De la jalousie ? Tss, jamais. [Erik + PNJ]

Une bonne semaine. Cela faisait près de deux semaines que je n'avais pas eu l'honneur et la chance de croiser ma supérieure hiérarchique et si elle ne répondait à aucun de mes appels ou de mes messages, je mettais cette absence sur le compte de la fatigue. Il suffit de voir ce qu'elle m'a dit.. Bref.  De quel droit pourrais-je m'infiltrer de la sorte dans sa vie? Elle savait où me trouver. C'est ainsi que je n'avais pas pris le parti d'aller à la rencontre de la jeune femme et que je me contentais chaque jour de faire mon travail avec le plus de bon sens possible. Certes, une pointe d'inquiétude à son sujet s’immisçait par instant mais pas en ce moment. En ce moment, j'étais tranquillement installé à mon bureau, incliné dans mon fauteuil, les pieds reposant sur une pile de copies de troisième année, comme si ça n'avait pas d'importance, à écouter les remarques d'une jeune fille dont le nom m'échappait. Susy? Non c'est une petite première année qui m'a offert des chocolats hier ça.. Bethy? Toujours pas. C'est une blondinette qui m'avait fait des propositions à la limite de l'acceptable la semaine dernière. Qu'importe. Je me lève avec un sourire pour cette charmante demoiselle tout en me dirigeant vers la porte pour l'ouvrir à la volée.

-"Je vois mais en discuter devant un café serait bien plus appréciable non?"

Je n'avais en soi aucune idée de ce dont elle me faisait part. L'attention ça vient,ça part..

Monsieur Erik Vint Svent. Professeur de Philo. Soyons d'accord. La philo c'est long, chiant et atrocement ennuyant. Freud a dit. Freud, Freud, Freud. Mais j'admets que lorsque j'ai vu le prof, j'ai été très très d'accord avec Freud. Ok, si tu veux mon pote. J'ai un Œdipe mal soigné, je revois mon père dans mon prof. Sort toutes les conneries que tu veux, mais si, lui, il finit dans mon lit... Oh bah je le vivrais bien hein ~

C'est ainsi que je lui ai fais du rentre-dedans. Il était connu pour aimer cogner les mœurs et les pensées (notez que mon second prénom est Pensée. Et que je n'ai rien contre le fait d'être cognée ♥) et comme je voulais qu'il me bouscule, sans vêtements et tout le tatouin... Je me suis permise de lui proposer mon corps avec un manque évident de délicatesse. Blablabla plus tard, il me proposait un café. YEAH! Ça doit être mon charme. Son manque de sexe. Ou peut-être mon côté français. Mais pour moi c'était une victoire.

- Avec plaisir Professeur. J'ai hâte de voir jusqu'où on peut amener notre... *mon regard se pose sur la directrice, mon regard s'enflammant sur son - vraisemblablement - ancienne amante* discussion passionnée?

- Avec plaisir Professeur. J'ai hâte de voir jusqu'où on peut amener notre... discussion passionnée?

Une discussion passionnée? Je n'ai rien bu pourtant j'ai l'impression d'avoir raté un train voire la gare avec. Depuis quand avons-nous une discussion passionnée? Je me souviens simplement d'avoir pensé dans mon coin tout en hochant de la tête dès qu'une quelconque silence venait à s'installer dans la conversation.. Enfin si on omet quelques réponses bateaux et des sourires. Décidément, je ne comprendrais jamais les élèves de cette école mais ce que je comprends sans trop de difficultés au ton de sa voix, c'est qu'elle cherche à m'allumer. Je suis peut-être sourd mais pas aveugle pour le coup. Je vois donc clair dans son jeu comme je vois pertinemment le regard qu'elle pose sur Martel. Tiens elle est là. Elle passait par là? Elle s'est enfin décidé à rompre la loi du silence? Elle n'a pas l'air trop mal. Elle a peut-être profiter de ce temps pour se reposer un peu? Quoi qu'il en soit, vu le regard qu'elle lance, j'ai dû faire quelque chose qui lui déplaît.. C'est parce que je parle à une autre femme qu'elle? C'est stupide, ça n'a jamais posé problème, d'autant que rien d'officiel ne me relie à elle et que je fais ce que je veux. Ou bien? C'est pour m'être moqué d'elle la fois dernière? Puéril. Quitte à l'agacer..

-"Attends une seconde, je choppe ma veste" fis-je tout en m’exécutant. "Cafét'?"

Je minaude. Quand il faut il faut hein. Je l'attends, en une pause lascive et suggestive. J'aime le voir se retourner et mater son joli petit boule. Miam. Je croquerais bien un croc ou deux ~

- Je vous attend, Professeur ~ Je n'aimerais pas y aller avant vous. Nous avons "tellement" à échanger ~

Moi? Chauffer mon prof en titillant son ex copine? Ouais, ça me plaît carrément. Qu'elle me regarde. Je suis plus jeune, plus belle et bien plus open qu'elle. Alors... Elle ne fait pas le poids. Je vais d'ailleurs l'enfoncer un peu plus ~

- "Madame" la Directrice.

Insistons sur son âge, sur sa condition. Rappelons lui que je suis une élève. Une élève qu'il se tape Bon, ça elle ignore. Mais bientôt il me cognera ~ Ah que j'ai hâte Lorsque le professeur revient, je l'attrape par le bras, collant "innocemment" ma poitrine a ce dernier. Et je souris. D'un sourire sincère et quelque peu moqueur. Je n'en dirais rien. Peu m'importe qu'il l'aime, qu'il ait couché avec ou non. Je veux qu'il me culbute. Et si en plus elle ne m'aime pas, je pourrais jouer la victime. Tout est. PAR-FAIT.

Je m'apprêtais à dépasser l'angle de ma porte quand la silhouette de la directrice vint à passer devant celle-ci. Un simple regard me suffit à comprendre qu'elle n'appréciait ni la jeune femme - du nom d'Esther, merci pour l'anti-sèche - ni sa présence auprès de moi. Serait-elle jalouse? Ca ne lui ressemble pas vraiment. Je dois me faire des idées. Après tout, je ne connais pas le passif entre l'élève et Martel et il est tout à fait possible qu'il s'y cache la véritable raison de cet antagonisme. Je me contente donc de saluer mon amante, le sourire aux lèvres, comme si de rien était.

-"Salut toi, ça fait un moment que je n'ai pas eu la chance de te voir.."

Je me tournais ensuite vers ma partenaire de café  avant de lui faire une proposition quant à ce café.

-"Si tu n'as que quinze minutes pour boire un café, il faudrait peut-être remettre cette discussion.."

Discussion dont, une fois encore, je ne connais même pas le point d'origine au vu de mes grandes capacités d'attention. Je continuais donc ma phrase en essayant d'ignorer la démarche aguicheuse de cette jeune demoiselle.

-"Je suppose que ça ne presse pas?"

Je jetais d'abord un regard à Martel puis à la dénommée Esther en espérant désamorcer une situation qui, soudainement, me semblait problématique.

- Si tu n'as que quinze minutes pour boire un café, il faudrait peut-être remettre cette discussion..

Mon regard papillonne doucement. Quoi?! Lentement, mes yeux s'éteignent alors que mes pupilles se dirigent vers la directrice. Je sens la colère grimper le long de ma gorge et me laisse fermer le regard quelques secondes. J'aimerais beaucoup me laisser aller mais nous ne sommes - fort heureusement - pas seules. Lorsque mes paupières se rouvrent, je me renferme derrière le masque de jeu que j'aborde normalement.

- C'est plus sage en effet. Permettez-moi de vous inviter à m'appeler ~


Je me rapproche de lui, sortant un stylo de mon sac, un feutre noir pour être précise, et lui écris mon numéro. Je les laisse après quelques secondes de roucoulement supplémentaire.

- J'attends votre appel Professeur Vint Svent ~

Je retourne dans ma chambre, le regard noir. Elle m'a fait perdre un certain temps... Directrice de m**de. Tch. Non, c'est pas grave. Je finirais par l'avoir quand même ... Mais d'abord, concentration. Le psy doit continuer de croire que je suis une adorable gamine.

(fin du pnj)

Les réponses successives des deux jeunes femmes me laissèrent sur place. Si je comprenais désormais le jeu de la jeune femme - et donc partiellement la précédente conversation que mon manque d'attention m'avait occulté -, je ne comprenais pas vraiment pourquoi Martel s'adressait à moi de la sorte .

-"Très agréable très chère.." fis-je sans me départir de mon sempiternelle sourire et cela même si la directrice avait déjà commencé à détourner les talons et à procéder à un repli tactique.

Je restais un instant, là, devant la porte close de mon bureau. Je venais de jouer - et ça très clairement- le rôle de dindon de la farce et si ce n'était plus le cas, je n'avais gagné dans cette histoire qu'une sorte d'humiliation et le fait de ne pas être farci comme la précédente dinde - ce qui reste un avantage peu négligeable dans certaines circonstances comme celles-ci. Je soupirais à en fendre l'âme avant de regarder ma montre. Il n'était pas si tard. Certes, je venais d'observer une déconvenue mais il n'était pas trop tard pour rendre cette soirée agréable ou pas. Mon choix se porta sur la seconde option. J'avais un peu de temps devant moi : suffisamment pour m'aventurer à quelques heures de Londres et il fallait bien que je lui rende visite. Je balançais ma veste par dessus mon épaule avant de me mettre en route vers ma voiture. La route allait être longue.