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[2018] Library's odyssee

Johanna
Invité
Anonymous

Rp abandonné (tout public)
Mar 20 Mar - 11:11
Johanna
Johanna Flores
Ancien membre

A very weird an fantastic adventure...
« Vous avez de la musique de relaxation ? »
« Euuh, oui, ça va être de ce côté-là, avec les- »
« Bon bah je vais prendre ça, ça, ça aussi c’est bien, vous avez de l’opéra italien aussi ? »
« Euuuh, oui, c’est par là-b- »
« En fait non, je vais pas prendre ça. Où sont les livres sur l’histoire de la Russie ? »
« Dans les étagères du fond près des fen- »
« Je peux les emprunter ? »
« Oui, si vous avez votre car- »
« Vous venez avec moi ? »

Putain de merde, mais tu vas me lâcher la grappe, oui ? Au total, il lui fallut cinq bonnes minutes pour s’en dépatouiller. Et encore, uniquement parce que sa collègue avait eu pitié d’elle et l’avait rappelée au bureau d’accueil pour faire de l’étiquetage, tâche pas urgente du tout mais à laquelle elle s’appliqua avec un soulagement sans pareil. Joe aimait son job à la bibliothèque. Les horaires étaient décents, le travail varié et pas trop épuisant, elle pouvait flâner dans les rayonnages et découvrir des livres quand elle n’avait rien à faire, elle n’était pas trop loin de chez Shawn pour aller passer la soirée avec lui ensuite et elle voyait des gens. Pleins de gens différents. Ça la changeait un peu du microcosme de l’école où elle passait la semaine. Mais même si elle était somme toute très contente de travailler ici plutôt qu’ailleurs le samedi (et un dimanche par mois), il y avait quand même des jours où elle aurait aimé être ailleurs. Lorsqu’elle tombait sur les gros chiants du week-end par exemple, espèce commune à toutes les bibliothèques du monde, avec les cons. Je le connais celui-là, en plus… Il venait le second samedi du mois entre 14h32 et 15h17, très précisément, et demandait un tas de renseignements sur des documents divers et variés qu’il finissait par reposer (le plus souvent même pas à leur place) et repartait en empruntant toujours les même choses. Un CD de Tchaïkovski, un livre de cuisine française et Le Bon, la Brute et le Truand en DVD. Et ceux depuis dix ans. Un type parfaitement inoffensif par ailleurs, mais que toute l’équipe priait pour ne pas se coltiner le mois suivant.

Lorsqu’elle eut fini son étiquetage, Joe n’eut d’autres choix que de repartir dans les rayons pour faire un peu de rangement, tout en jouant à cache-cache avec Monsieur Opéra Italien. Un coup d’œil à sa montre lui apprit qu’elle n’avait plus qu’une demi-heure à tenir en mode furtif avant qu’il ne s’en aille. Ça aurait été facile dans un établissement plus grand. Mais dans une modeste bibliothèque de quartier comme celle-ci, ça relevait quelque peu du tour de force. Prenant malgré tout son courage à deux mains et rajustant son badge sur sa poitrine, elle s’empara d’une pile de livres (elle n’aimait pas utiliser le charriot de rangement, même si c’était bien meilleur pour son dos) et entama son ballet entre les étagères pour ne surtout pas croiser le mini-boss du jour. Tant et si bien qu’à force de ne faire attention qu’à lui, elle finit par heurter un autre usager qui flânait tranquillement dans la section littérature. Joe fit appel à tous ses réflexes pour rattraper le sommet de la pile qui manqua de se faire la malle et attendit d’avoir retrouvé l’équilibre pour présenter ses excuses :

« Pardon, je ne vous avais pas vu monsieur… Baxton ? »

Ah bah tiens… Son prof d’anglais. Ici. Pas un drame en soi, elle l’aimait bien. Il était plutôt sympathique et pédagogue, aimait son métier et surtout, aimait ses élèves. Il était là pour les tirer vers le haut et pas pour ressortir les mêmes séances d’années en année en attendant sa paie et ses vacances. Le fait était assez rare pour être mentionné. Joe était plus appliquée dans ses cours que dans d’autres. Bien sûr, elle ressentit le léger malaise inhérent à toutes les situations où l’on croise un de ses professeurs dans le civil (et où l’on découvre que ce  sont des vrais gens et pas des entités sans existence propre en dehors de leur salle de classe) mais rien de bien méchant. En outre, elle n’eut pas vraiment le temps de s’en soucier : le bruit qu’elle avait fait en le heurtant avait attiré l’attention de l’usager lourdingue et il se rapprochait d’eux à petits pas curieux. Joe se retourna vivement vers Mr Baxton et lui souffla sur le ton de l’urgence :

« Je ne suis pas là. Je n’existe pas. D’ailleurs je me cache derrière vous sans que vous ne me remarquiez. S’il vous plait ? »

Pitié ?
Codage par Libella sur Graphiorum
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Thomas
Invité
Anonymous

Rp abandonné (tout public)
Sam 24 Mar - 12:05
Thomas
Thomas Baxton
Ancien membre

Tout a toujours plus de saveur dans une bibliothèque. Surtout celle-ci.
Petite, calme, pas trop loin de chez lui et assez grande pour qu'il ne dévalise pas les rayons en moins d'un mois comme dans celle de sa ville natale, ouverte le week-end et après ses cours, Thomas l'a trouvée au début de la semaine et s'est décidée à ne pas la quitter avant d'avoir fait le tour de leur catalogue. Il est presque triste de ne pas avoir eu l'occasion d'y travailler, lorsqu'il volait encore d'un petit boulot à l'autre en attendant de trouver de quoi utiliser son diplôme à bon escient.
Et ici, il pourra trouver des livres intéressants pour ses élèves, en se détachant un peu des classiques qui en barbent la moitié. On n'initie pas des adolescents à la littérature en les plongeant dans des choses qu'ils détestent. C'est donc avec en tête le peu qu'il savait de ses nouveaux protégés qu'il parcourt les rayons des sections littéraires. Quelque chose d'intéressant, mais avec un potentiel littéraire qu'il pouvait étudier. Hm...

Peut-être qu'il était trop perdu dans ses réflexions, ou trop concentré dans ses lectures de quatrième de couverture et de résumés divers et variés, mais il ne voit pas la jeune fille qui le percute, pas plus qu'elle ne l'a elle-même aperçu. Son réflexe met un moment à se mettre en place, mais il tend les mains pour l'empêcher de perdre la pile de livres qu'elle transporte, même si elle semble finalement s'en sortir sans problème. Et c'est seulement quand elle dit son nom - et après le "elle me connaît ?" automatique qui suit ce genre de scène - qu'il reconnaît enfin la jeune fille. Une de ses élèves, une ISS en troisième année, Johanna Flores. Ou comme elle préfère qu'on l'appelle...

» Joe ? Tu... (il aperçoit le badge qui apparaît légèrement derrière la pile de livres, qui lui fournit la réponse avant qu'il ne termine sa question) travailles ici ?

Il ne l'a jamais vu jusque là, sans doute ne travaille-t-elle que le week-end. Il ignorait que certains de ses élèves avaient un job en dehors de l'école, et l'idée qu'elle travaille dans une bibliothèque est plaisante. Ce n'est probablement pas de son fait, mais savoir que des lycéens peuvent apprécier assez les livres pour en être entouré toute la journée constituera son prochain pied-de-nez à ceux de ses collègues qui prétendent devant lui que les jeunes n'aiment pas la littérature.

Thomas fronce les sourcils, intrigué, devant la requête étrange et inhabituelle de son élève, mais il ne pose pas de question - pour l'instant. Ça a l'air de la paniquer et de la presser assez pour qu'il garde sa curiosité pour plus tard. Il se contente d'acquiescer d'une signe de tête et se décale un peu pour se mettre entre la jeune fille et la direction dans laquelle elle regardait, profitant de l'ampleur assez particulière de son manteau pour lui fournir une cachette idéale, le tout en prenant un livre au hasard dans les rayons pour jeter un œil à la quatrième de couverture.
L'homme le plus innocent du monde.

» Quelqu'un qui t'importune ? chuchote-t-il quand même à la jeune fille tant qu'il est hors de portée d'oreilles.

Il voit bien un homme qui approche, mais il ne semble pas hostile, juste curieux, probablement attiré par leur collision d'un peu plus tôt. Mais il ne présume jamais des intentions d'un inconnu, et il connaît mieux la jeune fille à ses côtés, assez pour estimer qu'elle ne se cacherait pas derrière lui sans une bonne raison.
[Sam. 17 Mars 2018]
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Johanna
Invité
Anonymous

Rp abandonné (tout public)
Mer 28 Mar - 13:23
Johanna
Johanna Flores
Ancien membre

A very weird an fantastic adventure...
Après un instant de doute et une question somme toute normale en ces circonstances (même si elle eut pendant un instant follement envie de lui répondre que non, elle faisait des claquettes), il accepta sa requête sans discuter. Yes ! Joe se glissa aussitôt derrière et pour ranger sa pile de livres, replaçant entre leurs semblables ceux qui appartenaient à cette étagère et triant le reste pour patienter, le temps que Tchaïkovski retourne écumer les autres sections après avoir constaté qu’il ne se passait rien d’intéressant de leur côté. La jeune fille attendit quelques secondes supplémentaires après son départ, par précaution, jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de son professeur, puis soupira de soulagement.

« Merci mille fois… »

Ce n’était pas très gentil pour le pauvre homme, mais elle n’avait pas le courage de se le coltiner à nouveau et ce n’était pas comme s’il n’avait aucun autre de ses collègues à aller ennuyer pendant les vingt minutes qu’il lui restait à passer dans la bibliothèque. Il fallait bien penser aussi à soi de temps en temps. Personne ne pouvait le faire à sa place. Posant le reste de sa pile de livres sur l’étagère, elle secoua la tête et se gratta l’oreille pour rassurer Mr Baxton, qui lui demandait si elle avait des problèmes avec cet usager étrange.

« Nooooon… C’est pas un mec méchant. Il vit juste tout seul avec sa pension et une araignée dans le beffroi. Il voit presque personne à part les gens de la bibli alors quand il vient il est… pénible ? Et il m’a déjà tenu la jambe pendant dix minutes alors que j’avais d’autres trucs à faire. J’ai le droit de passer mon tour... »

De toute manière, un nouveau coup d’œil lui apprit qu’il avait réussi à ferrer l’autre vacataire, ce qui la laissait dans une relative sécurité. Elle lui paierait un café pour sa bravoure. Mais en attendant, elle reporta son attention sur son professeur, avec un petit sourire amusé.

« C’est rigolo de vous croiser ici, m’sieur. Je vous voyais plutôt du genre à aller en librairie. »

Du genre à acheter les livres pour pouvoir les relire quand il le voulait, plutôt que de devoir les rendre au bout d'un misérable petit mois. Avec son amour pour la littérature et sa classe folle pour porter les vestons, elle l’imaginait tout à fait dans un salon victorien aux murs tapissés d’étagères remplies d'ouvrages en tout genre, lisant dans un vieux fauteuil en cuir à la lueur d’un feu de cheminée, avant de faire atteler son carrosse pour emmener Élisabeth Bennet se promener à Pemberley… Elle se mordit la langue pour se retenir de rire. Oui, elle le voyait tout à fait.

« Je peux peut-être vous aider ? »
Codage par Libella sur Graphiorum
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Thomas
Invité
Anonymous

Rp abandonné (tout public)
Sam 21 Avr - 11:22
Thomas
Thomas Baxton
Ancien membre

L'home s'éloigne aussi vite qu'il était apparu, visiblement rapidement désintéressé. Quelle que soit la raison pour laquelle la jeune fille souhaitait l'éviter, il semble que la curiosité du monsieur n'ait pas franchi la barrière d'innocence nonchalante de Thomas, qui le regarde repartir dans ses rayons en continuant de feindre la lecture. Problème résolu, il semblerait : le danger est passé et bien vite, il entend la jeune fille exprimer son soulagement d'un soupir. Et d'un remerciement. Il secoua doucement la tête en reposant son livre entre les étagères.

» Je ne pouvais pas décemment laisser une jeune fille en détresse, encore moins une de mes élèves.

C'est sa façon à lui de dire "de rien". A vrai dire, il se demande encore ce que cet homme a fait pour que Joe soit à ce point paniquée à l'idée qu'il l'approche, mais celle-ci ne tarde pas à éclairer sa lanterne. Le portrait qu'elle dresse de son client un peu trop collant le fait sourire, autant qu'il le replonge un peu dans ses souvenirs. Il en avait eu de ce genre quand il travaillait en bibliothèque, aussi bien des personnes solitaires qui ne trouvaient nulle âme avec qui discuter que d'autres qui, après mûre réflexion (et commentaires de son cousin) essayaient probablement de le draguer. Il se souvient avoir essayé d'éviter à tout prix ces personnes qui ne comprenaient pas que son travail ne consistait pas à discuter avec eux pendant des heures. Il ne peut que comprendre la détresse de la lycéenne.

» Oh, je vois. Je connais bien, c'est vrai qu'on en vient vite à fuir ces personnes autant qu'on le peut.

Et à concevoir une sorte de peur panique aux horaires habituels de leur venue, même si Thomas n'a pas eu, pour sa part, la chance de connaître à l'avance les heures auxquelles viendraient ses propres clients pénibles, et il en était quitte, à l'époque, pour recevoir un coup de pression monumental à chaque fois qu'un de ces visages familiers apparaissait dans l'encadrement de la porte. Une raison supplémentaire pour qu'il soit content d'avoir trouvé ce travail, même s'il ne doute pas que certains élèves ou collègues finiront aussi par avoir cette étiquette apposée sur le front, aussi tolérant soit-il. Il jette un œil dans la direction de l'homme, visiblement occupé avec une autre employée de la bibliothèque, à qui le professeur adresse un encouragement silencieux avant de s'intéresser à la reprise de la conversation avec son élève.

» Certains livres gagnent à être lus en amont, cela évite d'en acheter qui n'en vaudrait pas la peine. Malgré tout l'attrait qu'on peut porter à la littérature, on ne peut pas tout aimer.

Certaines plumes ne lui sont pas adressées et, d'un point de vue plus général bien que très personnel, il estime aussi que certaines personnes auraient mieux fait de ne jamais déboucher un stylo pour le poser sur une feuille, qu'elles se sont aventurées dans une forme d'art qui n'est pas la leur. Sans être très élitiste sur le genre, il l'est souvent sur le style, même s'il admet de bon gré que c'est probablement car  il n'est pas réceptif à telle ou telle façon d'écrire, la seule aberration littéraire restant, à ses yeux, la mode courante des livres politiques et des livres règlement de compte.

» A vrai dire je cherchais des livres pour les cours du prochain trimestre, dit-il tout en songeant que la jeune fille peut, effectivement, l'aider. Qu'est-ce que tu aimes lire ? J'essaye de trouver quelque chose qui pourrait intéresser les élèves.

Même s'il est  assez conscient du programme national pour savoir qu'il ne pourra pas leur épargner les classiques avant les examens, histoire qu'ils aient des références à citer dans leurs oraux, commentaires ou dissertations et que les adeptes de ce genre de littérature ne se sente pas biaisés, il préfère varier son programme pour intéresser le plus d'élèves possibles à son domaine, plutôt que de véhiculer la fausse idée selon laquelle la lecture serait réservée à une élite. Et pour savoir ce qui intéresserait ses classes, le mieux est probablement de leur demander.
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Johanna
Invité
Anonymous

Rp abandonné (tout public)
Lun 23 Avr - 9:02
Johanna
Johanna Flores
Ancien membre

A very weird an fantastic adventure...
« Et à se cacher derrière ses profs. »

Compléta la jeune fille avec un sourire en voyant la moue de compassion qui passe sur le visage de son preux chevalier de professeurs. C’était rigolo, on aurait presque dit qu’il parlait en connaissance de cause. Mr Baxton, ancien bibliothécaire ? Remarque, ça restait logique. Passer de bibliothécaire à prof de littérature, c’était plus un petit bond audacieux qu’un grand écart facial. Son explication quant à sa présence ici lui fit hocher la tête.

« Oh, je vois. Ouais, c’est plutôt logique dit comme ça. »

Pour sa part, elle n’achetait pas énormément de livres parce qu’elle n’avait pas beaucoup de place ni dans sa chambre au dortoir, ni chez son frère qui vivait encore dans une espèce de clapier d’étudiant tout juste suffisant pour deux quand elle passait le week-end chez lui. Et puis elle préférait dépenser sa paye en CD et en jeux sur Steam, pour être tout à fait honnête. Ça prenait moins de place. Mais cette méticulosité de stratège, tâter le terrain avant d’investir, collait bien à Mr Baxton en matière de littérature. Ça s’accordait parfaitement avec son veston. C’est pourquoi elle fut très surprise de l’entendre s’intéresser à ses goûts à elle. Joe ouvrit de grands yeux, quelque peu prise de court. Elle n’avait pas tant que ça l’habitude qu’on lui pose ce genre de question, sans doute parce qu’à ses propres yeux son avis n’avait déjà pas une immense valeur.

« Vous me demandez conseil à moi ? Je suis pas la mieux placée pour vous renseigner. En ce moment, mes lectures c’est surtout les bulles de dialogues de Saga… »

Et on ne pouvait pas encore étudier de comics en littérature, quand bien même le comic en question était d’une sensibilité et d’une puissance à couper le souffle. Non parce qu’il y avait beau avoir toute une réflexion de fond sur la guerre, la paix, le couple, l’enfance et la parentalité, il y avait aussi de la violence, des pénis en gros plan et des accouchements vus de face. Pas forcément du goût de tout le monde, donc. Joe prit donc une seconde pour réfléchir avant d’aller chercher un des livres sur les présentoirs de découverte. Hérésies glorieuses, de Lisa McInerney. Il n’y avait pas à dire, elle adorait ce tatouage sur la couverture.

« Mais celui-ci est très cool. J’ai vraiment, vraiment, vraiment beaucoup aimé même si les persos sont tous plus déglingués les uns que les autres. Vous allez rire mais… L’un d’eux m’a rappelé un de mes amis, en fait.»

En bien des points. Elle ne lui avait jamais posé de questions avant, mais maintenant que Ryan lui était apparu comme un double de papier de Morgan, elle se demandait férocement jusqu’à quel point leurs parcours étaient similaires. Elle avait décidé de lui acheter un exemplaire et de le lui envoyer en prison. Il lisait lentement, mais ça lui parlerait peut-être…

« Vous déviez souvent du programme comme ça ? Ou c'est juste pour me donner l'impression d'être une vraie bibliothécaire alors que je viens de vous faire le résumé le plus pourri du monde ? »
Codage par Libella sur Graphiorum
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Thomas
Invité
Anonymous

Rp abandonné (tout public)
Jeu 17 Mai - 13:16
Thomas
Thomas Baxton
Ancien membre

Se cacher derrière ses profs, oui, aussi, même si lui n'a jamais eu l'occasion de faire ce genre de choses. Il n'a pas commencé à travailler assez tôt pour se retrouver face à face avec certains de ses professeurs, la plupart n'habitant, de toute façon, pas à Londres, en dehors de ceux de l'université. Reposant son livre entre les rayonnages, il répond tranquillement à la question de son élève quant à sa présence ici. Une explication assez simple, en vérité, loin de l'image d'un passionné frénétique que l'on pourrait se faire d'un prof de littérature, mais elle semble en voir la logique sans difficulté. Ça na rien de surprenant ; il n'a pas la prétention de connaître ses élèves par cœur, mais il est prompt à supposer qu'une jeune fille travaillant comme vacataire dans une bibliothèque comprend l'intérêt de ne pas dilapider sa paye. De mémoire, même si ça n'est pas précaire, ça n'amène pas à rouler sur l'or.

La surprise de la jeune fille lui tire un léger sourire. Il ne peut pas l'en blâmer, ce n'est pas spécialement commun pour un enseignant de demander conseil à ses élèves. À vrai dire, il n'en a connu que deux qui suivaient ce mode opératoire : son professeur de français de première année de lycée qui laissait les élèves améliorer leur vocabulaire avec le support qu'ils souhaitaient – roman, film ou même bande dessinée – à condition qu'ils soient capable d'en écrire un résumé en français, et son professeur de littérature de l'enfance, à l'université, qui leur avait demandé de ramener les livres de leur jeunesse. Le reste de ses études s'est composé de lectures d’œuvres classiques au programme, sans considération pour l'appréciation des élèves, et il a vu beaucoup de ses camarades en décrocher. Il est déterminer à ne pas perdre autant d'âmes que ses anciens enseignants.

Il écoute sa réponse en hochant la tête. La bande dessinée peut faire un sujet d'études passionnant, en vérité, mais il a feuilleté assez de tome de cette série pour savoir que la montrer aux élèves ne fera que le noyer sous des dizaines de plaintes parentales – sans compter que ce genre d’œuvre est encore sous-évalué dans l'éducation lycéenne, reléguant leur étude au niveau universitaire. Une constatation assez triste, étant donné le potentiel de certaines.

» Difficilement étudiable, malheureusement, même si ça aurait été intéressant.

Vraiment, le monde de la littérature l'attriste parfois, tant il lui arrivait de s'approcher de l'élitisme. Est-ce si difficile de l'ouvrir à tous ? Les autres formes d'art y parviennent, à leur façon.
Pensif, Thomas écoute le résumé aléatoire de son élève avec un petit sourire en prenant le livre entre ses mains, parcourant la quatrième de couverture sans cesser de l'écouter. Mine de rien, il trouve son exposé plus intéressant que ce qu'elle semble en penser. Sa dernière phrase, particulièrement, lui paraît une bonne porte d'entrée. N'a-t-on pas tous des amis "déglingués", après tout ? Dans son cas, cette palme peut s'attribuer à l'une de ses anciennes connaissance de l'université, qu'il voit encore de temps en temps, et qui a une façon de penser assez unique pour devenir une définition du terme à elle seule.

» Laisse-moi répondre à ta question par une autre question. Qu'est-ce qui te donnerait le plus envie de lire ? Un livre comme celui-ci, ou un énième classique comme ceux que tu étudies depuis le collège ?

Pas qu'il ait quelque chose contre les classique, mais leur omniprésence, à moins d'en être passionné, peut rapidement mener à l’écœurement, et c'est l'inverse de son objectif. Il feuillette doucement le livre avant d'ajouter.

» Je me dois de suivre le programme avant les examens, mais la littérature n'est pas faite que de Jane Austeen et de Shakespeare. Je préfère m'en écarter l'espace de quelques cours si ça peut donner le goût de lire à certains d'entre vous.

Charles Dickens, Virgina Woolfe, James Joyce... De bons auteurs, il ne le niera pas, mais aussi des auteurs dépeignant une société à laquelle on s'identifie de moins en moins au fil des siècles, aussi intemporelles soient leur thématiques. Les mêmes valeurs peuvent être trouvés dans des livres dépeignant un environnement plus familiers pour des adolescents que les rues de l'Angleterre victorienne, écrits dans un anglais plus récents sans être moins intelligent.
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