Une simple soirée loin du bureau [Pv. Alexei]

Elle le fixait dans les yeux, recréant cette bulle autour d'eux. Elle souriait tendrement en caressant sa joue d'un geste tendre et terriblement amoureux. La demoiselle était véritablement attachée à lui et sa conséquence sur sa vie était certainement plus forte qu'il ne pouvait le croire. C'était, sans exagérer, un point qui la maintenait en équilibre. . Il lui avait permit de se supporter un peu mieux, de s'ouvrir aux autres, de faire des efforts pour maintenir une relation. Finalement, si elle lui avait parlé de son mal être depuis le départ, peut-être qu'il n'aura pas perduré, qu'ils auraient vu sa ensemble. Encore une fois, elle avait fait faillit mettre tout cela en danger. Et si un jour il partait, la rouquine réagirait certainement très mal mentalement parlant. Et ça lui faisait assez peur.

Mais voilà que le visage de son amant passa doucement au rouge, ce qui la surprit mais la flatta au final. Le fait qu'il réagisse à ses phrases d'une telle manière était magnifique et tellement attendrissant. Elle avait envie de le serrer dans ses bras à la manière d'une peluche. De plus, les mots qu'il lui donna ensuite n'aida pas sa cause. C'était tellement mignon que les yeux de la jeune femme brillait d'excitation et de cette envie de l'attraper pour ne plus jamais le lâcher. D'ailleurs, elle ne se retint pas et se pencha pour le prendre sans bras, manquant de le faire un peu renverser en arrière, posant son visage dans le creux dans sa nuque, souriante.

-Mon dieu...C'est trop gentil ce que tu dis, dit-elle d'un ton qui pouvait s'apparenter à lorsqu'elle parler à son chat de manière gaga.

Mais tout cela la touchait, elle se sentait importante et aimée, elle avait l'impression qu'il n'y avait plus de problèmes et que tout allait toujours bien se passer avec lui. La rouquine finit alors par reculer son visage et l'embrasser encore une fois quelques secondes pour le regarder, avec un sourire malin:

-Mais avoue que tu ne prends plus de cuite car tu veux pas à nouveau vomir dans le pot de ta plante

C'était une petite référence à leur rencontre. D'ailleurs elle se demandait quand leur relation avait commencé à basculer ? Quand il lui avait proposé de revenir le soir ? Ou quand ils avaient dormis ensemble, s'enlaçant ? C'est vrai que dit comme cela, c'était plutôt tendancieux mais à l'époque, elle n'y avait pas vraiment vu l'envie de l'autre mais plutôt l'envie de chaleur. Le sentiment insupportable de se sentir trop seule et ça l'étouffait à l'époque. La rouquine, de son côté, avait commencé à imaginer la possibilité à aller plus loin lorsqu'il lui donna rendez-vous au cinéma. Ce fut d'ailleurs un moment bien maladroit pour les deux, assez confus. Où elle avait d'ailleurs également rencontré son ex-copine dont le souvenir n'était pas des plus doux.

Son homme lui passa alors une main dans les cheveux, la regardant. Puis il lui parla de sa soeur, qu'il comptait l'inviter à dîner et il finit par parler de se rencontrer dans la semaine, ce qui pouvait être plutôt sympathique. Il était vrai qu'elle comprenait que ce devait être important pour lui mais elle craignait sans le vouloir ce moment. Elle avait un peu peur de dire un mot de travers, de faire quelque chose de mal qui l'énerverait. Il n'y avait pas de raison mais il avait peut-être la corde sensible quand on parlait de sa Lana. Et puis, elle était peut-être influencée par l'histoire avec cette Lydia et la colère qu'il avait prit au point d'avoir un geste violent. Mais Emilie savait que ce n'était pas le même contexte, que cette femme avait pas mal joué avec lui, que ce n'était pas la première fois qu'elle se moquait de sa soeur.

Mais peut-être devrait-elle lui en parler ? Elle ne savait pas. Elle voulait faire un effort et parler de ses craintes. Mais elle ne sait pas si c'est un instinct de conservation mais l'idée de le mettre mal à l'aise, de l'énerver lui faisait peur. Peut-être que ça la terrifiait au fond. La jeune rouquine sourit alors et répondit en le regardant:

-Pas de problème, je serais ravis de la rencontrer !

La demoiselle bloqua ensuite un moment en fixant son assiette et doucement lui prit la main. Elle voulait essayer de lui exprimer une nouvelle fois ses émotions et ce n'était pas évident. Même difficile. Elle se mordit la lèvre avec un demi-sourire qui s'effaçait très doucement puis son regard se planta à nouveau dans celui de son homme:

-Je t'avoue que je crains...De faire quelque chose ou de dire quelque chose de mal... Je sais que c'est con, mais je suis maladroite et ça me stresse...

Elle esperait qu'il ne le prenne pas pour lui, ce n'était pas son but mais elle en avait peut-être assez de garder ses peurs pour elle. Et puis il y avait un gros manque de confiance en elle aussi.  Elle rigola jaune un moment:

-Désolée, j'ai peur de bousiller l'ambiance là haha. C'est juste que vu qu'on était dans le moment des confessions...

Emilie mit sa mèche derrière son oreille qui revint directement en place par la suite comme un ressort et rigola rapidement à nouveau, gênée mais souriante.

Emilie était gênée. Elle était gênée premièrement car c'était toujours dur de se confier pour elle malgré ses efforts. Et deuxièmement elle avait vraiment eu peur qu'Alexei le prenne mal. Qu'il pense qu'elle ne lui fait pas confiance, qu'elle croie qu'il va lui attraper le cou pour l'étrangler alors qu'elle ne le pensait pas. Enfin, ça la stressait et cela se voyait pas son regard croisant le sien mais essayant par moment de s'échapper, sa lèvre qu'elle ne cessait de mordiller ou le ton de sa voix un peu maladroit. L'ambiance était si parfaite que détruire ça maintenant aurait été juste terrible. Ce moment leur faisait du bien à tout les deux. Il fallait le préserver pour en profiter des biens-fais jusqu'au bout.

Mais voilà que son petit-ami posa son pouce sur sa lèvre inférieur, entrouvrant doucement sa bouche. Ne comprenant pas vraiment, elle le fixa mais il les effleura et commença un baiser langoureux où sa langue rentra délicatement en rencontre avec la sienne. Comment faisait-il pour la rassurer instantanément ainsi que sa main se glissait dans sa chevelure ? La jeune femme ferma ses yeux alors, se prenant à tout cela, s’agrippant à  nouveau dans son dos. Il y avait quelque chose d'intense dans ses baisers qu'elle avait du mal à définir mais qui lui plaisait grandement,  qui lui donnait envie de se coller à lui et profiter le plus longtemps possible de ce moment. Se rêvant limite dans ce lit, nue contre lui.

Lorsqu'il se recula, il la regarda et sourit, la rassurant qu'il savait qu'elle ne ferait rien de mal. La jeune femme sourit doucement en le regardant d'un air plus calme alors qu'il commença de parler d’interrogatoire. Ses traits s'étaient détendus et cette impression de bulle autour d'eux eu cette sensation curative qu'elle ne faisait plus gaffe aux autres. Là maintenant, elle s'en foutait des autres. Elle ne voulait que lui qui la faisait totalement chavirer ailleurs, dans quelque chose de plus beau. D'ailleurs, Emilie était plutôt rouge et passa sa main sur ses joues pas reflex.

-Un interrogatoire ? C'est à moi d'avoir peur alors, rigola doucement la jeune femme en jouant avec un de ses mèches de cheveux.

La jeune femme prit une nouvelle bouché pour calmer un peu toutes ses émotions d'un coup et prit une nouvelle gorgée de bierre. Non plus tôt quatre gorgés, terminant presque son verre. Puis elle remmena son regard vers celui qu'elle aimait dit d'une voix plus calme.

-J'espère que ça ne la dérange pas elle de passer un repas avec en plus la copine du frère.

Peut-être que pour certains c'était difficile comme situation.

Emilie se sentait bien et cette soirée était parfaite. Elle l'était car elle avait enfin su se liberer de certaines chaînes. L'ambiance était bonne, le repas également et son coeur plus léger. C'était plutôt drôle cette sensation de remise en ordre. En fait, tout se mettait s'organisait et ça rassurait la jeune femme qui avait eu une vie en bordel. Surtout en France. Elle vandalisait, squattait, se battait. Elle avait même déjà volé. La jeune femme faisait ça d'un côté pour qu'on la remarque, les feux des projecteurs toujours braqués sur sa mère, et de l'autre pour être différente d'elle et rejeter la frustration d'avoir été déjà battu. Ce n'était pas quotidien mais c'était déjà arrivé, deux, trois fois et ça suffisait pour une enfant. Ça marquait. À Londres, elle s'est enfermé pendant cinq ans pour ne plus vivre ça, calmer sa colère sans comprendre qu'elle n'avait fait que mettre sur pause ses sentiments sans les soigner. Puis quand elle a été obligé de travailler, elle a commencé à nouer contact avec les autres. Et puis faire finalement des efforts. Et un an de sociabilité avait guérit ce que cinq longues années n'avaient pas pu faire. Il y avait de belles leçons à en tirer.

Il lui dit alors de ne pas s'en faire pour ce repas puis passa sa pouce sur le coin de sa bouche, ce qui la fit sourire, voir un peu rougir. Emilie reprenait des couleurs et ses habitudes de réagir visuellement par ce rouge envahissant parfois son visage. Elle avait presque faillit se renfermer sur elle-même les dernières semaine et d'un côté, elle était fière d'avoir combattu ça de son propre chef. Son copain lui dit alors de changer de sujet, de parler un peu d'eux avant de lui demander pourquoi Londres. C'est vrai ça ? Pourquoi Londres ? La jeune femme réfléchit quelques secondes.

- Ben déjà car c'était dans un autre pays... Je parlais la langue et puis l'école où je suis allée était plutôt réputée. Et puis, c'est plus facile d'aller à Londres que de me perdre dans un petit patelin.

Elle laissa quelques secondes.

-Mais je suis pas sûre qu'il y ai une vraie raison. J'ai été prise et ça m'a satisfait.

Comme ponctuation, elle sourit doucement et prit une nouvelle bouchée du bon plat qui continuait de trôner sur la table. Puis la conversation dériva sur une nouvelle question. Question qui ne lui plu pas du tout, manquant de s'étouffer avec sa nourriture. Elle toussa une fois et le regarda. Pourquoi demandait-il cela tout d'un coup ? Et elle devait répondre quoi elle ? Mentir ? Elle ne pouvait pas. Mais elle avait peur de risquer une crise de jalousie ou bien de détruire l'ambiance. De toute façon, le cacher était inutile, son regard et la couleur de ses joues marqua évidement la réponse bien qu'elle n'en avait pas conscience. Il avait conscience du sol glissant qu'il créait ? Ou alors il esperait très fort qu'elle dise non ? Car il allait être déçu.

Emilie ouvra la bouche une fois, plus hésita. Son cœur battait un peu plus vite par une légère angoisse.  De toute façon, elle n'avait pas le choix et elle n'avait rien fait de mal surtout. Elle devait y penser à ça. Comme il le disait, elle a eu une vie. Lui aussi, il avait du coucher avec d'autres filles. En plus, la rousse n'avait rien fait depuis cinq ans, c'était pardonnable.

Et voilà qu'elle se cherchait des propres excuses. Son regard devint un peu plus fuyant, visiblement mal à l'aise mais l'ambiance de confession l'empêchait de s'enfuir. La dernière fois qu'il avait posé la question, elle était en état de choc et s'était énervée. Mais là elle n'avait aucune raison.  

-Ouai....Enfin..., commença-t-elle en jouant avec une mèche de cheveux,...J'ai couché avec lui une fois... Et genre...Une semaine, deux semaines avant de t'avoir rencontré.

Finalement ce n'était pas si difficile à sortir mais il fallait esperer qu'il n'allait pas être plus méfiant quand elle lui dirait qu'elle allait le voir. Cela lui arrivait de retourner de temps à autre au pub pour discuter ou qu'elle l'invite quand elle le pouvait dans un café. Car il n'était pas du tout un sorte de rival. Loin de là même.

-Mais c'est un détail tu sais, dit-elle le regard sur la table, il m'a surtout aidé après. Il a vu ma mère qui été arrivée à son pub et je suis partie pour ne pas m'énerver contre elle. Il est allé me chercher et j'ai faillis le frapper.

Elle contait un peu comme une histoire. Pour qu'il comprenne que le lien affectif entre les deux n'étaient pas seulement à cause de cette coucherie et que disons, ça avait été un moment sympathique dans le tas.

-Mais je me suis retenue. C'était la première fois je crois. Puis on a discuté pour que je me calme et on est retourné au pub avant que je parte... C'est également pour ça que je l'ai appelé tu vois, il était déjà au courant de ma situation.

Elle joua avec sa fourchette et le regarda dans les yeux un moment, tentant de sourire.

-Mais t'expliquer ça aurait pu me conduire à omettre "ce détail" et vu comment tu avais réagis la dernière fois dans le taxi...

Elle était stressée. Peut-être qu'elle savait que se n'était pas la peine d'être ainsi. S'il posait cette question, s'il envisageait simplement le fait qu'il ai pu se passer quelque chose entre eux deux, c'était qu'il devait s'en douter, et donc être préparé à la réponse. Et puis elle comme venait de le dire, elle n'avait rien fait. Emilie n'avait jamais trompé personne. En même temps, elle n'avait connu que deux véritables partenaires (ce qui pouvait expliquer ses maladresses) mais la rousse est une personne honnête et même saoul, elle n'était pas tentée, restant toujours un minimum lucide. Donc la rouquine n'avait certainement rien à dire qui pouvait lui porter atteinte. Mais cette peur de le perdre était assez présente en elle. D'ailleurs, elle se posa rapidement la question, si une personne qu'elle aimait la trompait, pourrait-elle pardonner pour ne pas la perdre ? Cela avait au moins le mérite de soulever l'interrogation. Peut-être finalement, vu comment elle peut se montrer désespérer parfois.

Enfin bref, elle avait fait en sorte de noyer un peu son histoire dans des justifications amicales mais il ne dit rien. Il garda le silence, prenant une gorgée de bière. Et ce moment de vide, elle le maudit. Et en même temps, elle se maudissait elle-même car Emilie était aussi la spécialiste pour ce genre de suspense. Vu que quand elle parlait, prise par l'émotion, elle devenait incompréhensible, elle prenait donc son temps, donnant ce côté très film à ses propos. Et là, elle se rendait compte de l'effet que ça pouvait donner. Et pourquoi il prenait son temps d'ailleurs ? Réagit ! Me laisse pas planté là à nager dans mes justifications !

Mais dès qu'il s'approcha, posant son bras derrière elle, elle comprit qu'il n'y avait aucun problème. Disons qu'il y avait très peu de chance qu'il fasse cela pour lui donner un coup de boule. Son coeur battait un peu plus vite, entre le rebut de peur et cette libération. Il déposa un baiser dans son cou puis lui répondit que d'un côté, il pensait qu'il allait devoir marquer plus "son territoire" et de l'autre, qu'il était content qu'elle lui ai dit la vérité. Et là, soulagement complet. Qu'elle idiote d'avoir paniqué intérieurement aussi. Alexei était génial et très compréhensif. Claire avait été quelqu'un de beaucoup plus dure et stricte par exemple (en même temps, elle avait fait beaucoup de connerie à l'époque aussi.). Emilie se disait qu'elle avait bien fait de lui avoir parlé, que répondre le contraire aurait été pire que tout, qu'il aurait été déçu d'elle. La rousse sourit alors, soulagée. Finalement il l'embrassa puis lui dit qu'il comprenait qu'elle avait eu sa vie et qu’apparemment, il serait plus à l'aise avec Jagger en sachant cela. Emilie avouait ne pas comprendre la logique. Que plutôt, en sachant que les deux ont eu une relation, il se sentirait plus gêné mais elle ne devait certainement pas regarder le truc du même angle que lui.

Finalement, son fabuleux petit ami lui sortit une phrase plus salace, la faisant rougir. D'un côté c'était pas vraiment la question puis qu'avec Alexei, il y avait des sentiments. C'était surtout différent et oui, elle préférait le côté romantique, peau nue contre peau nue qu'au côté plus bestial.

La demoiselle se logea alors dans sa nuque, embrassa son cou très doucement  puis chuchota dans un très léger rire:

-Si tu savais ce que mon "côté français" me dit de faire là maintenant...

Deuxième phrase salace de la soirée par Emilie ! Mais là, elle était clairement obligée de dire cela et elle espérait au fond que ça lui fasse un petit effet par ce son presque suave qu'avait prit sa voix. La jeune femme l'embrassa alors doucement sur ses lèvres puis, toujours proche de lui, lui dit:

-T'es vraiment pas comme les autres tu sais...

Peut-être disait-elle cela car elle était amoureuse et c'était certainement la plus grande des raisons. Mais dans ses yeux brillant, Alexei était un roi et il l'était de plus en plus qu'elle le découvrait. Finalement elle alla continuer un peu de manger, gardant ce léger sourire sur son visage, les rougeurs persistant puis se posa une question:

-Mais comment t'as pu en être si sûr que...Enfin si c'est passé quelque chose ?

C'est vrai cela. Il ne lui semblait pas qu'elle s'est montré sensuelle avec le barman devant lui ou qu'elle ai montré une certaine ambiguïté. Elle espérait au fond qu'il ne sorte pas une phrase du type "aucune fille ne peut lui résister et être ami avec lui implique forcement de craquer un moment ou un autre". Elle aurait l'impression d'être jugé comme fille facile. Elle était loin de l'être.

-Et me sors pas un truc du type "je l'ai ressentis tout au fond de moi', dit-elle alors d'un sourire un peu espiègle en lui donnant un petit coup de coude.

Peut-être que maintenant, elle se sentait un peu plus légère. Ce n'était pas vraiment quelque chose qui pesait mais ça l'empêchait parfois d'amener certains sujets de conversation. C'était certainement une bonne chose qu'ils en ai parlé tous les deux et cette soirée était plus importante qu'elle avait cru qu'elle le serait. C'était comme si tout se remettait à l'endroit, les pièces qui s’emboîtent dans les bonnes et la vie qui peut reprendre un peu mieux son cours. La rouquine lui avait alors demandé comment il avait pu "deviner" qu'il y avait eu quelque chose entre eux deux. Alexei commença alors à lui sortir qu'il la connaissait, qu'il savait que si elle avait confiance en lui, c'était un ami cher. Mais le fait qu'elle s'était laissée soignée, donc se montrant nue, montrait qu'il l'avait déjà vu avant comme cela, sinon elle aurait refusé. Emilie le regarda, le temps d'analyser ce qu'il venait de dire. En un sens, l'affirmation était juste et c'est vrai qu'elle n'avait pas énormément de connaissances. Mais était-elle si méfiante ? Elle n'en avait pourtant pas l'impression. Et puis, si elle était en danger, n'y avait-il pas la possibilité de mettre la pudeur de côté ? A ce moment là, la miss était totalement ailleurs, elle avait perdu du sang et elle n'était pas loin de l’évanouissement... Finalement il continua en disant que la manière dont elle s'était énervée dans le taxi avait été  suspicieuse. Peut-être que ça c'était un peu plus vrai. Emilie ne mentait pas très bien et optait souvent pour le "ne rien dire" au lieu de dire n'importe quoi. Et elle pouvait vite sur-réagir. C'est une personne vite maladroite par les mots. Il suffit de se souvenir, quand elle avait dit à Alexei qu'il lui plaisait, au cinéma. Elle avait sortit un monologue sans connexion entre les mots, on ne savait jamais trop où elle voulait en venir. Donc quand elle voulait cacher, elle pouvait vite aller trop loin. Mais bon, même à ce moment là, quand il était venu la chercher, elle était déjà totalement à fond sur son copain.

Enfin, elle fit alors part de sa théorie précédente:

-Mais quand on doit se fait soigner et quand on est presque évanouit sur le sol, ailleurs, c'est normal de laisser de côté sa pudeur non ?

La rouquine le regarda du coin de l'oeil et lui sourit. Finalement Alexei lui prit la main et le repas reprit un peu plus régulièrement jusqu'à la fin du plat. Emilie termina un peu avant lui, toujours grande mangeuse puis le serveur débarrassa pour demander si
ils voulaient un dessert. Voyant qu'il y avait du Cheesecake, et grande fan de ce genre de pâtisserie, elle commanda cela avec un thé d'un parfum assez basique. Elle préferait cela au café bien qu'il lui en arrivait d'en boire de temps à autre. La jeune femme se posa alors bien contre la banquette  puis Alexei la regarda pour lui demander si elle n'avait pas des questions sur son passé, par exemple pour Lydia ou sur sa soeur. La rouquine n'était pas vraiment d'un naturel curieux quand il s'agissait de la vie des autres. C'était d'ailleurs une des raisons qui expliquait pourquoi elle n'avait pas vraiment réagit quand l'ex de son russe lui avait parler de tabassage sur petite amie ou quelque chose comme ça. Bon c'était également et surtout parce que cette blonde gothique parlait et agissait un peu comme les pestes clichés des séries qui racontent souvent n'importe quoi (ce qui éétait sûr c'est qu'Emilie ne l’appréciait guère, et elle n'avait clairement pas envie de la revoir). Elle ne savait pas vraiment pourquoi ce sentiment c'était agrippé à sa peau. Un peu comme une impression d’infériorité. Elle l'avait trouvé belle et tellement assortit à Alex comparée à elle. Aujourd'hui, bien sûr, elle ne le pensait plus vraiment. Parce qu'elle ne l'avait plus revu depuis (heureusement). Mais la question était intéressante. A quel point serait-elle capable de se battre pour ça ? Elle-même ne le savait pas vraiment. Ce genre de situations étaient disons, inconnues pour elle.

Mais bref, en réfléchissant, elle n'avait pas vraiment de question. Elle connaissait son passé dans les grandes lignes et voyait à peu près qui était sa sœur par les fois où il lui en avait parlé et les rapides recherches qu'elle avait fait, histoire d'avoir un visage sur ce prénom qui revenait souvent. Et sur Lydia... Elle était pas sûre de prendre le risque d'avoir un sentiment négatif (n'importe, quel qu’il soit). Enfin, peut-être qu'elle avait une interrogation. Pas essentielle et loin d'être importante. Plus une curiosité qui lui ferait un peu mieux comprendre certaines choses.

-Qu'est-ce qui t'a plus chez cette fille ?

Son ton n'était pas froid et il se voulait neutre, voir curieux. Elle ne savait pas trop s'il elle empruntait un terrain glissant. Normalement non. D'ailleurs, elle essayait de montrer aucun indice qui pourrait lui croire qu'elle est méfiante ou quelque chose d'autre. Elle rajouta alors:

- C'est que...T'sais, au cinéma, elle m'avait paru, comment dire, un peu peste ?

Après peut-être qu'elle l'avait été sous l'effet de la colère, qu'elle n'était pas comme ça d'habitude.

Elle avait dû lui poser une question sur son passé et la seule chose après réflexion qui avait pu l’intéresser fut de savoir comme il avait pu finir avec son ex-copine. Emilie espérait certainement au fond qu'il  ne sorte pas toutes les qualités qu'elle n'avait pas ou des choses comme ça. Elle se connaissait bien et se sentirait vite inférieur pour pas grand chose. Enfin, plutôt paranoïaque qu'autre chose. Il sembla surpris pendant un moment, comme s'il ne savait pas vraiment quoi répondre. Ne s'était-il jamais posé la question ?  Mais finalement, il commença à lui dire que cela était surtout dû à cause l'admiration qu'elle lui portait, qu'elle était une fan et que c'était partit ainsi. C'est vrai dit comme cela, ça semble être un point de dépars assez fragile. Il sourit puis la regarda pour continuer. La suite de sa phrase fut assez direct sur la rouquine. Il lui dit quelque chose, comme quoi elle occupait ses pensées à chaque instants, et cela la fit p rougir assez violemment. C'était terriblement mignon et il en fallait peu pour rendre ainsi la demoiselle. Surtout qu'elle n'y n'avait jamais vraiment été habituée avant lui. Claire était quelqu'un de calme et assez peu démonstrative par les mots. Même presque jamais. Elle agissait, c'était son maître mot. Comme la dernière fois. Bien que là, elle aurait dû clairement s'abstenir. Il termina alors en disant que le côté peste qu'elle a pu montrer était certainement dû au fait qu'elle s'était rendue compte qu'elle ne pourrait plus retourner avec lui. Parce qu'elle comptait ?

-Tant qu'elle ne retente pas, dit-elle en faisant une fausse moue.

Il alla alors de nouveaux l'embrasser sur le front, le nez, la joue puis les lèvres pour lui demander si la réponse lui allait. Et elle se contenta de l'embrasser à son tour. Cela lui suffisait nettement et la rouquine ne se sentait pas plus curieuse que cela. Il s'amusait alors à coiffer ses cheveux de ses doigts quand le serveur vint apporter les desserts. Le regard de la demoiselle changea, passant à quelque chose de beaucoup plus enfantin devant la gourmandise. Elle aimait toujours autant les sucreries. Emilie ne se jeta pas dessus mais l'envie de lisait dans son regard.

-Trop bien... Marmonna la rouquine pour elle même

La jeune femme sentit alors la main de son petit ami glisser jusqu'à sa cuisse, ce qui la fit doucement frissonner. Et le regarda alors qu'elle s'apprêtait à enfourner un morceau de gâteau dans sa bouche. Il lui dit qu'elle était à lui et qu'il ferait tout pour la combler. Emilie rougit encore plus. Là encore ce genre de phrase lui faisait toujours beaucoup d'effets. Elle espérait seulement que ça ne devienne pas une sorte de pression qu'il se donnerait. Normalement non, elle n'avait pas besoins qu'il se plie en quatre pour elle. La jeune femme mangea alors le morceau tout en le regardant puis dit d'un léger sourire:

- Tu n'auras qu'à refaire des gaufres alors.

La rouquine lui fit un clin d’œil puis passa doucement sa main contre sa joue pour la caresser d'un geste tendre, d'un regard amoureux. Finalement la présence seule de cet homme la comblait. Ce qu'il lui manquait était peut-être une vie amicale plus active. Son monde se résumait en ce moment à son travail et son copain, voir de temps à autre, passer au pub où travail Jagger. Il était temps qu'elle s'ouvre aussi aux autres un peu plus bien qu'elle n'était pas très douée pour ça.

-Ta présence seule suffit Alex...

Elle sourit puis finit par revenir vers son dessert. Se servant du thé. Cette soirée avait véritablement été très importante et la jeune femme était enchantée d'avoir pu la faire. D'ailleurs le reste celle-ci fut aussi calme et reposante, leur permettant de terminer le repas, de payer l’addition puis de sortir de l'établissement. Vers le chemin du retour, Emilie s'était accrochée à son bras, marchant collé à lui d'un léger sourire, le regardant du coin de l’œil.