[2018] Without Music, Life Would Be A Mistake

Quand on y pense, c'est vraiment l'endroit où je me sens le mieux. Alors que les notes s'envolaient dans l'air, les yeux fermés, j'avais cette impression de flotter comme dans une bulle de bonheur. Je n'aurais jamais pensé cela possible, moi qui ait vécu les déboires d'un monde qui sème le chaos et la tempête. La famille Valentini était une preuve irréfutable que l'humanité où du moins ce qui fait de nous des êtres humains soit complètement perdu. Sans compter tout ces faits divers que l'on entend jour après jour : meurtres, rixes, viols et ainsi de suite. Pouvait-on encore sauver les meubles ? Délivrer le vice des humanoïdes ? Malheureusement non, il était ancré au plus profond de leur âme, et c'est malheureux de le dire, mais également au plus loin de leur gênes. C'est pourquoi, aller dans la salle de musique me permet de me couper du monde extérieur. De trouver un havre de paix pour quelques heures. Et puis baignant dans mon élément en tant que musicienne, je ne pouvais qu'aduler ces moments mémorables.

D'ailleurs, je me rendais compte du changement de mon état d'esprit. J'avais beau détester ce monde impie, j'y voyais quelques touches colorées qui ne ternissait pas de trop le tableau déjà bien peint de ténèbres. Ce qui me faisait voir tout ces camaïeux ? Probablement lui, et toujours lui. Il ne cesse d'occuper mes pensées de jour en jour. Et quand je le laisse envahir mon âme, je ne peux stopper mon cœur de battre, et mes joues se colorisait d'un fard des plus marquants. Il est mon tout, et il est celui qui me donne envie de guérir, envie de sourire jour après jour. Qui aurait pu croire que moi âme torturée, égarée, souffrant de profonds traumatismes et de schizophrénie pourrait tomber amoureuse comme ça d'un garçon après que quelques-un parmi eux m'aient fait énormément de mal ? Suis-je masochiste ? Très probable.

Après tout ne faut-il pas l'être pour vivre dans cet univers ?

Glissant comme une vague voulant s'échouer sur la plage, mes doigts dansaient sur les touches d'ivoire, jouant un morceau à la fois mélancolique, et joyeux. Il était le reflet parfait de ce que j'étais. Les yeux clos, juste à me laisse transporter car la musique transcende les coeurs, et ses sentiments. Si bien que je ne sentis pas la présence dans mon dos. Un lion rugissant cherchant probablement une cible de torture...Sa voix rauque, à la limite effrayante me fit avoir un soubresaut. Comment n'avais-je pas pu détecter sa présence ? Moi qui suis toujours aux aguets du moindre danger potentiel ? Bon c'est vrai que j'ai tendance à m'attirer les ennuis, mais tout de même. Suis-je maudite à ce point ?

De plus ce garçon au regard sombre, à la mine sévère m'intimidait légèrement. Enfin cherchait, car ce genre de personne à me donner des ordres, je ne les acceptais juste pour le moins du monde. En plus, sa façon de parler....Je l'associais à celle de mon père autrefois, ce qui me donna un léger mouvement de panique.

C'est mauvais ! Recommence ! Presto andare !
Continue ...! Je ne t'ai pas dit de t’arrêter il me semble, alors reprend et met y plus de rigueur compris ?

Et ce qui me permit de tenir bon, c'était les paroles d'un certain brun...qui croyait en moi. Oui cet inconnu et mon paternel...les mêmes....mais ce n'était pas Elio Valentini. J'avais assez de force pour résister.

▬ Excuse moi mais tout d'abord je n'ai aucun ordre à recevoir d'un individu que je ne connais pas, et deuxièmement ce n'est pas en parlant avec ce ton que tu obtiendras quelque chose de quelqu'un.

J'avais complètement arrêté de jouer pour montrer que je n'ai pas l'intention de lui obéir, mon regard dont la couleur azurée était pourtant très douce, tourné vers lui était destiné particulièrement froid. Hors de question de me laisser marcher sur les pieds cette fois. Et dans le cas où Mana voudrait faire des siennes, je n'aurais qu'à replacer le bandeau, laissé sur le piano, sur mes yeux.

Je ne suis plus une petite chose fragile...
Et c'est grâce à lui...