avais initialement plongée dans mes pâtes pour qu'on me foute la paix et me mets, tel un prédateur, à zieuter les alentours, les moindres recoins. Qui ? Qui me fait chier ? Argh, qu'est-ce que ça m'irrite quand on ne me quitte pas du regard, comme ça, sans oser m'affronter. En plus d'être chiant au possible, c'est déplacé. Alors que mes pupilles scrutent les environs, elles sont attirées par un type... l'auteur de cette action. Un garçon plutôt grand, assez bien foutu dans le sens où il a un corps assez développé et entretenu ainsi que doté d'une belle gueule. Vu la façon dont il est entouré de groupies et de personnes aux allures "populaires", je dirais que c'est le genre de "bad boy du lycée". Une merde sans éducation, ni valeurs, qui se croit tout permis pour je ne sais quelles raisons et s'amuse à démontrer par n'importe quels moyens qu'il est le meilleur, le plus fort ou tout simplement le roi de l'école. Dépourvu de cervelle, de vocabulaire et de dignité, c'est certainement le stéréotype du gosse de riche qui fait le malin tant qu'il est en bande, mais qui perd ses couilles une fois qu'il se retrouve seul. Je ne le quitte pas du regard pour lui faire comprendre qu'avec moi il ne risque pas de rigoler bien longtemps et qu'en aucun cas je ne ferai partie de ses punching-ball. Je n'ouvre pas le bouche, de toute façon vu la distance et le monde qu'il y a entre nous, il ne risque pas de m'entendre, mais arrive tout de même à lui laisser comme doux message le fait qu'il ferait mieux de poser son regard sur autre chose que moi où ça risque de vite me déplaire. En espérant qu'il comprenne bien ce que je tente de lui communiquer.

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Rp abandonné (tout public)
Sam 6 Avr - 2:17
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Dan Maxwell
Ancien membre
❝La simple apparition du garçon vint alors fissurer le masque du loup...❞Loin de chez lui, et maintenant près de toiTon cœur est endormi depuis si longtemps, Dan. Le cœur de ton véritable toi, de ta véritable personne. Le cœur d’un simple gars qui est en fait si aimant. Mais… ce cœur est aujourd’hui noircit par le masque que tu t’es toi-même obligé à porter, convaincu de par tes propres craintes que c’était la seule chose à faire pour ne jamais être rejeté, pour toujours être aimé. Et pourtant, à force de t’obliger à fermer les yeux, tu ne vois pas à quel point ce rôle du grand méchant loup te ronge. Te ronge tout entier, jusqu’à l’os.

Aujourd’hui encore, un tourment te prenait quant à tes actions, aussi bien lointaines que de la journée. Un tourment que tu essayais de chasser d’un geste de la main, mais on n’efface pas si facilement le fait de s’obliger à être quelqu’un d’autre. De s’obliger, de se frustrer, voir de se torturer. C’était même pire que ça, tant tu te sentais pris au piège. Le loup tournait donc en rond dans sa propre cage, à répéter encore et encore des actions qui lui paraissent pourtant si horribles à réaliser. Des actions que tu regrettes toujours amèrement, à tel point que certaines t’ont même fait recracher tes tripes.

Tu te détestes. Tu détestes d’être celui que tu es, aussi bien le vrai Dan, que le faux. Tu aurais voulu être quelqu’un de normal, qui ne baise pas que pour l’image, qui ne frappe pas juste pour faire marrer ses potes, tel le pire des enfoirés. Mais le retour en arrière était là bien compliqué, en dernière année à ce lycée. Et ce, même si ton mental était vraiment au bord du gouffre; tu ne mangeais plus grand-chose, tu te sentais toujours fatigué, ton avenir te faisait de moins en moins envie,.. et ce surtout car le milieu sportif est aussi une question d’image, surtout si l’on veut devenir un professionnel. Et continuer à ce rythme, toute ta vie, te paraissait juste être un immense trou noir.

-Eh Dan, vise le nouveau là-bas ! J’pense que ça va être lui ton nouveau colloc’ comme t’a dit l’surveillant là. On dirait une grosse tantouze… ça m’donne trop envie de l’frapper, pas toi ?

La bulle tourmentée éclatait brusquement pour que tu affiches alors un sourire aussi faux que tout le reste, les yeux d’abord rivés sur ton assiette de pâtes, auxquelles tu n’avais pas encore touché, que tu relevais ensuite vers ton dit pote, William. Sportif, aussi belle gueule que la tienne, et surtout très con, tu le tolérais plus que tu ne l’appréciais vraiment. Voir, une forme de haine était même née bien derrière ton masque. Il t’avait embarqué dans tellement d’histoires merdiques que tu ne pouvais même plus les compter sur tes dix doigts. Des histoires qui avaient bien faillit te coûter cher. Et pourtant, malgré cette rancœur, tu lui affichais encore et toujours ce sourire amusé suite à ses paroles toujours plus débiles et insultantes les unes que les autres. Un sourire qui se voulait amusé, joyeux, mais qui était, en fait, empli d’une amertume totale.

-Ah ouais ? Et elle est où, donc, c’te tarlouze ? Faut bien que j’aille m’présenter.

Le ton exagéré, l’insulte glissée entre deux, la possible action qui ferait marrer tes potes, et le tour était joué. Un tour qui était devenue presque trop naturel pour toi. A tel point que ça te faisait mal. Mais tu ravalais tout ça, tous ces maux multiples, et suivait avec un faux entrain le mouvement de menton de William qui te montrait où se situait la dite tantouze. Tes yeux s’élevèrent donc vers ce nouveau visage, cette nouvelle personne qui allait croisé ta fausse vie. Qui allait la croiser en tant que victime, comme bien d’autre, ou du moins c’est ce que tu pensais. Tu pensais, tu croyais, que ce serait facile comme d’habitude, que tu allais juste devoir jouer au grand connard. Pourtant, à peine ton regard s’était posé sur ce nouveau que, brusquement, tu te figeais sur place. Tu te sentais lourd, le corps tout engourdi, tes pupilles se dilatant aussi vite que si tu venais de consommer, et ton cœur accélérait vite, trop vite. Si vite que tu en glissais discrètement ta main sur son torse, faisant mine de te gratter, alors que ça te faisait plus mal qu’autre chose. Une douleur vive, vibrante, comme si on venait ici te couper le souffle.

Ce visage angélique à la peau pâle, dont les mèches descendaient délicieusement sur ce dernier, venait dés lors de te foutre une grosse gifle sans même le savoir. Une énorme gifle qui te secouait de toute part, faisant résonner l’ensemble de ton corps, de ton cœur. Oui, c’était une certitude malgré tes refoulements, plus qu’une évidence : il te plaisait lourdement, très lourdement. Lourdement car, pour toi, c’était surtout douloureux. Une douleur horrible. Tu t’en voulais dés lors énormément d’être aussi… homosexuel. Tu n’avais rien contre ceux qui pouvait l’être, mais toi tu te dégouttais. Tu te dégouttais car cette part de toi t’avais tant obligé à mentir, à ta famille comme à tes dits « amis ». Tu te dégouttais à être aussi faux, mais à tes yeux tu n’avais pas d’autre choix. L’assumer serait autant un gouffre sans fin que de continuer à le renier.

Le regard perdu sur cet être, tu fus alors perplexe de le voir te fixer à son tour, comme prit au dépourvu. Et malgré ces émotions, tu ne lâchais pas son regard non plus, au risque de te faire salement charrier par ta sale bande. Tu haussais même un sourcil en remarquant qu’il reflétait une sorte d’aura de haine, envers.. toi ? Tu ne savais pas trop, mais en tant que mec populaire, que grand méchant loup qui fait ses règles, tu ne pouvais pas laissé passer ça. Tu te levais même au bout de plusieurs secondes, avec une allure confiante, tout sourire.

-Bon, je vais lui taper la causette pour faire gentiment connaissance, j’arrive.

La voix sur un ton ironique, tu les fit rire et en prime ils t’encouragèrent à faire des défit bien tordus, comme lui mettre la tête dans l’assiette... ou autre connerie pour l’humilier. De base, tu n’en avais pas du tout envie, mais un sentiment puissant te poussait à envisager une telle action. Ce sentiment, c’était cette colère qui coulait en toi comme un torrent, une colère contre toi, et même contre ce nouveau qui n’avait pourtant strictement rien fait. Tu lui en voulais d’être venu ici, d’être venu te faire ressentir tout ça. Tu ne voulais pas, ou du moins plus, avoir à autant refouler de tels sentiments aussi puissants, qui te rongeaient plus que tout le reste. Non, tu ne voulais vraiment pas. Ce serait plus qu’insupportable. Il fallait que ça cesse au plus vite, voir de le faire craquer jusqu’à ce qu’il parte. Oui, quitte à faire souffrir l’innocente personne vers laquelle tu te dirigeais, pour que la haine prenne place contre ce que tu ressentais réellement.

Un malaise te prenait cependant à la gorge lorsque tu parvins à la table de ce fameux... nouveau. Ouais, le malaise de venir directement face à quelqu’un qui te plaît. Mais tu étais si bon dans ton rôle, tu avais un masque si bien accroché à ton visage, qu’il était impossible de discerner ce malaise. Tu lui souriais même avec une assurance digne d’un lion, tes pupilles directement plantées dans les siennes. Puis, deux, trois, quatre pas après, tu venais brusquement claquer tes mains sur la table sur laquelle il était installé, tout en te baissant vers lui.

-Tu aurais un problème, mon garçon, à me jeter de tels regards ?… Ce n’est pas permis de zieuter mon p'tit nouveau colocataire sans avoir droit à cette tenace agressivité ?… Ou c’est parce que tu n’es peut-être pas très content d’être là ?...

Le ton sarcastique, le sourire moqueur, tu étais parfait dans ton rôle. Et pourtant, pourtant, derrière ça tu voulais juste disparaître, t’envoler, si pas mourir. Tu ne voulais pas rentrer en contact avec lui, pas plus le regarder… car bordel, il était encore plus adorable de plus près, et ça t’énervait. Oh oui, ça t’énervait, ça t’emmerdait, ça te frustrait.Il fallait vraiment que… que ça cesse. Qu’il déguerpisse, dégage à jamais de ton champs de vision jusqu’à cette fin d’année… Il le fallait. Il le fallait. Tu avais cette immense crainte qu’à cause de sa simple présence, tout ton si bon rôle maintenu à la perfection jusqu’à maintenant, ne parte en morceaux. En millier de morceaux.
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Timaé
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Rp abandonné (tout public)
Mar 16 Avr - 14:08
Timaé
Timaé Amber
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Loin de chez soi

Quand t'as l'impression que le monde entier s'est concerté, bien décidé à ne pas te foutre la paix... Déjà que j'ai déménagé, changé de pays, laissant derrière-moi des souvenirs devenus douloureux d'un passé parfait que je ne toucherai peut-être plus, qu'avec mes parents c'est une véritable guerre contre l'adolescence et la violente rupture qu'ils nous ont imposé à cause du boulot de mon connard de père, que je me retrouve ici, en Angleterre, dans un vieux pensionnant de merde, miteux as fuck, et voilà qu'on m’entoure d'handicapés sans cervelles... Non, mais c'est un complot, c'est juste pas possible ! Enfin, je ne sais pas, il doit y avoir une étiquette sur mon front ou collée dans mon dos parce que je n'ai jamais autant enchaîné de merdes condensées en une seule et même journée !

Je la sens bien, t'sais, la bande de pauvres merdes qui se croient plus malins, plus beaux et plus talentueux que les autres. Osant, un instant, juger leurs charismes et leurs statuts supérieurs à autrui, voilà qu'ils s'auto-proclament rois de l'école. Brutes sans scrupules, mais surtout dépourvues de la moindre éducation ou notion de respect, voilà à quoi ressemble le peuple du célèbre pensionnat Indarë ! Le tour est joué, c'est emballé et prêt à être livré. Regardez-les, tiens... A certainement chuchoter comme des commères des insultes, défis à la con pour ridiculiser tel ou tel bouc-émissaire et/ou à s'échanger des vannes aussi pourries que leurs misérables existences. Erk, alors que mon estomac était déjà bien serré suite à ce surplus de colère et de diverses émotions non propices à conserver l'envie de manger, ces guignols viennent bel et bien de me couper l'appétit, répugné par ce que la race humaine peut être capable de faire en société.

Celui dont je sentais, depuis tout à l'heure, l'intense regard posé sur moi ne daigne pas baisser les armes. Durant de longues minutes, nous nous fixons. Il a l'air d'écouter et discuter avec ce qui doit lui servir de "potes" tandis qu'il se gratte étrangement le torse. Mise à part que ça soit certainement un con fini qui paraît bien décidé à me garder dans sa ligne de mire, je ne remarque que sa très grande taille ainsi que celle de ses mains... pour un ado de 17-18 ans... Mais il a beau être une armoire à glace, bâti comme un tank et posséder des pattes d'ours qu'il est toujours loin de m'impressionner ou de m'intimider. S'il croit que d'un simple regard insistant, il espère me mettre la pression, il se met le doigt dans l’œil.

Honnêtement, par pur volonté de le faire chier et pour une question d'égo, je ne me serais pas privé de le fixer continuellement jusqu'à ce que LUI détourne le regard ou retourne vaquer à ses pitoyables occupations. Cependant, en y réfléchissant un instant, j'ai d'autres choses à foutre que de m'occuper d'un mec en manque d'attention et en chien sur sa détermination à se donner en spectacle pour entretenir son image parfaite de bad boy intouchable. Je coupe le lien qui reliait nos pupilles et préfère regarder mon plat de pâtes qui, sommes toute, se trouve être bien plus intéressant que lui.

Une année entière... une putain d'année terré dans ce merdier... Enfin, techniquement quelques mois, mais un jour c'est déjà trop, alors des mois... Je me demande sérieusement et sincèrement comme je vais faire, surtout sans me prendre des centaines d'heures de colle ou même me faire exclure définitivement. Quoique... ça ne serait pas une si mauvaise idée de tout mettre en œuvre pour qu'on me foute à la porte ! Hé... on tient quelque chose, là ! Je vais m'assurer de transgresser chacune des règles de cet établissement pourrave, entretenir, mais surtout accentuer mon caractère de rebelle en pleine crise d'adolescence et je ne leur donne même pas une semaine que je me retrouve déjà sur le trottoir, avec mes valises, en leur octroyant un bon majeur levé accompagné d'un sourire en guise d'au revoir. Oh ! Il faut ça se fasse !

Perdu dans mon assiette, mais surtout dans mes pensées, je ne remarque pas que ce type avec qui j'ai eu un échange oculaire, a quitté sa table et se dirige vers la mienne... ou plutôt vers moi. Il fait claquer ses mains sur cette dernière, me faisant sursauter sans pour autant me tirer un quelconque cri. Il se baisse vers moi et je le fixe avec mépris, ne comprenant pas le but de cette manœuvre mise à part royalement me les briser, hein ?! Il s'adresse à moi, me nargue, un sourire hypocrite, fier de m'avoir saisi, dessiné sur ses lèvres alors que je n'ai, personnellement, vraiment pas envie de sourire ou même de rire. Et encore moins avec lui.

-Tu aurais un problème, mon garçon, à me jeter de tels regards ?… Ce n’est pas permis de zieuter mon p'tit nouveau colocataire sans avoir droit à cette tenace agressivité ?… Ou c’est parce que tu n’es peut-être pas très content d’être là ?...

Il n'a que ça à foutre, en fait, c'est ça l'histoire, n'est-ce pas ? Son unique but, c'est juste de me faire chier ? En me voyant, son cerveau a exceptionnellement décider de fonctionner pour pouvoir réfléchir à ce qu'il allait faire afin de combler le vide qu'on trouve dans sa vie, c'est ça, hein ? Non seulement, il me fixe depuis tout à l'heure avec une grossièreté qui dépasse l'entendement, parce que c'est très mal poli d'observer avec autant d'insistance un inconnu, mais ensuite il se permet de me déranger en un claquement de mains expressément fait à la table à laquelle je suis, puis il manque de politesse en ne s'annonçant et en ne se donnant même pas la peine de se présenter, mais en plus de ça, il ose me faire une remontrance et pointer du doigt des choses qui, apparemment, ne lui plaisant pas ou le dérange. Mais t'es qui, chéri, pour venir là, casser les couilles des gens et leur faire une pseudo leçon de morale ?

- Alors, déjà, on est censé commencer une conversation par les présentations... non, mais oh, où ai-je la tête, tu ne sais même pas ce que sont les bonnes manières ! Ensuite, pour vite fait remettre les choses dans leurs contextes ainsi que dans l'ordre, c'est toi qui me fixe depuis tout à l'heure, je n'ai fait que répondre à ton petit appel minable. Et pour finir, non, je ne suis pas content d'être là et ça me conforte d'autant plus dans mes idées lorsque je vois dans quel zoo je suis tombé et qu'en plus j'apprends que je vais devoir partager ma chambre avec un imbécile dans ton genre !

Le ton monte vite parce que là, clairement, il a franchi ma limite. C'est la goute d'eau qui a fait déborder le vase. La baignoire, même. C'est la goute d'eau qui a fait déborder la baignoire parce que j'en avais jusque là avec ces enchaînements depuis ce matin. Et c'est lui qui prend. Quand on me cherche, on me trouve très très très rapidement puisque je n'ai tout simplement pas de patience. Pas en ce moment et certainement pas avec ce genre de situations. Je fais des grands gestes, je le nargue même avec ceux que mes mains font devant ses yeux, sous son nez, presque contre son visage. Qu'il dégage. Qu'il dégage. Si me tronche ne lui revient pas et que ça le gave de m'avoir devant lui, qu'il dégage, car qu'il ne compte pas sur moi pour bouger à sa place.

- Je t'emmerde, ça va ? Qu'on soit clair. Je t'emmerde. Et si ça ne te plaît pas, bah c'est le même prix ! Y a pas de réductions, avec moi. Je te le dis, t'es tombé sur la mauvaise personne, ici. J'te ferai pas de cadeaux, sache-le. Toi et toute ta bande de raclures, là... ,dis-je en les pointant du doigt sans même les regarder et en levant les yeux.

Je suis cash. Au moins, on ne me reprochera pas ma franchise. Ça vient du cœur, ça je peux vous le dire. Tout en poussant mon assiette sur le côté par un clair manque d'appétit, je réalise ce qu'il vient de m'annoncer et je ne me fais décidément pas à l'idée que cette enflure puisse être mon colocataire. Et maintenant ça qui se rajoute en plus, dis... ça compte s'arrêter quand ? Je ne sais pas, l'un des enseignants sera son père, ou quoi ? Non, mais quitte à me rendre dingue, allons-y gaiement !

- Et donc toi... le petit merdeux, la vieille pseudo-racaille du lycée... t'es mon coloc ? Ha ! Super...

Quel enchantement. Bah voyons. Je me délecte de toutes ces bonnes nouvelles ! Vous la sentez l'ironie ? Oui. Au moins, ce qui est sûr, c'est qu'il pourra potentiellement me servir de tremplin pour mes conneries, vu sa grande gueule et son comportement agaçant, y aura largement de quoi me pousser en deux temps, trois mouvements jusqu'à la porte de sortie.


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